FREE CONGO

Racismes / Colonialismes

SOIRÉE COURTSTRAGES - FREE CONGO

Dans le cadre du mois thématique FREE CONGO, un cycle d’événements pour désapprendre les récits coloniaux et s’auto-éduquer collectivement sur les questions (dé)coloniales, post-coloniales et les logiques d’extractivisme au Congo, l’Arka vous accueille ce jeudi 30 octobre pour la projection de quatre courts-métrages : Speech for a Melting Statue (10’, 2023), L’Escale (14’, 2022), Faire-part (60’, 2019) du collectif Faire-Part et Les porteurs de Sarah Vanagt (31mn, 2022).  📽️ Dans Speech for a melting statue, la poétesse Marie Paule Mugeni lit son discours écrit pour le jour où la statut colonial du roi Leopold II sera enlevée.  📽️ L’Escale est le témoignage de deux cinéastes congolais, Paul et Nizar. Pensant être conduits à un hôtel où ils resteront jusqu’à leur vol de retour, ils sont en fait emmenés dans un centre de détention illégal.  📽️ Faire-Part est une recherche de quatre réalisateurs sur la manière de dépeindre une ville. La veille des élections congolaises reportées, deux cinéastes congolais et deux cinéastes belges créent un film à propos de Kinshasa et de sa résistance contre l’héritage colonial.  📽️Dans Les Porteurs, de jeunes Bruxellois d’horizons et de milieux très différents sont assis sur des bancs publics. Sur leurs téléphones, ils regardent les plus anciennes images filmées au Congo : des séquences documentaires muettes tournées lors d’une expédition coloniale dans le nord-est du pays, entre 1911 et 1913. 📚 Si tu as emprunté un livre de la bibliothèque, c’est aussi l’occasion de le ramener ! ✊  🥤Bar soft 🌶️ Bouffe  Infos pratiques : :  ➡️ Jeudi 30 octobre, àpd de 19h30 // début du film : 20h. ➡️ À l’Arka : 52 avenue Wielemans Ceuppens (1190, Forest).  ➡️ Prix libre <3  [UPB x ARKA]

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Éducation populaire / Partage de savoirs

PRESENTATION ET DISCUSSION : CONGO ETEINT

Dans le cadre du mois thématique FREE CONGO, un cycle d’événements pour désapprendre les récits coloniaux et s’auto-éduquer collectivement sur les questions (dé)coloniales, postcoloniales et les logiques d’extractivisme au Congo, l’Arka vous accueille ce jeudi 23 octobre à 19h pour une lecture collective de quelques extraits de Congo Éteint (2024, Ed. Petites singularités), sur l’Histoire de l’extractivisme au Congo en compagnie de militant•es congolais•es ayant participé au processus d’écriture. 📖 Congo Éteint est un recueil de nouvelles écrites par sept autaires de Lubumbashi lors d’une résidence d’écriture conduite par les petites singularités sur l’invitation des Ateliers Picha (RDC) en novembre 2023. Variations minérales autour de Kasulo, elles mettent en scène les affres de la vie quotidienne dans la région minière du Katanga d’où proviennent les métaux indispensables à nos technologies, et en exergue les luttes pour la dignité qui en résultent. Ces nouvelles originales, écrites par des habitanz, engagent la colonisation et sa poursuite par d’autres moyens, la dangerosité et l’exploitation impitoyable, mais aussi les traditions et les espoirs de la lutte en solidarité pour la souveraineté et le respect des travaillaires. 💥 Cet événement s’inscrit également dans le cadre des « Rencontres Zoetiques », pour plus d’informations sur ce cycle d’événement anti-extractivistes c’est ici : https://conf.zoethical.org/fr/ 📚 Si tu as emprunté un livre de la bibliothèque, c’est aussi l’occasion de le ramener ! Infos pratiques : ➡️ Jeudi 23/10, àpd de 19h ➡️ À l’Arka : 52 avenue Wielemans Ceuppens (1190, Forest). ➡️ inscription par mail à : conf@zoethical.org

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Racismes / Colonialismes

PRÉSENTATION ET DISCUSSION À PARTIR DU LIVRE : LA GROTTE AUX POISSONS AVEUGLES

Dans le cadre du mois thématique FREE CONGO, un cycle d’événements pour désapprendre les récits coloniaux et s’auto-éduquer collectivement sur les questions (dé)coloniales, postcoloniales et les logiques d’extractivisme au Congo, l’Arka vous accueille ce MARDI 21 octobre à 19h à une présentation (et discussion !) du roman La grotte aux poissons aveugles (paru il y a quelques jours aux éditions Rot Bo Krik) en présence de l’auteur, Ayoh Kré Duchâtelet. “Confédération du Niger-Congo, 359 ans après la mort de la prophétesse Kimpa Vita”. La grotte aux poissons aveugle nous téléporte en 2065, alors que des membres du gouvernement et des dirigeants de compagnies minières disparaissent mystérieusement. Oscillant entre science-fiction, polar et horreur, le récit alterne entre références historiques et visions oniriques parsemées dans le temps. Assurément politique, il nous invite à réfléchir sur nos différents héritages et imaginaires postcoloniaux. Nous l’envisagerons ici comme point de départ de discussions et de réflexions collectives. Ensemble, nous tenterons de mettre ces échanges en perspective pour comprendre les liens entre réalité et fiction, passé et présent. 📚 Si tu as emprunté un livre de la bibliothèque, c’est aussi l’occasion de le ramener ! ✊ 🥤Bar soft Infos pratiques : : ➡️ mardi 21 octobre, à 19h ➡️ À l’Arka : 52 avenue Wielemans Ceuppens (1190, Forest). ➡️ Prix libre <3

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Racismes / Colonialismes

Marche et hommage à Tervuren

Comme chaque 1er novembre, retrouvez-nous pour un hommage aux ancêtres Congolais morts lors du zoo humain colonial de Tervuren en 1897. 🕊️ Ce samedi 1er novembre encore, nous marcherons pour honorer celles et ceux que l’histoire a oubliés. Cette année, nous marcherons de Koekelberg à Tervuren, sur les traces des femmes, hommes et enfants congolais déportés, exhibés et morts sur le sol belge au nom du projet colonial. En 1897, 267 Congolais·es furent déporté·es à Bruxelles pour être exposé·es dans les « villages congolais » de l’Exposition universelle. Forcé·es de jouer des scènes de « sauvages » devant des foules entières, sept d’entre eux Ekia, Gemba, Kitukwa, Mpela, Zao, Samba et Mbange y mourront et seront enterrés à Tervuren. 🔍 Ceci n’était pas un cas isolé : en 1894 à Anvers, 144 Congolais·es avaient déjà été exhibé·es dans un zoo humain, sept d’entre eux y sont morts . En 1958, Juste Bonaventure Langa, un bébé congolais de 8 mois, meurt à Bruxelles lors de l’Expo 58 qui elle aussi comportait un zoo humain. De Koekelberg à Tervuren, c’est à travers un nouveau parcours de mémoire que nous revisiterons la colonisation belge et surtout, honorerons les victimes de celle-ci. Cette journée est un acte de mémoire et de résistance, un refus du silence, un refus de l’oubli. 📆Samedi 1er novembre 2025 12H00 : Départ Rue Gemba à Koekelberg vers Tervuren 13H00 : Marche et hommage à Tervuren 16H30 : Fin de l’hommage et retour à Bruxelles 🚌 Transport : Bus gratuit au départ de Koekelberg vers Tevuren et retour vers Bruxelles. ⚠️ Places limitées, inscription obligatoire : https://www.eventbrite.be/e/journee-de-commemoration-hommage-aux-ancetres-congola

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Extrême-droite / Antifascisme

Rencontre Zoéthique

Visibiliser les luttes antiextractivistes et mettre en relation leurs actaires. Du 23 au 26 octobre 2025, les petites singularités organisent la conférence Zoéthique à Bruxelles, afin de rendre visibles les luttes antiextractivistes et de mettre en relation leurs actaires en Mésoamerique (EC, CO, PE), Moyen Orient (PS), l’Afrique subsaharienne (CD) et l’Europe de l’Est (BA, RS). La rencontre Zoéthique prend place durant la semaine du Congo, afin d’identifier et d’appeler la reconnaissance de la structuration extractiviste du capitalisme. Zoéthique entend déconstruire les idées reçues au sujet de l’extractivisme en République Démocratique du Congo (RDC), en présentant la nature systémique et intentionnelle de la destruction au nom du profit. La rencontre mettra particulièrement en avant le rôle des femmes dans l’organisation de la résistance. Nous aurons la chance d’accueillir l’activiste du Nord Kivu Justine Masika Bihamba, autrice de Femmes debout face à la guerre (Éditions de l’Aube, 2024), ainsi que Brenda Odimba (Brända Audimba), activiste décoloniale et fondatrice de l’association Mwasi ASBL (Nouvelle Sororité). Zoéthique entend aussi exercer un devoir de mémoire nécessaire et salutaire en reconnaissant la poursuite, l’amplification et l’augmentation de l’extractivisme minier et en rendant hommage à toutes les personnes dont il a causé la mort. Quatre tables rondes mettront en exergue que l’extractivisme se poursuit, se répète et s’amplifie au cours du temps – tout comme les luttes qui s’y opposent ; elles permettront d’apprécier le rôle des femmes dans l’organisation des luttes ; elles inciteront à reconstruire des structures sociales et reformer des liens au travers des luttes. Une présentation du livre Congo Éteint se déroulera à la bibliothèque de l’Arka, Avenue Wielemans Ceuppens 52, Forest : Quand Quoi Jeu. 23 / 19h - 21h Présentation Congo Éteint Les tables rondes se dérouleront au DK, rue du Danemark 70b, St-Gilles : Les bases de lutte antiextractiviste Quand Quoi Ven. 24 / 10 h - 13 h Les femmes portent les luttes Ven. 24 / 15 h - 18 h Lutter depuis Bruxelles Le capitalisme ou la vie Quand Quoi Sam. 25 / 10 h - 13 h De Goma à Gaza : extraire et exterminer Sam. 25 / 15 h - 18 h Résistance et reliance des peuples D’autres activités se tiendront autour des tables rondes. Le site web comporte le programme mis à jour. Les tables rondes se dérouleront avec : Justine Masika Bihamba : activiste du Nord Kivu de la RDC, fondatrice de Synergie des Femmes pour les Victimes de Violence Sexuelle, elle travaille à améliorer la vie des femmes rurales et a soutenir les victimes de la guerre, particulièrement des violences sexuelles. Autrice de Femme debout face à la guerre aux éditions de l’Aube. Elle a reçu plusieurs distinctions et une importante reconnaissance internationale pour ses réussite, elle est régulièrement sujette à des atteintes à sa vie. Leonidas Iza Salazar : militant...

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Extrême-droite / Antifascisme

FRANTZ FANON, 100 ANS DE LUTTES : CE QUIL NOUS APPREND À BRUXELLES PANTHÈRES

Ce que Frantz Fanon nous apprend à Bruxelles Panthères : pour une praxis décoloniale, radicale et populaire au cœur de la métropole européenne. Soutenez Bruxelles Panthères Frantz Fanon, 100 ans plus tard : armes pour nos luttes à Bruxelles Panthères De la psychiatrie coloniale à la guérison politique collective : que ferait Fanon aujourd’hui à Bruxelles ? « La honte. La honte et le mépris de moi-même. La nausée. Quand on m’aime, on me dit que c’est malgré ma couleur. Quand on me déteste, on ajoute que ce n’est pas à cause de ma couleur… Ici ou là, je suis prisonnier du cercle infernal. » Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs. (1952) Fanon est vivant, ici, dans nos colères, nos soins, nos combats Aujourd’hui, en 2025, nous commémorons les 100 ans de la naissance de Frantz Fanon. Mais chez nous, à Bruxelles Panthères, on ne célèbre pas Fanon comme une figure morte. On ne fait pas dans le Fanon de bibliothèque. On parle ici d’un Fanon vivant, d’un compagnon de route, d’un aiguilleur de lutte, d’un passeur de feu. Car Fanon est dans nos slogans, dans nos marches, dans nos espaces non mixtes, dans nos refus de collaboration avec l’État. Fanon est dans nos refus de l’intégration, dans notre solidarité avec la Palestine, dans notre travail de mémoire pour les victimes de la police, dans nos pratiques d’auto-défense communautaire et dans notre volonté d’autonomie politique. Il est notre boussole, notre scalpel, notre miroir. Ce que je vous propose aujourd’hui, c’est un long voyage fanonien à travers Bruxelles, une traversée de ses quartiers, de ses blessures, de ses prisons, de ses rues, pour voir ce que Fanon nous dit encore, et surtout, ce que Fanon ferait s’il était parmi nous. Contribution de Manu Scordia pour Bruxelles Panthères http://manu-scordia.blogspot.com/ NOUS SOMMES LES ENFANTS DE FANON Bruxelles Panthères n’est pas une ONG, ce n’est pas un projet de médiation, ce n’est pas un club de lecture. C’est un camp de base pour les damnés de la métropole européenne. C’est un laboratoire fanonien. C’est une école de lutte. C’est une cellule de guérison. Nous ne demandons pas une place dans le monde blanc. Nous demandons un autre monde. Et si Fanon était ici, à nos côtés, il nous dirait encore : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » À Bruxelles Panthères, nous avons découvert la mission. Et nous refusons de la trahir. Fanon est vivant, ici et maintenant, dans nos luttes Il y a cent ans naissait Frantz Fanon. Cent ans d’un héritage incandescent. Cent ans d’un souffle noir et révolutionnaire qui traverse les continents, les luttes, les mémoires. Aujourd’hui, en 2025, nous célébrons non pas un simple intellectuel du passé, mais une pensée vivante, une arme dans les mains des opprimé·es. Fanon est avec nous. Fanon est parmi nous. Bruxelles Panthères est une organisation fanonienne, parce qu’elle s’inscrit dans une...

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Écologie

Lancement de la campagne Against The Flow

English below Définir la logistique Au cours de la Révolution logistique des années 1970, l’accumulation du capital ne s’est plus concentrée sur les usines, mais s’est orientée vers la circulation des marchandises elle-même. Dès lors, les questions de quand, où et comment les marchandises étaient déplacées sont devenues des enjeux rentables générant d’immenses profits. La logistique est donc au cœur même du système capitaliste mondial puisqu’elle fait référence au transport de biens et de services d’un point A à un point B. Les autoroutes, les canaux, les ports industriels, les pistes d’atterrissage et les entrepôts constituent quelques unes des infrastructures colossales de l’industrie logistique. En Belgique, les activités logistiques occupent une superficie équivalente à environ 25 fois celle de Bruxelles, ce qui représente une part considérable de l’ensemble du territoire. La quantité de marchandises en circulation augmente perpétuellement à l’échelle mondiale. Depuis le début du 21e siècle, la valeur des biens échangés sur la planète a triplé. Aujourd’hui, le Port d’Anvers traite 271 millions de tonnes de cargaisons par an, contre 121 millions de tonnes en 2005. Nous désignons par l’Empire Logistique les vastes réseaux de pillages, d’accaparemment de terres et de l’eau, de distribution de masse de produits agro-industriels et d’e-commerce, de circulation d’armes et bien plus encore. Plutôt que d’être une science apolitique de gestion, nous comprenons l’Empire Logistique comme jouant un rôle direct de domination à travers la dépossession et la perte de nos moyens de subsistance. Pourquoi l’empire logistique c’est nul ? La logistique est une des meilleures armes des entreprises capitalistes contre les travailleur·ses. Pouvoir produire et vendre partout dans le monde, c’est pouvoir contourner les régulations environnementales et sociales trop contraignantes. Avec l’accord UE-MERCOSUR par exemple, les entreprises et les états pourront importer des produits agricoles produits sur des terres volées et déforestées. Beaucoup du lithium contenu dans les batteries de nos ordinateurs et voitures provient d’Argentine, où l’industrie vole l’eau et les terres des communautés indigènes. Le respect variable des droits humains selon les pays permet les délocalisations pour étouffer tout conflit social. La logistique nous dépossède de tout pouvoir collectif sur l’économie. Les chaînes d’approvisionnement sont devenues tellement complexes que les entreprises peuvent échapper à toute responsabilité sur leurs fournisseurs. Par exemple, la production d’un smartphone nécessite près de 6000 intermédiaires. C’est comme ça que des composants en théorie destinés à l’électronique peuvent être « blanchis » en passant par plusieurs pays, puis se retrouver dans des drones destinés à tuer des palestinien·nes. La logistique est une composante coloniale de l’exploitation et la délocalisation en acheminant des ressources pillées, des personnes...

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Écologie

[Brochure] Au carrefour de la logistique

AU CARREFOUR DE LA LOGISTIQUE. LA GÉOGRAPHIE DU TRANSPORT INDUSTRIEL Un, deux, puis dix, puis cinquante. En réponse à l’offensive génocidaire de l’armée israélienne contre la population palestinienne entassée dans ce qui est peut-être la plus grande prison à ciel ouvert au monde, des navires commerciaux et militaires essuient des tirs de missiles, de drones et d’attaques de hors-bords lancées depuis les côtés yéménites par les milices islamiques des Houthis. Saignée par une guerre civile depuis 2014, notamment grâce aux apports consistants des entreprises d’armement occidentales à l’armée saoudienne et ses alliés, le Yémen est considéré comme un des pays les plus pauvres au monde. La guerre civile, les conséquences écologiques de son exposition au réchauffement climatique et son effondrement économique et social sont à l’origine de centaines de milliers de mort, des millions de gens sont menacés de famine et de pénuries d’eau. Pourtant, c’est de là qu’est partie un offensif complètement inattendu qui a réussi à gripper le commerce mondial. Les attaques contre les navires commerciaux passant par la Mer Rouge, goulot d’étranglement notoire du transport maritime et intensément surveillée et quadrillée par les forces militaires occidentales, aurait affecté près de 90% du commerce mondial. Les armateurs ont modifié les trajectoires de leur porte-conteneurs et navires pétrolières, augmentant de façon phénoménale les coûts de transport. Les industriels européens et américains ont connu des ruptures dans leurs chaînes d’approvisionnement. Les prix du pétrole, du gaz, des matières premières et des marchandises transportées par conteneur se sont envolées avec des effets délétères sur l’inflation qui affecte presque toutes les économies du monde. Les attaques en Mer Rouge – effectuées avec des moyens relativement simples, mais très efficaces – visant le trafic sur un des principaux axes du commerce mondial, illustrent l’importance de la logistique dans les sociétés techno-industrielles. Cette importance ne se situe pas uniquement à une échelle macroéconomiques, mais se décline jusqu’à la route départementale qui assure la connexion routière entre l’entrepôt et le supermarché. Contrairement à ce que le discours creux sur la « dématérialisation » pourrait faire croire, le déploiement des nouvelles technologies et du numérique n’ont pas fait diminuer les investissements dans la logistique du transport, bien au contraire. Rien qu’en construction autoroutière, les investissements mondiaux pour construire des toutes nouvelles routes dépassent les 3400 milliards de dollars [1]. Un financement à la hauteur d’une véritable guerre contre ce qui n’est pas encore relié, désenclavé ou traversé par des routes goudronnées, quatre fois plus que les dépenses militaires annuels des Etats-Unis [2]. Montagnes percées, forêts rasées, biotopes exterminés, cours d’eau endigués – qu’il s’agisse d’autoroutes, d’infrastructures ferroviaires, d’installations portuaires, (...)

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Médias

DES ARTISTES ENGAGÉ.ES QUI NOUS FONT DU BIEN

Il y a quelques mois, Georges-Louis Bouchez (MR) se plaignait de l’engagement politique de certain·es artistes, critiquant notamment la présence d’organisateur·ices de festival lors de la manifestation du 13 février dernier, contre l’Arizona. En parallèle, les subsides pour la culture diminuent et les pressions se multiplient sur le statut d’artiste, un revenu spécifique qui est menacé de réforme, voir de suppression, par le nouveau gouvernement. En somme, la possibilité même de faire de l’art son métier est menacé en Belgique. Cette insécurité économique renforce les discours lissés et prudents, dans l’espoir de rester éligible aux aides publiques, financements, et peut freiner l’engagement militant de certain·es artistes. Les organisateur·ices du festival Esperanzah ont répondu à GLB : « Que Georges-Louis Bouchez le veuille ou non, l’art est politique depuis la nuit des temps« . « Si je ne peux pas danser dans votre révolution, je ne veux pas de votre révolution » : cette phrase attribuée à l’anarchiste Emma Goldman résonne aujourd’hui avec force. Dans ce contexte tendu, nous vous proposons un focus sur quatre artistes-militant·es basé·es en Belgique, qui refusent de dissocier création et engagement. Achille est un·e jeune rappeur·se bruxellois·e. Ses textes mélangent engagement politique et introspection, dans une recherche constante de nouveauté. L’artiste s’attache à quitter les codes classiques du rap conscient, tout en conservant une partie de sa plume. Son premier album Quelques flocons est un voyage à la fois sensible et politique. Rap, techno, pop, slam, piano-voix, poésie, … Achille touche à tout pour développer son univers, dans un ensemble textuel cohérent. Iel décrit la tristesse de l’époque et la révolte qui en découle, comme dans le morceau « De Bruxelles à Bethléem ». Ses textes parlent des murs qui se dressent mais qui finissent toujours par tomber, d’une jeunesse qui peine à se trouver, d’un monde à refaire, de fond en comble. L’album rebondit. Il invite tantôt à taper du pied, tantôt à voyager en soi-même. Il parle de luttes. De luttes internes, contre l’apathie intérieure et la déconnexion émotionnelle, mais aussi de luttes externes, contre un capitalisme mortifère, entre autres. L’album raconte : toutes ces luttes sont inextricablement liées. Avec son binôme Tmoin, Achille vient d’ailleurs de sortir un morceau contre le gouvernement Arizona : Arizona (shoot), où il dresse rapidement le décor : « Ils ont pris le nom d’un ancien état esclavagiste, je crois que là j’ai tout dit ». Youssef Swatt’s est un rappeur tournaisien qui a récemment gagné en notoriété après sa victoire à Nouvelle Ecole saison 3. Actif depuis plus de dix ans, Youssef avait notamment été mis en avant par son passage sur Give Me 5 au début des années 2010, alors qu’il n’avait que 14 ans. Rappeur précis au texte toujours plus affuté, il fait plaisir aux amateur·ices de rap « à l’ancienne », à travers des instrus et des flows aux inspirations...

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Racismes / Colonialismes

Kimpa Vita, une femme prophétique

Kimpa Vita, une femme prophétique Aujourd’hui encore, elle est considérée comme l’une des premières révolutionnaires anticoloniales d’Afrique. Après avoir lu l’histoire de Kimpa Vita, vous n’oublierez jamais son nom, son engagement envers son peuple et son courage sans faille. Kimpa Vita n’était qu’une adolescente lorsqu’elle a commencé à défier les pouvoirs qui dirigeaient son monde. Née en 1684 au royaume du Kongo, Kimpa Vita grandit dans l’ombre grandissante de la dévastation coloniale. Autrefois puissant royaume africain, le Kongo que son peuple connaissait avait été déchiré par l’invasion européenne et la traite transatlantique des esclaves. Les envahisseurs portugais avaient alimenté les guerres civiles, dressé les dirigeants contre leur propre peuple et transformé le royaume en champ de bataille. Mais Kimpa Vita voyait un avenir différent. Formée aux pratiques spirituelles traditionnelles du Kongo en tant que guérisseuse et médium, Kimpa Vita tomba un jour gravement malade ; et alors qu’elle était allongée sur son lit de mort, elle eut une vision profonde : un Kongo unifié, libre de la guerre et du contrôle étranger . Une fois remise de sa maladie, elle se proclama prophétesse et fonda le Mouvement Antonien , un puissant soulèvement religieux et politique. Kimpa Vita prêcha que le peuple du Kongo était divinement élu, que le Christ n’était pas une figure européenne mais africaine, et que le royaume devait se libérer de la domination européenne et reconquérir sa souveraineté pour préserver son avenir et la sécurité de son peuple. Par ses enseignements, Kimpa Vita a réinterprété le christianisme d’un point de vue africain, rejetant la version de la foi des missionnaires européens qui justifiait l’esclavage et la domination européenne. Son message se répandit comme une traînée de poudre. En quelques années, des milliers de personnes, dont des soldats et des dirigeants exilés, suivirent son appel. Elle ramena ses fidèles à leur capitale abandonnée, São Salvador, et entreprit de reconstruire ce que les Portugais avaient détruit. Mais sa résistance eut un prix. Qualifiée d’hérétique et de rebelle par les autorités catholiques européennes, elle fut capturée par l’élite dirigeante du Kongo, alliée aux Portugais, et brûlée vive en 1706. Elle n’avait que 22 ans. Son exécution était censée éteindre son mouvement, mais son héritage a perduré. Plus de trois siècles plus tard, le combat qu’elle incarnait se poursuit. Aujourd’hui, les femmes congolaises mènent des mouvements pour la justice, l’autodétermination et la libération des forces modernes de l’impérialisme – les entreprises, les puissances étrangères et les élites locales qui exploitent encore les richesses apparemment inépuisables du Congo. Kimpa Vita est une prophétesse africaine, figure de la résistance à la colonisation portugaise dans l’actuel Angola au 18e siècle. Kimpa Vita serait née vers 1684 dans une famille noble...

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Racismes / Colonialismes

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect

Patrice Émery Lumumba (1925-1961) : Honneur et Respect Patrice Emery Lumumba (né le 2 juillet 1925) aura été une étoile filante dans le ciel de l’Afrique à peine indépendante. Élu Premier ministre en 1960, destitué quatre mois plus tard, il est assassiné le 17 janvier 1961, suite à un complot mêlant la puissance coloniale belge, la CIA et les services secrets français. Ce que toutes ces puissances ne lui pardonnaient pas, c’était de vouloir rompre avec le colonialisme qui, au Congo, fut particulièrement féroce. Patrice Lumumba a scellé son destin le jour même de l’Indépendance, par son discours, non prévu. En disant la vérité du colonialisme, il se condamnait à mort. Discours du 30 Juin 1960, jour de l’indépendance du Congo Le 30 juin 1960, jour de l’indépendance du Congo, le Palais de la Nation à Léopoldville (l’actuelle Kinshasa) reçoit les membres de la famille royale belge dont le roi Baudoin 1er, des représentants du gouvernement belge, des administrateurs coloniaux, le parlement congolais, la presse internationale pour célébrer cette nouvelle ère pour le Congo. L’évènement est radiodiffusé dans tout le pays et couvert par la presse internationale. La foule s’amasse devant le Palais de la Nation pour assister à un évènement historique. Le protocole voulait que le roi Baudoin puis le président Kasavubu fassent un discours pour l’indépendance du Congo mais le Premier ministre Lumumba élu par le parlement ne l’entendit pas de cette oreille. Le discours du roi des Belges, Baudoin 1er, fut un discours de légitimation de la colonisation, une véritable apologie de l’œuvre du roi Léopold II. « L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ». Il sonnait aux oreilles des nationalistes congolais comme une insulte à la mémoire des millions de morts générés par la politique monstrueuse du roi Lépold II, grand-oncle du roi Baudoin. « Pour caractériser le colonialisme léopoldien, les sources les plus diverses utilisaient les notions et les concepts les plus évocateurs pour l’époque, curse (« malédiction »), slave state (« Etat esclavagiste »), rubber slavery (« esclavage du caoutchouc »), crime, pillage…Aujourd’hui on n’hésite plus à parler de génocide et d’holocauste » (Elikia M’Bokolo, Le livre noir du colonialisme. XVIè-XXIè siècle : de l’extermination à la repentance, p.434). On peut d’ailleurs pour évaluer l’ampleur de la monstruosité coloniale au Congo sous Léopold II consulter de nombreuses références*. Un documentaire britannique intitulé « Le Roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire » réalisé par Mark Dummett et produit par la BBC a suscité les foudres de la maison royale et du ministre des affaires étrangères Louis Michel lors de sa diffusion sur la RTBF le 8 avril 2004. Le passage incriminé était un commentaire faisant le parallèle entre la colonisation de Léopold II et...

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Extrême-droite / Antifascisme

Déportation collective vers la République Démocratique du Congo ce 17 juin 2025

Un vol militaire/charter au départ de la Belgique avec le soutien de Frontex Nous apprenons qu’une dizaine d’hommes et femmes, enfermé·es depuis plusieurs mois dans différents centres fermés de Belgique, ont été expulsé·es par un charter militaire ce mardi 17 juin 2025 vers la République Démocratique du Congo (RDC). Les charters sont des vols d’expulsion réalisés à bord d’avions spécialement affrétés, sans passagers ordinaires à bord, au départ de l’aéroport militaire. L’agence Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) assiste les États membres de l’espace Schengen dans l’organisation d’opérations de retour conjointes. Lors de ces vols, plusieurs pays européens expulsent simultanément des personnes à bord d’un même appareil. Frontex apporte un soutien logistique et financier à ces opérations. Avec un budget exponentiel d’année en année (997 millions en 2025), Frontex est l’agence européenne qui reçoit le plus gros financement. On peut s’attendre à ce que ce mode opératoire, qui n’est pas nouveau, soit de plus en plus déployé, au gré des accords scellés entre des états européens et certains états du continent africain, le tout avec l’appui majeur de l’Union Européenne .  La veille, les détenu·es concerné·es ont été transféré·es des centres de Merksplas et de Holsbeek vers le centre fermé 127 bis, situé à proximité de la zone aéroportuaire de Zaventem. Par la suite, les personnes ont été placées à l’isolement avant d’être amenées sous escorte vers le tarmac militaire de Melsbroek, d’où l’appareil a décollé.  Les personnes expulsées depuis la Belgique n’étaient pas les seules concernées par cette déportation collective. Il s’avère que le charter militaire était le fruit d’une coopération entre la Belgique, la France, Chypre et la Croatie. En effet, le matin même, deux petits avions charters, l’un en provenance de France et l’autre de Chypre via la Croatie, ont transporté des personnes d’origine congolaise vers la base militaire de Melsbroek (Belgique). Ces vols ont été opérés par Air Charters Europe, une compagnie fréquemment utilisée pour les transferts de personnes destinées à des expulsions collectives, afin de rejoindre le vol militaire de l’OTAN à destination de Kinshasa1.  À leur arrivée à l’aéroport de Kinshasa, les personnes expulsées sont généralement soumises à des procédures d’identification par la Direction générale de migration (DGM), suivies, dans le cas de vols spéciaux, d’un interrogatoire supplémentaire par l’Agence nationale de renseignements (ANR). Selon plusieurs sources, il arrive que les personnes soient détenues jusqu’à ce qu’un·e membre de leur famille ou un·e proche vienne les identifier et s’acquitte des frais nécessaires à leur libération provisoire2. Il n’est pas possible de confirmer si les personnes détenues dans les centres fermés belges ont pu prévenir ou joindre leurs familles et leurs proches avant leur expulsion. Les précédentes déportations collectives vers la RDC (...)

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Écologie

[Atelier d’écriture] Écrire depuis la terre

Si les rivières avaient une mémoire ? Si les plantes pouvaient évoquer leurs exils ? Si l’on écrivait depuis la terre ? Depuis un sol exploité, une plante déplacée, une forêt en résistance ? En amont de la rencontre « Terres en résistance : savoirs vernaculaires face au colonialisme vert » et dans le sillage des évènements liés au 65 ans de l’indépendance du Congo, Quinoa et Justice et Paix propose un atelier d’écriture inspiré de l’écopoésie pour interroger les liens entre environnement et colonisation, pour imaginer d’autres façons d’habiter le monde, de relater les récits du vivant. Écrire peut être un acte de dés-apprentissage, de résistance, et de réinvention des liens au vivant ! L’atelier convoque les travaux de différents artistes et penseur·euse·s tel·le·s que : Samy Manga, Malcom Ferdinand, Robin Wall Kimmerer, Sammy Baloji, Marie-Andrée Gill, Léonora Miano, Natalie Diaz… autant de voix pour déplacer nos regards et comprendre comment l’histoire coloniale a imprégné les sols, les fleuves et les forêts. Guidé·es par des consignes mêlant imaginaire, poésie et pensée critique, nous écrirons depuis le point de vue des éléments non-humains, de territoires exploités, de plantes déplacées, de voix mises à la marge. INFOS PRATIQUES ET INSCRIPTION : Aucune expérience préalable de l’écriture n’est requise. lundi 23 juin de 13h à 16h30 OU dimanche 29 juin de 16h30 à 20h à Mundo-Matonge (26, rue d’edimbourg 1050 Ixelles) inscription gratuite mais obligatoire via ce lien nombre de participant·e·s limité à 12 personnes

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Racismes / Colonialismes

Procès Lumumba : La Belgique face au tribunal de l’Histoire

Militant pour l’indépendance de la RDC, fondateur du Mouvement National Congolais (MNC) et premier Premier ministre du Congo indépendant en 1960, Patrice Lumumba a été assassiné quelques mois plus tard, en présence d’officiels belges. Une commission d’enquête parlementaire belge a conclu en 2001 que certains membres du gouvernement belge et d’autres acteurs belges portaient une responsabilité dans les circonstances ayant mené à sa mort. Aujourd’hui, plus de soixante ans après les faits, la justice belge pourrait enfin ouvrir un procès pour « crimes de guerre ». Le parquet fédéral demande le renvoi de l’affaire devant le tribunal correctionnel, où Étienne Davignon serait le seul inculpé. Une étape symbolique, alors que de nombreuses zones d’ombre demeurent. LeCollectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations publie un communiqué pour éclairer les enjeux de cette procédure inédite : « Ce mardi 17 juin 2025, la Belgique a rendez-vous avec son histoire coloniale : la Chambre du Conseil de Bruxelles, 15 ans après le dépôt de plainte de ses enfants et petits-enfants, doit décider si un procès aura lieu pour l’assassinat de Patrice Lumumba. Pour rappel, le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba, alors Premier ministre du Congo, est brutalement assassiné aux côtés de Joseph Okito, président du Sénat et Maurice Mpolo, Ministre de la Jeunesse, après des heures de torture. Leurs corps seront ensuite dissous dans de l’acide par deux mercenaires belges aujourd’hui décédés. Après six décennies d’impunité, Étienne Davignon, seul complice de ce crime survivant aux dix personnalités belges visées par la plainte, devrait être mis face à ses responsabilités. En effet, ce lundi 16 juin, le parquet fédéral a demandé le renvoi de l’ancien diplomate et homme d’affaires en correctionnelle pour complicité de crimes de guerre. Durant des décennies, l’assassinat de Patrice Lumumba a fait l’objet, en Belgique, d’une véritable omerta* doublée d’une diabolisation de sa personne. Cette tentative d’élimination physique, politique et mémorielle d’une des plus grandes figures de libération congolaise et africaine, aura donc avorté. La conjonction d’efforts et de personnes, y compris de sa famille, pour réhabiliter sa mémoire, rechercher la justice et la vérité est en passe de triompher. Cependant, tout n’est pas encore gagné. En février 2002, la Chambre reconnaissait la “responsabilité morale” de “certains membres du gouvernement belge et d’autres acteurs belges” (Davignon ?) dans l’assassinat de Patrice Lumumba, poussant Louis Michel – alors ministre des Affaires Etrangères – à s’excuser pour la Belgique. 20 ans plus tard, en juin 2022, lors de la cérémonie de restitution de la dépouille de Patrice Lumumba, le Premier ministre Alexander De Croo présentait, après les “regrets” du roi Philippe, “les excuses du gouvernement belge pour la manière dont il a pesé à l’époque sur la décision de mettre fin aux jours du premier Premier ministre”....

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Racismes / Colonialismes

[Projection] One. Two. Three - avec Vincent Meessen

Ce lundi 16 juin, l’assemblée de lutte en solidarité avec le Congo vous invite à une projection de One.Two.Three, un incroyable film qui explore la participation méconnue de révolutionnaires congolais au mouvement de l’Internationale situationniste en mai 68. Le film sera suivi d’une discussion avec son réalisateur Vincent Meessen. Rendez-vous à 19h à l’Antenne Noire (rue du Marais 1, 1000 BXL) ! « Un spectre hante le monde : l’Internationale situationniste ». C’est par cette allusion à la première phrase du Manifeste du parti communiste que l’Internationale situationniste, mouvement révolutionnaire et dernier mouvement international d’avant-garde de la modernité occidentale, s’est inscrite de manière provocante dans l’histoire à venir. L’Internationale situationniste a laissé une empreinte aussi radicale qu’indélébile sur le monde des idées et des formes. Elle a fondamentalement changé la compréhension de la relation entre l’art, la politique et la vie quotidienne, par son rôle instrumental et décisif lors des événements de mai 68, et par sa critique et son détournement des formes du spectacle marchand. Honni, l’art a été sa première cible, et nous savons que depuis lors, les artistes ont continué à débattre et à se battre avec cet héritage critique. Dans One.Two.Three, Vincent Meessen commence par contourner le piège de la mythologie situationniste, qui consacre Guy Debord comme héros et épicentre d’une révolution. Au contraire, l’ouvrage revisite une partie de l’histoire de ce mouvement qui avait été ignorée jusqu’alors. Le point de départ est la découverte, dans les archives du situationniste belge Raoul Vaneigem, des paroles d’un chant contestataire que le situationniste congolais Joseph Mbelolo Ya Mpiku avait composée en mai 1968. En collaboration avec Mbelolo et de jeunes musiciennes de Kinshasa, du producteur musical Vincent Kenis (Congotronics), Meessen a produit une nouvelle interprétation de la chanson. La représentation cinématographique fragmentée de l’œuvre offre une traduction spatiale de cet arrangement collectif de subjectivités. Le labyrinthe multicolore d’Un Deux Trois, le club de rumba qui a abrité le célèbre orchestre OK Jazz de Franco Luambo, figure emblématique de la modernité artistique au Congo, offre un cadre idéal pour une dérive musicale. Sur fond de rumba congolaise, genre populaire et hybride par excellence, d’architecture vernaculaire menacée et de rhétorique révolutionnaire du passé, le film met en musique le récit de rencontres inattendues et l’une des formes qui en est issue : la chanson de Mbelolo. Transformé en espace expérimental par des musiciennes qui, au fil de leurs pérégrinations, tentent de s’accorder les unes aux autres, le club devient une chambre d’écho des impasses de l’histoire et des promesses inachevées de la théorie révolutionnaire. Et tandis que Mbelolo Ya Mpiku redécouvre la chanson qu’il avait perdue, des soulèvements populaires éclatent à Kinshasa juste à l’extérieur des murs...

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Histoire / Archives

Cinémardi Collectives Screenings - Coconut Head Generation

SE RÉUNIR, DÉPLACER SON REGARD, SE RENCONTRER Coconut Head Generation de Alain Kassanda, 2023, Nigeria, 89min La prochaine séance Cinémardi aura lieu mercredi 4 juin à 19h30 à BOSCH Tanneurs (116 rue des Tanneurs, 1000 Bruxelles) Au programme : Coconut Head Generation de Alain Kassanda, 2023, Nigeria, 89min : Tous les jeudis un groupe d’étudiants de l’université d’Ibadan, la plus ancienne université du Nigeria, organise un ciné-club, transformant un petit amphithéâtre en une agora politique où s’affine le regard et s’élabore une parole critique  Alors que les étudiants regardent des films de Med Hondo, de Mahamat Saleh Haroun ou de John Akomfrah, ils deviennent les personnages d’un film de lutte. Le film les regarde s’ouvrir au réel et devenir les acteurs et les actrices d’un changement. Face au monde qui se transforme trop lentement, face à son histoire et ses violences - Clemence Arrivé Alain Kassanda est un réalisateur d’origine congolaise qui à vécu à Ibadan au sud-ouest du Nigéria, de 2015 à 2019. Il a réalisé Trouble Sleep et Colette et Justin avant Coconut Head Génération Nous tenons à remercier chaleureusement l’équipe du ciné-club La Jetée pour nous avoir fait découvrir ce beau film ! La projection sera suivie d’une discussion et d’un repas préparé par Emily ! L’entrée est à prix libre pour supporter les prochains films ! Nous vous attendons nombreux.ses  Merci de partager, À mercredi !

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Écologie

[Soirée de présentation] Le fond de la terre est rouge

Après 3 mois d’existence, l’assemblée de lutte en soutien au Congo, sort un fanzine sur la guerre du sous-sol qui ravage le cœur de l’Afrique depuis plus de 30 ans. Rejoignez-nous pour une soirée de présentation dès 18h à l’Antenne Noire (rue du Marais 1) ! Né d’une volonté de concrétiser les liens entre les horreurs du Congo et l’économie capitaliste globale, « Le fond de la terre est rouge » nous plonge dans la sanglante machine à extraire qui produit guerres, exploitation et destructions. Plus qu’un texte de contre-information, ce fanzine se veut être un appel à la solidarité et à la lutte aux cotés des exploité.es au Congo et ailleurs. Car le malheur du Congo nous concerne directement. Dénoncer et transformer la réalité congolaise, c’est bousculer la réalité mondiale présente ! Programme de la soirée : 18h : Ouverture des portes & bar. 18h30 : Présentation du fanzine & lectures 19h15 : Discussion sur les perspectives de luttes 20h : Repas, sérigraphie (ramène tes textiles) et d’autres surprises ! 22h : Clôture Le fanzine sera disponible gratuitement tout au long de la soirée ! Si tu veux diffuser le « Le fond de la terre est rouge » dans ton collectif, ton squat, ta famille, PARTOUT ce sera possible de repartir avec pleiiiins d’exemplaires ! Le bar, la bouffe et la sérigraphie seront à prix libre ! Bienvenue à toustes !

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Extrême-droite / Antifascisme

[France/Bretagne] LES VOILES CONTRE BOLLORE

Mobilisation maritime et terrestre le 24 mai autour de l’archipel des Glénans. ENG Below Le capitalisme s’organise très bien avec le fascisme - Nous avons vu une accélération de cette alliance, en particulier en Europe, ces dernières années : la propagande réactionnaire contre les immigrants, les minorités et les travailleurs ; Destruction des restes de l’État providence, privatisation, concentration de richesse entre les mains de quelques milliardaires, construction de la forteresse de l’Europe… En France, un nom nous est très familier, en ce qui concerne l’exploitation des humains et du sol accompagnés de l’idéologie droite extrême : Vincent Bolloré. Depuis plusieurs mois maintenant, nous organisons des campagnes d’information et d’action avec un certain nombre d’organisations politiques, radicales de l’écologiste et des syndicats, visant à exposer les stratégies et l’idéologie de Bolloré : https://desarmerbollore.net/appel#call-to-disarm-the-bollor%c3%A9-Empire (Suivez le lien) Bolloré n’est pas seulement le propriétaire d’un réseau d’entreprise, qui est responsable de l’exploitation des personnes et des sols à Camerun, au Congo et à la Côte d’Ivoire, entre autres ; Le propriétaire d’un réseau médiatique en France, qui propage la propagande fasciste, mais aussi le fier propriétaire de sa propre île - Île du Loch - grâce à un arrangement avec l’ancien président Sarkozy, Vincent Bolloré a pu acheter l’île dans l’archipel de Glénans, qui a été gardé par un Néo-Nazi Militant récemment exfiltré (l’ancien chef du groupe DÉFENSION). Nous, un groupe auto-organisé de collectifs antifascistes, appelons une action immédiate : Une démonstration sur la terre et la mer le 24 mai ! 🖤 ​​Nous vous invitons à vous joindre à nous dans cette action, à rendre les conséquences du capitalisme visibles et à montrer que nous combattons partout et que nous n’abandonnerons jamais. ❤️ Rejoignez-nous à bord des navires de l’armada antifasciste qui participera à la démonstration maritime et pour élever vos drapeaux 🌬️⛵️ Arrière-plan : Le 5 octobre, pour lancer la campagne contre la bollosphère, plusieurs centaines de personnes ont convergé le port de Concarneau. Ils dénonçaient la présence de l’ancien chef de l’Union de Groupe Défense (GUD), employée par le milliardaire Vincent Bolloré pour protéger « son » île dans l’archipel glénan. Le Gud est un groupe néo-fasciste dissous en juin 2024. La collaboration étroite d’un néonazi et de Bolloré sur l’île du Loch n’est que la pointe de l’iceberg des idées d’extrême droite promues par Bolloré et son empire. Après avoir pillé et exploité les pays du continent africain, le milliardaire a repris les médias, une école de journalisme, des maisons d’édition et des livres scolaires, se donnant les moyens de diffuser ses idées d’extrême droite (xénophobie, sexisme, homophobie, néo-colonialisme ...). Bolloré possède un empire estimé à 5,8 milliards d’euros (selon Forbes), tandis qu’en France,...

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Médias

Conversation autour du livre « Congo Éteint » à L’Antenne Noire

Ce mercredi soir 2 avril 2025, nous ne sommes pas en studio, parce que Nicole a été enregistré une présentation du livre “Congo Éteint” avec son coécrivain Alexandre Mulongo Finkelstein pour une immersion dans la lutte, la fiction et des réflexions collectives sur l’exploitation extractivisme, post-coloniale et génocidaire vécu au RDCongo. Ceci a eu lieu le lundi 17 mars 2025 à l’Antenne Noire, le centre sociale autogérée à Bruxelles. Et c’est Daan de l’émission "sans Attendre" de Radio Air Libre qui s’est occupé à faire le montage de cet enregistrement et qui l’a allégé avec de la musique. Merci à Daan. Donc on vous diffusera cet enregistrement présentation et discussion autour du livre "Congo Etéint" et à la fin de l’émission vous entendrez Nicole qui vous lit l’agenda militant de stuut.info. Bonne écoute ! Pour plus d’info sur le livre "Congo éteint" : La lutte du sous sol contre le sol. Les nouvelles de « Congo Éteint » abordent la situation de la région minière du Katanga, et offrent de multiple points de vue sur les conséquences de l’extractions de ressources naturelles, comme le cuivre et le cobalt, au détriment des populations locales. La mise en lumière de la résistance collective et autonome face à l’exploitation systématique et génocidaire. « La lutte du sous sol contre le sol » Notre intention avec ce format, c’est de permettre un échange, entre la présentation du livre, la lecture arpentée, et les discussions Q&A sur le rôle de la fiction dans la résistance. Disponible dans plusieurs librairies à Bruxelles https://www.librel.be/livre/9782931254028-congo-eteint-variations-minieres-autour-de-kasulo-alexandre-mulongo-finkelstein/

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