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Nouveaux faits de racisme et de sexisme par le meurtrier d’Adil

Nouveaux faits de racisme et de sexisme par le meurtrier d’Adil

Le policier qui a tué #Adil et qui s’en était vanté dans des propos qui relèvent de l’incitation au meutre raciste (“j’en ai sorti un de la rue”), propos rapportés dans un premier rapport administratif signé par 19 policiers de sa section, vient d’être une nouvelle fois suspendu, provisoirement, pour de nouveaux faits de racisme et de sexisme (cf. article RTBF de F. Gérard et Blast de P. Engels). Devenu inspecteur principal à la suite de la mort d’Adil par parcehocage, suite à une promotion reçue du commissaire divisionnaire De Landsheer, les problèmes de racisme, de xénophobie et de sexisme s’accumulent à son encontre au sein du groupe dont il est le chef, le GIG3.

Bruxelles | sur https://stuut.info

Dans un courrier dévoilé par Blast et la RTBF en mai 2023, 18 lanceurs d’alerte signalent au Collège le comportement extrêmement dangereux du policier qui a tué Adil. Les supérieurs hiérarchiques de T. étaient au courant de ces faits mais ils ont laissé faire. En février 2023, Jurgen De Landsheer décide de changer le policier qui a tué Adil d’affectation : il se retrouve à la circulation à la tête de jeunes recrues. Il ne s’agit pas d’une sanction disciplinaire, l’inspecteur principal n’est pas puni. Les mêmes allusions malsaines, les mêmes remarques sexistes, le même harcèlement, les mêmes propos racistes. “C’est encore pire, souffle un de ses collègues, l’inspecteur T. exerce une influence sur des agents, le plus petit grade, des jeunes bleus à peine sortis de l’école de police” (Blast, 19/02/2023). Une nouvelle fois des policiers internes à la zone avertissent la hiérarchie pour qu’elle prenne enfin ses responsabilités et dépose un nouveau rapport signé par plusieurs policiers. Contrairement à ce qu’affirme le chef de corps depuis plusieurs conseils de police ainsi que dans la presse, tout ne s’est pas bien passé avec T. qui aurait rejoint sans problème une unité “multiculturelle” : “C’est le service où il y a le plus grand pourcentage de gens d’origine. C’est la diversité de notre zone de police. Comme preuve qu’on a fait le bon choix, moi je vois qu’il y actuellement aucun problème de fonctionnement de ce garçon avec ses collègues de toutes origines. Ca me rassure qu’on a pris la bonne décision” (De Landsheer, RTBF, #Investigation). Le nouveau rapport et cette plainte ont provoqué la suspension provisoire de l’inspecteur principal, malgré ce que dit De Landsheer dans La Libre qui parle d’ “informations non vérifiées”. Une nouvelle fois, le chef de corps et partant tout le Collège couvre et étouffe en interne la récurrence du racisme institutionnalisé dans la zone. “Mettre notre collègue à cet endroit, c’était placer le loup dans la bergerie”, déclare un policier dans le cadre de l’enquête de Blast.

Par ailleurs, le policier dont on a vu dans les images qu’il avait frappé à plusieurs reprises à coup de poings deux personnes privées de liberté dans le commissariat de Démosthène exerce dans le même groupe d’intervention que le policier qui a tué Adil, le GIG3. Lui non plus n’a pas été viré et est toujours en poste dans ce même commissariat. Il est clair que le rapport policier qui a permis la suspension du prononcé du jugement contre le policier en question et qui parle de “claques la main ouverte” et de “détenu particulièrement agité” ne correspond pas du tout aux images diffusées par la RTBF et interroge sur la nature du pv de police rédigé. Ces dernières semaines, des élus ont essayé d’obtenir ces documents en vain. L’omerta dans la zone midi est totale. L’inspecteur cogneur V. exerce toujours au sein du commissariat de Démosthène. Il n’a jamais été privé de son arme. “Le résultat de cette non-gestion commente un policier aguerri, c’est le découragement et la peur puisque ceux qui dénoncent se font malmener. Aucun des policiers lanceurs d’alerte n’a été entendu par le Comité P. Nous constatons les problèmes. Nous les signalons. Mais on ne nous écoute pas et nous sommes obligés de bosser avec des crapules protégées. C’est très dangereux pour nous : dans certains quartiers, s’ils sont repérés, ça monte d’office la température de dix degrés. A cause d’eux, on court des risques personnels”.

Le racisme est institutionnalisé dans la zone, du coup les cas de violences racistes s’enchaînent les uns après les autres. Le 31 décembre dernier, à Forest, un père de famille belgo-marocain s’est retrouvé plaqué au sol par la police anti-émeute pendant que la grand-mère s’est retrouvé serré au cou. Ce type de fait est récurrent. Il se fait qu’ici la sœur du père de famille est employée dans un cabinet ministériel et que la famille a porté plainte. Cependant le collège fait tout pour éviter que les images ahurissantes de cette scène ne fuient dans les médias.

Malgré la récurrence des faits, le Collège continue de se murer dans le déni. Plutôt que d’agir il se retranche derrière des accusations délirantes de bashing anti-police. Ce qui dégrade durablement l’image de la police de la zone midi ce ne sont ni les citoyens qui interpellent depuis de nombreux mois, ni les journalistes qui font un travail d’investigation nécessaire, ni les conseillers communaux qui posent des questions précises en conseil de police, ni les policiers qui lancent l’alerte depuis de nombreux mois voir années. Ce qui dégrade l’image de notre police, ce sont les policiers racistes violents qui agissent en toute impunité et le laisser faire des responsables politiques. Ce sont les policiers eux-mêmes qui en témoignent.

Pour montrer patte blanche, le Collège parle d’un audit externe sans apporter beaucoup de précisions. Le cahier des charges de cet audit semble déjà lunaire au vu de la situation dans la zone : il s’agirait de réaliser un “audit sur le fonctionnement des services de contrôles internes et les procédures disciplinaires de la zone afin … d’analyser l’efficacité des procédures disciplinaires de la zone”. Il s’agit surtout, comme l’explique le Collège lui-même de “montrer que leurs policiers ne sont pas animés par des intentions racistes et/ou violentes” malgré le racisme institutionnalisé dans la zone, et la récurrence des cas. “Circulez, il n’y a rien à voir”. Si les intentions du Collège semblent vaines et ne jamais faire mouche auprès des citoyens excédés par l’impunité qui règne dans la zone c’est que le Collège continue de nier la réalité de l’institutionnalisation du racisme qui est dénoncé non pas par des gauchistes anti-police mais par les policiers eux-mêmes. Ce ne sont pas les policiers qui sont discrédités par l’action citoyenne, ce sont au contraire les policiers lanceurs d’alerte qui sont harcelés et qui ne sont pas protégés par les responsables politiques, qui laissent faire. Les cas de violences policières racistes sont récurrents et remontent à 2015, 2017, 2020, 2023, 2024, … Le Collège n’évoque jamais le cas de Dieumerci Kanda qui a trouvé la mort dans le commissariat de Démosthène, il n’évoque jamais non plus le cas des policiers qui ont braqué des enfants en mai dernier au Peterbos lors d’une fête de quartier, ni les nombreux cas de violences racistes quotidiens.

Les citoyens parlent d’impunité car même dans les cas avérés, diffusés dans la presse et extrêmement graves que la hiérarchie policière a tenté de couvrir les policiers sont toujours en fonction. Pas un seul n’a été viré ! Les thématiques des violences policières racistes et du trafic de drogue sont pourtant profondément interconnectées. Pour travailler avec les citoyens des quartiers populaires qui subissent à la fois la violence du trafic de drogue et des policiers racistes, il faut en effet rétablir une relation de confiance, cela demande d’abord de sortir du mur du déni dans lequel s’enferme le collège sous l’effet de la pression de syndicats policiers de droite. Le trafic de drogue prospère en effet sur le terreau d’une société gangrénée par le racisme. Ce ne sont ni les habitants du haut de Saint-Gilles ni des beaux quartiers de Forest ou de Anderlecht qui subissent les violences des gangs. Dans un tel contexte, il est absolument nécessaire de mettre en œuvre une politique de tolérance zéro face au racisme dans la police car la fausse innocence que tentent de produire Spinette et Cumps sous les balles du trafic de drogue ouvre encore plus grand la porte aux policiers racistes et aux cow boys qui se comporte dans nos quartier comme s’ils étaient au Far West. C’est ainsi qu’on renforce le profilage racial qui cible indistinctement les trafiquants et les jeunes de nos quartiers, c’est ainsi qu’on ouvre la porte aux policiers suprémacistes qui viennent dans notre zone de Alost ou de Ath pour faire la chasse aux arabes (aux “macaques” ou aux “enculeurs de chèvres” comme ils disent) et qu’on met un tour de vis suplémentaire dans le racisme institutionnel. Mais on met aussi les policiers honnêtes qui tentent de bien faire leur travail en danger, comme ils en témoignent eux-même. “Les bons policiers cherchent à bosser ailleurs, ressentent les pommes pourries”. Ce qui ne fait qu’exacerber le ressentiment et la méfiance.

La question se pose donc : combien de temps encore le commissaire divisionnaire Jurgen De Landsheer pourra-t-il tenir sans faire un pas de côté ? Jusqu’à quand les bourgmestres PS et Ecolo vont-ils laisser faire alors que le malaise enfle ?

La motion du PTB demandant un audit externe a été retirée sous la pression de Spinette. Nous appelons cependant les citoyens qui le peuvent à se rendre au conseil de police ce lundi qui se tiendra à partir de 19h dans la maison communale de Saint-Gilles avec des pancartes : “Tolérance zéro contre les policiers racistes”, “Les racistes n’ont pas leur place dans notre police”, “Stop à l’impunité de la hiérarchie policière”, etc.


Violence et racisme : à Bruxelles, les chefs de la police imposent l’omerta
Décès d’Adil Charrot : nouvelles accusations de racisme et de harcèlement à l’encontre du policier impliqué dans la collision mortelle

Voir en ligne : Comité zone-midi contre les violences policières

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