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ANALYSE : DUPLAN CANALAUPLAN GRANDES VILLES”, BRUXELLES ET SES HABITANT·ES SUBISSENT LA TERREUR D’ETAT

ANALYSE : DUPLAN CANALAUPLAN GRANDES VILLES”, BRUXELLES ET SES HABITANT·ES SUBISSENT LA TERREUR D’ETAT

L’armée dans la rue, déportations massives et plus de caméras ? On vous explique le « plan Grandes Villes« 

Bruxelles | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie | Collectif : Bruxelles Dévie

Samedi 6 septembre, dans le cadre de la “guerre” contre le trafic de drogue à Bruxelles, Bernard Quintin ministre fédéral de l’intérieur (MR), a annoncé à la presse son nouveau tour de vis sécuritaire : le “plan Grandes villes”, une réadaptation du “plan Canal”, un plan sécuritaire fédéral.

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Loin d’être un plan dédié aux problématiques sociales de la drogue, il s’agit d’un projet autoritaire et policier, d’occupation de Bruxelles. Il est teinté de logiques coloniales et racistes, exacerbant les dispositifs de surveillance de la population à Bruxelles.

Armée dans la rue, système de surveillance de la ville, occupation policière et militaire de quartier, déportation de personnes étrangères, que cache le “plan Grandes Villes” ?

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Comprendre le “plan Canal” pour comprendre le “plan Grandes Villes” :

Le “plan Canal” a été mis en place en 2015 dans le cadre de la lutte antiterroriste, à la suite des attentats de Paris qui avaient fait 130 morts et 413 blessés, auxquels plusieurs belges ont participé la même année.

La Belgique avait alors été perçue et présentée à l’international, par les médias et les politiques, comme la «  base arrière européenne du djihadisme  » [1]. Ce contexte a été utilisé par les politiques pour imposer un ensemble de mesures hautement répressives et exceptionnelles. Les quartiers populaires et la communauté musulmane ont été les premiers touchés et continuent aujourd’hui de payer les frais. Le “plan Canal” lui-même succédait, le confidentiel “plan Mosquée” (initié par le 11 septembre aux Etats-Unis), et le « plan Radicalisme« , lancés respectivement en 2002 et 2005.

Début 2016, Jan Jambon (N-VA), alors, le ministre de l’Intérieur, annonce la mise en place du “plan Canal”.

On va nettoyer Molenbeek“ avait-il déclaré.

Deux communes sont d’abord visées : Molenbeek et Vilvorde en périphérie de Bruxelles. Ces deux communes longent le canal de Bruxelles. Le “plan Canal” a ensuite été élargi à 6 autres communes de la capitale.

Dans le cadre de ce « plan », les communes ont reçu des renforts d’effectifs policiers. Elles bénéficient également de « Task-force locales » (TFL), créées dans le cadre du « plan R« , les cellules radicalismes, implantées dans chaque commune. Elles constituent la colonne vertébrale de la surveillance et de l’échange de l’information de l’appareil antiterroriste belge. La récolte d’informations, va du fédéral, au régional, au local, des renseignements policiers et de la Sûreté, jusqu’aux services sociaux, comme l’aide à la jeunesse … A la tête du dispositif antiterroriste, c’est la Task-Force Nationale (TFN), elle chapeaute la politique antiterroriste belge et est présidée par l’OCAM.

Dès la mise en place du « plan Canal« , des contrôles en rue et administratifs sont démultipliés et donnent des allures de quartiers occupés par les forces répressives de l’Etat.

Le “plan Canal” a mis en place une surveillance accrue des personnes identifiées par l’appareil répressif de l’Etat comme “radicalisées” ou comme participant au trafic de drogue, avec une attention particulière sur la “petite délinquance”. En réalité, cette attention a pour finir été portée à toute une population bruxelloise habitant les quartiers visés.

Concrètement, ce plan s’est traduit par des dizaines de milliers d’enquêtes administratives et de contrôles de domiciles dans de nombreuses familles. Rien qu’en 2017, 94 809 contrôles domiciliaires ont eu lieu. [2] Des centaines de personnes ont été radiées des registres de population et de nombreuses personnes on été fichées par les services de renseignement.

En outre, le plan a permis, de passer à la loupe des ASBL, mosquées et autres organisations qui auraient des « liens potentiels » avec des réseaux responsables d’attaques terroristes. Cette surveillance a été le fait de perquisitions, via la brigade antiterroriste BELFI et de contrôles administratifs poussés. Dès 2016, plusieurs centaines d’associations sont contrôlées, une petite centaine sont dissoutes. [3]

De nombreuses personnes et associations musulmanes n’ayant aucun lien avec des réseaux terroristes sont injustement prises dans le filet de la lutte antiterroriste, subissent la violence des contrôles et sont fichées parce qu’elles sont musulmanes. L’Etat belge construit un ennemi intérieur et impose la terreur.

Cet extrait d’un texte publié par un collectif de Molenbeekois·es, « Molenbeek, la construction d’un territoire ennemi intérieur » en novembre 2016, illustre bien la réalité de la violence du “plan Canal” :

Pour la plupart d’entre nous, le quotidien change peu, mais la tension est exacerbée par les agressions policières militarisées dans les maisons, la BAB qui contrôle régulièrement armes à la main des habitants dans les rues, les milles petites humiliations, les actes islamophobes, les incarcérations préventives à la pelle, les heures de vol statique d’hélicoptères au-dessus de nos têtes, et toutes ces violences qualifiées par les autorités policières « d’incidents isolés ». La peur, la colère et le ressentiment ne font que croître chez ceux qui les subissent, tandis que se naturalise progressivement l’état d’urgence policier.”

En guise d’exemples, et selon les témoignages de quelques personnes qui ont surmonté la loi du silence et la crainte des représailles, citons les portes régulièrement défoncées, un père battu jusqu’à l’inconscience avec son bébé dans les bras, une famille entière arrêtée « par erreur » les armes sur les tempes, des garçons sur le mauvais trottoir au mauvais moment frappés à coups de crosses de fusils d’assaut, des personnes mises préventivement en isolement 23h/24h pendant presque un an.

“[…] Il n’est plus étonnant de voir débarquer un convoi [policier] qui s’arrête en pleine rue dans un crissement de pneus, se met à braquer des passants au semi-automatique, embarque quelqu’un et disparaît. D’où le surnom de « cow-boys » pour les agents du Plan Canal, qui font de plus en plus ouvertement figure de force d’occupation.”[4]

“[…] [les politiques] agitent la figure de l’ennemi intérieur islamique avec une vigueur redoublée et réagissent de manière simpliste, violente et spectaculaire. Cette menace est construite à la fois comme diffuse et permanente, justifiant un nouvel arsenal sécuritaire, mais aussi circonscrite dans un territoire, celui du bas Molenbeek, où ils expérimentent des méthodes répressives exceptionnelles en vue de les étendre à d’autres zones. Sous couvert d’anti-terrorisme, les autorités judiciaires et policières ont toute latitude pour mener une politique d’isolement, d’intimidation, et d’accroissement du contrôle.[4]

En 2017, plus de 40 associations avaient écrit à la bourgmestre de Molenbeek de l’époque, Françoise Schepmans (MR), et à l’échevine de la Cohésion sociale, Sarah Turine (Ecolo) pour dénoncer des contrôles abusifs :

« Ces contrôles sont malvenus, sont inappropriés. Ils génèrent de la tension et ce n’est pas utile. Je ne vois pas ce que cela peut apporter concrètement à la Sûreté de l’Etat et au ministre de l’Intérieur. Ces contrôles n’apporteront rien ! » [5]

Après les élections communales de 2018, le “plan Canal” est progressivement abandonné car il est considéré trop couteux par les bourgmestres bruxellois·es. Ce plan aura toutefois discriminé, violenté et traumatisé toute une partie de la population bruxelloise.

De plus, le “plan Canal” et, de manière générale, le dispositif antiterroriste belge ont laissé un lot de mesures exceptionnelles qui sont désormais des outils autoritaires utilisés à tort et à travers. Récemment, par exemple, Bruxelles Dévie révélait que des cellules radicalismes locales, comme celle de la Ville de Bruxelles, enquêtaient sur des stories Instagram de personnes en ligne parce qu’ils et elles critiquaient la police. Plusieurs amendes administratives avaient été rédigées.

Depuis le début du génocide en Palestine, des associations et ASBL ont été perquisitionnées par la Brigade BELFI, qui cherche frénétiquement des “financements du terrorisme” chez des ASBL comme ZINTV, de Crowfunding, ou encore des lieux associatifs, sans jamais rien trouver. Ces perquisitions sont des intimidations d’organisations considérées comme des opposant·es politiques de l’Etat belge et les enquêtes sur des storys Instagram sont de vulgaires tentatives de censure politique.

Un autre stigmate laissé par le contexte politique de la « lutte contre le terrorisme« , est l’érosion progressive du statut de réfugié et l’atteinte au droit de séjour en Belgique. Les politiques au programme raciste, comme la N-VA et son membre Théo Francken (alors secrétaire d’Etat à l’Asile et l’Immigration), ont systématiquement et fallacieusement lié immigration et terrorisme. Ainsi, sur la période 2015-2017, l’Office des Etrangers multiplie les mesures d’éloignement prononcées à l’encontre de personnes étrangères « soupçonnées » ou « condamnées » pour des faits de terrorisme. A partir de 2017 des mesures de retrait de séjour s’intensifient, dans le même temps que celles d’interdictions d’entrées sur le territoire belge. [6]

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Aujourd’hui, des militant·es politiques comme Mohammed Khatib, réfugié palestinien, voient leur statut et leur protection accordée par la Belgique menacée sous prétexte de « radicalisme« . Ceci pour leurs opinions politiques, sans qu’aucun délit, ni infraction, n’ait été commise.

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“Plan Grandes Villes”, occuper Bruxelles et organiser la surveillance

Dès février 2025 et la formation du gouvernement Arizona, la réadaptation du “plan Canal” était à l’ordre du jour :

Ce nouveau plan prévoit notamment le renforcement des zones de police locale concernées, afin de suivre de près les individus radicalisés et de prendre des mesures énergiques contre les phénomènes criminels sous-jacents tels que le trafic d’armes et d’êtres humains, le trafic de stupéfiants, l’économie illicite, etc. Les villes confrontées à des difficultés similaires peuvent également prétendre à la même approche”, annonçait l’accord du gouvernement. [6]

Le plan canal était bon, mais il était vieux d’une dizaine d’années et devait être revu. Son point d’entrée était la lutte contre le terrorisme, dont la prégnance aujourd’hui n’est plus celle de l’époque ». »Dans l’ordre des priorités, la lutte contre le crime organisé lié au trafic de drogue est passée devant. » explique Bernard Quintin. [7]

Cette adaptation du « plan Canal » dans le « plan Grandes Villes » constitue une nouvelle étape dans la fascisation de l’Etat belge  : les moyens déjà exceptionnels, déjà abusifs, déjà autoritaires de l’antiterrorisme sont à nouveau normalisés et augmenté, dans le cadre de la lutte contre la “drogue”.

Ces politicien·nes, aux projets politiques autoritaires, utilisent la lutte contre la drogue comme un prétexte. Ils ne s’attaquent pas à précarité qui mène au trafic de drogue, aux solutions socio-préventives qui pourraient réellement l’endiguer, au manque de financement des structures sociales, ou encore au manque de perspectives générales pour les personnes qui rejoignent la petite criminalité. Ils ne veulent ni dépénaliser ni encadrer la drogue pour limiter son trafic, ils n’ont que pour seule réponse à tout problème : la répression et la violence pour imposer leur agenda politique.

Il faut une présence de l’État plus forte et visible […] En d’autres termes, [je veux] des opérations coup-de-poing de la police fédérale, avec le soutien de la police locale. Je veux utiliser les moyens dont on dispose pour mener des actions fortes.« , Bernard Quintin. [8]

Voici les axes majeurs de ce nouveau plan : Le retour de l’armée dans la rue.

  • La mise en place de patrouilles mixtes policiers militaires. Avec une présence permanente dans certains quartiers “chauds” à Bruxelles. C’est littéralement un quadrillement colonial de l’espace qui va être mis en place, avec ses checkpoints et l’imposition d’une présence armée permanente comme instrument de la peur. Ceci pourra être étendu à d’autres grandes villes que Bruxelles.
  • La promesse de plus de grandes opérations policières sur les “points de deal”.
  • Le développement du réseau de surveillance via l’implantation de nouvelles caméras. Avec un investissement de 20 millions d’euros. De plus la police bruxelloise a accès à l’ensemble des caméras du réseau STIB. Ce qui laisse place à la possibilité d’un monitoring en permanence des déplacements des personnes dans la capitale. Il est également à noter que pour analyser les images du réseau de caméras de surveillance, la police bruxelloise utilise des logiciels israéliens comme BriefCam. Notamment, équipés de reconnaissance faciale.
  • Le recrutement d’agents fédéraux, ainsi que le financement de la police locale.
  • La déportation massive des personnes considérées comme “étrangères” et poursuivies judiciairement pour trafic de drogue.

"Alors que le pays connaît une crise sans précédent de l’application des peines, le ministre de l’Intérieur voit en la présence « de 43% de détenus étrangers dans nos prisons » une piste de travail. « C’est le double de la moyenne européenne. Ces gens doivent être renvoyés dans leur pays et purger leur peine là-bas. C’est assez clair." , Bernard Quintin. [9]

Le “plan Grandes Villes” va venir, alimenter autant que servir l’agenda raciste des partis au pouvoir. Déporter des “étrangers”, “occuper” les quartiers populaires avec une population issue de l’immigration, “nettoyer”, “terroriser”.

Loin de répondre aux réelles problématiques sociales posées par le trafic de drogue, ce « plan Grandes Villes« , comme continuité du « plan Canal« , risque de simplement augmenter l’arsenal répressif de l’Etat. Ouvrir des nouvelles brèches autoritaires, faire perdurer des mesures exceptionnelles qui violent les principes de l’Etat de droit libéral, augmenter les capacités générales de surveillance à Bruxelles, puis peut-être dans d’autres grandes villes. Il s’agit d’une réponse simpliste, dangereuse et violente à des problèmes sociaux compliqués.

Dans une interview donnée au Soir, le ministre d’extrême droite de la Défense Théo Francken (N-VA) donnait le ton de ce que va être le « plan Grandes Villes » : « Nos militaires sont formés pour être très incisifs, très agressifs, pour aller véritablement au combat. Si on les lâche en rue contre des jeunes dealers de 12 ans… la proportionnalité est importante […] Ce serait dommage que je sois interrogé ici parce qu’un jeune militaire de 18 ans a cassé la pommette d’un jeune dealer de 12 ans à Anderlecht avec la crosse de son Scar. » [10] , ou pire.

« Le pouvoir policier se déploie d’abord en Occident comme un grand dispositif de capture des corps jugés anormaux : juifs, « sorcières », homosexuels, prostituées, « fous » et « folles », misérables, puis pour contrôler les indisciplines populaires et réprimer les révoltes sociales liées au développement de la grande ville bourgeoise. Mais […], l’institution policière peut aussi être considérée « comme étant par essence coloniale ». Elle s’enracine notamment dans la plantation esclavagiste, à travers la normalisation de milices de chasse aux esclaves fugitifs. Tout au long de la colonisation, le régime militaro-policier de répression des révoltes et d’encadrement quotidien des corps colonisés constitue un répertoire principal. » Mathieu Rigouste, Des violences policières inscrites dans l’histoire coloniale. [11]

La répression, la surveillance et la violence d’Etat ne seront jamais des réponses adaptées aux problèmes sociaux posés par l’organisation même de la société : la précarité et la misère des populations et des quartiers marginalisés et discriminés.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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