Maxiprison de Haren

Médias

L’Observatoire International des prisons et la Ligue des droits humains dénoncent l’arrestation arbitraire de citoyen·nes aux abords de la prison de Haren

Bruxelles, le 16 octobre 2023 Une personne membre de l’OIP et une vidéaste ont été arrêtées ce dimanche 15 octobre 2023 alors qu’elles réalisaient une interview filmée d’un riverain aux abords de la prison de Haren. Cette interview s’inscrivait dans le cadre de la réalisation d’un court-métrage en vue d’un colloque organisé sur la maxi-prison le 18 décembre 2023 par plusieurs associations et universités belges. L’Observatoire International des Prisons et la Ligue des droits humains dénoncent ces arrestations arbitraires. Lors de cette arrestation par la police, ces personnes, ainsi que le riverain, ont fait l’objet d’un contrôle approfondi d’identité et d’une fouille, sans motif légitime. Par suite du refus qu’elles ont opposé à l’inspecteur qui voulait accéder au contenu de leur téléphone et visionner les images prises, elles ont fait l’objet d’une arrestation administrative, manifestement arbitraire et vexatoire. “Comportement suspect” Selon la police, la raison de leur arrestation était qu’elles avaient « un comportement suspect » dans une zone « à risque ». Aucune précision complémentaire n’a pu être donnée à ce prétexte fallacieux. La vidéaste, la membre de l’OIP et le riverain ont collaboré calmement à l’intervention policière malgré les pressions subies. Elles ont, par l’intermédiaire de leur avocate, justifié leur travail pour ce colloque relatif à la prison, alors qu’elles étaient encore sur les lieux. Ce qui a été confirmé ultérieurement à l’inspecteur par le directeur de la Ligue des droits humains. Tant l’interpellation que la fouille et l’arrestation qui s’en sont suivies sont manifestement illégales. Il n’existe pas de signalement de « zone à risque » ou de liste reprenant des lieux qu’il serait interdit de prendre en photo ou en vidéo. Les abords des prisons sont accessibles à n’importe quel observateur. Il n’y a pas de périmètre de sécurité ou d’accès contrôlé au-delà de l’infrastructure carcérale. Arrestation vexatoire et arbitraire L’objet véritable de cette interpellation s’apparente davantage à une contrainte illégitime et vexatoire dans l’objectif d’entraver un travail militant et citoyen. Après avoir fait pression pour que les images soient remises et après avoir tenté sans succès de les auditionner hors présence d’un avocat, le policier a été contraint de relâcher ces trois personnes, plusieurs heures après leur arrestation. Force était de constater qu’il n’y avait aucune obligation de remettre ces images et que les téléphones ne pouvaient légalement être saisis ni analysés, à défaut de suspecter une infraction et avec autorisation d’un magistrat. Elles seront cependant convoquées pour une audition en catégorie de suspect d’une infraction… qui n’existe pas ! La police et un magistrat du Parquet ont donc décidé de donner une tournure judiciaire à cette arrestation, ce qui est aussi incompréhensible que regrettable. L’État de droit à nouveau en question Cette façon de procéder doit interpeller toute...

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Santé / Soins

Les oubliés du déménagement vers la prison de Haren : existe-t-il des détenus de seconde zone ?

C’est une nouvelle étape dans le transfèrement des détenus vers la prison de Haren. A partir de ce 1er mai, les écrous prendront fin à la prison de Saint-Gilles (850 détenus) et auront lieu à celle de Haren. La Direction générale des établissements pénitentiaires (DG EPI) espère ainsi « vider » Saint-Gilles à raison d’une centaine de détenus par mois. Deux profils de détenus particulièrement vulnérables vont par contre rester entre ces murs : les détenus internés au sein des annexes psychiatriques seront les derniers à déménager. Les personnes sans titre de séjour quant à elles resteront détenues dans la prison de Saint-Gilles. La Ligue des droits humains et l’Observatoire International des prisons dénoncent ce double standard. Une prison « Saint-Gilles bis » À partir du 1er mai, la justice bruxelloise n’enverra plus de prévenus à la prison de Saint-Gilles, ils seront écroués dans la prison de Haren qui a ouvert à l’automne dernier. L’objectif est de « vider » Saint-Gilles à raison d’une centaine de détenus par mois. Le ministre de la Justice a cependant décidé de ne pas fermer la prison de Saint-Gilles. Il s’agira d’y conserver une population de 250 détenus. Dans un premier temps, il semblerait que les personnes qui sont internées au sein de l’annexe psychiatrique, soit donc des personnes dont la justice a reconnu qu’elles présentaient des troubles mentaux importants, resteraient détenues au sein de cet établissement pendant plusieurs mois. Par ailleurs, l’établissement sera conservé pour y détenir des personnes condamnées qui ne sont pas en ordre de séjour et sont en attente de rapatriement. Il apparaît choquant que ces personnes particulièrement vulnérables soient une nouvelle fois les dernières personnes dont on se préoccupe. Il semblerait que le bâtiment soit dans un état de vétusté tel qu’il inquiète les autorités communales et justifie un déménagement. Toutefois, y détenir des publics singulièrement fragiles ne semble poser aucun problème : les mauvaises conditions de détention seraient-elles acceptables pour certains publics ? Le traitement des internés déjà condamné par la CEDH L’OIP et la LDH sont interpellés par le fait qu’une fois de plus, les personnes présentant des troubles mentaux sont négligées, alors que ce public le plus vulnérable et précarisé nécessite des soins indispensables. Rappelons que la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné à de nombreuses reprises la Belgique,%22tabview%22 :[%22related%22],%22itemid%22 :[%22001-166489%22]] pour son traitement des internés parqués dans les annexes psychiatriques, allant même jusqu’à infliger un arrêt pilote à l’État belge. Par ailleurs, une annexe psychiatrique de 72 lits est prévue à Haren alors que l’annexe psychiatrique de Saint-Gilles compte actuellement près de 90 personnes et que cette population est en augmentation constante. Détenus sans droit de séjour Concernant les détenus étrangers, le ministre de la Justice répondait en septembre 2022 par...

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Éducation populaire / Partage de savoirs

BlaBlaClasses S02E01 : Sytème carcéral - la méga prison de Haren

🗣️ Les BlablaClasses sont des ATELIERS DE DISCUSSION ET DE RÉFLEXION en groupe sur le thème des oppressions et des privilèges liés à la classe sociale et leurs effets sur le corps. 💬 Au cours de ces rencontres, L’OBJECTIF est d’apprendre, comprendre, et s’éduquer ensemble sur ces questions, à partir d’un support écrit, audio ou vidéo. Nous demandons aux participant‧e‧s de prendre part à ces ateliers dans une posture d’humilité et ouverte à la remise en question de leurs potentiels privilèges. ⚪️ Dans cette NOUVELLE SAISON avec quelques nouveautés, on se penchera sur des domaines aux problématiques souvent invisibilisées, incomprises et méconnues. On tend vers quelque chose de PLUS CONCRET de manière globale ; avec des cas pratiques, des animations, des invitéxs… On partagera les mouvements de luttes existant à Bruxelles autour des sujets abordés. 🔶BlablaClasses n° 1 : Système carcéral - La méga prison de Haren🔶 🌀Avez-vous entendu parler de la construction d’une maxi prison à Haren - Bruxelles ? Durant cette rencontre, on va se demander : en quoi consiste le plan de “Village pénitentiaire” de Haren ? Quelles conséquences a eu et aura cette construction sur les habitant·es et leur environnement ? Quelle idéologie y-a-t-il derrière ce plan et que dit-elle de notre société ? 🔎 Venez décortiquer ces questions et plein d’autres lors de l’atelier, en présence de Camille Seilles, photographe documentaire qui sort un livre retraçant son enquête : “Village pénitentiaire” (en pré-commande sur ulule.com ).  Infos pratiques  📆 Date : jeudi 13 avril de 18h à 21h, puis une fois par mois. 📍Lieu : Le Steki, buvette associative et auto-gérée à St Gilles, nous accueillera. Rue Gustave Defnet 4-6, 1060. 🆓 Prix : gratuit sur inscription via ce lien : https://framaforms.org/inscription-blablaclasses-ndeg1-1680187984 ♿️ Accès PMR avec une rampe de 20% / Toilettes pas accessibles / Pas de Parking / Chaises pas larges sans accoudoirs + des banquettes larges déplaçables. 💬 N’hésitez pas à nous contacter pour tout besoin spécifique.  Mini-glossaire  Comme les mots utilisés pour parler de classes sociales manquent parfois de clarté, voici quelques définitions : Classe sociale : Ça désigne un grand groupe d’individus caractérisé par son statut social (donc la position occupée dans une société), son mode de vie, ses revenus, sa profession, ses propriétés ou non et qui se place dans une hiérarchie ou pyramide sociale. Oppression systémique : C’est lorsque le système politico-économique, qui organise nos vies dans la société, va créer et accentuer des différences dans la manière de traiter certaines personnes parce qu’elles ont une couleur de peau différente, une religion différente, un genre différent, une classe différente, etc. L’oppression est systémique à partir du moment où elle est historique, et où elle a des conséquences dans l’accès aux droits de la personne (accès au logement, à un emploi, aux soins médicaux etc). Privilège...

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Médias

[Vidéo] « Complément de salade » (épisode Pilote)

Dans ce premier épisode, retour sur le procès concernant la destruction de la maquette de la Maxi-Prison de Haren. Episode pilote de « Complément de salade » : émission d’infos alternatives, de Belgique francophone présentée par des marionnettes. Complément de salade (Episode pilote) - Soutien aux condamné.e.s de la maquette de la maxi prison Lecture Lien youtube vers la vidéo Durant l’été 2014, le terrain du Keelbeek à Haren, situé au Nord de Bruxelles, est occupé par des opposant.e.s au projet de Maxi-Prison. La ZAD du Keelbeek est née. Le 20 mai 2015, une quinzaine de zadistes décident d’exprimer leur opposition au projet en manifestant à l’intérieur de la Régie des bâtiments. La maquette de la maxi-prison est détruite durant l’action. Suite à cette manifestation, le parquet ouvre une enquête et 4 personnes se retrouvent devant les tribunaux. C’est le début d’un long procès qui durera plus de 6 ans. Si vous voulez en savoir plus sur la lutte contre la maxi-prison et à propos du procès des 4 condamné.e.s : Prison de Haren : Multinationales et scandale d’Etat (vidéo de Tout Vas Bien) Le procès pour la destruction de la maquette de la maxi-prison de Haren (article Indymedia) Haren Observatory ZAD de Haren - Keelbeek Libre Stuut anticarcéral en Belgique Si vous voulez faire appel à l’équipe de Complément de salade pour créer une vidéo afin de soutenir vos luttes, contactez : completementdesalade@riseup.net

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Urbanisme / Transports

Face au fiasco de la mégaprison de Haren

Alors que le projet de mégaprison de Haren fait couler beaucoup d’encre, son ouverture prématurée a causé une détérioration catastrophique des conditions de détention à Saint-Gilles où trois détenus sont morts récemment. L’établissement est en infraction urbanistique et le contrat public-privé à l’origine du projet est toujours caché. Les associations signataires demandent des actions de remédiation urgente et que toute la lumière soit faite sur la mégaprison. Les associations signataires de ce communiqué estiment que la méga-prison est un fiasco annoncé. Cette prison hypertrophiée est loin d’être un lieu neutre et porte dans son ADN la responsabilité des situations inhumaines et dégradantes qui pourraient faire dérailler le « procès du siècle ». Il s’agit de la plus grande prison du pays (1200 places), qui connaît un nombre très important de ratés depuis son ouverture jugée largement précipitée par de nombreux professionnels de la justice et les syndicats. Elle a été conçue sur un mode ultra-sécuritaire. Ainsi notamment, son triple mur d’enceinte, la vidéosurveillance étendue, les portes commandées à distance par un système informatisé, le minutage strict de l’organisation des journées des détenus, le caractère écrasant de l’architecture, l’accès réduit à l’extérieur où s’inflige le bruit assourdissant des avions passant en basse altitude, et la présence de cellules de punition, de cellules d’isolement et de lits de contention dont la légalité pose question, font de cette prison un lieu tout entier orienté vers une répression accrue des détenus [1]. En outre, cette prison géante continue de baigner dans une opacité préoccupante. Ainsi : La mégaprison a ouvert alors que son permis d’urbanisme n’était pas respecté [2]. Le contrat de Partenariat-Public-Privé conclu entre la régie des bâtiments et le consortium Cafasso est toujours inaccessible. Le motif commercial invoqué pour ne pas rendre public ce contrat pendant la phase des négociations est désormais caduc, puisque le contrat est bel et bien signé. Personne pourtant, pas même les députés fédéraux, pas mêmes les membres de la Commission de la Justice de la Chambre, ne semble pouvoir avoir accès à ce contrat, aux chiffres qui en prévoient le coût et aux modalités de renégociations de ce contrat. Le calendrier d’ouverture complet de la mégaprison est inconnu, parce qu’il manque toujours des gardiens pour pouvoir faire fonctionner l’établissement. La prison de Saint-Gilles reste donc ouverte dans des conditions abominables et pour une durée inconnue. Les sous-effectifs de gardiens y atteignent des records puisque plusieurs dizaines sont mobilisés à Haren, elle-même en sous-effectifs. Trois morts, depuis l’ouverture de la mégaprison, sont déjà à déplorer à la prison de Saint-Gilles, à cause de conditions de détention inhumaines. Signataires : Haren Observatory Inter-Environnement Bruxelles La Ligue des Droits Humains

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Écologie

Haren : des barreaux sur la prairie

La première méga prison de Belgique vient d’ouvrir ses portes avec 10 ans de retard. Ce «  village pénitentiaire  » de 1 190 places accueille depuis le 17 octobre ses premièr.e.s détenu.e.s. La photographe Camille Seilles a documenté la sortie de terre de ce mastodonte carcéral à Haren pendant quatre ans. L’histoire commence en avril 2008. Le premier master plan pour une «  infrastructure pénitentiaire dans des conditions humaines  » est lancé par le ministre de la Justice Stefaan De Clerck, soutenu par son collègue francophone Didier Reynders, alors ministre de tutelle de la Régie des bâtiments. L’objectif : résoudre enfin le problème de surpopulation carcérale (voir encadré en fin d’article) qui touche la Belgique depuis plus de trente ans. Ce plan prévoit entre autres la rénovation des prisons existantes et la construction de sept établissements à l’horizon… 2012. Dont le nouveau «  village pénitentiaire  » de Haren. Celui-ci devra au passage remplacer les bâtiments vétustes de Saint-Gilles, Berkendael et Forest. Deux ambitions de taille pour une seule maxi geôle. Pour bâtir Haren à moindre frais, les ministres de l’époque proposent une solution «  innovante  » : un contrat de Partenariat Public Privé (PPP). En mai 2013, un accord est scellé entre le Service Public Fédéral Justice et le prestataire «  Cafasso Consortium  » (voir encadré en fin d’article). Aussi appelé DBFM pour Design, Build, Finance, Maintain, l’accord prévoit que Cafasso conçoive, construise, finance et entretienne la méga prison. L’Etat, lui, paie au prix fort et au nombre de détenus. Un marché opaque que la Cour des comptes critiquera à plusieurs reprises, entre autres sur le fait qu’aucune évaluation préalable n’a été réalisée sur le coût final de l’opération pour l’Etat. [...] la suite sur le site de Médor (en accès libre)

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Prisons / Anticarcéral

Nuit d’actions contre la maxi-prison de Haren

Ce mardi 17 octobre, durant la nuit, le message « MAXI-PRISON, MAXI-INJUSTICE » a recouvert les murs de différents bâtiments bruxellois. Sont visés plusieurs acteurs impliqués dans le projet de la prison de Haren. Ce projet de complexe pénitentiaire est en effet décrié depuis plus de 10 ans, notamment par les habitant.es de Haren, des académiques, des associations, des magistrats, des militant.es écologistes, anticapitalistes ou anti-carcéraux. Pourtant, la prison est aujourd’hui prête à incarcérer des détenus. De nombreux.ses activistes et associations continuent à manifester leur opposition à ce « village pénitentiaire ».   La prison de Haren fait partie du « Masterplan » qui prône « une détention et un internement dans des conditions humaines ». Cette rhétorique humaniste détourne notre regard des intérêts pseudo-publics et privés que ce projet sert : • Les intérêts de ce projet ne seront jamais réellement publics. La maxi-prison de Haren permet toujours plus de déshumanisation, notamment car tout sera automatisé : elle fonctionnera avec des badges et des caméras à reconnaissance faciale, ce qui restreindra fondamentalement le contact humain au sein de la prison, tant entre détenu.es qu’avec les gardiens. La localisation, difficile d’accès, contribue à isoler les détenu.es de leurs familles, leurs proches ainsi que le tissu associatif qui les soutient. De plus, les autorités se targuent d’une prison « neuve et moderne », tentant de nous convaincre qu’il existerait une forme d’incarcération vivable. Bien sûr qu’il est scandaleux que les détenus aient à vivre dans des cellules aussi infâmes que celles de Saint-gilles, mais le souci est surtout la détention en elle-même.  Par ailleurs, on peut constater que la volonté de fermer les prisons vétustes pour les remplacer par celle de Haren n’est déjà plus d’actualité : la prison de Berkendael sera finalement transformée en maison de détention, et certaines ailes de Saint-Gilles resteront en activité jusqu’au moins 2025. Ainsi, la politique pénale et carcérale des autorités vise à remplir toujours davantage les prisons, plutôt qu’à les vider. L’État belge s’enfonce dans une politique répressive, qui visent toujours les mêmes personnes - venant des classes populaires et des classes racisées. • Les intérêts privés du projet sont, quant à eux, amplement atteints : dans le modèle du partenariat public-privé, qui privatise largement le projet, ce sont évidemment les intérêts des entreprises privées qui priment. Par ce PPP, l’Etat s’engage pour une durée de 25 ans auprès du consortium Cafasso, ce qui lie durablement la politique carcérale à des intérêts privés et empêche un changement de cap politique (telle qu’une sortie du désastre carcéral). Or, l’enfermement et les technologies sécuritaires sont un marché rentable auquel les entreprises ne sont pas prêtes de renoncer.   Parmi les acteurs visés se trouvent le SPF Justice, la Régie des bâtiments, ainsi que B2AI, qui...

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Racismes / Colonialismes

Haren, la prison enfermée dehors

Ce 30 septembre était un jour sombre pour les défenseurs des droits de l’homme et les militants anti-carcéraux. C’était en effet l’inauguration du mastodonte carcéral de Haren, la plus grande prison de Belgique destinée à accueillir 1200 détenu·es. Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, le secrétaire d’État de la Régie des Bâtiments, Mathieu Michel, et le Ministre Président bruxellois Rudy Van de Voorde se gardent bien d’aborder le coût total de l’opération. Le seul chiffre mis en avant est celui de 382 millions € pour la construction alors que la facture totale de ce partenariat public privé se chiffre à plus de 2 milliards € pour le remboursement de l’investissement et l’entretien complet des bâtiments sur 25 ans. Tout ça pour une prison obsolète dès son ouverture. Les agents pénitentiaires refusent de travailler à Haren, située dans un coin qui leur est insuffisamment accessible. Et qu’en pensent les familles des futurs détenus… Même son de cloche du côté des magistrats et des avocats qui craignent les embouteillages quotidiens pour relier facilement le palais de justice et la nouvelle prison ou amener les détenus place Poelaert. Marc Nève, président de la Commission centrale de surveillance du système pénitentiaire (CTRG) ne se prive pas d’affirmer que la nouvelle méga-prison est déjà dépassée. D’autres se frottent toutefois les mains. La Région bruxelloise voit d’un bon œil la possible récupération d’un terrain hautement attractif dans le haut de Saint-Gilles et Forest, là où se trouvent les trois prisons qu’Haren est censée remplacer. « C’est un terrain de jeux extraordinaire pour laisser place à l’imaginaire. J’y vois du mixte avec un parc et du résidentiel » déclare le CEO de Codabel, un investisseur immobilier. Qu’importe le coût humain supporté par les détenus. Il faudra toutefois patienter car pour lutter contre la surpopulation carcérale, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a décidé de continuer à utiliser partiellement la prison de Saint-Gilles jusque fin 2024. En fait, personne n’est bénéficiaire dans cette sombre histoire, à part le consortium privé à la manœuvre. ✘ Pour plus d’informations, consultez le dossier #prison sur notre site ➡️ https://ieb.be/+-Dossier-prison-+

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Prisons / Anticarcéral

Maxi-prison d’Haren : Le récit d’une histoire d’intérêts politiques et économiques

Le projet de création d’un centre pénitentiaire de très grande envergure a vu le jour ce vendredi 30 septembre 2022 à Haren en périphérie bruxelloise. La maxi prison a une capacité de 1200 détenu.es et couvre une superficie de 17 hectares, ce qui représente le plus vaste complexe pénitentiaire du pays. La création de ce nouveau site carcéral occasionnera les fermetures des prisons de Saint-Gilles (d’ici 2025) et Forest (d’ici 2023). Leurs détenu.es seront alors transféré.es en direction d’Haren. Les sites des prisons de Saint-Gilles et Forest vidés verront alors leur affectation changer au profit de nouveaux logements en vue de l’importante attractivité immobilière présente dans ces quartiers. Ceux-ci seront battis à des fins lucrativesalors qu’aucun logement social ne devrait être construit. Ce projet soulève de nombreuses questions tant politiques qu‘éthiques dans un Bruxelles où les promoteurs privés n’ont jamais autant fonctionné main dans la main avec les Pouvoirs Publics. Récap historique : la maxi prison ne répond pas aux problèmes soulevés Le projet est annoncé en 2010, en réaction aux critiques que portent les pays européens envers les conditions de vie des détenu.es dans les prisons belges et particulièrement dans celles de Saint-Gilles et Forest. Les politiques carcérales sont pointées du doigt. On déplore alors une surpopulation des lieux, une insalubrité déplorable ainsi qu’une insécurité constante. L’état belge est alors condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour traitement inhumain des détenu.es. Pourtant, en 2008, le gouvernement Leterme II rédigeait un « Masterplan » orchestrant la rénovation des prisons de Saint-Gilles et Forest ainsi que la création de petits complexes pénitenciers pour répondre aux mêmes critiques. Celui-ci permettrait une soi-disant meilleure répartition des prisonier.ères face aux problèmes de surpopulation des prisons. En réalité ce projet ne verra pas le jour et sera remplacé en 2010 par celui de la maxi prison d’Haren. Ce projet de maxi prison semble alors absurde face aux problèmes de conditions de vie qui avaient été relevés au sein des prisons bruxelloises par les associations de soutien ainsi que les magistrats. En effet, les maxis prisons ne sont en aucun cas une solution à ces problèmes, au contraire les conditions au sein de ce type d’établissements sont déplorables. Un tel nombre de détenu.es ne peut en aucun cas être correctement encadré que ce soit de manière psychologique ou en termes de qualité de contrôle de la salubrité des espaces de vie. De plus, la situation géographique du complexe poussera d’avantage les détenu.es vers des situations d’isolement vis-à-vis de leurs familles ainsi que des tissus associatifs que quand ils et elles se trouvaient dans des quartiers plus centraux (Haren se situant à la limite de la frontière bruxelloise). En bref, le projet de maxi prison à Haren n’est en aucun cas une solution directe aux problèmes carcéraux mais...

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Migrations / Frontières

Tags contre l’ouverture de la Maxi-prison de Haren

Alors que la maxi-prison de Haren va bientôt entrer en activité, deux grands tags de 6m sur 50m sont apparus sur les murs de la gare de Haren-Sud : « Ni prison ni centre fermé, soutien aux détenu.e.s et à leurs proches » et « Enfermer nuit gravement à la société ». Après des années de lutte contre sa construction, le chantier de la maxi prison de Haren est finalement en voie d’être terminé. Des détenu.e.s risquent de bientôt arriver dans ce « village pénitentiaire » (comme l’appellent les politiques), le déménagement des détenu.e.s est prévu pour le mois d’octobre. Alors que de nombreuses voix s’élèvent contre la violence, l’injustice et l’inefficacité du système carcéral, l’État belge ouvre une prison pour enfermer plus de 1000 détenu.e.s. La prison de Haren, sensée remplacer celles de Saint-Gilles et Forest, va en réalité augmenter considérablement le nombre de personnes enfermées. L’augmentation de la capacité du parc carcéral ne s’arrète pas à la prison de Haren, de nombreuses constructions de cellules sont prévues en Belgique selon l’agenda politique (concrétisé dans un projet appelé le Masterplan 2008). C’est la vérité de la politique sécuritaire : plus on construit de prison, plus on enferme. L’État belge enferme toujours plus et c’est aussi le cas pour les personnes sans papiers. Sur la même ligne de train, deux arrêts après la gare de Haren-Sud, se trouve la gare la plus proche du centre fermé du 127bis où sont enfermées plus de cent personnes en attente d’être expulsées. Haren n’est pas un lieu de passage neutre. Les messages tagués le long des voies de chemins de fer sont là pour nous rappeler que, à quelques pas de la gare, l’État compte enfermer un millier de personnes ; pour nous rappeler que, quelques kilomètres plus loins, des dizaines d’hommes et de femmes sont enfermées seulement parce qu’elles n’ont pas de papiers ; et pour montrer notre solidarité avec toutes les personnes condamnées par le système carcéral et par les frontières. Contre la maxi-prison de Haren et toutes les formes d’emprisonnement ! Maxi-soutien aux détenu.e.s et à leurs proches !

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Contrôle social / Répression

Fin de l’appel à solidarité pour les 4 condamné.e.s de la lutte contre la maxi-prison

Le procès des 4 condamné.e.s pour la destruction de la maquette de la maxi-prison de Haren aura fait couler de l’encre, de la sueur et des mousses. C’est en mai 2015 que la maquette est détruite lors d’une manifestation à l’intérieur de la régie des bâtiments. En octobre 2021, au bout de 6 années de procès, 4 militant.e.s, pourtant non-impliqué.e.s dans la destruction, sont condamné.e.s à payer 43.000 euros en dommages et intérêts à la Régie des bâtiments. Nous voici en juillet 2022, le joyeux constat de l’efficacité de l’auto-gestion solidaire est bel et bien là. Appels à dons, soirées de soutien et tractages ont montré leurs preuves : la somme est remboursée ! Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à cet élan de solidarité. Cette victoire n’est pas que financière, elle montre que face au rouleau compresseur de la justice belge, les militant.e.s s’organisent pour ne pas laisser couler des camarades de luttes. Face à la démesure du verdict, diverses solidarités se sont opposés à cette tentative de l’Etat d’enrayer la lutte contre la maxi-prison en brisant quelques militant.e.s. Des solidarités unies contre l’injustice du verdict et pour nourrir la lutte visant un monde sans prison. Celle-ci n’est pas finie, la maxi-prison ouvre ses portes en septembre 2022. Soyons nombreu.x.se.s à leur faire savoir, inlassablement, qu’on ne va pas les laisser faire. Brique par brique Mur par mur Détruisons toutes les prisons ! Le comité de soutien aux 4 condamné.e.s

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Médias

Soirée de soutien aux 4 condamné.e.s de la lutte contre la maxi-prison de Haren

Concert avec : RENÉ BINAMÉ (anarcho punk chansonnette Be) Ditch ! (crust punk Suisse) Shit Tax ! (crust punk Montreal) Hobo Deatcult ! (sludge Montreal) Prix libre en soutien aux 4 condamné.e.s Infos sur le procès sur le site web Condamnés pour 1 maquette Appel à solidarité pour les 4 condamné.e.s : "Durant l’été 2014, le terrain du Keelbeek à Haren, situé à la périphérie Nord de Bruxelles, est occupé par des opposant.e.s au projet de Maxi-Prison. Sur ces 18 hectares de terre agricole et de nature, l’Etat rêve en effet de construire la plus grande prison de Belgique. L’occupation, surnommée ZAD du Keelbeek , a pour but de défendre cet espace vert menacé par le béton et de stopper l’extension du parc carcéral prévue par le gouvernement fédéral. Car, sans même attendre les permis, la Régie des bâtiments tente de démarrer les travaux à plusieurs reprises. Mais à chaque fois, les engins de chantier sont repoussés par les opposant.e.s au projet. Entre les cabanes dans les arbres et le potager, les zadistes y expérimentent aussi un autre mode de vie, écologique, solidaire et auto-géré. Le 20 mai 2015 se déroule l’audience publique de la commission de concertation concernant le projet de maxi-prison. Le même jour, refusant de suivre les chemins balisés par le pouvoir, une quinzaine de zadistes décident d’exprimer leur opposition en manifestant à l’intérieur de la Régie des bâtiments. Dénouement imprévu : la maquette de la maxi-prison, exposée dans le hall d’entrée, est détruite durant l’action. Suite à cette manifestation, une enquête est ouverte par le parquet et 4 personnes, pourtant non-impliquées dans la destruction, se retrouvent devant les tribunaux. Le 19 février 2016, sans même avoir pu identifier les auteurs de la destruction et malgré les contradictions évidentes entre le témoignage du vigile et les images des caméras de surveillance, le tribunal correctionnel condamne les 4 personnes à 10 mois de prison avec 3 ans de sursis pour « destruction de bien mobilier en bande ». Le 18 avril 2018, le verdict est confirmé par la cour d’appel de Bruxelles. Le 1er octobre 2021, le tribunal prononce le verdict pour le volet civil de l’affaire. Les 4 militant.e.s sont condamné.e.s à rembourser 43.000 euros à la Régie des bâtiments, propriétaire de la maquette détruite. Ce verdict arbitraire et douloureux conclut 6 années de procès et confirme la stratégie répressive de L’Etat : frapper lourdement quelques opposant.e.s pour faire peur à toustes les autres et tenter d’étouffer toute contestation. Car depuis le début du projet, la Maxi-Prison est vivement combattue de toutes parts. Entre la ZAD, les habitant.e.s de Haren, les collectifs anti-carcéraux et écolos, les actions contre le projet sont nombreuses. Alors les forces de l’ordre se permettent de surveiller les moindres faits et gestes des opposant.e.s. Alors la Justice n’hésite pas à balayer tous les arguments de la défense d’un revers de main et à...

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Contrôle social / Répression

Appel à solidarité pour les 4 condamné.e.s

Appel à solidarité pour les 4 condamné.e.s Durant l’été 2014, le terrain du Keelbeek à Haren, situé à la périphérie Nord de Bruxelles, est occupé par des opposant.e.s au projet de Maxi-Prison. Sur ces 18 hectares de terre agricole et de nature, l’Etat rêve en effet de construire la plus grande prison de Belgique.L’occupation, surnommée ZAD du Keelbeek , a pour but de défendre cet espace vert menacé par le béton et de stopper l’extension du parc carcéral prévue par le gouvernement fédéral. Car, sans même attendre les permis, la Régie des bâtiments tente de démarrer les travaux à plusieurs reprises. Mais à chaque fois, les engins de chantier sont repoussés par les opposant.e.s au projet. Entre les cabanes dans les arbres et le potager, les zadistes y expérimentent aussi un autre mode de vie, écologique, solidaire et auto-géré. Le 20 mai 2015 se déroule l’audience publique de la commission de concertation concernant le projet de maxi-prison. Le même jour, refusant de suivre les chemins balisés par le pouvoir, une quinzaine de zadistes décident d’exprimer leur opposition en manifestant à l’intérieur de la Régie des bâtiments. Dénouement imprévu : la maquette de la maxi-prison, exposée dans le hall d’entrée, est détruite durant l’action. Suite à cette manifestation, une enquête est ouverte par le parquet et 4 personnes, pourtant non-impliquées dans la destruction, se retrouvent devant les tribunaux. Le 19 février 2016, sans même avoir pu identifier les auteurs de la destruction et malgré les contradictions évidentes entre le témoignage du vigile et les images des caméras de surveillance, le tribunal correctionnel condamne les 4 personnes à 10 mois de prison avec 3 ans de sursis pour « destruction de bien mobilier en bande ». Le 18 avril 2018, le verdict est confirmé par la cour d’appel de Bruxelles Le 1er octobre 2021, le tribunal prononce le verdict pour le volet civil de l’affaire. Les 4 militant.e.s sont condamné.e.s à rembourser 43.000 euros à la Régie des bâtiments, propriétaire de la maquette détruite. Ce verdict arbitraire et douloureux conclut 6 années de procès et confirme la stratégie répressive de L’Etat : frapper lourdement quelques opposant.e.s pour faire peur à toustes les autres et tenter d’étouffer toute contestation. Car depuis le début du projet, la Maxi-Prison est vivement combattue de toutes parts. Entre la ZAD, les habitant.e.s de Haren, les collectifs anti-carcéraux et écolos, les actions contre le projet sont nombreuses. Alors les forces de l’ordre se permettent de surveiller les moindres faits et gestes des opposant.e.s.Alors la Justice n’hésite pas à balayer tous les arguments de la défense d’un revers de main et à finalement condamner 4 personnes, sur seule base de leur présence à une manifestation durant laquelle il y a eu des dégradations. Alors les juges accueillent avec bienveillance toutes les factures qui peuvent faire gonfler la note, allant jusqu’à comptabiliser 4 maquettes et 5000 euros pour le (...)

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