OIP-Belgique

Observatoire International des Prisons

Observer, Alerter Et Dénoncer

L’Observatoire International des Prisons (OIP) a pour objectifs la surveillance des conditions de détention des personnes privées de liberté et alerte sur les manquements aux droits humains dont la population carcérale peut faire l’objet. L’OIP considère que chacun·e a droit, en tous lieux, à la reconnaissance de sa personnalité juridique et que nul ne peut être soumis à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

L’OIP exerce une vigilance sur les conditions de détention, alerte l’opinion publique, les pouvoirs publics et les organisations concernées sur ces manquements. L’OIP tente également de mobiliser l’attention générale sur le sort réservé à l’ensemble des personnes privées de liberté.

L’OIP est avant tout une organisation militante qui agit hors de toute considération partisane ou politique. L’OIP est une organisation non gouvernementale indépendante des pouvoirs publics. Elle ne délègue pas d’experts chargés de la visite ou du contrôle des prisons, mais réunit des militants et bénévoles soucieux du respect des droits humains dans les différents lieux d’enfermement.

But De L’OIP

L’OIP milite pour la suppression de la privation de liberté en tant que peine. En l’attente de la réalisation de cet objectif, l’OIP, en dehors de toute considération partisane ou confessionnelle, milite pour aider les personnes détenues à ne pas subir d’autre peine que la simple privation de liberté.

L’OIP promeut la réflexion sur le sens de la punition et de sa traduction en peine face à des comportements déterminés, prévus par la loi.
L’OIP encourage toute autre forme de réaction sociale non répressive et respectueuse de la dignité humaine et des droits fondamentaux. L’OIP milite pour l’abolitionnisme pénal.

Savoir Pour Agir…

L’objectif est l’observation des conditions de détention afin d’alerter, en cas d’abus, les autorités compétentes et l’opinion publique (mission de veille informative). Afin de remplir cet objectif, l’OIP récolte des informations auprès de personnes en contact avec ces lieux de détention.
En pratique, toutes les sources disponibles sont utilisées : médias, documents officiels et rapports des organismes nationaux et internationaux de défense des droits humains (par exemple le rapport du Comité pour la
Prévention de la Torture), rapports du secteur associatif en lien avec la situation des personnes détenues, documents et questions parlementaires, etc.
La principale source d’information est constituée de personnes en contact avec la réalité quotidienne des lieux de détention. Les membres de l’OIP mettent en place un réseau d’informateurices en tissant des liens avec des personnes qui franchissent quotidiennement les portes de la prison (personnel de l’administration pénitentiaire et diverses catégories d’intervenant·es) ou qui subissent directement ou indirectement la privation de liberté (les détenu·es et leurs proches).
Chacune de ses personnes est invitée à alerter l’OIP dès lors qu’elle peut attester d’un manquement aux droits humains, à la dignité des personnes détenues ou encore d’un dysfonctionnement du système carcéral. Bien sûr, le respect de l’anonymat des informateurices et garanti et respecté lorsqu’il est demandé.

Comment L’OIP Utilise t’il Les Informations ?

La mission de l’OIP est d’alerter les instances administratives et judiciaires, les médias, l’opinion publique et toutes les associations intéressées chaque fois que les droits humains ne sont pas respectés dans les établissements observés.
L’action de l’OIP repose sur la médiatisation des carences des institutions carcérales.
En effet, l’OIP considère que le moyen le plus sûr de faire cesser un manquement ou un dysfonctionnement est de le rendre public. Avant de rendre publique une information, l’OIP vérifie systématiquement les faits qui lui sont signalés, en recoupant les témoignages et, le cas échéant, en procédant à des investigations complémentaires.
L’OIP est doté d’une Charteet d’un Règlement d’ordre intérieur.
L’O.I.P. ne traite pas de cas individuels mais agit pour l’ensemble despersonnes enfermées.

oip@oipbelgique.be

20 novembre - 19h00 - Le Centr’Al

[Entretien] L’extrême droite est-elle soluble dans l’abolitionnisme pénal ?

Entretien entre Gwenola Ricordeau et Philippe Hensmans sur la portée sociétale de l’abolitionnisme pénal Entretien entre : Gwenola Ricordeau sociologue, féministe et militante pour l’abolition du système pénal. Docteure en sociologie (Université Paris IV – Sorbonne, 2005), elle a enseigné entre 2009 et 2017 à l’Université de Lille 1 comme maîtresse de conférences, avant de rejoindre la California State University, Chico (États-Unis), où elle a été professeure assistante, puis professeure associée en justice criminelle, jusqu’à sa démission en 2025. Ses premiers travaux ont porté sur les proches des personnes incarcérées, ainsi que sur le genre et les sexualités en prison. Elle oriente ensuite ses recherches vers les formes de contestation du système carcéral et l’abolitionnisme pénal. Plus récemment, elle explore la manière dont le système pénal est représenté et mis en récit à travers la culture populaire, en particulier le cinéma, les musées ou encore les dispositifs de patrimonialisation. Elle a également mené des recherches sur les migrations par le mariage, les rapports sociaux de sexe et les mouvements sociaux aux Philippines, avec un intérêt particulier pour les mobilisations féministes. https://gwenolaricordeau.com Dernières publications : La cabane des enfants qui n’aimaient pas les punitions (éd. 7/7, 2025) Petit dictionnaire des idées chics en matière de justice (Atelier Téméraire, 2024) Brique par brique. Une histoire de l’abolitionnisme pénal (Lux, 2024, avec Joël Charbit et Shaïn Morisse) 1312 raisons d’abolir la police (Lux, 2023) Crimes et peines (Grévis, 2021) Pour elles toutes. Femmes contre la prison (Lux, 2019) – trad. it. : Per tutte quante. Donne contro la prigione (Armando Editore, 2022) – trad. angl. : Free Them All : A Feminist Call to Abolish the Prison System (Verso, 2023) ET Philippe Hensmans est l’ancien directeur général de la section belge francophone d’Amnesty International. Licencié en sociologie de l’UCLouvain Militant pour les droits humains. Aujourd’hui consultant en communication, gestion de projet, intelligence artificielle, chroniqueur ad intérim à la RTBF et débatteur régulier sur des médias audiovisuels. https://k1m.be L’entretien durera une heure et sera suivi d’un échange avec la salle à l’issue duquel un drink sera servi.

Santé / Soins

Soins de santé en prison : après le silence du SPF Justice, l’ordre des médecins reconnaît un manquement à la dignité humaine

En mai dernier le Dr Brecht Verbrugghe alertait l’Ordre des médecins et la ministre de la justice sur les manquements graves en matière de santé en prison, et plusieurs autres médecins pénitentiaires témoignaient dans les médias. Ce 12 septembre 2025, le Conseil national de l’ordre des médecins a examiné la problématique relative au respect de la dignité humaine et à la qualité des soins de santé dans les prisons, et émis mardi plusieurs recommandations Soins de santé en prison : après le silence du SPF Justice, l’ordre des médecins reconnaît un manquement à la dignité humaine Bruxelles, le 26 septembre 2025 En mai dernier le Dr Brecht Verbrugghe alertait l’Ordre des médecins et la ministre de la justice sur les manquements graves en matière de santé en prison, et plusieurs autres médecins pénitentiaires témoignaient dans les médias. Ce 12 septembre 2025, le Conseil national de l’ordre des médecins a examiné la problématique relative au respect de la dignité humaine et à la qualité des soins de santé dans les prisons, et émis mardi plusieurs recommandations : Le respect des droits du patient dans le contexte carcéral ; L’amélioration des conditions de travail et soutien professionnel des médecins pénitentiaires ; La mise en œuvre de lignes directrices de bonne pratique médicale garantissant des soins de santé de qualité en détention, en accordant une attention particulière à la déontologie médicale ; Le transfert des soins de santé en prison du SPF Justice vers le SPF Santé publique. Nous saluons cette prise de position qui rappelle que l’organisation du système carcéral belge empêche de soigner. Cela a des conséquences graves et bien concrètes : sur les personnes détenues, sur les soignant∙es, mais aussi sur la société tout entière. Le droit à la santé s’applique à tous·tes, y compris derrière les murs des prisons. Une mise en oeuvre difficile Le principe d’équivalence des soins, réaffirmé par l’Ordre des médecins, n’est défini ni dans ses recommandations, ni dans la loi de principes. Il ne fait l’objet d’aucune mesure concrète : les mutuelles ne sont pas en mesure de défendre les droits des patient·es incarcéré·es, il n’y a pas d’instance responsable à mobiliser en cas de dérives, ni aucun système formel de contrôle de la qualité des soins. Rien de cela ne permet au personnel soignant de travailler en veillant à la déontologie. Les personnes détenues ne sont pas reconnues comme patient·es et ne bénéficient pas des droits associés. Enfin, le transfert de compétences du SPF Justice vers le SPF Santé devra éviter les écueils observés en France et en Angleterre, où l’environnement carcéral et ses dérives continuent d’entraver les soins de santé. Santé en prison : un système à bout de souffle Le Centre Fédéral d’Expertise des soins de santé dressait déjà le portrait d’un système à bout de souffle en 2017 : équipements non performants, manque de moyens matériels et humains, absence de lignes directrices de bonne pratique...

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Racismes / Colonialismes

Mobilisation inédite – Pour une société sans prison : dénoncer l’échec de l’enfermement

Depuis des années, les politiques pénales belges s’enlisent dans une logique répressive qui alimente la surpopulation carcérale. La loi d’urgence n’a apporté aucun résultat : la population carcérale a atteint le seuil des 13.000 détenu·es, et 300 dorment à même le sol. Mobilisation inédite – Pour une société sans prison : dénoncer l’échec de l’enfermement Ce jeudi 2 octobre, dans un mouvement concerté entre les directions d’établissements pénitentiaires et les syndicats, une action inédite est organisée pour dénoncer la surpopulation carcérale et les conditions de détention inhumaines qui en découlent. L’Observatoire International des Prisons s’associe à cette mobilisation, en réaffirmant que la prison n’est pas une solution, elle est le problème. Depuis des années, les politiques pénales belges s’enlisent dans une logique répressive qui alimente la surpopulation carcérale. La loi d’urgence n’a apporté aucun résultat : la population carcérale a atteint le seuil des 13.000 détenu·es, et 300 dorment à même le sol. Arrêt de travail spontané devant toutes les prisons du royaume pour dénoncer la surpopulation Depuis l’été, les détenus sont privés d’activités à Haren et ailleurs. Même les préaux ne sont pas garantis. Beaucoup de sections censées bénéficier d’un régime plus ouvert se referment. Le greffe et les services de la prison ne sont pas en mesure de suivre le flux des détenu·es. Les services d’aide aux justiciables rencontrent, jour après jour, des difficultés à répondre aux demandes d’aide, de soutien, de contact : tout est à l’avenant. Il ne reste pas grand chose du projet de réinsertion – pour peu qu’il y en ait eu un – et l’enfermement sans activités, avec un personnel à bout de forces, pave la voie aux violences dans les deux sens. Ces éléments fondent et expliquent le mouvement national de ce 2 octobre, de 12h30 à 14h30. Un système aussi délétère pour les détenu·es que pour les travailleur·ses Les conditions de travail et de détention sont étroitement liées. Les détenu·es sont privé·es de leurs droits fondamentaux et enfermé·es dans des conditions qui n’autorisent aucune perspective de réinsertion, tandis que le personnel pénitentiaire est exposé à des risques croissants et une pression insoutenable. Le système carcéral, par ses atteintes morales répétées et ses dysfonctionnements organisationnels, pousse beaucoup de membres du personnel à l’épuisement professionnel. Cela alimente le sous-effectif chronique et un turnover élevé. Le cercle vicieux de la surpopulation La surpopulation accentue tous les écueils de l’enfermement. Elle dégrade les conditions de détention, pourtant déjà inhumaines. Elle aggrave les dysfonctionnements systémiques et leurs conséquences : absentéisme, violence, mesures disciplinaires, mises au cachot, souffrance, absence de soins, allongement des délais. Nous appelons à un changement radical de paradigme Plutôt que de construire de nouvelles prisons ou d’élargir les dispositifs...

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13 novembre - 19h45 - Auditoire K ULB

3e Procès Fictif de la 12e édition des Journées Nationales de la Prison

3e Procès Fictif de la 12e édition des Journées Nationales de la Prison Jeudi 13 novembre 2025 19h45 - 22h30 Auditoire K - ULB Performance-débat autour des réalités carcérales en Belgique Évènement de lancement des Journées Nationales de la Prison (JNP)* 2025, à l’initiative de APO ASBL, CAAP Culture avec le soutien de l’Observatoire International des Prisons - Section belge, le Réseau RAJ, l’Ecole des Sciences Criminologiques Léon Cornil et le Centre de Recherche Pénalité Sécurité et Déviances de l’ULB.  Le procès fictif se veut performance d’un procès tel qu’il se déroule dans la vraie vie, sur base d’une histoire fictionnelle, avec comme acteurs et actrices des personnes qui exercent réellement les métiers impliqués dans le procès. Avec la participation de : Kyle Cnudde, Sarah Durant, Gaëtan Eloy, Simon Menschaert, Sophie Morel, Harold Sax, Brecht Verbrugghe Mise en scène : Adèle Sierra *Portées par une série d’associations de toutes obédiences, les JNP ont pour but d’informer et de sensibiliser les citoyen·nes aux réalités du monde carcéral tout en les encourageant à la réflexion sur cette institution hors du commun, trop souvent oubliée. Concrètement, dans le cadre des Journées Nationales de la Prison, de nombreuses manifestations et événements (conférences, colloques, projections de films, expositions, ateliers de théâtre, écriture de journaux etc.) sont organisés pendant une dizaine de jours en prison et hors prison dans l’ensemble de la Belgique.

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