Son essai s’inscrit dans un courant qui vise à déconstruire les grands partages modernes (entre l’humain et la nature, mais aussi entre l’industrie, la nature et le patrimoine) avec lesquels nous pensons et nous rapportons au monde : penser sans la Nature. A partir de l’histoire de la mise en place des parcs naturels et de l’aménagement du territoire (vallées alpines et côtes atlantiques), il montre que l’industrialisation des campagnes, contemporaine de leur patrimonialisation, est une condition de possibilité de la métropole : la nature est une invention de la ville moderne. En Europe aujourd’hui, le naturalisme est une technique de gestion, voire de fabrication, des milieux : la nature est au coeur d’un dispositif de gouvernement de tous les vivants, y compris donc des non-humains.
Pour une écologie libertaire s’appuie, avec Bernard Charbonneau et Jean-Baptiste Vidalou, sur l’histoire de la disparition des communautés paysannes, auto-gouvernées et auto-subsistantes, dont les besoins et les usages constituaient les territoires, dans une relation de co-construction avec les autres vivants. C’est dans l’entrelacement entre pratiques vernaculaires et puissances d’agir non-humaines que se dessine la richesse et la complexité des relations vivantes. Enfin, il identifie dans les expériences concrètes et contemporaines comme les ZAD, la jungle de Calais, jusqu’aux pelouses des grands ensembles et les friches urbaines, une remise en jeu radicale des manières de faire territoire : le conflit est constitutif des communs.
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