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INTERNATIONAL : UNE GUERRE CONTREVOLUTIONNAIRE DU MONDE IMPÉRIALISTE AU SOUDAN

INTERNATIONAL : UNE GUERRE CONTREVOLUTIONNAIRE DU MONDE IMPÉRIALISTE AU SOUDAN

Bruxelles | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie | Collectif : Bruxelles Dévie

Un appel à la mobilisation est lancé pour ce samedi 1er novembre à 16h, place de la Bourse, en solidarité avec le peuple soudanais.

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Au Soudan, depuis avril 2023, plus de 150 000 personnes ont été tuées, des millions déplacées, et la famine s’étend désormais à l’ensemble du pays. Mais au-delà du désastre humanitaire, c’est une guerre profondément politique qui se joue : une guerre contre la révolution soudanaise.

En décembre 2018, le peuple soudanais se soulève contre 30 ans de dictature et renverse Omar el-Béchir pour un Soudan libéré de la violence, de la corruption et du militarisme. Aujourd’hui, cette guerre génocidaire subie par le peuple est la suite logique d’une guerre de contre-révolution menée par les Forces de Soutien Rapides, une milice armée. Il ne s’agit ni d’une guerre civile, ni d’un “conflit tribal”, mais d’une guerre impérialiste, où des élites locales soutenues par des puissances étrangères s’affrontent pour conserver la mainmise sur les terres, l’or, et le capital.

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Fin octobre 2025, la ville d’El-Fasher, au Darfour-Nord, tombe aux mains des FSR dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti. Plus de 460 personnes sont exécutées dans une maternité, attaquée “pour la quatrième fois en un mois”, selon l’Organisation mondiale de la santé. Avant cela, pendant, 18 mois, les FSR ont empêché l’aide humanitaire d’entrer dans la ville. Les témoignages de Médecins Sans Frontières rapportent que : 75 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, les habitants réduits à manger du fourrage pour animaux.

Les FSR, issues des milices Janjawid qui avaient déjà perpétré le génocide du Darfour dans les années 2000, poursuivent aujourd’hui cette politique de nettoyage ethnique contre les Massalit et d’autres populations non arabes. Human Rights Watch documente des crimes de guerre et crimes contre l’humanité systématique. Les vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des combattants exécutant des civil·es et achevant des blessé·es au sol. Dans l’une d’elles, un combattant des FSR répond à un homme suppliant : « Je n’aurai aucune pitié pour toi… nous sommes ici pour tuer  », avant de l’abattre de cinq balles.

Ce que nous voyons à El-Fasher n’est pas un épisode isolé : c’est la mise en œuvre d’un projet d’extermination, appuyé, armé et financé par des États complices.

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Derrière la milice de Hemedti se dessine une cartographie impériale du pouvoir. Les Émirats arabes unis (EAU) sont le principal soutien militaire et financier des FSR. Ils leur fournissent des véhicules blindés et des armes, souvent déguisées en aide humanitaire, en échange de l’or soudanais, pillé et raffiné à Dubaï avant d’alimenter les marchés mondiaux. Selon Amnesty International, ces équipements incluent des technologies militaires françaises, en violation de l’embargo de l’ONU.

La Russie, via le groupe paramilitaire Wagner, offre des mercenaires et des armes en échange de concessions minières. Et l’Union européenne, loin d’être neutre, a financé les FSR dès 2015 à travers le Processus de Khartoum, destiné à bloquer les routes migratoires vers l’Europe, légitimant ainsi la milice aujourd’hui responsable des massacres. Les États-Unis accueillent quant à eux des dirigeants FSR à Washington, au nom d’une prétendue “médiation”. Dans ce jeu d’intérêts, le peuple soudanais devient une monnaie d’échange, et le Darfour, un laboratoire du néo-impérialisme globalisé.

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Depuis l’indépendance en 1956, le Soudan n’a jamais échappé à la logique coloniale : celle d’un État périphérique dont les terres, les minerais et les corps servent les besoins du Nord global.

Sous domination anglo-égyptienne, le pays fut remodelé pour l’exportation du coton et des produits agricoles, au prix de la marginalisation des régions rurales. Cette même économie extractiviste perdure aujourd’hui, alimentée par les partenariats entre élites militaires locales et multinationales étrangères.

« Ce conflit n’est pas seulement militaire : c’est un affrontement de classes pour le contrôle des ressources. Les élites, locales et internationales, veulent préserver un modèle néolibéral qui détruit les bases mêmes de la vie au Soudan » (Abdelraouf Omer, chercheur)

La guerre, dans ce sens, est une stratégie de gouvernance : un moyen de détruire les structures communautaires, de disperser les résistances, et de continuer à extraire sans entraves.

Pourtant, le peuple soudanais continue de résister. Les comités de résistance, nés pendant la révolution de 2018, poursuivent leur travail d’organisation, de solidarité et de survie. Dans les quartiers de Khartoum, à Port-Soudan, dans les camps de déplacés du Darfour, des réseaux d’entraide populaire, souvent portés par des femmes, gèrent des cuisines communautaires, des cliniques de fortune, des collectes de fonds. Ces initiatives s’inscrivent dans une tradition de résistance décoloniale face à la militarisation et à l’abandon international. Elles refusent le récit dominant d’un pays “en guerre avec lui-même”, pour rappeler que le Soudan est en guerre avec les puissances impérialistes.

Samedi 1 novembre, à 16h, place de la Bourse, militant·es et citoyen·nes sont appelés à se rassembler pour faire entendre la voix du peuple soudanais et exiger des actions politiques concrètes.

Nos gouvernements entretiennent des relations commerciales avec les États complices des massacres. Les organisateurs appellent à des sanctions massives contre tous les États soutenant les FSR, à l’arrêt immédiat des transferts d’armes, au jugement des responsables des massacres.

Sources :

Voir en ligne : BXl Dévie

Notes

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