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[Brochure] Roule ou crève

"L’handicap est un luxe que tout le monde ne peux pas se payer" LAUR PONTAK "L’handicap est un luxe que tout le monde ne peux pas se payer" J’écris ce zine afin que celle.ux ayant du mal à accepter leur situation puissent réfléchir, faire leur deuil et finalement accepter leur situation (nouvelle ou pas), vivre mieux, s’unir et militer pour l’égalité des droits ; pour plus de reconnaissance, plus de respect, plus de visibilité. Il est aussi destiné à tous.tes celle.ux qui sont désireux.ses.s de s’informer et d’aider la cause peu importe leurs raisons. Il vise à développer et acquérir plus de compréhension, d’empathie pour tou.tes celleux qui ne vivent pas directement le handicap, la maladie et le validisme, dans le but de mieux vivre ensemble et lutter à nos côtés contre le monstre validisme. Je passe ma vie à tenter éduquer le monde, en tant que racisée en tant que queer, féministe, en tant qu’handicapée, en tant qu’adoptée. Je réponds du mieux que je peux aux questions, je fais de la pédagogie en me convainquant moi-même qu’ainsi je participe à faire du monde un lieu moins pourri pour l’humanité. C’est prétentieux... Mais c’est ce qui me permet d’avoir l’énergie et la foi pour écrire ce texte en tout cas. Je m’appuie en grande partie sur le livre « Les invalidés : nouvelles réflexions philosophiques sur le handicap » de Bertrand Quentin qui fut une vraie bible libératrice pour moi ! Handicap : Limitation d’activité ou restriction de la participation à la vie en société subie par une personne en raison d’une altération d’une fonction ou d’un trouble de santé invalidant. Personne en situation de handicap. Validisme : oppression vécue par les personnes vivant en situation de handicap physique ou mental. C’est la norme du/de la valide, qui régit le fonctionnement de tout le monde. EXISTER, ETRE RECONNU, QUÊTE IDENTITAIRE : AMBIGUITÉ DE L’ACTIVISME. Nous avons besoin des autres pour assurer notre identité personnelle. Aujourd’hui, je ressens plus fortement le besoin de m’engager, prendre la parole et m’exprimer sur la question du handicap et du validisme, car j’ai pris conscience que c’est a moi de le faire, je veux prendre l’espace en quelque sorte. C’est aux concernés de mener les luttes en priorité, suivis de leurs alliés pas l’inverse. Souvent des gens concernés par une situation similaire à la mienne viennent discuter avec moi utilisant l’excuse : « c’est quoi votre fauteuil ? Il a l’air au top » je fais donc souvent de la pub pour Kuschall gratuite ! Je ne le fais pas pour la marque mais pour que les gens trouvent le matos qui leur correspond, tout comme moi qui ais trouvé l’outil le plus adapté à mes besoins. Ces pensées que je vais développer ici, ça fait des années que je les ai en tête, que je les nourris d’écrits sur le sujet, de débats, d’expériences dans la vie. Bien-sur je ne vais parler ici que de ce que je connais (le handicap physique) et ce que les années m’ont amenée à penser sur...

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[Brochure] En attendant la guérilla anarchiste

Sommaire : À propos de visibilité et de la proposition de guérilla En attendant la guérilla anarchiste À propos de la capacité d’agir anarchiste. Une réponse au texte « En attendant la guérilla anarchiste » Le secret est de continuer à commencer À propos de visibilité et de la proposition de guérilla Nous sommes en 2024 et la brutalité génocidaire au cœur des États-Unis n’a jamais été aussi flagrante. Les tentatives les plus prometteuses de ces dernières années pour mettre en place des campagnes activistes et anarchistes de grande envergure n’ont pas atteint leurs objectifs. Au contraire, elles subissent actuellement des représailles vicieuses, l’État montrant une fois de plus qu’il ne renoncera jamais volontairement à un quelconque aspect de son pouvoir. Cependant, ces campagnes ont réussi à raviver les flammes de l’attaque violente et autonome et à les répandre dans tout le pays. Il est donc compréhensible que, alors que le monde continue de s’effondrer et que de nouvelles infrastructures de domination, des pipelines aux cop cities, sont construites tout autour de nous, de nombreux anarchistes et autres radicaux à travers le pays ont proposé de poursuivre l’escalade. Maintenant que la pratique de l’attaque par de petits groupes d’affinités s’est relativement répandue aux États-Unis, beaucoup d’entre nous sont confrontés à ses limites. Les attaques sporadiques semblent peu susceptibles de nous faire progresser vers quelque chose comme une rupture insurrectionnelle dans laquelle l’État perd le contrôle de sa population – et, au-delà d’une telle rupture, vers une transformation sociale révolutionnaire elle-même. Ces limites ne se limitent pas à l’organisation informelle – une organisation formelle (c’est-à-dire permanente, nommée) peut souffrir d’attaques qui ne mènent nulle part, tandis que l’organisation et la coordination informelles peuvent, au contraire, permettre des attaques qui nous rapprochent de toutes sortes d’objectifs. Cette dernière approche n’a pas été largement discutée ou explorée aux États-Unis, du moins pas ces dernières années. Ainsi, lorsque les anarchistes proposent l’escalade, beaucoup imaginent qu’ils se débarrassent de l’informalité et qu’ils mettent en place une sorte d’organisation formelle. Plus précisément, l’une des propositions les plus populaires est la création d’une organisation de guérilla. L’approche de la guérilla promet des solutions à beaucoup de ce qui semble manquer dans les cercles anarchistes contemporains : l’engagement, la cohérence, ce que certains pourraient appeler une sorte d’« intelligence » ou de pensée stratégique, un ciblage incisif, et des projets spécifiques centrés sur des objectifs ambitieux à long terme, comme la révolution. Pourtant, il y a au moins deux problèmes importants dans la façon dont la proposition de guérilla a été discutée aux États-Unis au cours de l’année écoulée : l’un concerne les hypothèses sur le niveau de clandestinité nécessaire pour l’escalade, que je (...)

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[Brochure] La grève des loyers dans les foyers Sonacotra

Sommaire Chronologie des évènements Introduction Les foyers Sonacotra, créés dans les années 1950, avaient pour objectif l’hébergement et la gestion de la main d’œuvre immigrée, notamment algérienne. Marquée par l’héritage colonial, la Sonacotra va connaître au milieu des années 1970 un important mouvement de contestation mené par les résidents eux-mêmes. Moment de lutte relativement méconnu, la grève des loyers dans les foyers Sonacotra menée par les immigrés organisés autour du « Comité de coordination » nous éclaire sur notre histoire sociale, notamment sur celle des luttes de l’immigration. Il place au centre la question de l’autonomie vis à vis des organisations politiques, mais aussi celle de l’organisation que chaque mouvement doit se doter (ou non) pour mener à bien la lutte. Contre le « foyer-prison », les augmentations de loyers, et la gestion paternaliste des « gérants », c’est bien une lutte pour une vie meilleure, menée dans et contre le dispositif du foyer lui-même, qui se donne à voir dans ce mouvement de grève. Ainsi, cette brochure entend répondre aux questions suivantes : En quoi la lutte menée par les résidents immigrés des foyers Sonacotra nous éclaire sur ce que signifie l’autonomie politique des luttes ? Dans quelle mesure ce mouvement de grève est-il exemplaire des luttes de l’immigration dans les années 1970 ? Qu’avons-nous à apprendre de cette expérience passée ? Partie 1 - Les foyers Sonacotra, la genèse coloniale d’un habitat ségrégatif 1. Un peu de contexte : La fondation des foyers Sonacotra La Société Nationale de Construction de logement pour les Travailleurs Algériens (SONACOTRAL) est fondée en 1956. Il s’agit d’un organisme semi-public dont la principale activité est de construire et gérer des foyers pour les travailleurs immigrés. Elle gère plus de 275 foyers en France qui hébergent environ 70 000 travailleurs. Son premier président est Eugène Claudius-Petit. Renommée SONACOTRA après l’indépendance de l’Algérie puis ADOMA en 2006, l’entreprise se développe surtout à partir du milieu des années 1960 avec l’explosion de la demande de logement des travailleurs immigrés, qui habitent alors majoritairement dans des bidonvilles. En 1964, 43% des Algériens de France vivent dans des bidonvilles (celui de Nanterre abritait +14 000 personnes jusqu’en 1968 C’est le Ministère de l’Intérieur qui pousse à une centralisation de l’hébergement des travailleurs immigrés. En parallèle d’une politique de "résorption" de l’habitat insalubre, le relogement en foyer des immigrés algériens est pour l’Etat français, un moyen de porter atteinte au FLN (Front de Libération National), alors fortement implanté dans les bidonvilles de Nanterre. La Sonacotral est créée, et s’organise autour de 2 secteurs : • Secteur hôtelier, qui s’occupe de la gestion de foyers et de cités de transit déjà construit. • Secteur immobilier, qui se charge de l’achat de terrains et de la construction de nouveaux foyers et...

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Sécurité IT : Derrière les écrans des TV connectées, le flicage

A grands coups de captures d’écran sauvages, les « smart TV » enregistrent tout ce que le téléspectateur regarde, permettant aux fabricants de dresser un portrait-robot très précis de chaque utilisateur. En France, plus de 9 TV vendues sur 10 sont des smart TV, ces écrans sont bourrés de fonctionnalités. Une fonction équipe toutes ces télés, elle n’est jamais mise en avant par les constructeurs et les vendeurs : l’ACR ou la « reconnaissance automatique de contenu » (automatic content recognition). Le procédé est simple : plusieurs fois par seconde, la télévision opère une capture d’écran et l’envoie sur les serveurs du fabricant. Tout peut être capturé, les séries regardées, les photos de vacances lues sur un lecteur DVD, un documentaire YouTube. Ces informations permettent, à de gigantesques bases de données, de déterminer, précisément, ce que l’utilisateur regarde, pendant combien de temps, etc. La technologie est identique à celle qu’a développée l’application Shazam, qui permet de reconnaître (à peu près) n’importe quel morceau de musique. Shazam a proposé un service d’ACR aux fabricants de TV dès 2011. Connaître les vidéos regardées sur YouTube, le contenu sur Netflix ou, simplement, quels appareils sont connectés à la TV permet de dresser un portrait-robot extrêmement précis de l’utilisateur. On en déduit son emploi du temps, son statut socioprofessionnel, ses opinions politiques, son orientation sexuelle ou encore son identité de genre. Autant d’informations sensibles qui sont utilisées pour suggérer du contenu. L’ACR n’est pas le seul outil pour collecter un maximum de données, ces écrans disposent de micros permettant de le contrôle vocal de ceux-ci. Le mois dernier, LG a annoncé un partenariat avec Zenapse, une société qui analyse les images récoltées à l’aide d’une IA capable de déterminer l’émotion des spectateurs. Un vrai flicage qui rappelle le livre « 1984 » de Georges Orwell.

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Santé / Soins

[Brochures] Sortie d’une série de trois zines autour de la mort et du deuil

Un premier zine, « Danse Macabre », rassemble des dessins et textes fabriqués lors de la journée du même nom en 2023. Un deuxième zine, « Guide Mortel », ayant deux versions, une en couleur et une en noir et blanc. Un troisième zine, « Mortel », compile des contributions autour de notre rapport à la mort, au deuil, et raconte des vécus de cérémonies. Voici les intros de chacune des brochures, suivies par un lien pour les télécharger en PDF. Diffusion largement encouragée (merci de ne pas se faire de thunes dessus). Danse Macabre - une journée autour de la mort et du deuil Cette brochure est la compilation des différentes contributions réalisées pendant cette journée. Elle a mis deux ans à se réaliser, mais mieux vaut tard que jamais. Voici le texte d’invitation à Danse Macabre : Mourir, c’est finir. C’est souvent triste, parfois c’est un soulagement. La plupart du temps c’est tragique, mais il arrive que l’on s’en réjouisse, quand ça signifie la fin de l’agonie. Finalement, c’est aussi une question de point de vue. De cultures. De croyances. De tabous. Prenons le temps. De rendre la mort tangible, de mettre nos deuils sur la table. De parler de nos sentiments contrastés, de nos peurs, de nos souvenirs tristes et joyeux. De questionner les normes, les conventions, les habitudes, les attentes, pour se façonner un rapport à la fin, la nôtre, celles de nos proches, celle du monde qui nous entoure ou de celui qu’on espérait, un rapport dans lequel trouver de la force et du sens. Face à la violence implacable qu’elle impose, la Mort nous donne envie de nous rassembler. Toute une journée, où différents ateliers ont eu lieu : Films / Podcasts / Réalisation d’une brochure collective / Discussions en petits groupes / Coin lecture / Création collective d’un podcast. Ça s’est passé le vendredi 31 mars 2023 à Euforie , squat d’agitation et d’activités à Toulouse, expulsé depuis. Danse Macabre Version couleur / Page par page / 16 p. Guide Mortel - Quelques infos et pas mal de questions pour préparer sa mort Cette brochure est issue du constat que c’est la galère quand un.e proche meurt. Ajoutée à la douleur de la perte d’un.e être cher.e, on se retrouve à devoir faire des choix. Si on a eu des discussions avec la personne auparavant, alors on a une petite idée de ce qu’elle veut. Mais si aucun échange n’a eu lieu, on est souvent bien embêté.es et on ne sait pas trop quoi faire. Ça provoque souvent des conflits, entre la famille et les ami.es de la personne décédée. Après plusieurs discussions publiques, on a eu envie de compiler nos réflexions dans un outil. Un guide pour préparer sa mort. Un espace où des questions peuvent être posées, qui peuvent servir de base pour discuter avec ses proches, en prévision de notre propre mort. Un guide qui tenterait de prendre en compte les situations qui sont toujours invisibilisées. Celles où on choisit de mourir, celles où on ne veut pas que la famille de sang ait les pleins...

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[PDF] Réimpression du livre "Contre le Léviathan, contre son His-toire" de Fredy Perlman

Ces dernières semaines, on est plusieurs à avoir retravaillé et réimprimé le livre Contre le Léviathan, Contre son His-toire de Perlman, publié dans les années 1980 et dont les dernières éditions en français sont devenues plutôt galères à obtenir. L’analyse de l’auteur sur l’emprise des agents civilisateurs et les mécanismes de la domination techno-industrielle ont grandement contribué à nourrir les réflexions dans les espaces de luttes contre l’autorité, et plus spécifiquement les pensées anti-civilisationnelles et anarchistes. Aujourd’hui, elle nous sert encore de matière à penser nos tentatives de dévier des chemins tracés par le monstre du Léviathan, c’est pourquoi on souhaite le diffuser plus largement et à prix libre. Perlman conte une contre his-toire de l’avènement des États et de la Civilisation. Librement reprises aux historiens et anthropologues, l‘enchevêtrement des histoires tissent des liens entre la genèse des plus balbutiants aux plus génocidaires des émanations de la figure monstrueuse du Léviathan. Ce contre-récit redonne toute leur place aux résistances et fugues hors du monstre que les apologistes modernes, propagandistes du Capital et de la Technologie, qualifieront de Progrès et de Civilisation. Les histoires qui identifient l’ennemi sous toutes ses formes sont aussi de tristes leçons sur la cooptation et la pacification des révoltes et résistances – faisant souvent malheureusement un fort écho à l’époque actuelle. Malgré les défaites, les affrontements entre les êtres libres et les griffes du monstre nous rappellent qu’il est toujours possible et nécessaire de résister à l’écrasement de la domination, et qu’aucune nation ou armée ne permettra d’attaquer ce monde. Il ne tient qu’à nous d’explorer les voies possibles hors de la civilisation. La lutte contre le Léviathan ne connaît peut-être aucune finalité, mais son horizon inconnu est pour nous le signe des possibilités infinies de réjouissance et de vie libérée de l’étouffement du monstre. Le livre est à prix libre incluant la gratuité, dans toute une série de couvertures sérigraphiées en plusieurs couleurs ! Pour en obtenir, que ce soit pour un exemplaire, pour une distro ou une bibliothèque, envoie-nous un mail à contreleleviathan @ distruzione point org Il est déjà disponible dans de multiples distros et bibliothèques (à enrichir dans les prochaines semaines, n’hésitez pas à nous envoyer un mail !), dont : La bibliothèque anarchiste Libertad à Paris (19 rue Burnouf) La BARK, bibliothèque anarchiste transpédégouine à Montreuil (5 rue François Debergue) Le café-librairie Michèle Firk à Montreuil (9 rue François Debergue) La distro Lutines Seditions via Internet On a aussi l’envie complètement farfelue de cartographier les histoires qui sont racontées tout au long du livre, pour faciliter la compréhension du livre qui peut être assez complexe à suivre comme pour approfondir les recherches sur certaines résistances. Envoie-nous un mail si tu veux...

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[Brochure] J’ai pas choisi d’être homo, mais je décide d’être pédé

Pour lire avec la belle mise en page, lire sur le pdf : J’ai pas choisi d’être homo, mais je décide d’être pédé - version page par page 44 pages A5 à imprimer en recto-verso ou à lire sur écran. " Les autres croyaient qu’ils étaient normaux Mais ils n’étaient qu’hétéros " – Nocif, dans Robert je t’aime J’ai d’abord écrit ce texte pour toi, ami·e, parent, collègue ou simple connaissance qui ne comprend pas bien ce que je fabrique depuis quelque temps, pourquoi je me dis « pédé », pourquoi c’est loin d’être un détail, et pourquoi certaines petites phrases ne passent plus. Il est accompagné d’un lexique pour éclairer au besoin certaines notions, repérées par un astérisque* lors de leur première apparition. Si j’ai pris la décision de le partager plus largement, en assumant de dévoiler au passage quelques bribes d’intime, c’est parce que j’ai réalisé au cours de son écriture que ce qui n’était au départ qu’une sorte de droit de réponse spontané devenait une occasion d’articuler ma réflexion, et prenait peu à peu une dimension plus politique. Il ne se veut pas pour autant être un manifeste, et n’est au fond qu’une tentative – sans doute maladroite – de mettre des mots là où ils m’ont manqué parfois. Il ne prétend parler au nom de personne d’autre que moi, à un instant donné de ma vie, mais tant mieux s’il fait écho un jour chez quelqu’un·e, quelque part… Il est dédié à toutes les personnes qui souffrent dans le placard*, dans la norme ou dans la marge, et à celles qui n’y ont pas survécu. T’aimes pas quand je dis que je suis pédé. Le mot te plaît pas, tu le trouves péjoratif. Il te dérange, et puis tu dis qu’il me va pas. Tu préfèrerais sans doute que j’utilise une option plus sage parmi celles que propose le dictionnaire… Homosexuel ? Je le suis par définition, mais c’est un mot qui me parle peu. Je le perçois comme un diagnostic détaché et très incomplet, qui ne dit rien de plus que mon attirance physique pour les hommes. Gay ? Voilà une étiquette à laquelle je ne me suis jamais vraiment identifié non plus, et qui m’évoque plus que jamais une normalisation et une dépolitisation bien éloignées de ma prise de conscience récente. Que ça te plaise ou non, je me sens bel et bien « pédé ». Là où tu ne vois que l’insulte, le gros mot, je vois désormais une libération, un acte politique. Le procédé à l’œuvre ici est loin d’être nouveau, et il porte un nom : le « retournement du stigmate ». D’après la définition qu’en donne le sociologue Antoine Idier [1] , il « désigne le fait, pour des individus et groupes minoritaires, de revendiquer l’insulte qui leur est adressée, de retourner comme une identité positive ce que les dominants leur reprochent d’être » [2]. Cette réappropriation est une manière de désactiver l’insulte, de signifier le refus de la honte qui lui est associée, et de transformer cette dernière en fierté. Me dire pédé, c’est dire que je ne veux plus me cacher ni me restreindre. Et tant pis si ça dérange. Et tant...

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Stuut alors... Déjà trois ans !

Ça fait un peu plus de trois ans que Stuut.info a vu le jour ! Dans ce texte anniversaire, le Stuut revient sur l’année écoulée et les perspectives futures Image en en-tête : Manifestation en Turquie contre Erdogan, tirée d’un article du Projet Evasions C’EST QUOI CE STUUT ? Stuut : nom indéfini (bruxellois) 1. Truc, machin, bizarrerie. 2. Imprévu, contrariété, problème. Stuut.info, c’est une plateforme indépendante et participative de publications d’infos et de luttes sur Bruxelles et alentours, qui existe depuis 2022. Le projet est porté par un collectif anonyme anarchiste et autonome, il s’inscrit dans la continuité de l’histoire militante des médias autogérés en ligne et fait partie du réseau de sites collaboratifs Mutu. Depuis le début, le but du Stuut reste le même : tisser des liens entre les luttes (locales et internationales, actuelles et passées), visibiliser les cultures anti-autoritaires, autonomiser les personnes et collectifs en lutte et sécuriser leurs outils en ligne. Pour en savoir plus, check le manifeste. ÉTAT DES LIEUX DE LA MONTÉE DU FASCISME 2022 est déjà loin derrière et ce n’est une nouvelle pour personne : le système capitaliste s’enfonce de plus en plus dans le fascisme. Les fachos et les nazis, de plus en plus désinhibés et protégés par la police, descendent parader dans les rues - comme ce fut le cas à Gand le 27 mars dernier. Au delà du sensationnalisme préoccupant des groupuscules d’extrême droite, il ne faut pas oublier que la majorité des sièges du nouveau gouvernement Arizona et du parlement fédéral belge sont maintenant occupés par la fachosphère. La NVA a d’ailleurs bien montré de quel côté penchait sa généalogie historique, en bloquant la proposition de faire du 8 mai (jour de la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945) une date de commémoration et de célébration de la résistance durant la seconde guerre mondiale. Image : Infographie pour un événement antifasciste - avril 2025 Même si la NVA, le MR ou encore Vooruit essaient de faire figure « normale » et ne sont pas très inquiétés par les partis de gauche, ces partis n’ont de normal que : la banalisation des discours de haine - racistes, transphobes, sexistes, classistes... Le résultat de ces discours transparaît dans la rue et la société de manière générale, avec une augmentation des agressions racistes, transphobes/homophobes, sexistes, de la chasse aux pauvres ; la destruction de la sécurité sociale (chômage, pensions et assurance maladie en tête) ; l’attaque du milieu associatif et militant et la mise en oeuvre de projets de lois criminalisant les mouvements sociaux de gauche : réduction ou suppression des budgets, interdictions des associations et organisations jugées trop « radicales », outils de répression expéditifs ; le retour en grâce des discours militaristes et guerriers, avec les budgets et idées mégalos qui enflent - comme la réinstauration du service militaire volontaire ciblant tout...

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Extrême-droite / Antifascisme

Le 1er mai, fais ce qu’il te plait. Adresse à tous, pour un 1er mai politiquement offensif.

Rejoignons-nous, parlons-nous même, organisons en amont, partout où c’est possible, des assemblées. Tenons-nous au courant, ou pas, à l’occasion. Pour un minimum de cohésion, pour les mots d’ordre qui nous conviennent, pour la banderole, pour nous prémunir de la répression et des provocations de la police (et de leurs nervis fascistes), pour virer les flics et les journalistes (et leurs nervis…) infiltrés dans nos cortèges festifs (et nos assemblées). La farine et les œufs pour les imposteurs ! Pour ne pas juste marcher 500m et puis rentrer chez soi, sans même avoir aucun réel moment d’échange collectif. Marchons plutôt sur la tête des rois ! Soyons là, faisons du bruit, ou du son, avec nos paillettes, nos couleurs, nos feux d’artifices, sifflets, cotillons… Sortons nos masquards de clown et nos habits de gueux. Buvons à l’indépendance du monde et à la disparition de celui-ci ! A bas le capitalisme, l’impérialisme et le militarisme. Vive l’égalité et la fraternité/sororité entre tous les peuples de la terre ! Pour éviter les sempiternelles récupérations politiciennes et la vacuité des manifs syndicales qui se profilent comme un éternel retour du même, formons le peuple à la tête de la journée de lutte internationale des exploité-e-s. Pour en finir avec ce maudit capitalisme, qui pue la mort et le fascisme. Le carnaval n’est pas terminé. Le grand jour de fête et de révolte approche, d’affirmation d’une autre vie, une vie non entièrement vouée à la survie et à l’angoisse de la mort sociale, ou même à un bonheur parfaitement factice. Ni officiel, ni reconnu, le 1er Mai est aussi une journée d’affranchissement provisoire de l’ordre existant, dévastateur, inégalitaire et oppressif. Une journée de célébration et d’hommage à celles et ceux qui nous ont précédés, aux enfermé-e-s d’aujourd’hui, et à l’avenir pressant du communisme déjà là. C’est le printemps, sortons un moment de la nuit sécuritaire, de cette démocratie de marché, fondée sur la guerre, le racisme, le contrôle, les expulsions, les lois scélérates, la justice de classe et son système pénitentiaire… Une parodie de liberté universelle au profit d’une minorité d’accapareurs et d’héritiers, usant des pires moyens pour prolonger leur petit règne. Sans ouvrir l’horizon d’un dépassement du capitalisme le combat contre le fascisme et pour la démocratie est une escroquerie, l’instrumentalisation habituelle de l’antifascisme par la gauche bourgeoise, à des fins électoralistes. Il ne peut pas non plus y avoir de véritable « rupture » avec le capitalisme, ni de réelle « démocratie », sans s’affranchir du chantage de la dette et de l’emploi, sans que chacun puisse avoir prise sur les moyens et les fins de son activité, afin au moins qu’elle ait du sens. L’ « unité populaire » est à ce prix. Cela suppose, sinon d’abolir l’économie, certaines transformations radicales (comme sortir de la valeur travail, socialiser un certain nombre de secteurs clés…). L’économie...

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Technologie et prison (2) : La guerre aux drones

Voici le deuxième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf ) réalisée par Carapatage que nous livrons en feuillton. Aujourd’hui, la lutte anti-drone. Ces dernières années de plus en plus de gens utilisent des drones en les faisant voler jusqu’aux cours de promenade voire jusqu’aux fenêtres des cellules. Avec un drone dans les premiers prix, on peut déjà transporter un colis d’environ 500 grammes et le faire voler à plusieurs centaines de mètres de distance. Pour celui ou celle qui le commande, ça limite les risques de se faire arrêter en étant plus loin du mur d’enceinte. Les drones font entrer drogue, téléphone, carte sim. Ils peuvent aussi servir à préparer voire provoquer une évasion. Par exemple en faisant entrer des outils, des armes, ou en filmant la prison depuis les airs. En septembre dernier dans la prison de haute sécurité de Guayaquil en Équateur, un drone a fait exploser un toit et permis une évasion. Le 25 février, un puissant drone a survolé la cour de la prison de Nivelles avec corde et harnais dans le but d’aider à l’évasion d’un détenu. Dès 2019, les prisons françaises française commence à s’équiper de brouilleurs antidrones. Ces dispositifs brouillent les ondes radio qui relient le drone à sa télécommande. Une fois les ondes interceptées le drone revient là d’où il a décollé. Ce sont les entreprises Cerbair et Keas qui ont équipé les prisons françaises, avec une antenne capable de détecter les drones à 360 degrés dans un rayon de 2 km et d’un brouilleur qui neutralise les drones dans les gammes de radiofréquences 2,4 et 5,58 Ghz et la bande de fréquence L/433. 49 prisons françaises sont équipées de brouilleurs en novembre 2024, 90 devraient être équipées d’ici à 2025. En Belgique, plutôt qu’un brouilleur, c’est un système de détection qui a été installé sur la prison de Haren.

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[Europol] La biométrie se laisse de plus en plus souvent duper

La biométrie a longtemps été considérée comme étant un procédé très résistant au piratage, mais la technologie disponible offre des moyens de contourner ces dispositifs. La situation est telle qu’Europol, l’agence européenne de police criminelle, publie mi-avril 2025 une note (voir ici ) destinée à informer les services d’enquêtes des pays de l’UE sur les modalités de ce type de fraude qui tend à se développer fortement. Ces modes opératoires sont désormais accessibles techniquement et financièrement. Tous les canaux sont ciblés pour leurrer les capteurs : Des masques en silicone personnalisés ou des images numériques (deepfake ou hypertrucage). Les modèles performants sont aujourd’hui commercialisés autour de 3 000 $. Si le profil s’y prête, des maquillages soignés peuvent même suffire. Des lentilles spéciales ou des images haute résolution de l’œil pour tromper la reconnaissance de l’iris. Des synthèses vocales ou des enregistrements pour diffuser la voix d’une personne. Des empreintes digitales artificielles sont créées à partir de moules ou d’impressions 3D. Elles auront été préalablement captées, par exemple sur un verre ou sur des couverts. Enfin, la signature veineuse, constituée par une empreinte du réseau de veines prise sur un doigt ou la paume de la main. La réponse passe par la combinaison des expertises diverses : en associant l’intelligence artificielle, la biométrie et la sécurité numérique. Avec par exemple une analyse plus fine de la « vivacité biométrique », pour s’assurer encore plus précisément que la personne qui se présente est bien réelle et non un masque modélisé. Europol plaide pour une meilleure protection de la confidentialité des données biométriques. La tâche est ardue. Dès 2014, à l’occasion d’un Congrès de pirates informatiques, un hacker avait montré comment il était parvenu à capter les empreintes digitales d’Ursula Von der Leyen, alors ministre allemande de la Défense, à partir d’une simple photo de sa main publiée dans la presse. Idem pour l’iris d’Angela Merkel, alors Chancelière, à partir de ses portraits publics disponibles en haute définition… Le siège d’Europol, à La Haye

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[Brochure] Technologie et prison

Emission audio disponible ici . Introduction Une des caractéristiques des prisons modernes c’est d’être équipées de toujours plus de technologies. Ces avancées technologiques sont présentées comme des améliorations pour les prisonnier·es et, par opposition aux vieux cachots vétustes, ce serait carrément humanisant. En réalité les technologies servent globalement à augmenter la sécurité de la prison, synonyme de plus d’isolement pour les prisonnier·es, en limitant les contacts humains et en tentant de ne laisser plus aucun angle mort, en mettant chaque endroit et chaque interaction sous contrôle. Que ce soit la protection des murs d’enceinte, le contrôle des visiteur·euses, le contrôle des mouvements dans la détention et des communications des détenu·es entre elleux et avec l’extérieur, les outils technologiques visent à restreindre au max le peu de marge de manoeuvre qui existent dans les prisons et empêcher la débrouille. Pour cela on va voir que les dispositifs de brouillage d’ondes et les caméras se multiplient, les détecteurs d’objets sur les personnes se perfectionnent, l’utilisation de la biométrie se banalise, le traitement des données se numérise, se centralise, s’automatise. On parlera aussi de l’accès des détenu·es aux technologies, car comme à l’extérieur la soi-disant émancipation par la technologie aide à faire passer la pillule de la société sécuritaire que nous promet le tout numérique. Après cet état des lieux de l’usage de la technologie dans les prisons françaises on ira voir ce qui se passe du côté des entreprises privées et de certaines prisons étrangères, car les deux ont une influence sur le futur d’ici. Pour finir on parlera de luttes et résistances à l’intérieur des prisons contre les avancées technologiques. Panorama de l’usage de la technologie dans les taules françaises La détection des téléphones À partir des années 2000, la présence de portables dans les taules s’est multipliée et jusqu’à aujourd’hui l’administration pénitentaire (AP) tente au maximum de limiter leur nombre. En 2023, par exemple, c’est 53 000 portables qui ont été saisis dans les taules en France. Mais les portables introduits étant pour certains très petits, il est difficile d’empêcher leur entrée, les détecteurs de masse métallique ne détectant les métaux qu’à partir d’un certain poids. Il est donc facile de trouver des portables miniatures dans le commerce et de les faire entrer. Une nouvelle génération de portiques plus efficaces, similaires à ceux des aéroports, a été mise en place depuis 2011 dans les maisons centrales, à Lannemezan, Saint Maur, Moulins, Clairvaux, Condé-sur-Sarthe, Arles, Réau, Vendin-le-Vieil, Lille-Annoeullin, Valence et Fresnes. Ces POM, portiques à ondes millimétriques, détectent les surfaces et permettent de voir à l’écran la présence d’objets métalliques, plastiques, liquides, semi-liquides, et en papier, y compris lorsqu’ils sont dissimulés entre les vêtements et la peau de la personne contrôlée....

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[Brochure] La Maison du Peuple, Toulouse, mai 2023

La Maison du Peuple (MDP) du 1er Mai, c’est la quatrième MDP ouverte sur Toulouse. La précédente date de 2020-2021, elle avait fermé le cycle Gilets Jaunes. La MDP du 1er Mai 2023, c’est le squat du mouvement social contre la réforme des retraites. Pas n’importe où, à deux pas de la gare, dans l’épicentre. La MDP a été expulsée le 6 juin 2023 après des tirs de mortier sur les gendarmes qui rentraient de manif. 36 jours d’occup’, c’est court et intense. On va vous en raconter quelques moments. Préface Pour certain.es, l’histoire commence à la gare. Il y a plein de gens qui attendent leur train et entendent parler de l’ouverture du lieu, et qui viennent voir. Certain.es repartent prendre leur train et pour d’autres, il y un gros dilemme : il y a une méga-ambiance ici. Alors ils vont rester avec nous parce qu’ils ont ce sentiment qu’ici il va se passer des dingueries, il est temps de changer ses plans et de vivre ici et maintenant. On veut pas d’un texte lisse où tout va dans le même sens. Parce que construire ce récit nous fait comprendre, nous rencontrer, revenir sur les moments les plus difficiles et se soutenir, faire perdurer les liens, pour continuer à s’organiser. Parce qu’on ne veut pas oublier. Communiqué 1 À la suite de la manifestation du 1er mai 2023 [à Toulouse], rien ne s’arrête, une maison du peuple est ouverte 62 boulevard Pierre Semard ! À quelques pas de la gare sur un des sites pressentis pour la Tour Occitanie. Des infos contradictoires tournent : « suivre le bruit des casseroles ! » et des rdv sont donnés pour après la manif. Mais il y a des casseroles de partout et il n’y a pas de fin à la manif. Les affrontements sur le boulevard sont intenses, un camion de police est nassé et chahuté, les flics reçoivent des émulsions joyeuses, cacatovs et autres réjouissances. Le cortège est coupé en deux par la police, les lacrymos ne font pas peur, les gens sont équipés et les renvoient. Une barricade enflammée bloque la direction du bâtiment qu’on veut ouvrir, on est dépassés par la spontanéité, les gens appellent à rester à Jean Jaurès. Des rassemblements annexes à la manif réussissent à se composer et à converger en direction du bâtiment. Par hasard, la manifestation sauvage remonte les allées Jean Jaurès dans la même direction. Un cordon de CRS se retrouve sur le trottoir en face du bâtiment qu’on veut ouvrir, leur but peut être d’empêcher la sauvage de Jean Jau d’atteindre la gare. Mais la 2e sauvage arrive par un autre angle. Les CRS, pris en étau, ne savent plus où gazer parce que toute action peut se retourner contre eux. Et là, un culot de ouf, on avance malgré leur présence, la porte du bâtiment est ouverte de l’intérieur et tout le monde rentre dans l’ancien local des cheminots. Victoire, la maison du peuple est à nous ! Curieux.ses, les manifestant.es visitent un bâtiment labyrinthique et se l’approprient spontanément. Un drapeau rouge est planté sur le toit. Des tags et banderoles ornent déjà les murs du...

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[Brochure] Comment la police interroge et comment s’en défendre

Privilégier le texte en format pdf à lire sur l’écran : Comment la police interroge et comment s’en défendre - version page par page 96 pages A5 à lire sur l’écran ou à imprimer en format livret. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux et égalitaire entre deux individus. C’est un conflit. Introduction Comprendre pour se défendre Notre ignorance fait leur force. Cette phrase résume parfaitement ce sur quoi se base un interrogatoire de police : sur notre ignorance. Ignorance sur le sens du travail de la police, ignorance sur les techniques de manipulation utilisées, ignorance sur le cadre juridique et enfin ignorance sur nos moyens de défense. Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus se plaçant dans un rapport d’égalité. C’est un conflit. Contrairement à un conflit physique où une personne utilise sa force pour attaquer l’autre, dans un interrogatoire la police exploite tes propres faiblesses pour les retourner contre toi et t’attaquer avec. Ce sont les informations livrées par la personne elle-même qui permettront à la police et à la Justice de la frapper – en aiguisant leurs stratégies et manipulations pour des futurs interrogatoires ou sous forme de preuves et d’indices devant un tribunal. On touche ici à un point central pour comprendre comment se défendre : pour mener à bien son travail, la police a besoin de la participation de la personne interrogée. Avec le temps, j’ai fait un constat ; la majorité des personnes qui livrent des informations permettant à la police de faire son travail ne se considèrent pas elles-mêmes comme des « balances ». Bien plus, ils·elles pensent n’avoir rien dit d’important, avoir parlé uniquement d’elles·eux-mêmes, n’avoir eu rien à se reprocher ou même avoir réussi à berner la police en mentant. C’est là tout le propos de cet ouvrage : la meilleure défense lors d’un interrogatoire de police est de refuser d’y participer en gardant le silence. C’est un propos que je vais répéter souvent dans les pages qui suivent, mais c’est un propos qui a besoin d’être répété encore et encore. Car en face, la police dispose de tout un arsenal de techniques et de stratégies de manipulation pour exploiter tes faiblesses, de possibilités d’enfermement à travers les gardes à vue et détentions provisoires pour t’épuiser et te fragiliser. À cela s’ajoute une culture populaire où l’on intériorise que l’on DOIT répondre quand la police, figure d’autorité, pose des questions. « Pour mener à bien son travail lors de l’interrogatoire, la police a besoin de la participation de la personne interrogée. » Avant de continuer, un avertissement Ce livre n’est pas pensé pour être un guide juridique. Il s’adresse à un public de différents pays où les législations ne sont pas toujours les mêmes. Toutefois, ces différences juridiques n’affectent que très peu le contenu que je transmets et n’influencent en rien son propos. Les mécanismes et stratégies d’interrogatoire développés par...

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Partout la fête et la révolte. Pour un 1er mai révolutionnaire !

En écho à l’appel pour un 1er mai politiquement offensif, voici un appel à l’action pour le 1er mai en provenance des USA. Descendons dans la rue. Organisons la résistance ! Le 1er mai est synonyme de résistance Un appel à l’action le 1er mai En ce premier mai, rassemblez-vous pour défier la tyrannie et l’oppression. Rassemblez-vous pour créer des communautés fondées sur la solidarité et l’entraide. Rassemblez-vous avec tous ceux qui veulent une vie meilleure. Rassemblez-vous pour honorer ceux qui se sont battus avant nous. Rassemblez-vous pour montrer qu’un autre monde est possible. À l’approche du 1er mai 2025, nous sommes confrontés à une situation de plus en plus sombre. Donald Trump et ses laquais restructurent l’État, réorientent encore plus de ressources vers la répression et se remplissent les poches au passage. Ils expulsent déjà des étudiants en raison de leurs opinions politiques et ont clairement fait savoir qu’ils avaient l’intention de passer à l’expulsion des citoyens américains. Pendant ce temps, les dégâts écologiques, les catastrophes climatiques, les guerres et les génocides déjà en cours ne font que s’intensifier. Si certains font profil bas, espérant que le vent tournera, c’est une terrible erreur. L’ampleur de ce cauchemar dépendra de ce que les gens font maintenant pour construire des mouvements de résistance. Plus le temps passe, plus l’emprise de Trump sur les institutions se renforcera, et plus il sera en mesure d’étendre et d’intensifier la répression. Même si les politiques mal pensées de Trump suffisent à retourner la majorité de la population contre lui, cela ne répondra pas à la question de savoir comment le pousser hors du pouvoir - il a déjà montré qu’il ne quitterait pas le pouvoir de son plein gré. Cela ne garantira pas non plus que la suite sera meilleure. N’oublions pas que nous en sommes arrivés à cette situation à cause du règne catastrophique de l’administration Biden. Il n’y a pas d’autre solution : nous devons construire des mouvements populaires puissants qui nous permettront de nous défaire les uns des autres et de populariser une analyse radicale de ce à quoi nous sommes confrontés. Le 1er mai est l’occasion idéale pour cela. Depuis près d’un siècle et demi, les anarchistes et autres révolutionnaires l’ont célébré comme un jour de fête et de résistance. En puisant dans cette longue tradition, nous disposons de nombreux points de référence sur ce que nous pouvons faire aujourd’hui. Où que vous soyez, vous pouvez faire quelque chose pour le 1er mai. Mieux encore, organisez une semaine d’événements comprenant des activités d’éducation, d’entraide, d’art et de divertissement, ainsi qu’une marche ou une manifestation. La suite ici : https://fr.crimethinc.com/2025/04/08/may-day-means-resistance-a-call-to-take-action-on-may-first

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[Lisbonne (Portugal)] aidez-nous à acheter notre centre social anarchiste Disgraça

Disgraça – L’histoire d’un centre social anarchiste Il y a 9 ans, nous avons décidé de rompre avec l’ennui qui hantait nos routines et de nous réunir pour ouvrir un espace anti-autoritaire où nous pourrions discuter et créer des solutions collectives aux problèmes que nous avions individualisés. Aujourd’hui, dans une ville dévastée par la spéculation immobilière, la crise du logement et l’élitisation de la culture, nous nous sommes réuni.es en résistance, cette fois pour mettre fin à l’extorsion mensuelle à laquelle nous sommes soumis.es et pour acquérir collectivement notre espace “Disgraça”. Un espace où nous et tant d’autres nous sommes organisé.es, avons conspiré, rêvé et nous sommes amusé au cours de la dernière décennie – pour assurer un avenir qui devra de plus en plus être basé sur la solidarité et l’entraide, par opposition à un avenir basé sur le marché de l’immobilier et la propriété privée, otage des propriétaires. Tout a commencé le 11 septembre 2015. Au sommet d’une des collines de Lisbonne, les portes de Disgraça se sont ouvertes. Des murs fades et insipides, des salles vides et pleines d’èchos, de la multitude de volontés qui convergeaient vers ce lieu, ce projet en mouvement perpétuel s’est épanoui. Des murs sont tombés, des murs se sont élevés, des murs ont été griffonnés. Et comme une poussée d’insoumission, venue des couches profondes de la ville, nous avons matérialisé, pièce par pièce, le potentiel communautaire de chaque partie du bâtiment. Animé.es par des rêves, des désirs et des besoins communs, nous avons construit une cantine et une salle communautaire, une bibliothèque, une salle de concert DIY, un atelier où règne le chaos, une salle de répétition et une salle de sérigraphie, une salle de sport (l’endroit le plus ordonné de Disgraça), la donnerie [zone de gratuité] Desumana et, à partir du souvenir d’une vitrine vide, une librairie anarchiste accueillante – Tortuga. Depuis lors, nous avons consacré des heures interminables, individuellement et collectivement, aux exigences quasi quotidiennes du projet, telles que la gestion des conflits, les vagues d’épuisement, le métronome ingrat d’un loyer, les dépenses élevées et la vie dans une ville qui se vide de sa vie chaque jour qui passe. Si l’autogestion est notre rempart, nous n’avons pas encore atteint un niveau qui nous permette de le faire de manière durable. En acquérant collectivement l’espace Disgraça, tous les collectifs de résistance et les mouvements sociaux qui dépendent de ce centre social gagneront en durabilité et en autonomie. Sans loyer ni propriétaire, nous pourrons nous concentrer sur la création de l’avenir que nous voulons construire demain. Un laboratoire informel de pratiques anti-autoritaires La ville de Lisbonne, comme toutes les grandes villes, est de plus en plus hostile aux modes de vie qui vont à l’encontre de la logique mercantile. Beaucoup d’entre nous ont été expulsé.es du centre vers ses marges par les magnats, les (...)

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[Brochure] Squat et écriture

Sommaire : L’appel à texte Un squat de A à Z Spatule la chatte du squat Journal d’Enzo et Fabiola Gargano La maison froide Divagation - Le micro magique Petits textes Le collectif individuel – L’individuel collectif Retour La main étrange Sans titre Sans titre Tout péta Au moment où j’écris ces lignes Un squat de A à Z (contact : @pomodoro@corneill.es) Tu peux me passer la rallonge ? J’ai pas assez de force, là… Je fouille silencieusement dans le sac à dos à nos pieds en étouffant la lumière de ma lampe entre mes doigts et je sors délicatement le tube d’acier de 50 cm avant de le tendre à Gigi. Pendant qu’elle coince la crosse de la monseigneur dans le volet métallique et emboîte le tuyau sur le pied-de-biche, je referme le sac et me prépare à courir. Elle éteint sa frontale et prend appui sur le mur avec son pied. OïïïïnnnnnnnnnKLANG ! Le volet est ouvert, mais on bouge pas, on attend, accroupies. Je tends l’oreille. Rien. Pétain ça fait flipper, je souffle. Tu veux faire la porte au pied de biche aussi ? Nan, regarde, le fût de la serrure dépasse d’au moins 3 mm… Passe la clé à molette, on va la casser. D’habitude, je me planque dans le camion avec les cagettes d’affaires, ou je fais le guet dans la rue, c’est la première fois que je me porte volontaire pour l’ouverture. J’ai les mains qui tremblent en sortant la grosse clé à molette du sac. Je regarde Gigi la serrer sur le bas de la serrure. Faut que tu me files un coup de main, dit-elle, le tube est pas assez large pour la clé. On fait comme je t’ai montré hier. Ouais, hier, dans un endroit safe, en plein jour… Je me cale à ses côté, elle compte jusqu’à trois et on donne un coup sec vers le haut, puis vers le bas puis CLAC ! La clé à molette manque de me glisser des doigts. On fait une pause de quelques secondes, par sécurité, mais le volet a fait bien plus de bruit. Gigi me tend morceau de gros fil de fer. Vas-y, elle chuchote. Tu peux virer les morceaux du fût, après y a juste à faire tourner le merdier au milieu. Ok… Je souffle pour me calmer, faut pas traîner, les autres peuvent se faire choper n’importe quand là-dehors. Je galère un peu mais, enfin, le penne recule et la porte s’ouvre. Au même moment, Gigi claque sa langue et j’entends les pas précipités des copines qui arrivent en courant avec les cageots chargés. Mel et Nouk entrent en premier, posent leur fardeau et partent faire le tour de la maison pendant que les autre déchargent dans le hall d’entrée. Moi je profite que la porte ouverte ne gêne pas le passage pour remplacer la serrure. Mel se penche dans la cage d’escalier. On est bon, y a personne ! D’acc’, je ferme la porte, répond Gigi. Elle tire le volet et l’attache au fil de fer, puis je referme la porte à clé. Si les bâtards débarquent maintenant, ça devrait tenir assez longtemps pour nous laisser le temps de filer par le toit, mais ça empêche pas de rajouter un ou deux verrous ! Sinon, regarde, dis-je. Si on burine la cloison,...

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[Brochure] Aimer ses parents n’est pas un devoir.

Chapitre 1 2020 : j’écris ce texte dans ma langue étrangère préférée 2015, 5 mois avant sa mort mon père demande à son frère si celui-ci peut trouver les adresses de ses quatre enfants. 2010 : La psy que je consulte pour des douleurs chroniques me demande comment je me sentirai quand mon père mourra sans que je l’ai revu. 2000 : je coupe les ponts avec mon père Chapitre 2 Comment vais-je ? je vais bien, lecteurices, très bien. je suis satisfaite et même fière d’avoir pris la bonne décision au bon moment sans me laisser dissuader de prendre mes distances de ne plus le rencontrer de ne plus être en contact avec lui une décision possible parce que j’ai reçu une autonomie matérielle financière psychologique Je vais bien maintenant que je sais que mes demi-frères et soeur aussi n’avaient aucun contact avec lui Je vais bien maintenant que j’ai entendu tant de voix raconter comment les parents peuvent être mauvais maintenant que j’ai appris que on a le droit de ne pas voir ses parent.e.s on a le droit de ne pas aimer ses parent.e.s Je me suis protégée moi-même toute seule Toute seule j’ai porté cette lourde culpabilité j’ai eu honte je me suis cachée et malgré le poids de la culpabilité et de la honte j’allais mieux sans avoir de contact avec mon père Le temps de la culpabilité est révolu Je suis fière. Chapitre 3 Aimer ses parents n’est pas un devoir. Je vous renvoie la question : Pourquoi devrais-je aller mal ? Pourquoi les enfants qui coupent les ponts devraient être pathologisés ? Pourquoi est-ce moralement répréhensible de se dérober à ses parents Pourquoi voyez-vous seulemet les ponts coupés par les enfant au lieu des faits et gestes des parents ? Pourquoi les enfants devraient aimer leurs parents à tout prix indépendamment de leur souffrance ? Ma réponse est : Aimer ses parents n’est pas notre devoir. Aimer n’est pas un devoir. Nous pouvons prendre nos distances autant que nécessaire. Chapitre 4 Parent.e.s, il faut qu’on parle. Ecoutez ce que vos enfants adultes ont à vous dire toustes les enfants Celleux qui vont mieux parce qu’ielles ont coupé les ponts Celleux qui ne vont pas mieux parce qu’ielles n’ont pas (encore) pu couper les ponts Celleux qui ont trouvé une manière de faire avec vous malgré tout Celleux qui passent leur vie à vous pardonner Celleux qui croient que c’est leur faute quelque part Celleux qui vivent tous les jours avec peur cauchemars et contraintes Tous les enfants Parent.e.s, écoutez vos enfants. nous ne prendrons pas en compte que vous avez eu la vie dure nous ne prendrons pas en compte combien vous nous aimez comment vous avez travaillé dur ni les sacrifices que vous avez fait ce ne sont pas des justifications cela ne compense pas les maux les bonnes intentions ne suffisent pas votre amour ne justifie aucune souffrance nous n’avons pas à être reconnaissant.e.s il n’y a pas de circonstances atténuantes nous connaissons le capitalisme, le racisme, le sexisme, le validisme et aussi les (...)

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1er août - journée - Partout

Appel à contribution brochure contre le genre et la technologie

Avec la conviction que patriarcat et technologies sont des arcanes du pouvoir qui nous enserrent et contrôlent nos corps et nos esprits, que le genre est un élément majeur de la séparation et la domination des vivant.es, comment faire vivre des perspectives de lutte contre le genre dans une critique anti-industrielle contre la technologie ? On part à la recherche de propositions qui sortent des habituelles réponses technophiles au cauchemar de la binarité, des critiques de la technologie qui fétichisent un retour à l’état de Nature, et du regard essentialiste sur le vivant. Envoie tes écrits, dessins ou tout ce qui te plaira avant le 1er août 2025, à contrib-antigenreantitech@riseup.net. Alors que le monstre de la civilisation techno-industrielle avale une part toujours plus grande du vivant, les initiatives contre le développement des technologies et l’extraction des ressources nécessaires à leur production se multiplient. De la théorie aux attaques contre les entreprises dévastatrices, les réseaux de fibres optiques et d’alimentation électrique, on ne peut que se réjouir que le feu prenne toujours plus contre ces rouages de la domination. Écrits, occupations, rencontres et discussions animent aussi les constellations anti-autoritaires et anarchistes sur ces questions, croisant ou confrontant des perspectives écolos, révolutionnaires, anticivilisationnelles, nihilistes… Mais si depuis quelques années des textes posent le rapport au genre comme un élément central de la civilisation, on constate avec (beaucoup de) regret que cette question est encore trop souvent absente, voire que les perspectives queer sont carrément attaquées dans nombre d’écrits contre la technologie issus des espaces francophones. Au départ des discussions, il y a l’idée que la technologie est un instrument majeur de la domination : à la fois outil de contrôle et produit des diverses oppressions nécessaires à son développement (par exemple des divers processus coloniaux absolument nécessaires à l’extractivisme et aux matériaux de nos chères technologies quotidiennes). Cependant la domination, imposant exploitation et discipline, c’est aussi la séparation des vivant.es en catégories nommables, territorialisées, comme les enclosures des terrains agricoles, et réparties hiérarchiquement. Les corps, opposés et arrachés à l’esprit, sont réduits à leurs fonctionnalités (re)productives, devenant alors outil de travail et rouage de la machine - qu’on appelle état, capitalisme ou léviathan. On les classe et on les enferme dans des catégories (genrées, classistes, racistes, âgistes, validistes ...) avec les hiérarchies qui en découlent. Au fil de nos échanges, de nos expériences et de nos lectures, nous arrivons à un constat commun : si la technologie est un moyen pour la civilisation de nous maintenir enchaîné.es, la production du genre est partout dans le processus de domestication, imposé par les institutions, mais que chacun.e d’entre nous perpétue, à...

Partout Partout | Féminismes / Antipatriarcat |
Racismes / Colonialismes

« Gens de Varsovie », une analyse de Tessa Parzenczewski

Pourquoi tant d’émotion ? Pourquoi ces chroniques nous bouleversent-elles autant ? L’évocation des rues d’abord. Milna, Nowolipki, Nalewki, Muranow, Pawia… Ces noms résonnent d’abord en nous comme autant de repères lors de la révolte du ghetto de Varsovie, c’est ainsi qu’ils sont parvenus jusqu’à nous après, au fil des récits, des témoignages. Mais qu’en était-il avant ? C’est ce que Ber Kuczer nous restitue, recréant par la magie de son écriture aux registres multiples,humour, ironie, mais aussi séquences déchirantes, tout un monde juif en pleine ébullition culturelle et politique, en ces années 20 et 30, où les journaux se multiplient, toutes tendances confondues, où la littérature yiddish connaît un essor exceptionnel, et où contrairement à certaines idées reçues, c’est loin du shtetl que certains auteurs découvrent la modernité et toutes ses facettes. Chroniqueur lui même à l’époque dans la presse yiddish, Kuczer fait revivre des séquences comme prises sur le vif, où la rue juive s’anime, revit, où des foules anonymes se détachent quelques individus, personnages du quotidien, journalistes, boutiquiers, mais aussi des écrivains dont les noms brillent encore aujourd’hui : Peretz, Sholem Aleichem, Shalom Asch, Anski, Peretz Markish… Dans la Pologne de ces années-là, l’antisémitisme prospère et l’auteur nous en donne des échos glaçants. Nous irons avec lui jusqu’en 1939. Kuczer parviendra à quitter la Pologne au dernier moment et passera la guerre en Union soviétique. Il reviendra à Varsovie en 1946, ignorant la terrible réalité. Et nous l’accompagnerons dans les ruines de son passé, dans son deuil immense, le coeur serré… Une note très personnelle : ma famille maternelle habitait rue Nalewki 18. Informations sur le livre Gens de Varsovie Ber Kuczer Traduit du yiddish par Bernard Suchecky et Katia Fater-Simbsler Edition Genèse 270p. 23,50 € Tessa Parzenczewski

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