L’Observatoire de la Petite Sirène [1]
Si nous avons agi ainsi, c’est parce que l’Observatoire de la Petite Sirène est une organisation française qui présente les personnes trans comme des personnes malades mentales qu’il faudrait soigner, et fait donc activement la promotion de thérapies de conversion à destination de celles-ci.
L’Observatoire conseille ainsi aux psychothérapeutes une approche « qui soutient la personne dans l’acceptation de son sexe biologique comme le traitement de première intention le plus adapté aux jeunes qui présentent des souffrances liées au genre ». Cela va à l’encontre du droit d’autodétermination et confisque aux personnes trans la capacité de formuler au consentement éclairé.
Nous rappelons que l’ONU assimile ces pratiques à des actes de torture [2] et qu’il a été prouvé que ces dernières augmentent les risques de suicide chez les personnes trans qui les subissent [3].
À noter que, depuis peu, la loi française punit les thérapies de conversion et leur promotion de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende. Un projet de loi en ce sens est actuellement étudié en Belgique. L’Observatoire a parfaitement conscience de la dangerosité de ses pratiques et, se sentant menacé par la loi interdisant les thérapies de conversion, a fait du lobbying pour que celles visant les personnes trans restent légales.
L’enjeu en Belgique est de conserver les lois favorables aux personnes trans et de les pousser plus en avant pour faciliter l’accès aux transitions et garantir des conditions de vie décentes aux personnes trans.
L’Observatoire est proche de la Manif Pour Tous, qui est un mouvement de la droite catholique qui s’est mobilisé contre le mariage des couples homo et contre la loi bioéthique autorisant aux couples lesbiens et aux personne trans l’accès à la PMA et qui essaye d’importer en Belgique ses idéologies réactionnaires.
Leur rhétorique est celle d’une « épidémie de transgenrisme » pour désigner le nombre croissant de jeunes questionnant leur genre (restant néanmoins très minoritaire à l’échelle de la population globale) qui s’explique par un meilleur accès à l’information sur le sujet.
L’Observatoire affirme aussi que des traitements médicaux expérimentaux et irréversibles seraient proposés à des enfants.
Or, seuls les bloqueurs de puberté leur sont accessibles à partir de leur puberté. Ces traitements sont prescris depuis une cinquantaine d’années [4] et sont sans danger. Les effets sont réversibles, il suffit de les arrêter pour que la puberté reprenne son cours initial.
Les traitements hormonaux de substitution concernent quant à eux les plus de 16 ans et il est largement démontré qu’ils ne comportent pas non plus de danger pour la santé. Au contraire, leur accès réduit fortement les risques de dépression et de tentatives de suicide chez les personnes trans [5]. Au vu des difficultés d’accès aux traitements hormonaux et des discriminations liées à ceux-ci, il est ridicule de prétendre à l’existence d’une forme de pression les concernant.
Concernant le Café Laïque Bruxelles©
Notons qu’il n’est pas étonnant que le Café Laïque Bruxelles© ait décidé d’accueillir une telle conférence car celui-ci entretient un lien étroit avec divers représentant-es de la droite réactionnaire européenne.
Le Cafla* sous une façade bien léchée se structure autour d’obsessions racistes visant principalement les musulman-es. Le café organise ainsi régulièrement des conférences quasi-exclusivement sur l’Islam ou la « menace du wokisme » (terme popularisé par l’extrême droite états-unienne désignant surtout les luttes antiracistes). Iels présentent l’antiracisme comme l’origine du terrorisme. Parmi les intervenant-es de ces conférences, on retrouve des personnalités réactionnaires comme Pascal Bruckner, Nathalie Heinich, ou encore Pierre Vermeren. Iels s’opposent aussi aux lutte féministes et LGBTI soutenant la restauration des « valeurs traditionnelles » de la Famille et la ré-essentialisation des rôles de genre traditionnels. Mais le coeur de leur programme politique est avant tout raciste.
Nous exigeons :
L’adoption d’une loi irrévocable qui protège les personnes trans de tous âges contre les thérapies de conversion anti-trans en Belgique.
Dans un climat mondial de montée de l’extrême droite et du fascisme, nous refusons fermement de leur laisser des plateformes de propagation d’un agenda réactionnaire. Nos existences ne sont pas sujettes à débat. Nos droits à la dignité et à l’autodétermination ne sont pas négociables.
Nous réaffirmons par ailleurs notre solidarité dans la lutte contre l’oppression des minorités religieuses, racisées également prises pour cible par ces mouvements réactionnaires.
La collective Ursula
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