Le 31 octobre 2025, 320 hommes perdront leur toit à Molenbeek. Le centre d’hébergement, la Casa Tamam, géré par la plateforme BelRefugees, installé depuis plusieurs années dans un bâtiment mis à disposition par Citydev*, fermera définitivement ses portes. En cause : la fin du bail d’occupation temporaire et le lancement imminent de travaux de logements sociaux. Une décision administrative qui risque de mettre près de 200 personnes à la rue, aux portes de l’hiver. En effet, seules 130 personnes ont pu être relogées dans d’autres structures de l’association. Les dispositifs d’accueil bruxellois étant saturés.
L’occupation temporaire, solution précaire par essence, ne peut en aucun cas remplacer une véritable politique d’accueil digne et durable. Elle condamne les personnes hébergées à vivre dans l’incertitude permanente, sans possibilité de se projeter, de s’approprier un lieu, d’y construire un semblant de chez-soi. À chaque fin de bail, c’est le même scénario : faire ses valises dans l’urgence, quitter un espace à peine apprivoisé, replonger dans l’attente et l’angoisse. Ces déplacements incessants usent les corps et les esprits. Ils empêchent toute stabilité, tout sentiment de sécurité, tout apaisement, pour des personnes déjà précarisées par leur situation.
Cette situation crée une tension permanente dans les logements précaires mis à disposition et géré bénévolement par les plateformes comme BelRefuggees. A la Casa Tamam, plusieurs habitants rapportent la présence de vigiles aux entrées du bâtiment depuis quelques temps, ainsi que l’obligation de présenter une carte pour accéder au logement.
BelRefugees alerte sur une crise humanitaire prévisible et évitable depuis plusieurs années. Faute de lieux, seuls 20 % des hébergés actuels pourraient être relogés à court terme. Notons également que les centres d’accueil pour les hommes réfugiés se font de plus en plus rares dans la région de Bruxelles.
Pendant ce temps, l’État fédéral persiste à refuser l’accueil des hommes seuls, demandeurs d’asile, en dépit de ses obligations légales et des multiples condamnations qui s’accumulent. Ce refus politique, désormais chronique, alimente un effet domino qui fragilise tout le réseau d’accueil et expose les plus vulnérables à la rue, à la faim, au froid.
BelRefugees appelle propriétaires solidaires, hôteliers et gestionnaires d’espaces vacants à se manifester. Car face à la défaillance des pouvoirs publics, c’est encore une fois la société civile qui tente de sauver ce qui reste d’humanité.
Contact : info@belrefugees.be
Légende :
*Citydev : Organisme public régional bruxellois qui met des bâtiments ou terrains à disposition temporaire.
Sources :
- BX1, 440 réfugiés menacés par la fermeture prochaine de deux centres d’accueil, https://bx1.be/categories/news/440-refugies-concernes-par-la-fermeture-prochaine-de-deux-centres-daccueil/




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