Getting The Voice Out

C’est quoi ?

Getting The Voice Out est un collectif qui se bat en soutien aux
personnes
migrantes et/ou exilées confrontées aux lois répressives belges et
européennes en matière d’immigration et d’asile.

C’est qui ?

Nous ne sommes ni une asbl, ni une ONG, ni un parti politique. Nous ne
recevons aucun subside quel qu’il soit de la part d’aucune institution,
aucune autorité, aucun organisme légalisé, et nous ne leur en
demanderons jamais, car nous les tenons responsables du maintien du
système en place. Nous sommes pour une abolition du système, et nous ne
pensons pas que l’État ni quel que pouvoir public que ce soit va nous
donner les moyens de le faire. Nous sommes un collectif indépendant
constitué exclusivement de militant·e·s.

Quelles luttes ?

L’accès aux informations concernant les centres fermés et de ce qui s’y
déroule est quasiment inexistant. En effet, les journalistes sont
interdits de visite, seuls les parlementaires fédéraux et quelques
associations ont la possibilité d’y pénétrer (bien que les visites sont
rares). Les seuls points de vue que l’on peut entendre à travers les
médias dominants sont ceux des autorités qui enferment et expulsent,
jamais les voix de celles et ceux qui sont concerné·e·s par ces
politiques. C’est sur base de ces constats et en lien avec le réseau No
Border qu’a été créé le site internet www.gettingthevoiceout.org. Les
objectifs du site consistent à faire sortir la voix des détenu·e·s
concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion, ainsi qu’à
témoigner des résistances qu’ils et elles mènent dans ces prisons.

Depuis peu, dans le même ordre d’idée de diffusion des témoignages des
personnes détenues en centres fermés et en écho à leurs luttes, le
collectif réalise également le podcast « Lance-Pierre »
https://soundcloud.com/user-501071043

En savoir plus sur Getting the voice out :
https://www.gettingthevoiceout.org

Nous contacter :
gettingthevoiceout@riseup.net

Nous soutenir :
https://www.gettingthevoiceout.org/nous-contacter-et-nous-soutenir/

Extrême-droite / Antifascisme

ALERTEEXPULSION COLLECTIVE VERS L’IRAK PRÉVUE CE MARDI 29/04/2025

Une expulsion collective par vol sécurisé vers l’Irak est prévue ce mardi 29 avril 2025 très tôt le matin (4h25), pour une dizaine de personnes (au moins) de nationalité irakienne enfermées dans des centres de détention en Belgique. Il s’agit d’un avion militaire financé par l’agence européenne Frontex, qui partira de l’aéroport de Francfort en Allemagne, et fera escale dans plusieurs autres pays européens afin d’y emmener d’autres personnes de nationalité irakienne. Cette expulsion depuis Francfort a été confirmée par le collectif allemand NoBorderAssembly (via leur projet d’alerte Deportation Alarm) [1]. Pour la Belgique, les personnes seront embarquée depuis la base militaire de Melsbroek (à proximité de l’aéroport de Zaventem), pour ensuite être emmenées vers Bagdad. Actuellement, une dizaine de personnes d’origine irakienne détenues dans plusieurs centres fermés belges sont concernées. Certaines ont été déjà transférées ce dimanche matin au centre 127bis, situé à proximité de la base militaire de Melsbroek. Au centre de Merksplas, on nous informe que plusieurs personnes ont été placées en cellules d’isolement. Les autres personnes en détention qui nous ont alerté du vol nous informent également qu’un retour pour ces personnes vers l’Irak est dangereux pour des raisons de sécurité, au vu des conflits et tensions en cours dans le pays. Les personnes concernées sont très inquiètes : certain·es vivent en Belgique depuis des années, et ont leur famille, et leurs enfants ici. Nous apprenons également qu’une des personnes menacées d’expulsion vient tout juste de devenir père, et a seulement pu voir le nouveau-né par appel vidéo. Une expulsion par un vol militaire implique que, tout le long du vol, les personnes déportées sont escortées par des agent·es de police belges, et qu’il n’y aucun·e autre passager·ère présent·e dans l’avion. Les violences policières y sont habituelles [2], et tout est mis en place pour forcer les personnes à monter dans l’avion et à rester calmes durant le vol. Toute résistance est rendue impossible. Les expulsions et la peur des expulsions sont le quotidien des personnes détenues en centre fermé. Nous nous opposons fermement à toutes les expulsions, actes violents commis par les États européens avec la complicité des pays d’origines. Ces déportations ont lieu dans le silence le plus complet, sans regard ni contrôle de la violence qui est commise pendant celles-ci. Notre soutien le plus total va aux personnes qui sont menacées d’expulsion vers l’Irak ce mardi, ainsi qu’à toutes les autres personnes enfermées en centres de détention et elles-mêmes constamment menacées d’expulsion. ALERT – COLLECTIVE DEPORTATION TO IRAQ SCHEDULED FOR TUESDAY, 29/04/2025 WARNING – COLLECTIEVE UITZETTING RICHTING IRAK VOORZIEN DEZE DINSDAG 29 APRIL 2025

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Extrême-droite / Antifascisme

Témoignage audio “C’est pas un centre pour illégaux, c’est une prison”

Témoignage d’un homme, détenu au centre fermé de Bruges Transcription (FR) “Je voudrais témoigner pour ce qui se passe ici dans le centre parce que on est vraiment dans des mauvaises conditions. On prend la douche une fois par jour. Les repas ne sont pas bien. La sécurité se comporte mal avec nous. Et surtout, le soir quand on rentre à partir de 22h30, on n’a plus accès à notre téléphone, on ne peut plus appeler, ils nous prennent notre téléphone. Si tu parles mal avec la sécurité, ils te mettent au cachot, pour même rien du tout. Sans bagarrer, sans dire des gros mots. On te met au cachot pour même rien. Là déjà il y a quatre personnes qu’ils ont mis au cachot. Et pendant le ramadan, ils ont arrêté la nourriture qui venait de la mosquée. Ils ont refusé que ça rentre. Ça venait de la mosquée, de la part de l’imam. Ils ont dit comme quoi ça ne peut pas rentrer, on doit manger le repas qu’ils nous donnent. Hier aussi il y a quelqu’un qui a voulu se suicider. Il est pas bien, il a mal au cœur, il arrive pas à respirer du tout, il a fait un malaise deux ou trois fois. Même aujourd’hui, il a fait un malaise dehors pendant qu’on se promenait. Il a demandé à changer de centre. D’habitude c’est lui qui motive tout le monde pour se révolter, du coup ils l’ont mis au cachot. Vraiment, la sécurité se comporte mal avec nous. Du moment que tu parles mal, après ils te mettent au cachot. Et même si t’as mal et que tu demandes à aller voir un médecin dehors, ils acceptent pas. On t’emmène ici voir une infirmière, on te donne des médicaments, on te dit que tout va bien. Moi depuis que je suis là ça fait un mois j’ai mal au ventre. Je demande d’aller voir un médecin, de faire une prise de sang. Ils me disent y’a rien de grave. Et depuis lors ça ne va pas du tout. Aujourd’hui ils voulaient m’emmener à l’aéroport, mais j’ai refusé d’y aller. Ils m’ont dit après ils vont me tenir au courant si je vais aller à l’aéroport ou pas. Mais ils m’ont pas dit encore, vu que j’ai refusé. J’ai juste dit à l’assistante : moi n’y vais pas. Je ne peux pas y aller. Elle m’a dit qu’elle va voir la décision après et elle va me dire. Elle m’a encore rien dit. Vraiment, ici ça va pas, Bruges ça va pas. 19 personnes dans une chambre ! Ça dort pas la nuit. Il y a des gens malades, il y a des gens qui ronflent, y’a des gens qui vont aux toilettes toute la nuit parce qu’ils ont mal au ventre. Et ça dort pas de la nuit. Et la journée ils interdisent de dormir. C’est vraiment de la merde ici. C’est pas un centre pour illégaux, c’est une prison.Vraiment ça ne va pas du tout. Tout ce qui les arrange, c’est quand ils veulent te ramener chez toi : ils te forcent à y aller. Ici ça fait un mois, mais ça fait en tout 5 mois que je suis enfermé. En fait, j’ai été transféré de Merksplas et ils m’ont ramené ici. Le 14 [avril], ça va faire 5 mois. Ils transfèrent les gens comme ça, comme ils veulent. Ici y’a des gens ils ont des familles, des enfants. Y’en a ils sont nés ici, on leur...

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Extrême-droite / Antifascisme

LES MINEUR·ES EN CENTRE FERMÉ

Mars 2025 Depuis le début de l’année 2025, nous apprenons par des co-détenu·es, des proches et des associations, la présence de personnes mineures en centre fermé. Suite à la campagne menée en 2016 par des organisations et citoyen·nes intitulée “On n’enferme pas un enfant. Point.”, la détention des enfants pour des raisons migratoires a été interdite depuis 2024. L’État Belge ne peut donc plus enfermer des personnes mineures en centre fermé. Et pourtant, de nombreux·ses mineur·es se retrouvent écarté·es de leurs proches, et enfermé·es derrière ces murs en attendant leur expulsion. Nous partageons avec vous certaines situations dont nous avons eu connaissance. Un jeune mineur détenu à Bruges Le 20 janvier, une professeure nous signale l’arrestation de l’un de ses élèves, lors d’une interview à laquelle elle l’a accompagné pour une demande d’asile à Bruxelles. Le jeune de 16 ans vivait dans sa famille en Belgique depuis quelques mois, et avait en sa possession son passeport (qui attestait de son âge). En septembre dernier, un test osseux aurait cependant déterminé qu’il serait majeur. Encore une nouvelle preuve de la non-pertinence des tests osseux et autres examens médicaux prétendant pouvoir déterminer l’âge d’une personne. Aujourd’hui, il est menacé d’être expulsé vers la Pologne, le pays dans lequel il a déposé ses empreintes en arrivant sur le territoire européen. Trois mineurs détenus au 127bis Le 12 janvier, des détenus nous alertent de la présence de deux jeunes garçons mineurs dans le centre 127bis, à Steenokkerzeel. Ils ont respectivement 16 et 17 ans, et sont enfermés l’un depuis décembre 2024 et l’autre depuis janvier 2025. L’Office des étrangers ne reconnaît pas les documents en leur possession qui attestent de leur statut de minorité et décide d’avoir recours au test osseux. Ce test aurait déterminé leurs âges à respectivement 18 et 21 ans. Les jeunes sont menacés d’expulsion vers la Croatie et l’Autriche, les pays dans lesquels ils ont déposés leurs empreintes. Les co-détenus nous expriment leurs inquiétudes concernant la présence des deux jeunes dans un environnement imprégné de tensions et violences. Ils nous disent : “Un des jeunes pleure tout le temps. Il est vraiment en souffrance.“ Le mardi 28 janvier, l’un des deux jeunes garçons, J., est expulsé en matinée sur un vol vers la Croatie. Malgré sa volonté de résister, il a été emmené de force, menotté aux mains et pieds, accompagné par plusieurs agent·es de police. Un visiteur témoigne : “J. parlait régulièrement des dures conditions de détention et de la répression générale des personnes enfermées. Il gardait néanmoins espoir de pouvoir rester en Belgique, où résident toutes les personnes qu‘il connaît.“ L’autre jeune garçon, S., aurait fini par accepter un retour vers l’Autriche, pour mettre fin à son enfermement. Un troisième jeune garçon mineur serait arrivé au 127bis le 4 février. Un test osseux aurait été demandé pour déterminer son âge,...

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Décès de Baudouin P., deux mois après avoir été discriminé par Brussels Airlines et agressé par la police fédérale

Début février, nous apprenions le décès de Baudouin Pandikuziku. Baudouin avait été victime d’un acharnement policier d’une grande violence alors qu’il était simple passager d’un vol de la compagnie Brussels Airlines, en décembre dernier [1]. Aujourd’hui, il y a toutes les raisons de considérer une causalité directe entre les violences subies deux mois auparavant et la mort brutale de Baudouin, qui ne souffrait d’aucune pathologie connue. Malheureusement, rien ne semble avoir été mise en œuvre par les autorités judiciaires pour déterminer avec certitude les causes du décès. Dans un communiqué [2] publié suite à l’annonce du décès, les proches de Baudouin rappelaient les faits : « Le 4 décembre dernier, Baudouin Pandikuziku embarquait à bord d’un vol de Brussels Airlines à destination de Kinshasa. Ce qui aurait dû être un simple voyage s’est transformé en cauchemar lorsqu’une hôtesse de l’air lui a demandé de se chausser. Baudouin Pandikuziku s’était déchaussé pour pouvoir mieux supporter le vol à cause de la rétention d’eau dont il était sujet. Devant son incapacité immédiate à répondre à cette demande, la situation a rapidement dégénéré. Les hôtesses de l’air ont contacté la police. […] L’intervention policière qui s’en est suivie a été d’une brutalité extrême et inouïe à son encontre. » La vidéo prise lors de l’intervention contient en effet des images très violentes. Baudouin exprimait dans un témoignage les lourdes séquelles qu’il endurait depuis : douleurs, double fracture au bras, ecchymose à l’œil impactant sa vue, ainsi que des angoisses constantes ou des terreurs nocturnes liées au traumatisme psychologique. L’écrasante machine policière à l’œuvre Les faits ne se limitent pas à cette seule agression. Alors qu’il était déterminé à dénoncer les violences qu’il a subies, Baudouin a découvert qu’il était lui-même accusé par les auteurs de ces violences. La police l’accusait de « rébellion non armée, violations du droit aérien, racisme et discrimination ». Selon les policiers qui ont mené l’intervention, en dépit des images filmées et malgré les multiples traumatismes dont Baudouin a été victime, ce serait donc lui le « suspect ». Le cynisme policier n’ayant pas de limite, Baudouin s’est retrouvé face à l’un de ses agresseurs lors de l’audition à laquelle il était convoqué en tant que « suspect ». De quoi mettre en doute la supposée « impartialité » du système judiciaire. Le retournement de la culpabilité est une pratique policière bien connue. On se souvient par exemple du traitement judiciaire et médiatique de l’affaire Mawda, cette petite fille kurde de 2 ans tuée d’une balle policière dans la tête lors d’une course-poursuite en 2018. Les premières versions (honteusement mensongères) des autorités relayaient alors la prétendue responsabilité des parents dans ce drame, niant la cause évidente de la mort par balle de la part de la police. Les victimes décrites comme les coupables. On se souvient aussi de ces jeunes (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Comment l’Office des étrangers détruit des familles

04/03/2025 : Le cas de L., détenu au centre fermé de Bruges Auparavant, L. vivait en Suisse. Il est né au Congo mais depuis de nombreuses années toute sa famille vit en Belgique. Possédant un titre de séjour jusqu’en 2021, il a rejoint sa femme et sa fille dans la commune d’Alost où il a entamé une procédure de regroupement familial en 2020. La demande a été rejetée par manque de documents – ceux-ci étant restés en Suisse et le Covid empêchant à cette période de s’y rendre. La reconnaissance de l’enfant n’a pas abouti. Signalons que l’enfant avait pourtant été reconnue auparavant en Suisse. Des agents de la commune sont passés, ont rencontré la famille et ont déclaré que L. “ne possédait pas de lien affectif [1] avec l’enfant”. Suite à une simple visite des agents communaux, l’Office des étrangers détient donc le pouvoir de juger du lien qui unit un parent à son enfant, et de décider de leur séparation. Ce sont là des procédures administratives d’une grande violence, allant tout à fait à l’encontre des intérêts de l’enfant. On peut difficilement imaginer que les autorités infligent des traitements similaires à des personnes qui n’auraient pas ce statut d’étranger·es. Une nouvelle demande a ensuite été introduite, qui a été rejetée avec un ordre de quitter le territoire (OQT). L’avocat a alors conseillé à L. de faire un test ADN mais avant que cela ne se fasse, L. a été arrêté et emmené au centre fermé de Vottem en février 2024, où il est resté deux mois. À sa sortie, le test ADN a été effectué et prouvait l’existence du lien biologique entre L. et l’enfant. Cependant, l’OQT étant toujours valable, L. a été de nouveau arrêté et détenu cette fois au centre fermé de Bruges. Un vol collectif [2] vers le Congo s’est organisé. De nombreux congolais détenus en centre fermé se sont retrouvés menacés d’expulsion, par surprise. Le procureur du roi a déclaré que ça ne poserait pas de problème que L. poursuive sa procédure sur le territoire congolais dans le cadre d’un “retour temporaire”. Pourtant, à ce moment-là, le test ADN était déjà reconnu positif. L. a donc effectué une demande d’asile pour éviter à tout prix cette expulsion. Deux “coachs de retour” [3], travaillant pour l’Office des étrangers, lui conseillaient d’accepter ce “retour temporaire”. En décembre seulement, le jugement significatif attestait que L. était le père de l’enfant. Cependant, jusqu’à aujourd’hui, aucune décision n’a été prise par rapport à sa détention. Notons que le dernier laissez-passer (LP) délivré était valable jusqu’au 14 mars. Depuis, aucun LP ne permet de déporter monsieur L. Or, la détention en centre fermé est une mesure censée exister “en vue du retour forcé”, du moins légalement. En l’absence de LP, il y a de quoi interroger les objectifs de la prolongation de la détention. Aujourd’hui la fille de L. suit une psychothérapie à cause des effets que produit sur elle la détention prolongée de son père. Elle est très perturbée et n’est pas...

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Santé / Soins

Un écho du centre fermé de Merksplas

Echoes from closed centre in Merksplas Ce dimanche 23 février, un groupe de personnes s’est rendu devant le centre fermé de Merksplas (dans la région d’Anvers) pour crier leur soutien aux personnes qui y sont enfermées, et leur rêve d’un monde sans frontières ni prisons. Suite à la mobilisation des militant·es, de nombreuses personnes ont contacté la centrale téléphonique de Getting the Voice Out, pour témoigner de leurs situations ainsi que de la vie à l’intérieur du centre. On vous partage quelques échos de derrière les murs. “Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des humains. Quand eux viennent chez nous, ils sont légaux. Nous, quand on demande une protection internationale, même avec des preuves claires et authentiques, on ne nous fait pas confiance. Et on veut nous chasser comme ça.” “On nous traite comme des chiens. Il faudrait au moins respecter l’humain… Ils prennent les gens d’un coup pour les enfermer, en ne leur donnant aucun délais pour régler leurs affaires. Ils nous mettent dans l’avion comme ça. Ils veulent nous faire retourner sans rien, sans argent, sans vêtements. On est intégrés ici. On a des choses ici, notre vie ici. Ils nous jettent comme des poubelles, ils nous renvoient les mains vides. Il n’y a aucun respect, il n’y a pas de vie : il n’y a rien. J’ai pas choisi d’être noir. Ils n’ont pas choisi d’être blancs. Ils nous mettent en prison en disant qu’on n’a “pas de papiers”, mais la majorité d’entre nous a des identités. On ne peut pas faire de mal en Belgique : pourquoi nous enfermer ? On n’est pas des dangers pour le pays.” “Même une prison c’est mieux qu’ici” Lors des différentes appels, chaque personne détenue nous a parlé de conditions de détention désastreuses. Les sujets récurrents sont : les horaires stricts et réducteurs la nourriture fade et insuffisante l’accès difficile (voire impossible) aux soins médicaux la violence de la répression… La peur constante de la déportation Toutes les personnes qui sont enfermées dans le centre partagent la même crainte : celle d’être expulsées par avion, dans des conditions violentes, parfois vers un pays qu’elles ne connaissent même pas. Les personnes détenues nous parlent de la peur constante de recevoir un avis d’expulsion, souvent donné en dernière minute. Elles nous partagent leur épuisement des démarches administratives floues et contradictoires, qui les balancent d’audience en audience. Demande d’asile, décision négative, nouvelle demande, introduction systématique de recours par l’Office des étrangers, … Des démarches volontairement décourageantes, et déshumanisantes. Deux jeunes garçons mineurs dans le centre Les détenus nous informent de la présence de deux jeunes garçons mineurs (entre 16 et 17 ans), originaires d’Afghanistan. Les tests médicaux leur ont attribué 21 ans, et l’Office des étrangers a décidé de les enfermer. Les co-détenus s’indignent de la présence d’enfants dans le centre, et plaident pour leur libération. L’enfermement...

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Extrême-droite / Antifascisme

La saga des expulsions : RÉCITS DESISTANCE Décembre et Janvier 2024/2025

The saga of deportations : stories of resistance in the months of December and January Deportaties en verhalen van verzet in de maanden december 2024 en januari 2025 Nous avions fait un résumé des tentatives et déportations connues pour les mois d’octobre et novembre https://www.gettingthevoiceout.org/la-saga-des-expulsions-recits-de-resistance La saga continue de plus belle en ces mois de décembre et janvier Plusieurs détenu.e.s avec qui nous avions des contacts et qui avaient déja subi jusqu’à sept tentatives d’expulsion ces derniers mois ont finalement été déporté.e.s avec violence. Iels ne pouvaient ou ne voulaient pas retourner vers leurs pays d’origine pour des raisons diverses qui leurs appartiennent (familiale, économique, politique,…). Iels ont été maintenu.e.s en centre fermé parfois depuis plus d’un an et avaient résisté à plusieurs tentatives avec violence. Iels ont tenu le coup faisant preuve d’une détermination et d’un courage énorme. L’office des étrangers a mis tous les moyens pour expulser ces récalcitrant.e.s aux politiques migratoires assassines. Quelques un.e.s parmis d’autres : Déportée le 05/12/2024 vers la RDC (3e tentative) : Une femme enfermée à Bruges depuis 5 mois. Elle vivait en Allemagne depuis l’enfance elle a toute sa vie et sa famille là bas. Déportation collective ce 17/12/2024 vers le Maroc : Les détenu·es nous informent que la police fédérale est venue chercher les personnes d’origine marocaine dans différents centres fermés , pour les rassembler et les maintenir au cachot du centre fermé 127bis, dans la région de Zaventem. Ces personnes ont été menottées, saucissonnées et mises dans un bus de force, en direction de la base aérienne militaire de Melsbroek, à proximité du centre. Chaque personne était accompagnée de trois agent·e.s de police. https://www.gettingthevoiceout.org/nouvelle-deportation-collective-vers-le-maro Déporté le 04/01/2025 vers la Serbie (4e tentative) : Après 7 mois en centre fermé, il a été pris par surprise et emmené à l’aéroport. Il vit en Belgique depuis 15 ans avec sa famille et avec trois enfants qui se battent pour lui. Il craint que son expulsion mènera à son envoi vers la Russie où il pourrait être envoyé au front en Ukraine. Déporté le 09/01/2025 vers le Maroc (7e tentative) : En centre fermé depuis 9 mois. L’office a tout fait pour que personne ne soit au courant. Il a été mis au cachot puis avait disparu. Ce n’est que quelques jours après que ces codétenus ont appris qu’il était arrivé au Maroc. Déporté le 11/01/2025 vers le Sénégal (7 éme tentative) : En centre fermé depuis 9 mois : La tentative du 11 janvier avait été empêchée par les passagers. Il a été maintenu à l’aéroport et remis le lendemain sur un vol vers Istambul. Il nous disait “Faut vraiment se battre et malheureusement tout les détenus n’ont pas toujours cette capacité et sont expulsés parfois illégalement, c’est dure !” Déportée ce 14/01/2025 vers la Pologne : 4 mois...

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Santé / Soins

SITUATION ACTUELLE DEFUGIÉ·ES PALESTINIEN·NES

Au travers de deux témoignages Nous avons pu rencontrer deux hommes palestiniens, pères de famille, dont la situation depuis l’intensification de la violence coloniale en Palestine évolue très lentement et semble ne pas être prise en charge comme il se doit par les autorités européennes. La première fois que nous avons rencontré A., c’était au centre fermé Caricole, en mai dernier. Il était enfermé et menacé d’expulsion au nom de la procédure Dublin, qui stipule que le pays d’entrée en Europe est le pays responsable pour examiner la demande d’asile. En tant que professeur d’université, il a obtenu un visa Schengen de l’ambassade Slovaque de Tel-Aviv, pour une durée de 2 ans à partir de 2022. C’est ce document qui a fait foi : l’Office des étrangers cherche à l’expulser vers la Slovaquie, pays par lequel il est entré en territoire européen. Cette expulsion est prévue alors qu’il ne connaît personne en Slovaquie, et qu’il planifiait de s’installer en Belgique. Une fois expulsé en Slovaquie, A. a passé trois semaines en isolement dans un camp fermé à Humenné. Il a ensuite passé deux mois dans un camp ouvert, l’Accomodation center de Rohovce, dont les conditions de vie étaient déplorables : beaucoup de personnes entassées, insalubrité importante, … Ces conditions “d’hébergement” contrastaient fortement avec une autre section, remise à neuf et presque vide, réservée aux réfugié·es ukrainien·nes. Ceci souligne une fois de plus la différence de traitement des personnes réfugiées en fonction de leur origine, qui devraient être étendus à toutes et tous. Aujourd’hui, A. a pu obtenir ses papiers slovaques, avec une carte lui permettant de voyager en Europe. Seulement, si sa famille souhaite le rejoindre, elle devra passer par toutes les étapes qu’il a traversées (centre fermé et centre ouvert). En sachant que l’aide qu’il a obtenue en Slovaquie (400€ par mois pendant 6 mois) ne lui permet pas de payer un appartement. S’il ne trouve pas d’emploi rapidement, cette aide lui sera retirée. Or, pour A, trouver un travail en Slovaquie est presque impossible, pusqu’il ne parle pas la langue et qu’il est très compliqué de se débrouiller en tant qu’anglophone là bas. Bien sûr, il ne s’agit pas ici d’idéaliser le système d’accueil (lorsqu’il daigne accueillir) en Belgique ; les dispositifs d’État sont également d’une grande violence matérielle et symbolique à l’égard des personnes en parcours d’asile, tant pour les Palestinien·nes que pour la grande majorité des multiples nationalités concernées. L’accès à un emploi décent ou à un logement est tout autant synonyme de discriminations en Belgique. Le cas de A. est symptômatique d’un fonctionnement global, qui prive les personnes de leur droit à exercer leurs propres choix de vie et leur autonomie. F., lui, a été emmené au centre fermé Caricole dès son arrivée sur le territoire belge. Sa femme et ses enfants sont réfugié·es en Egypte, après avoir déboursé 5.000 USD dollars par personne auprès des...

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Santé / Soins

“Pire qu’une prison” : Témoignage d’une visiteuse du centre fermé de Bruges

24 janvier 2025 Nous relayons ici le témoignage d’une visiteuse du centre fermé de Bruges, qui nous raconte les conditions de détention déplorables, le manque d’intimité et l’atmosphère tendue. Elle nous raconte également la présence d’un jeune garçon mineur (de 15 ans) dans le centre. J‘ai été au centre de Bruges aujourd’hui. Cela faisait très longtemps que je n’y avais plus été. La situation était plus choquante que jamais. J’avais déposé un sac en plastique pour une personne qui était expulsée le lendemain, avec dedans un smartphone et du dentifrice.Le dentifrice a été refusé… Puis j’ai dû signer un papier qui marquait “sac en plastique“, sans mentionner ce qu’il y avait à l’intérieur. Je l’ai fait corriger par une jeune femme très aimable en sortant, elle a aussi accepté le dentifrice. Puis, malgré le fait que j’avais passé le détecteur de métal sans aucun problème, on m’a fouillée de la tête aux pieds (intérieur des chaussettes, manches, etc.). J’ai pu ensuite me diriger vers la salle de visite, accompagnée par deux gardiens. Chaque porte était verrouillée avant de passer à la suivante. C’est pire qu’une prison. Les conditions de détention sont intolérables. Les détenus dorment dans une grande salle, dans des lits superposés. Il n’y a aucune intimité. Ils sont obligés de se lever à 8h, avec une extinction des lumières à 22h, sans plus aucune possibilité de faire quoique ce soit. Tout est contrôlé, minuté. J’apprends qu’il y a un tout jeune garçon (15 ans environ) qui est enfermé dans le centre. Il a pourtant des papiers avec sa date de naissance, attestant sa minorité.En plus de ça, physiquement, il semble extrêment jeune. Il a été enlevé de la famille chez laquelle il logeait car des examens médicaux (qui sont tout sauf basés sur de la science) le déterminent comme majeur. J’ai eu le gamin au téléphone après ma visite, et j’ai contacté sa famille d’accueil, qui ira le visiter ce week-end. Heureusement le jeune garçon est accompagné par une avocate, mais qui est débordée… En tout cas : dans quel pays on vit ! ‘Worse than a prison‘ : a visitor’s testimony at Bruges’ closed centre “Erger dan een gevangenis” : de getuigenis van een bezoeker in het gesloten centrum van Brugge

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Extrême-droite / Antifascisme

Deux jeunes garçons mineurs en centre fermé

Two minors in a detention centre Twee minderjarige jongens in een gesloten centrum 12/01/2025 Nous apprenons par des co-détenus que deux jeunes hommes mineurs d’origine afghane ont été emmenés au centre fermé 127bis à Steenokkerzeel, où ils sont enfermés l’un depuis le 23 décembre 2024 et l’autre depuis le 3 janvier 2025. Ils ont respectivement 16 ans et 17 ans (nés en 2007 et en 2008). Ils ont tous les deux en leur possession les documents qui attestent de leur statut de mineurs, mais l’Office des étrangers ne reconnaît pas la validité de ces documents. L’Office a demandé un test osseux, suite auquel leurs âges ont été définis à 21 ans et 18 ans et demi. L’Office les considère donc comme des personnes majeures, ce qui justifie leur détention en centre fermé, en attente de leur expulsion. Ils ont été enfermés en centre car ils ont déposé leurs empreintes digitales respectivement en Croatie et en Autriche, pays dans lesquels ils ont demandé l’asile. Suite au règlement de Dublin, qui stipule que le pays d’entrée en Europe est responsable de la demande d’asile, l’Office des étrangers veut les expulser tous les deux vers ces pays. Au niveau de leur fiabilité, les test osseux sont scientifiquement très discutés et montrent des marges d’erreur importantes. La recherche médicale [1] utilisée en Belgique a en effet été fortement critiquée par la communauté médicale. Elle remonte à des recherches dépassées qui ont eu lieu dans des circonstances et à des fins très différentes. Par exemple, les tests osseux ne tiennent pas compte des différences de croissance osseuse qui sont dues à l’ethnicité, aux expériences de pauvreté et de traumatisme, aux grossesses, à l’environnement, etc. Cependant, plusieurs études indiquent que chacun de ces facteurs a un impact sur la croissance osseuse des adolescent·es. Ainsi ces tests peuvent les amener à être estimé·es plus âgé·es ou plus jeunes qu’ils et elles ne le sont en réalité. Dans le centre L’ambiance dans le centre 127bis est actuellement très tendue. Les détenus dénoncent des violences graves de la part des gardiens, des mises au cachot systématiques dès qu’un détenu manifeste une réaction. Les douches ont été coupées pendant plusieurs jours, ce qui a amené les détenus à mener une grève de la faim pendant une journée, en signe de protestation. Des tentatives d’expulsion ont souvent lieu par surprise, sans délivrance de ticket d’avion au préalable. Des détenus souffrant d’instabilités psychiques sont mis au cachot. La détention de personnes mineures ne fait qu’ajouter des éléments supplémentaires à l’ambiance stressante et violente des enfermements. Les co-détenus nous alertent : “Un des jeunes pleure tout le temps. Il est vraiment en souffrance.“ “On ne croit plus en la justice.“ Les co-détenus des deux jeunes garçons nous expriment tous avec solidarité leur vive inquiétude concernant leur présence à tous les deux dans le centre. L’enfermement et l’expulsion ne...

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Racismes / Colonialismes

Rassemblement de protestation devant l’Office des étrangers ce vendredi 10 janvier de 11 heures à 13

NON à la collaboration avec la junte militaire en Guinée-Conakry Office des étrangers Boulevard Pacheco, 44 1000 Bruxelles L’Office des étrangers continue d’enfermer en vue de déportations des centaines de personnes, toutes nationalités confondues, suite à des accords conclus avec les pays concernés. Parmi elles, nombre de personnes de nationalité supposée guinéenne sont maintenues en centre fermé depuis plusieurs mois - voire parfois depuis plus d’un an - en attente de leur expulsion. Après plusieurs rassemblements de la communauté Guinéenne devant l’ambassade de Guinée depuis plus d’ an pour protester contre la délivrance de laissez-passer aux ressortissants de Guinée, nous apprenons que l’Office des étrangers est en contact direct avec la junte Guinéenne afin qu’une délégation venant de Conakry vienne pour identifier les ressortissants guinéens en centre fermé. Une fois qu’ils et elles sont identifié·es, l’ambassade délivre leurs laissez-passer. Le risque de mettre en danger la vie et l’intégrité de Guinéens menacés par la junte militaire en Guinée Conakry en les expulsant de Belgique est évident. STOP A LA COLLABORATION ENTRE l’ 0E et LA JUNTE MILITAIRE PUTSCHISTE DE CONAKRY DÉNONÇONS LES DIPLOMATES COLLABOS & COMPLICES ARRÊT DU MARCHANDAGE ENTRE LE NORD & LE SUD : LES RÉFUGIÉS NE SONT PAS DE LA MARCHANDISE STOP DEPORTATIONS FEU AUX CENTRES FERMÉS RÉGULARISATION DE TOU·TES NL Protestbijeenkomst voor Dienst Vreemdelingenzaken aanstaande vrijdag 10 januari 2025 van 11.00 tot 13.00 uur (toegestane bijeenkomst) Dienst Vreemdelingenzaken , Pachecolaan 44 1000 Brussel De DVZ houdt nog steeds honderden mensen van alle nationaliteiten vast met het oog op uitzetting in het kader van overeenkomsten met de betrokken landen. Veel van deze mensen, die zogenaamd de Guinese nationaliteit zouden hebben, worden al maanden of zelfs meer dan een jaar vastgehouden in gesloten centra in afwachting van hun uitzetting. Na de verschillende demonstraties van de Guinese gemeenschap in het afgelopen jaar, voor de Guinese ambassade, waar zij protesteerden tegen de uitgifte van laissez-passé aan Guinese onderdanen, hebben we vernomen dat het DVZ in direct contact staat met de Guinese junta. Dit om een delegatie uit Conakry te laten komen om de Guinese onderdanen in het detentiecentrum te identificeren. Zodra ze zijn geïdentificeerd, geeft de ambassade hun laissez-passé af. Het risico om het leven en de integriteit van de Guinezen die bedreigd worden door de militaire junta in Guinee Conakry in gevaar te brengen door hen uit België uit te wijzen, is duidelijk. STOP DE SAMENWERKING TUSSEN DE DVZ EN DE PUTSCHISTISCHE MILITAIRE JUNTA IN CONAKRY LATEN WE DE SAMENWERKENDE DIPLOMATEN EN HANDLANGERS AANKLAGEN STOP DE ONDERHANDELINGEN TUSSEN NOORD EN ZUID. VLUCHTELINGEN ZIJN GEEN GOEDEREN STOP DE DEPORTATIES GEEN GESLOTEN CENTRA REGULARISATIE VOOR IEDEREEN

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Santé / Soins

Nouvelle déportation collective vers le Maroc ce 17 décembre 2024

New group deportation to Morocco on 17 December 2024 Nieuwe collectieve uitzetting naar Marokko op 17 december 2024 [TW : automutilation, violences policières] Ce mardi 17 décembre, une dizaine de personnes d’origine marocaine ont été expulsées dans un “vol spécial”, affrété spécialement pour l’expulsion. Il s’agit du troisième vol de ce type qui est organisé vers le Maroc depuis octobre 2024 [1], du moins à notre connaissance. Les détenu·es nous informent que la police fédérale est venue chercher les personnes d’origines marocaines dans plusieurs centres fermés différents, pour les rassembler et les maintenir au cachot au centre fermé 127bis, dans la région de Zaventem. Ces personnes ont été menottées, saucissonnées et mises dans un bus de force en direction de la base aérienne militaire de Melsbroek, à proximité du centre. Chaque personne était accompagnée de trois agent·es de police. D’après les témoignages récoltés, l’intervention policière était extrêmement violente, surtout envers trois détenus qui n’acceptaient pas cette expulsion et manifestaient une plus grande résistance. Un d’entre eux a d’ailleurs pu échapper à la déportation en avalant des lames de rasoir. Il a donc été emmené à l’hôpital, avant d’être ramené avec violence au centre fermé. Un des policiers lui aurait dit :« Tu veux mourir ? Tu vas mourir ! ». Les expulsions et la peur des expulsions sont le quotidien des personnes détenues en centre fermé. Malgré la présence de témoins dans ces vols “réguliers”, les déportations individuelles dans des vols commerciaux permettent déjà une grande violence policière (pour exemple, voir notre article de décembre 2023 [2]). Les expulsions collectives dans des vols spéciaux, ont lieu dans le silence le plus complet depuis la base militaire de Melsbroek, avec une forte présence policière. Comme les témoignages qu’on nous rapporte en attestent, ces déportations “spéciales” permettent des violences policières extrêmes avec très peu de possibilité de résistance. #NoBorders #StopDeportations

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Santé / Soins

Les grèves de la faim en centre fermé

Dans le centre fermé de Merksplas, ce 5 décembre 2024, plus de dix détenus ont entamé une grève de la faim depuis déjà plusieurs jours. Six d’entre eux ont été ce jour mis en “isolation”. Hunger strikes in detention centres Hongerstakingen in gesloten centra Très régulièrement, notre collectif est alerté de grèves de la faim (et parfois de la soif) dans les différents centres. Ces personnes réclament pour certaines leur libération, estimant leur incarcération injuste. D’autres protestent contre leur expulsion vers un pays où elles ne veulent ou ne peuvent plus retourner. Ces derniers mois, il en allait de même avec beaucoup de personnes d’origine marocaine, suite aux déportations de masse de ces personnes vers le Maroc [1]. Deux détenus à Merksplas avaient été libérés après 40 jours de grève. D’autres avaient été expulsés malgré leur état de santé. D’autres encore ont été transférés dans d’autres centres. Ce mode d’action fait tache d’huile, et se répand de plus en plus. On nous rapporte ce 5 décembre que plus de dix personnes (de diverses nationalités) ont entamé une grève de la faim. Elles dénoncent lors des appels les conditions “indignes” d’enfermement : insalubrité, situation d’hygiène et sanitaire déplorable, manque de prise en charge médicale, … Plusieurs détenus mentionnent des cas d’automutilation et l’absence de soins médicaux : “La liberté n’a pas de prix.“ “Je mets ma vie entre parenthèses, je meurs ou je vis, c’est à eux à décider.“ “J’ai pas trouvé d’autre solution.” “Un détenu : “C‘est mon droit et mon choix de décider de me nourrir ou pas.“ La direction : “Vous êtes obligé de manger, sous la contrainte s’il faut.” “Il y en a plusieurs en grève de la faim. Moi aussi je crois que je vais arrêter de manger, c’est tout ce qu’il me reste à faire pour obtenir la liberté. Un homme est en grève de la faim depuis quarante jours. Il va crever madame, et on est là à ne rien pouvoir faire. C’est de la torture de voir ça.” “C’est affreux ici madame. On reçoit pas nos médicaments, mais des calmants, on en reçoit tant qu’on veut. La nourriture est de très petite quantité. On est mis au cachot pour un oui ou un non. Des hommes enfermés ici ont des enfants dehors (l’un d’eux en a six), d’autres ont des papiers en règle dans un autre pays d’Europe. C’est pas normal tout ça madame.” Les grèves de la faim représentent pour les personnes détenues en centres fermés un ultime moyen de résistance quand il n’y a plus d’autres issues. Les différentes directions des centres, elles, appellent ces actions des actes de rébellion. Ces actions ne sont pas à minimiser. Ces personnes mettent leur vie en danger par désespoir, ne sachant plus comment sortir de ce piège créé par les politiques migratoires. Ces actions sont souvent individuelles,quand une personne n’envisage plus d’autre issue possible. Les détenu·es sont alors mis·es en isolement médical, parfois sans téléphone, leurs proches n’ayant plus aucun contact...

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Santé / Soins

Projection du film « À l’usage des vivants », état des luttes & échanges

Soirée de finissage de l’exposition « Droits en cage » - Projection du film « À l’usage des vivants », état des luttes & échanges L’exposition « Droits en cage : de l’obligation de protection au permis de tuer » met en lumière les réalités de nos politiques migratoires et de leur obsession sécuritaire, responsables d’acharnement envers les personnes en exil. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour la soirée de finissage de l’exposition, le vendredi 6 décembre, dès 18h30 ! Après un moment d’accueil, nous proposons une projection du film en femmage à Semira Adamu « À l’usage des vivants » (2019) de Pauline Fonsny, en présence de la réalisatrice. Nous poursuivrons par une discussion avec des associations et collectifs mobilisés autour des questions de migration et de droits des personnes sans-papiers, en présence de la Voix des Sans-Papiers Bruxelles, Abolish Frontex, Getting the Voice Out, la Ligue des Droits Humains et la Coalition Move. Après la discussion, le bar vous proposera des boissons (bières et softs) du projet solidaire 100PAP, qui lutte contre la précarité matérielle et temporelle de l’hébergement des collectifs de personnes sans papiers. ✂️ 18h30 - Accueil, bar 100PAP (bières + softs) 🎥 19h - Projection du court-métrage en femmage à Semira Adamu « À l’usage des vivants » (2019, 25’ Pauline Fonsny), en présence de la réalisatrice 📢 19h40 : état des luttes & échanges avec des associations et collectifs (en présence de la Voix des Sans-Papiers Bruxelles, Abolish Frontex, Getting the Voice Out, la Ligue des Droits Humains et la Coalition Move) Informations pratiques : 📆 Le vendredi 6 décembre 2024 (de 18h30 à 22h) 📍 à la Maison Qui Chante : 122, rue du Viaduc, 1050 Ixelles 🚪 Entrée gratuite 🍻 Bar 100PAP (bières + softs) proposées à l’achat 💶 Pour le bar : paiement en cash uniquement ♿ Accessible aux personnes à mobilité réduite 🎥 Court-métrage « À l’usage des vivants » (2019, Pauline Fonsny) 🎥 En 1998, Semira Adamu, nigériane de 20 ans en séjour dit “irrégulier” sur le sol belge, mourait étouffée sous un coussin policier alors qu’on tentait de l’expulser. 20 ans plus tard, dans un cri de guerre conjugué au féminin, deux femmes racontent. À travers leurs récits, elles mettent en lumière la réalité des centres fermés destinés à la détention des personnes migrantes, les conditions de ces enfermements, la souffrance des détenu·e·s, les exactions des gardiens et des gendarmes. 📢 Discussion avec des associations et collectifs 📢 La Voix des Sans-Papiers Bruxelles (VSP) est un collectif bruxellois de personnes sans-papiers né en 2014, qui lutte pour obtenir la régularisation de tous les sans-papiers. Depuis sa formation, VSP a connu de nombreuses occupations différentes à Bruxelles. Quelle que soit la commune, quel que soit le parti politique au pouvoir, chacune des occupations a fini par recevoir un avis d’expulsion provenant des autorités communales. Abolish Frontex lutte pour l’abolition...

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Extrême-droite / Antifascisme

Déportations en masse de personnes d’origine marocaine

Mass deportations of people of Moroccan origin Collectieve uitzetting van mensen van Marokkaanse afkomst Nous apprenons que huit personnes d’origine marocaine ont été mises de force sur un vol vers le Maroc ce mardi 19 novembre 2024. La veille, le lundi 18 novembre 2024, des agent·es de sécurité sont venu·es chercher violemment et par surprise plus d’une dizaine de détenu·es d’origine marocaine dans les centres fermés de Merksplas et de Steenokkerzeel. Ils et elles ont été emmené·es au centre 127bis, et l’Office des étrangers a essayé de les mettre de force sur un vol le lendemain, le mardi 19 novembre. Certaines personnes ont réussi à éviter l’expulsion en faisant une demande de protection internationale, d’autres en s’automutilant avant le départ. Il semblerait que les personnes qui ont été sélectionnées pour cette expulsion collective étaient des hommes et femmes qui résistaient contre leur enfermement dans les centres fermés (par des tentatives d’évasion, des passages à l’action, des résistances à des précédentes tentatives d’expulsion, des grèves de la faim). Huit personnes ont finalement été expulsées. Un accord avec le Maroc Nicole de Moor, secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, s’était rendue au Maroc en avril dernier pour conclure un accord avec les autorités marocaines. Cet accord avait pour objectif de trouver un compromis afin d’expulser des personnes marocaines en situation dite « illégale » en Belgique.1 Plus récemment, il y a quelques jours, de Moor se félicitait d’avoir, en 2024, multiplié par quatre le nombre d’expulsions de personnes ressortissantes du Maroc, témoignant d’un travail conjoint entre l’Office des étrangers et les ambassade et consulat du Maroc. Sur son compte Twitter, elle affirme : « La gestion de la migration ne se fait pas toute seule. Une approche globale de l’économie, de la sécurité, de la migration et du retour après la mission d’avril porte ses fruits. »2. Suite à cet accord entre la Belgique et le Maroc, de nombreuses personnes marocaines ont donc été arrêtées, placées en détention en centres fermés, et également trop souvent expulsées. Beaucoup d’entre elles vivent d’ailleurs en Belgique avec leur famille depuis parfois des dizaines d’années, et n’ont pas forcément d’attaches dans leur « pays d’origine ». Certain·es résistent à ces enfermements par des manifestations et des actions. D’autres, en signe de protestation ou de désespoir, entament des grèves de la faim, s’automutilent, ou vont jusqu’à tenter de mettre fin à leurs jours. La double peine : de la prison vers le centre fermé Récemment, Nicole de Moor affirmait que « Cette année, 203 personnes ont déjà été renvoyées de force, dont 113 personnes après avoir été libérées de prison. »3. Cette affirmation illustre l’amalgame fait par l’État raciste et répressif, qui entretient l’image publique négative des personnes privées de titre de séjour en les présentant comme des « criminel·les ». En réalité, les...

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Racismes / Colonialismes

Solidarité avec les femmes* enfermées !

Solidarity with women* in detention ! Solidariteit met vrouwen* in gesloten centra ! Aujourd’hui, ce dimanche 24 novembre 2024, en cette journée de mobilisation contre les violences faites aux femmes* et aux minorités de genre, un groupe de militant·es s’est rassemblé devant le centre fermé pour femmes de Holsbeek (dans la région de Louvain). Cette action avait pour objectif d’exprimer de la solidarité envers les femmes enfermées dans le centre, et dénoncer les violences qu’elles subissent quotidiennement dans leurs démarches administratives, dans leur situation d’enfermement et dans leur parcours migratoire. Ouvert en 2019, le centre pour femmes de Holsbeek est le premier centre fermé pour femmes seules en situation de séjour dit « illégal », dans l’attente de leur expulsion par l’Office des étrangers vers leur « pays d’origine ». Doté d’une cinquantaine de places, le centre compte actuellement plus d’une vingtaine de femmes enfermées. Il est aussi important de rappeler que d’autres femmes sont également incarcérées dans des ailes spéciales des centres fermés de Bruges et de Caricole. Les personnes qui se sont rendues à Holsbeek aujourd’hui ont pu entrer en contact direct avec les détenues, qui étaient ensemble dans le réfectoire pour l’heure de midi. Le groupe a lancé des messages de soutien et de courage, et les femmes enfermées ont pu partager quelques éléments comme leurs noms, leurs histoires et leurs situations. Elles sont enfermées depuis des durées diverses, parfois une dizaine de mois. Certaines d’entre elles sont enceintes, d’autres dans des états de santé critiques. Nous partageons le communiqué de presse publié par le groupe organisateur du rassemblement : Ce dimanche 24 novembre, plusieurs dizaines de militant·es se sont réuni·es devant le centre fermé pour femmes de Holsbeek, près de Louvain. Alors que des milliers de personnes défilaient dans les rues de Bruxelles pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles, les militant·es présent·es souhaitent exprimer leur solidarité aux femmes détenues et dénoncer les politiques racistes de détention et d’expulsion. Les militant·es tiennent aussi à marquer, par cette action, les liens qui existent entre les violences exercées à l’égard des femmes et des personnes LGBTQIA+, et les violences engendrées par les politiques migratoires et l’enfermement. En effet, les réalités des femmes détenues sont trop souvent absentes du champ des revendications féministes. Ces dernières cumulent pourtant de nombreuses oppressions. Les violences de genre avant, pendant et après le parcours d’exil sont nombreuses : mariage forcé, mutilations, viols, prostitution forcée, persécutions en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, violences administratives, violences policières, … Et ces violences ne s’arrêtent pas aux portes de l’Europe. Par les choix politiques de non-accueil, de détention et d’expulsion des personnes privées de papiers, l’État belge maintient les...

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Extrême-droite / Antifascisme

Exposition « Droits en cage : de l’obligation de protection au permis de tuer »

exposition « Droits en cage : de l’obligation de protection au permis de tuer » met en lumière les réalités de nos politiques migratoires et de leur obsession sécuritaire, responsables d’acharnement envers les personnes en exil. Les personnes en situation de séjour précaire – que l’État considère comme « en situation irrégulière » – subissent des violences structurelles, institutionnelles et quotidiennes (autant physiques que psychologiques) en vue de leur expulsion du territoire. Ces violences sont racontées à travers des témoignages audio et écrits, et des créations artistiques. Nous proposons de déconstruire les récits sécuritaires pour dévoiler les réalités humaines occultées par l’orientation actuelle des politiques migratoires. Si vous voulez en savoir plus, venez nous voir la semaine du 2 au 6 décembre au Foyer culturel de l’Université libre de Bruxelles (à côté du café la Turbean), afin de questionner et de construire ensemble d’autres possibles, de nouveaux horizons et de nouvelles alliances, pour lutter contre la détention des personnes dites « étrangères ». Rendre visibles celles et ceux qui sont invisibilisé·e·s, les logiques et les récits à l’œuvre ; montrer ce que les mots « retour », « refoulement », « rapatriement » veulent dire, déconstruire et reconstruire. Ce sont les raisons d’être de cette exposition, en collaboration avec les artistes et chercheureuses Céline De Vos, Véronique Docks et Mathilde Du Jardin. Informations pratiques : 📆 Du lundi 2 au vendredi 6 décembre 2024 (de 12 à 18h) 📍 Au Foyer Culturel de l’ULB (Campus du Solbosch – 22, avenue Paul Héger, bâtiment F1 – Ixelles) 🥂 Soirées de vernissage et de finissage (infos ci-dessous) 🚪 Gratuit ! ➡️ Soirée de vernissage le lundi 2 décembre (Foyer Culturel de l’ULB) 18h : Verre d’ouverture 19h : Écoute collective du dernier épisode du podcast Lance-Pierre : « Détenir, expulser » ➡️ Soirée de finissage le vendredi 6 décembre (lieu à confirmer, à Ixelles) 18h30 : Accueil 19h : Projection du film en femmage à Semira Adamu « À l’usage des vivants » (2019), de Pauline Fonsny, en présence de la réalisatrice 20h : Discussion avec des associations et collectifs (en présence de la Voix des Sans-Papiers Bruxelles, Abolish Frontex, Getting the Voice Out, la Ligue des Droits Humains, et la Coalition Move)

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Extrême-droite / Antifascisme

Déportation collective vers le Congo par l’agence Frontex

Déportation collective vers le Congo par l’agence Frontex (Agence Européenne de garde-frontières et de gardes-côtes) et l’État Belge ce 13 novembre 2024 Nous apprenions ces derniers jours que plusieurs personnes originaires de la République Démocratique du Congo et détenues en centres fermés avaient été informées qu’elles seraient mises sur un vol, ce mercredi 13 novembre 2024, en vue d’être expulsées vers leur pays d’origine. Il leur a été dit qu’il n’y aurait pas de passager·ères et aucun moyen de résister. Ces personnes seront rassemblées les jours précédents au centre fermé 127bis et mises, mercredi 13 novembre 2024, dans un vol charter spécifiquement affrété pour procéder à l’expulsion de plusieurs ressortissant·es de la RDC vivant en Belgique et dans d’autres pays de l’espace Schengen. Il est possible que nous apprenions en dernière minute que l’avion fera également escale dans d’autres pays voisins de la RDC, pour déporter d’autres personnes comme ce fut le cas des années précédentes (Ghana, Guinée, Sénégal). L’avion s’envolerait de l’aéroport militaire de Melsbroek (Chaussée de Haecht 138 à Melsbroek) ce mercredi 13 novembre à 12h25, d’après les informations récoltées. À notre connaissance, la précédente déportation collective à partir de la Belgique vers la RDC a eu lieu le 11 septembre 2023 (https://www.gettingthevoiceout.org/deportation-avec-vol-frontex-vers-la-rdc-ce-11-09-2023/). Nous dénonçons fermement cette expulsion, qui a lieu dans le plus grand des silences. Getting the Voice Out Collective deportation to the Congo by Frontex (European Border and Coast Guard Agency) and the Belgian State on 13 november 2024 Collectieve deportatie naar Congo door Frontex (Europees Grens- en kustwachtagentschap) en de Belgische staat op 13 november 2024

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Extrême-droite / Antifascisme

LA SAGA DES EXPULSIONS : RÉCITS DESISTANCE

THE DEPORTATION SAGA : STORIES OF RESISTANCE DEPORTATIES : VERHALEN VAN VERZET Octobre 2024 On nous a rapporté de nombreuses tentatives d’expulsion au cours de ce dernier mois. La cadence des expulsions n’est pas inhabituelle, si ce n’est que parmi ces tentatives nous avons eu connaissance de situations particulièrement violentes. Échec d’une expulsion vers le Sénégal Le samedi 5 octobre 2024, deux hommes d’origine sénégalaise ont subi une tentative d’expulsion. Tous les deux ont introduit plusieurs demandes d’asile et de régularisation par le passé, et ont vécu des détentions très longues en centre fermé. L’expulsion du 5 octobre a suivi une tactique de “réserve”, c’est-à-dire qu’une seule place était disponible dans l’avion mais qu’une personne était désignée “en réserve” dans le cas où la première expulsion échouait. Dans les deux cas, des laissez-passer ont été délivrés par l’ambassade du Sénégal le 2 octobre, et ce dans le mensonge le plus total car jusqu’au 4 octobre, l’ambassade nous affirmait n’avoir rien délivré. Aucune des deux expulsions n’a abouti. Une des personnes nous partage ce qu’il a vécu. Il s’agit déjà de son troisième passage en centre fermé, et il a donc déjà subi un grand nombre de tentatives d’expulsion à l’aéroport. Cette fois-ci, il était “prêt”, d’après ses termes, et a tenté de s’infiltrer en cellule avec un briquet caché dans sa chaussure, dans l’optique de l’avaler au moment du vol. Ce genre d’actes désespérés, qui prennent même parfois la forme d’automutilations, sont courants pour empêcher les expulsions. Arrivé au commissariat de l’aéroport, il a été fouillé et le briquet a été confisqué. Il avait cependant gardé un ressort de stylo en métal dans sa bouche. Quelques minutes avant d’être emmené, il a montré le bout en métal et a fait mine de l’avaler. Quatre gardiens se sont alors jetés sur lui et ont maintenu sa gorge. Il cachait l’objet dans ses gencives et a affirmé l’avoir avalé. Les policiers l’ont alors menacé (étaient-ils déçus de ne pas pouvoir passer leur week-end à Dakar ?), et lui ont dit que d’ici une ou deux semaines l’expulsion sera plus violente, et la fouille mieux effectuée. Emmené ensuite à l’hôpital, ils ont fait une radio et des tests, sans trouver l’objet en question. Il a été gardé au centre 127bis, et ramené au centre fermé de Merksplas le dimanche matin. Depuis, il est traumatisé, et n’arrive plus à manger ni à dormir. Nous avons récemment appris que cette même personne était de nouveau menacée d’expulsion le 29 octobre dernier. Expulsion d’une jeune femme vers le Ghana Une autre expulsion prévue vers le Ghana aurait lieu le même jour, le samedi 5 octobre. La jeune femme que l’Office des étrangers avait décidé d’expulser était enfermée depuis 8 mois au centre fermé Caricole, puis à Bruges. Elle a 25 ans, et fuyait le Ghana pour éviter un mariage qui ne lui convenait pas. Elle a été placée au cachot la veille, et ses affaires lui ont été saisies. Le jour de son...

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Santé / Soins

Le silence inquiétant d’un homme en centre fermé

The disturbing silence of a man in a detention centre De zorgwekkende stilte van een man in een detentiecentrum Pendant à peu près 22 jours, nous avons perdu contact avec M., une personne détenue, qui venait d’entamer une grève de la faim en protestation à son enfermement. Son téléphone semble avoir été confisqué et ni sa famille, et ni son avocat ont eu de contact avec lui depuis. Il a des enfants en Belgique et sa femme est actuellement enceinte. Lors de son arrestation, M. avait d’abord été emmené au centre fermé 127bis. Il a subi deux tentatives d’expulsion pour lesquelles il a réussi à résister. Ensuite, le 15 octobre 2024, il a été transféré au centre fermé de Vottem où il a entamé une grève de la faim. C’est depuis ce moment qu’il n’est plus joignable, ni par téléphone ni pour des visites. Ce samedi 2 novembre, M. a à nouveau été transféré, cette fois vers le centre fermé de Merksplas, où il est mis en isolation. D’après des co-détenus à Vottem, qui nous ont informé de la situation, son état de santé était déplorable lors de son transfert. Son silence est inquiétant, ses proches nous disent : “Et s’il était mort ? On ne va rien nous dire ?”. Comment est-ce possible que ni sa famille, ni son avocat n’aient de nouvelles depuis aussi longtemps ? Comment est-ce possible qu’on interdise à une personne tout contact avec son avocat et sa famille ? Hier, ce mardi 5 novembre, l’avocat reçoit enfin des nouvelles. On lui dit que son client est libéré, et transféré à l’hôpital “sur demande du médecin du centre pour des examens complémentaires”. Il nous semble fort probable que M. soit gravement malade, et que les centres aient tout fait pour cacher son état en l’empêchant de communiquer avec sa famille et son avocat. Nous espérons que M. va se remettre, et qu’il ne présentera pas de séquelles psychologiques ou physiques suite à son isolation prolongée et au manque de soins adéquats. L’isolation d’un homme en détresse fait partie d’un ensemble de stratégies mises en place par l’Office des Étrangers pour réduire toute possibilité de résistance de la part des détenu·es. Cela fait partie d’un système répressif, qui veut expulser coûte que coûte toute personne qui n’aurait “pas les bons papiers” pour vivre en Belgique. Soutien à M., et à toutes les autres personnes enfermées.

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Racismes / Colonialismes

Appel aux dons pour les recharges-téléphones des détenu·es en centres fermés

Nous prévoyons pour chaque personne enfermée une recharge téléphonique de 10€ par mois. Nos ressources diminuent, et c’est pourquoi votre aide est cruciale ! Faites un don (ou mieux, un ordre permanent) en soutien. Faites un don (ou mieux, un ordre permanent) en soutien. L’argent sera directement envoyé à une personne détenue sous forme de code de recharge : Collectif Contre les Expulsions BE58 5230 8016 1279 Communication : recharge Lyca Banque Triodos (BIC : TRIOBEBB) Pourquoi des recharges ? Lors de leur arrivée en centre fermé, les personnes qui sont placées en détention administrative (dans le but d’être renvoyées dans leur pays d’origine, sous prétexte qu’elles n’ont pas les bons papiers pour rester en Belgique) doivent recharger leurs téléphones à leurs frais. Leur téléphone est très souvent leur seul contact avec l’extérieur, qu’il s’agisse de leurs proches, de leur avocat·e, ou de faire connaître publiquement leur situation. Que leur arrestation ait lieu sur leur route migratoire ou sur leur lieu de vie, que leur famille et leurs ami·es soient ici ou à l’étranger, pouvoir prévenir et communiquer avec ses proches est crucial. Nombreux·ses sont celleux qui n’auraient pas les moyens de le faire sans votre aide. Faites passer ce message à vos ami·es et connaissances ! Call for donations for phone top-ups for detainees in detention centres Oproep voor donaties voor herlaadkaarten voor gedetineerden in gesloten centra

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Racismes / Colonialismes

TENTATIVE D’EXPULSION D’UN JEUNE PALESTINIEN

Ce dimanche 13 octobre2024 , un jeune homme de nationalité palestinienne a subi une tentative d’expulsion à l’aéroport de Zaventem. Il s’agissait déjà de sa deuxième tentative d’expulsion vers l’Albanie. En sachant que, lors de la première tentative, l’Albanie avait refusé la déportation et il avait été ramené vers la Belgique. Il est arrivé en Belgique après un long voyage, durant lequel il a traversé de nombreux pays (depuis Gaza, en passant par l’Égypte, la Turquie, la Grèce, l’Albanie). Il a été arrêté à l’aéroport en Avril 2024 arrivant par un vol venant d’Albanie. L’office veut le refouler vers ce pays appliquant la convention de Chicago datant de 1944 qui permet de refouler des personnes arrivant sur le territoire et dont la demande d’asile a été refusée .Ainsi on permet de perpétrer des violences et des expulsions forcées, ainsi qu’un enfermement en centre fermé pour seul motif d’entrée dit “illégal” sur le territoire. Le fait que cet homme vienne de Gaza symbolise d’autant plus l’hypocrisie et l’implication de la Belgique (et plus largement des politiques migratoires européennes) par rapport au génocide se déroulant à Gaza. En Belgique comme ailleurs, une personne qui fuit les violences et le génocide n’est pas reconnue comme digne de protection internationale et d’accueil adéquat . La veille de l’expulsion, il s’est blessé à la tête et a dû être examiné à l’hôpital. Mais cela n’a pas empêché, dès son retour en centre, que la sécurité vienne le chercher dans sa cellule à 4h du matin afin qu’il soit escorté vers l’avion. Une fois à l’aéroport, il a résisté à l’expulsion et a été ramené au centre fermé 127bis. Le jeune homme subit encore à l’heure actuelle la menace d’une nouvelle expulsion et le traitement dégradant de l’OE alors que sa situation devrait être régularisée – comme celle de toutes les personnes en détention dans les centres fermés, quelle que soit leur origine ou leur situation personnelle et familiale.Une nouvelle demande de protection internationale est en cours. Une quinzaine de personnes, venant de toute la Belgique, se sont rendues à l’aéroport dimanche pour expliquer aux passager·ères du vol la situation de ce jeune homme, ainsi que leur droit de s’opposer à cette expulsion forcée. Merci à elleux pour leur mobilisation. Nos pensées vont vers le jeune homme palestinien détenu en centre, ainsi que vers toustes ses co-détenu·es. #Liberté de circulation et d’installation pour toustes. #Feu aux frontières et à leur monde. #Feu aux centres fermés et aux prisons. #Free Palestine. Convention de Chicago (pdf) ATTEMPTED DEPORTATION OF A YOUNG PALESTINIAN MAN POGING TOT UITZETTING VAN EEN PALESTEINSE JONGE MAN

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Extrême-droite / Antifascisme

Témoignage audio du centre fermé 127 bis : “Il y a des gens ici depuis longtemps juste parce que tu n’a pas les bons papiers “

 E. est en centre fermé depuis plusieurs mois. Il nous partage son expérience de la détention, notamment par rapport aux conditions d’hygiène, à la nourriture, ou encore concernant les suivis psychologiques défaillants. Il revient aussi sur l’action menée en protestation à la mauvaise gestion de l’infestation des punaises de lit. Transcription du témoignage : Moi je m’appelle E. , je suis au centre fermé 127 bis, je suis là depuis le 2 mai, ça fait 5 mois. Il y a des punaise de lits, les douches qui sont salles, les toilettes qui sont bouchées. On a réussi à faire une grève de deux jours et ils nous ont proposé de changer d’aile, mais même à l’aile où ils nous ont mis, il y a toujours des punaises, quoi. Les punaises sont sur les couverts, dans la nuit on ne parvient pas à dormir parce qu’elles nous donnent des démangeaisons et tout et tout.  J’ai déjà eu à changer 4 fois d’aile, vous comprenez, on a mis nos habits au chauffage pendant [… ?] mais c’est juste que là, c’est toujours les mêmes effets quoi. Il nous ont convaincus qu’ils devaient nous mettre à l’aile jaune qui est plus bas, car là-bas c’était désinfecté et tout, mais à notre grande surprise quand nous sommes arrivés c’était encore la même chose. En ce moment même, il y a des cellules qui sont fermées, et franchement ils ne veulent pas du tout changer puisqu’il y a un inspecteur qui est venu là pour contrôler le centre, de manière que maintenant là, ils ne font plus rentrer de nouvelles personnes. Il y a des anciens qui nous ont dit que c’est un truc qui dure depuis un an, parce qu’il y a des gens qui sont là depuis 9 mois qui ont vécu toujours la même situation quoi. C’est juste qu’on nous traite pas bien comme il faut, vous comprenez. On ne nous donne pas de la bonne bouffe et ils nous font que du réchauffé, on mange les même choses tout le temps et franchement c’est dégueu quoi. Nous on ne peut plus, c’est grave quoi. Il y a des gens ici depuis longtemps, juste parce que tu n’as pas de papiers tu te retrouves à faire cinq, neuf, dix mois ici et c’est dégueu, c’est dégueulasse pour nous quoi. Concernant aussi, puisque moi je suis un psychologue vous voyez [… ?], un psychologue comme un spécialiste pour nous écouter quoi. Ils nous envoient des gens de centre pour parler avec nous, qui nous font répéter les mêmes choses. Il y a des choses dont on ne peut pas parler tout le temps tout le temps, parce que ça nous fait très mal quoi. Selon ce qu’on a traversé c’est vraiment difficile, moi j’ai besoin d’un médecin compétent. Pendant mon parcours j’ai passé des choses vraiment, et je voulais parler avec quelqu’un de spécialiste pour me trouver une solution par rapport à ça parce que je ne pourrais jamais l’oublier quoi. Et s’ils me font répéter tout le temps, au fur et à mesure que je me répète vous voyez, j’ai mal quoi. Voir aussi article https://www.gettingthevoiceout.org/situation-critique-au-centre-ferme-127bis-les-detenus-passent-la-nuit-dehors/ English...

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Santé / Soins

GRÈVE DE LA FAIM DES FEMMES AU CENTRE FERMÉ DE BRUGES

Une femme détenue au centre fermé de Bruges depuis plusieurs mois devait subir sa sixième tentative d’expulsion ce samedi 5 octobre. Ses co-détenues étaient très inquiètes de cette expulsion et appelaient au soutien. Comme elles n’avaient aucune nouvelle de F. après le vol prévu, elles ont entamé une grève de la faim ce dimanche 6 octobre en protestation face au manque d’informations sur la situation de F., réclamant de savoir ce qui lui était arrivé. Depuis, plusieurs dizaines de gardes ont été mobilisé·es pour surveiller les femmes du centre et écouter leurs conversations. Les gardes affirment en même temps que F. aurait été rapatriée au Ghana, et qu’elle serait saine et sauve. Cependant, selon un passager du vol, F. n’était pas dans l’avion qu’elle était supposée prendre ce samedi 5 octobre en direction de Lomé (Togo) et Accra (Ghana). Elle était pourtant bien à l’aéroport de Zaventem, car un témoin présent au commissariat l’a vue et l’a entendue crier et pleurer dans une cellule, appelant à l’aide. L’inquiétude était telle que son avocat était sur le point de lancer un avis de disparition. Ce lundi 7 octobre, F. nous a téléphoné depuis Accra. Elle a bel et bien été expulsée, cette expulsion étant accompagnée des violences habituelles (“saucissonnage”, ceinture de contention et menottes) et de menaces de mort. On ignore toujours dans quel vol elle a été mise de force. Solidarité avec les détenues du centre fermé de Bruges et avec Madame F. ! HUNGER STRIKE BY WOMEN AT THE BRUGES DETENTION CENTRE HONGERSTAKING DOOR VROUWEN IN HET GESLOTEN CENTRUM VAN BRUGGE #StopDeportations

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