Dans la nuit du 18 au 19 octobre 2025, vers 2h30 du matin, quelques minutes après avoir franchi le contrôle douanier, plusieurs voyageur·ses se sont retrouvé·es face à des inspecteur·es de l’INAMI (Institut national d’assurance maladie invalidité) et de l’ONEM* (Office national de l’emploi) à l’aéroport d’Ostende. Leur but ? Traquer les chomeur·euses et malades longues durées qui n’auraient pas le droit de voyager.
Les inspecteur·es ont d’abord procédé à un tri des voyageur·ses selon leur nationalité, laissant passer les ressortissant·es français.es et néerlandais·es. Pour les citoyen·nes belges, leur carte d’identité a été systématiquement scannée via une application smartphone qui donne accès en temps réel aux données concernant les allocations de chômage ou d’incapacité de travail, permettant ainsi d’identifier les potentiels manquements administratifs ou « fraudeurs ».
Les autorités belges ont mis en place un programme de contrôles prévus deux fois par an dans différents aéroports du pays. L’objectif affiché est de sanctionner les allocataires sociaux qui n’auraient pas suivi les démarches administratives avant de séjourner à l’étranger.
En effet, les personnes en incapacité de travail doivent obtenir une autorisation de leur médecin-conseil avant de voyager hors Union Européenne. De même, les chômeur·ses doivent respecter certaines formalités administratives avant de quitter temporairement le territoire belge.
Le problème ? Ces obligations sont souvent très peu connues, et les contrôles surprises à 2h30 du matin apparaissent plutôt comme une punition, une de plus, envers les personnes touchants des allocations de chômage et en incapacité de travail. Contrôles nocturnes, tri par nationalité, scan systématique et accès à des données personnelles… La méthode peut sembler disproportionnée pour cibler des vacancier·ères qui, pour beaucoup, ignoraient simplement ces formalités administratives.
À l’issue du contrôle d’Ostende, les voyageur·ses concerné·es ont reçu un document en néerlandais leur rappelant ces obligations administratives.
Ces contrôles aéroportuaires s’inscrivent dans une politique plus large de traque des chômeur·ses et malades de longue durée menée par le gouvernement Arizona. Après avoir durci les conditions d’accès et de maintien des allocations de chômage et d’incapacité de travail, les autorités belges multiplient les dispositifs de surveillance et de contrôle des allocataires sociaux.
Ces opérations nocturnes dans les aéroports apparaissent ainsi comme un nouvel outil de pression sur des personnes déjà fragilisées par leur situation.
Légende :
- ONEM : l’organisme public qui prend la décision de verser ou non les indemnités de chômage.
Sources :
- L’avenir. « L’INAMI et l’ONEM traquent les fraudeurs à la sortie de l’avion : « en pleine nuit, ils ont scanné toutes les cartes d’identité » « https://www.lavenir.net/actu/2025/10/25/controles-a-laeroport-par-des-inspecteurs-inami-XKB3KKZ53BGSFHFX2MMPLCSWZ4/
- Secours Rouge. « Belgique : Contrôles sociaux INAMI et ONEM à l’aéroport d’Ostende« https://secoursrouge.org/belgique-controles-sociaux-inami-et-onem-a-laeroport-dostende/




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