Notre mobilisation collective a payé puisque le média a annoncé dans un communiqué avoir renoncé à cette publication, suite aux très nombreuses interpellations directes et après des contacts avec leurs bailleurs de fonds. Bravo à tout le monde !

Ceci étant, le communiqué DaarDaar [2] ainsi que la sortie sur Twitter de son rédacteur en chef [3], nous laissent penser qu’il persiste encore de nombreux désaccords.

Si la vidéo ne sera pas publiée, DaarDaar a quand même publié une interview écrite de Tom Van Grieken.
Pour nous, il s’agit d’une rutpture du cordon sanitaire effective et nous désapprouvons cette publication. pour les arguments déjà évoqués, il y a deux semaines. DaarDaar a publié aussi une biographie du même Président. Nous ne la jugeons pas de la même manière, évidemment. Celle-ci rentre dans le cadre d’analyses, selon nous, très intéressantes.

DaarDaar réaffirme dans sa justification : “exclure une personne des débats parce qu’elle adhère à l’un ou l’autre parti politique est contraire à nos valeurs d’ouverture vers l’autre”. Le rédac chef abonde dans ce sens, sur Twitter : “En rejetant l’autre, on applique les mêmes méthodes que les extrémistes mettent en place : l’exclusion”.
Cette vision de la la politique et plus spécifiquement de la lutte contre l’extrême droite est extrêmement naïve et dangereuse.Nous réaffirmons qu’il faut exclure des débats les leaders et leadeuses des partis anti-démocratiques, discriminant et prônant la haine, pour les mêmes arguments évoqués, il y a deux semaines (1). Nous réaffirmons aussi la différence à faire entre les personnes productrices des discours et les personnes réceptrices non militantes de ces mêmes discours (une personne séduite par les idées). Pour le dire autrement, il ne faut pas exclure systématiquement ces dernières de nos espaces associatifs d’éducation permanente, sur le terrain, par exemple.

DaarDaar rétorque également ne rien faire “d’illégal” en rompant le cordon sanitaire : c’est faux si on se réfère au décret relatif aux médias audiovisuels de la Fédération Wallonie Bruxelles.

Le rédacteur en chef du média justifie son choix systématiquement par ses bonnes intentions, en citant notamment le dicton "Connais ton ennemi et connais-toi toi-même”. Nous rappellons qu’on se fou des intentions à partir du moment où les actes posés favorisent l’extrême droite. Donc oui, intéressons nous à l’extrême droite mais en faisant attention à ce que ça ne les renforce pas. Et peut faire des erreurs, faut juste pouvoir les reconnaître. Ça ne semble pas être dans les cordes de DaarDaar.

Le rédacteur en chef affirme également “L’extrême droite m’a toujours intrigué et laissé perplexe : comment peut-on avoir tant de haine envers l’autre ? N’est-ce pas le reflet d’un mal-être profond ? Ou d’une méconnaissance de l’autre ?”. Il semble que celui qui pilote DaarDaar manque justement de quelques lectures sur les structures d’exploitations et de dominations qui traversent nos sociétés.
Non, le racisme et le fascisme ne sont pas juste des problèmes de peur de la personne qu’on ne connaît pas.

Le rédac chef ajoute “je n’accepte pas les menaces de censure”.
Réduire nos interpellations et l’outil politique du cordon sanitaire à des menaces de censures est comment dire... petit joueur.

Pour finir, le communiqué affirme faire un compromis à la belge en publiant l’interview écrite et pas la vidéo. Pour nous, on fais pas de compromis avec le cordon sanitaire.

Dans un contexte où le fascisme monte partout autour de nous, cette séquence nous rappelle combien il est important de maintenir les digues et de ne tolérer aucune rupture du cordon sanitaire, nulle part.

Bravo pour votre mobilisation !