Technologies / Numérique

Urbanisme / Transports

[UE] Un rapport préconise des backdoors accessibles à la justice dans tous les appareils connectés

Un rapport officiel de la Commission européenne propose d’intégrer des “portes dérobées” dans presque tous les appareils électroniques, du smartphone à la voiture en passant par la télévision connectée pour faciliter l’accès de la justice aux données qu’ils contiennent. Aujourd’hui, dans pas moins de 85% des enquêtes criminelles en Europe, les “preuves numériques” jouent un rôle important. Il ne s’agit pas seulement des données stockées sur des ordinateurs ou des communications, mais aussi par exemple quand la domotique enregistre quelles lumières sont allumées dans la maison. Obtenir ces preuves n’est pas toujours facile. Les fabricants renforcent la sécurité de leurs appareils, par exemple en “chiffrant” les données, les rendant ainsi illisibles sans mots de passe. Un groupe d’experts comprenant des représentants de l’agence européenne de police Europol a donc récemment recommandé à la Commission européenne, dans un rapport, d’installer des “portes dérobées” légales dans tous les appareils intelligents. Sur base de ce rapport, la Commission européenne va enquêter sur ce à quoi devraient ressembler ces portes dérobées. Elle souhaite notamment se pencher sur le “décryptage” des informations sensibles. Par exemple, Europol devrait recevoir un logiciel lui permettant de consulter toutes les données. Quel que soit l’appareil utilisé, “tant que la cybersécurité et les droits fondamentaux sont garantis”.

Partout Partout |
Contrôle social / Répression

[Etats-Unis] Nouvelles technologies pour l’ICE

Nouveau gadget pour l’agence américaine chargée de contrôler l’immigration. Les agents disposent d’une application de reconnaissance faciale qui doit permettre d’effectuer des vérifications d’identité en temps réel, a révélé ce 26 juin le site 404 Média. Mobile Fortify promet de transformer le smartphone des agents d’ICE en arme d’identification massive. Fini de relever les empreintes digitales puis de les comparer à des fichiers, une photo prise avec le téléphone devrait suffire, d’après la description faite par ICE, système dont on ne sait pas s’il est déjà déployé ou encore en phase de test. Mobile Fortify sera directement relié à différentes bases de données biométriques mises en place par le Département de la Sécurité Nationale (DHS). Il devrait, permettre de comparer les photos prises par les agents au fichier du Système automatisé d’identification biométrique (IDENT) du DHS qui contient des informations sur 270 millions de personnes présentes sur le territoire américain. Cette application de reconnaissance faciale enverra aussi les images à la base de données des douanes qui prennent en photo toutes les personnes qui entrent et sortent des États-Unis. L’objectif : identifier les personnes qui résident en situation régulière ou non aux États-Unis et pouvoir effectuer des raids afin d’arrêter autant d’immigrés en situation irrégulière que possible. D’ici septembre, l’agence devrait pouvoir s’appuyer sur un tout nouveau système de traitement des données baptisé ImmigrationOS. Ce logiciel offre une large palette d’outil pour : vérifier en « temps réel » quels sont les personnes qui décident de leur propre chef de quitter le territoire américain, de gérer le flux des arrestations et des expulsions, et enfin d’identifier plus rapidement les cibles prioritaires pour les agents de l’ICE. Palantir omniprésent, le géant du traitement de données a obtenu 30 millions de dollars de la part du gendarme de l’immigration pour mettre en place ce logiciel. Palantir collabore avec cette agence depuis 2011. La collaboration des entreprises tech est essentielle pour une agence comme ICE, qui a besoin de la technologie de ces entreprises non seulement pour la reconnaissance faciale ou le traitement des données, mais aussi pour la géolocalisation ou l’identification des véhicules.

Ailleurs Ailleurs |
Extrême-droite / Antifascisme

1 000 activistes de Stop Arming Israel bloquent et désarment des entreprises complices du génocide en Belgique

Malgré un large dispositif policier et de nombreuses arrestations, 1 000 activistes ont envahi ce matin deux entreprises d’armement complices du génocide et du projet colonial d’Israël : Syensqo et OIP-Elbit. La campagne Stop Arming Israel exige l’arrêt de la production de matériel militaire et son transit vers Israël depuis la Belgique. L’action entend rendre effectif l’embargo militaire visant Israël décrété par la Belgique en 2009, et exiger des sanctions à l’encontre d’Israël, notamment l’annulation de l’accord d’association UE-Israël. À 7h45 ce matin, plusieurs groupes de centaines d’activistes de Stop Arming Israel ont convergé sur des installations de Syensqo (entreprise belge, spin-off de Solvay) à Bruxelles afin de mettre complètement à l’arrêt les activités de l’entreprise. Les différents accès ont été bloqués, la façade du bâtiment repeinte de peinture rouge, et des banderoles dénonçant l’implication de Syensqo dans le génocide à Gaza ont été déployées. Plus tôt dans la nuit, une centaine de personnes a mené une action coup de poing dans un entrepôt d’OIP (détenu par l’entreprise israélienne Elbit) à Tournai où se trouve du matériel militaire. Des personnes sont rentrées dans l’entrepôt et repeint du matériel militaire. Plusieurs dizaines de policiers ont été déployés afin d’empêcher la tenue de cette action de désobéissance civile. Une dizaine de personnes ont été arrêtées. Camille, une participante de l’action, a réagi, « La répression du gouvernement nous dévoile ses priorités. Au lieu d’agir pour arrêter un génocide, on réprime les personnes qui veulent arrêter la machine de guerre. » Malgré l’intervention policière, le site a toutefois été complètement bloqué. En Belgique, Stop Arming Israel dénonce au moins 10 entreprises participant à l’armement d’Israël : OIP-Elbit, Safran, Thales, BMT Aerospace, Sabca, Caterpillar, Challenge Handling, Maersk, Scioteq et Syensqo. Toutes ces entreprises sont impliquées à divers degrés via le transit d’armes ou la production de matériel militaire en Belgique pour leur utilisation en Israël. L’armée israélienne bénéficie d’une impunité totale non seulement pour ses actions en Palestine, mais aussi pour ses agressions commises au Liban, en Syrie, en Iran ou au Yémen. À Tournai, l’action a ciblé OIP, détenu par Elbit Systems, le plus grand fabricant privé d’armes d’Israël. Elbit fournit 85% des drones et la plupart des équipements militaires terrestres utilisés par l’armée israélienne. Camille, participant de l’action, déclare : « Elbit n’est autre que le bras industriel du génocide en cours en Palestine. Que cette entreprise ait des succursales en Belgique et y génère des bénéfices est inacceptable. » À Bruxelles, l’action a visé Syensqo, qui vend ses produits à UAV Tactical Systems Ltd (co-détenu par Elbit), permettant la production du drone Hermes 450. L’armée israélienne utilise ce drone pour des frappes létales visant des civils, y compris des travailleurs humanitaires....

Belgique Belgique |
Contrôle social / Répression

[Sécurité IT] 16 milliards de comptes divulgués

16 milliards de comptes ont été divulgués, un record sans précédent dans l’histoire, provenant de plateformes comme Apple, Google, Facebook, Telegram, GitHub, des services VPN et même des portails d’agences gouvernementales. C’est le résultat d’une série d’attaques à grande échelle utilisant un logiciel malveillant de type infostealer, actif depuis début 2025. Les données ont été collectées à partir des appareils des utilisateurs infectés, puis compilées dans des fichiers et distribuées sur des forums de cybercriminalité. La majorité des données exposées étaient totalement inédites, n’ayant jamais été divulguées auparavant. Les données sont clairement structurées, avec des URL complètes, des identifiants et des mots de passe, ce qui permet aux pirates de les exploiter facilement pour accéder à des comptes ou mener des attaques ciblées. La principale source de l’incident a été identifiée comme étant un logiciel malveillant de type voleur d’informations, donc conçu pour infiltrer discrètement les systèmes des utilisateurs et collecter les données stockées dans le navigateur, telles que les informations de connexion, les cookies, les jetons de session et bien d’autres données sensibles. Infostealer se propage rapidement, est difficile à détecter et exploite les habitudes d’utilisation de mots de passe faibles et répétitifs et les utilisateurs qui n’ont pas mis en œuvre de mécanismes d’authentification modernes.

Ailleurs Ailleurs |
Médias

WORKSHOP QUEER ARCHIVING URGENCY

Join us for a workshop centered around the urgency of compiling our own digital archives to authentically document the culture and stories of our queer, often marginalized or overlooked, communities. Rejoignez-nous pour un atelier centré sur l’urgence de compiler nos propres archives numériques afin de documenter de manière authentique la culture et les histoires de nos communautés queer, souvent marginalisées ou négligées. QUEER ARCHIVING URGENCY : A MANIFESTO,TUTORIAL, AND SCANNING SESSION EN The opening presentation in this session will weave together elements of the historical background of queer archiving, current archival theory, the role of technology within digital archiving today, and an overview of a few highlighted archival projects. Then following a brief tutorial of the protocol and best practices of digital archiving, the workshop will open up into a live scanning session (with all software/equipment provided) for participants to engage in contributing in a hands-on way directly to the festival’s living archive ! This session is being facilitated by David Aaron Swartz — a lifelong professional within the arts and culture sector (most significantly in the music industry) and an active member of Berlin’s queer club culture community for the past decade, which has brought him into his current chapter focused on archiving and exhibition-making practices along with academic pursuits around culture and queerness within the social sciences. IMPORTANT Everyone is welcome—no prior experience is necessary. Please note that spaces are limited, so to secure your place, send an email to info@lagarconniereprod.com with the workshop name as the subject line. FR La présentation d’ouverture de cette session rassemblera des éléments du contexte historique de l’archivage queer, de la théorie archivistique actuelle, du rôle de la technologie dans l’archivage numérique aujourd’hui, ainsi qu’une vue d’ensemble de quelques projets d’archivage mis en exergue. Après un bref tutoriel sur le protocole et les meilleures pratiques de l’archivage numérique, l’atelier s’ouvrira sur une session de numérisation en direct (avec tous les logiciels/équipements fournis) pour que les participant.es puissent contribuer de manière pratique directement aux archives vivantes du festival ! Cette session est animée par David Aaron Swartz - un professionnel de longue date dans le secteur des arts et de la culture (plus particulièrement dans l’industrie de la musique) et un membre actif de la communauté culturelle des clubs queer de Berlin au cours de la dernière décennie, ce qui l’a amené à son chapitre actuel axé sur les pratiques d’archivage et de création d’expositions ainsi que sur les poursuites académiques autour de la culture et de la queerness dans les sciences sociales. IMPORTANT Tout le monde est le bienvenu.x - aucune expérience préalable n’est nécessaire. Veuillez noter que les places sont limitées. Pour garantir votre place,...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Appel à mobilisation - Stop arming Israël Belgium

✊ Passez à l’action le 23 juin : appelez vos ami-es, formez un groupe et inscrivez-vous (avant le 16 juin) pour perturber une entreprise complice du génocide. stop-arming-israel-belgium.com ✊ Kom in actie op 23 juni : nodig je vrienden uit, vorm een ​​groepje en schrijf je in om de medeplichtige wapenindustrie te verstoren. stop-arming-israel-belgium.com ⚠️ STOP ARMING ISRAEL ! ACT FOR GAZA ! ⚠️ FR // 📣 ACTION DE MASSE LE 23 JUIN POUR GAZA 🇵🇸 Solidarité avec la Palestine ! Au moins 61,709 personnes tuées, 95% de terres incultivables, 90 % de logements détruits, 100% de la population exposée à la famine : la violence d’Israël ne fait que croître. En Belgique, des entreprises sont complices de ces massacres et de ce génocide. Nos gouvernements laissent faire. Seul un mouvement populaire en soutien à la lutte du peuple palestinien peut mettre un terme à cette complicité ! ✊ Passez à l’action le 23 juin : appelez vos ami-es, formez un groupe et inscrivez-vous (avant le 16 juin) pour perturber une entreprise complice du génocide. stop-arming-israel-belgium.com NL // 📣 MASSA ACTIE VOOR GAZA OP 23 JUNI 🇵🇸 Solidariteitsactie met Palestina ! Minstens 61.709 mensen vermoord, 95% van het landverwoest, 90% van de gebouwen vernield, 100% van de bevolking geconfronteerd met hongersnood : het geweld van Israël neemt alleen maar toe. Belgische bedrijven zijn medeplichtig aan dit bloedbad en deze genocide en onze regeringen kijken gewoon weg. Enkel een burgerbeweging kan een einde maken aan deze medeplichtigheid ! ✊ Kom in actie op 23 juni : nodig je vrienden uit, vorm een ​​groepje en schrijf je in om de medeplichtige wapenindustrie te verstoren. stop-arming-israel-belgium.com #FreePalestine #StopTheGenocide

Belgique Belgique |
Contrôle social / Répression

[Inde] La mesure des oscillations électriques cérébrales comme technique policière

En Inde, un dispositif controversé est censé aider à la résolution de certaines affaires policières : le Brain Electrical Oscillation Signature profiling (BEOS) ou « profilage de la signature des oscillations électriques cérébrales ». Les policiers équipent le suspect à l’aide d’un casque à électroencéphalogramme (EEG) et le soumettent à l’écoute de courtes phrases en lien avec le crime. En enregistrant l’activité cérébrale de l’individu, les enquêteurs espèrent assister à l’activation de certaines zones du cerveau permettant de révéler un souvenir et donc, une « connaissance expérientielle » du crime. La méthode permet en théorie d’analyser plusieurs types d’ondes cérébrales reflétant l’activation de réseaux neuronaux en lien avec la mémoire autobiographique. Autrement dit, il s’agit de savoir si le suspect a réellement vécu le fait qui lui est reproché. Les recours au BEOS se comptent par centaines et ce, depuis son apparition en Inde au début des années 2000 sous l’impulsion du psychologue clinicien Champadi Raman Mukundan et sa société Axxonet. Or, bien que le fruit de cette méthode ne soit pas recevable comme preuve directe depuis 2010 et la parution d’un arrêt de la Cour suprême du pays, l’influence sur les décisions de justice est bien présente. De plus, le BEOS a tendance à dépasser les frontières indiennes depuis quelques années. Pourtant, le protocole de la méthode est assez lunaire. En effet, le BEOS implique l’écoute par le suspect de phrases énoncées par les enquêteurs eux-mêmes, se basant sur leur propre version des faits. Or, il existe un fort risque d’orienter la perception de l’individu et surtout, d’induire chez ce dernier une charge émotionnelle capable d’influer sur son activité cérébrale. Il n’existe aucune preuve que la « connaissance expérientielle » relève d’un vrai souvenir ou d’une confusion mentale. La possibilité de lire électriquement un souvenir est douteuse. Aucun protocole n’encadre la phase de création et d’écoute des fameuses phrases prononcées par les enquêteurs. Surtout, aucune étude digne de ce nom n’a fait l’objet d’une publication dans une quelconque revue scientifique.

Ailleurs Ailleurs |
Guerre / Antimilitarisme

L’industrie de la surveillance israélienne, les flics et nous

À travers l’Europe, en particulier en Allemagne et en France, la répression s’est intensifiée depuis le 7 octobre : interdictions de manifestation, dissolution de collectifs ou encore perquisitions anti-terroristes. Si la situation est moins critique en Belgique, la pression s’intensifie contre certains collectifs, avec notamment des perquisitions et une procédure pour retirer les droits de séjour de militant·es propalestinien·nes. N’attendons pas que la répression s’abatte de plein fouet avant de prendre des mesures. Un point souvent mis sur le côté par les collectifs en lutte est la sécurité numérique, par manque de temps, d’énergie ou de connaissances. Une culture de la sécurité et une compréhension des outils informatiques peuvent contribuer à empêcher les forces de répression de connaître nos activités, mais aussi nos vies, nos relations, etc. Ces connaissances constituent un avantage considérable qu’auront nos adversaires pour identifier les suspects et mener une surveillance ciblée. De plus, nous avons vu émerger ces dix dernières années un marché mondial de logiciels espions prêts à l’emploi (Pegasus, Predator, etc.) qui permettent aux gouvernements de surveiller leurs citoyen·nes et leurs adversaires étrangers, et ce plus facilement qu’à l’époque où ce travail nécessitait des compétences techniques poussées. Les entreprises israéliennes occupent une place prédominante dans ce marché. Nous proposons donc d’explorer les liens entre ces entreprises, les universités, l’armée et les services de renseignements israéliens (Unité 8200). Cette conférence abordera les enjeux liés aux smartphones et à la surveillance. Nous aborderons également différentes stratégies de réduction des risques qui permettent de complexifier le travail de la police et ainsi de mieux nous protéger. En espérant vous voir nombreux et nombreuses ! Conférence co-organisée par JOC Bruxelles et TechnopoliceBXL Mercredi 4 juin, à 19h Rue d’Anderlecht 4, 1000 Bruxelles

Bruxelles Bruxelles |
Urbanisme / Transports

Watermael-Boitsfort validera-t-elle aussi les drones de Citymesh ?

Après Bruxelles-Ville, Ixelles et Uccle, c’est ce soir au tour du conseil communal de Watermael-Boitsfort de se prononcer sur l’usage de drones fournis et pilotés par la société Citymesh pour le compte de la police locale. Suite à la lettre adressée par la Ligue des droits humains au conseil d’Ixelles, la proposition a été légèrement modifiée pour limiter l’usage des drones à des “interventions d’urgence, imprévisibles et à caractère exceptionnel”. Cette apparente restriction n’est que de la poudre aux yeux. La police bruxelloise peut en réalité déjà faire appel aux drones de la Police Fédérale pour les situations prévisibles. Par contre, en plus de largement s’asseoir sur le cadre légal minimal, la proposition prévoit toujours que les drones puissent être utilisés pour “prévenir, constater et déceler des infractions ou incivilités” et “rechercher et documenter les crimes, délits et contraventions”. En l’absence de définition claire de ce que seraient des “interventions d’urgence, imprévisibles et à caractère exceptionnel”, on peut se demander si la police n’enverra pas un drone dresser une contravention à une personne prise d’une “urgence”, de nature “imprévisible” qu’elle serait susceptible de vouloir “exceptionnellement” soulager sur la voie publique… Au final, la police locale s’arroge donc le droit de d’utiliser des drones en toutes circonstances. Il faut refuser cette dystopie !

Bruxelles Bruxelles |
Médias

Sécurité IT : Derrière les écrans des TV connectées, le flicage

A grands coups de captures d’écran sauvages, les « smart TV » enregistrent tout ce que le téléspectateur regarde, permettant aux fabricants de dresser un portrait-robot très précis de chaque utilisateur. En France, plus de 9 TV vendues sur 10 sont des smart TV, ces écrans sont bourrés de fonctionnalités. Une fonction équipe toutes ces télés, elle n’est jamais mise en avant par les constructeurs et les vendeurs : l’ACR ou la « reconnaissance automatique de contenu » (automatic content recognition). Le procédé est simple : plusieurs fois par seconde, la télévision opère une capture d’écran et l’envoie sur les serveurs du fabricant. Tout peut être capturé, les séries regardées, les photos de vacances lues sur un lecteur DVD, un documentaire YouTube. Ces informations permettent, à de gigantesques bases de données, de déterminer, précisément, ce que l’utilisateur regarde, pendant combien de temps, etc. La technologie est identique à celle qu’a développée l’application Shazam, qui permet de reconnaître (à peu près) n’importe quel morceau de musique. Shazam a proposé un service d’ACR aux fabricants de TV dès 2011. Connaître les vidéos regardées sur YouTube, le contenu sur Netflix ou, simplement, quels appareils sont connectés à la TV permet de dresser un portrait-robot extrêmement précis de l’utilisateur. On en déduit son emploi du temps, son statut socioprofessionnel, ses opinions politiques, son orientation sexuelle ou encore son identité de genre. Autant d’informations sensibles qui sont utilisées pour suggérer du contenu. L’ACR n’est pas le seul outil pour collecter un maximum de données, ces écrans disposent de micros permettant de le contrôle vocal de ceux-ci. Le mois dernier, LG a annoncé un partenariat avec Zenapse, une société qui analyse les images récoltées à l’aide d’une IA capable de déterminer l’émotion des spectateurs. Un vrai flicage qui rappelle le livre « 1984 » de Georges Orwell.

Partout Partout |
Santé / Soins

Technologie et prison (4) : La réalité virtuelle

Voici le quatrième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf ) réalisée par Carapatage que nous livrons en feuilleton. Aujourd’hui, la réalité virtuelle. Aux États-Unis, les casques de réalité virtuelle sont utilisés pour préparer la sortie des prisonniers de longue peine. Au Colorado, des personnes, qui ont été enfermées mineures dans les années 80-90, ont passé 3 ans à porter régulièrement des casques de réalité virtuelle pour découvrir une version numérique du monde qui les attend dehors. On simule d’abord des décors, des rues, des intérieurs, pour qu’elles puissent constater à quel point le monde a changé. Puis on leur apprendre à utiliser les outils informatiques, internet ou le téléphone. Non pas en leur filant un ordi ou un téléphone, ce serait trop simple, mais plutôt en simulant dans le casque de réalité virtuelle un ordi et un téléphone. On leur apprend à gérer leur budget ou encore on les met dans un bar où un type menace de se bagarrer avec elles et on leur demande comment réagir. En Californie, il est aussi utilité comme alternative aux permissions de sortie : les prisonniers peuvent « visiter » Paris ou la Thaïlande en VR (photo). Ce casque est aussi utilisé dans l’État de Washington pour faire suivre à moindre coût aux prisonnières des ateliers virtuels de formation à la mécanique auto. Le géant de la sous traitance carcérale, Global Tel Link (GTL), veut étendre le concept, notamment pour organiser des visites virtuelles dont on imagine facilement qu’elles pourraient remplacer des visites réelles. La visioconférence a d’ailleurs été permise à des détenu·es pour remplacer les parloirs qui avaient été supprimés lors de l’épidémie de Covid. Cette technologie est aussi promue comme un moyen de lutter contre la récidive. Parmi les récentes expérimentations on trouve des casques de réalité virtuelle destinés à des auteurs de violences conjugales où le spectateur se met tour à tour dans la peau du conjoint violent, de sa compagne et de leur petit garçon. Une phase test d’un an a débuté en octobre dernier avec une trentaine de détenus à Lyon, Meaux (avec des personnes condamnées et suivies en milieu ouvert) et Villepinte (en milieu fermé).

Ailleurs Ailleurs |
Contrôle social / Répression

Projection anti-tech : Stare Into the Lights My Pretties

Regarde autour de toi. Les gens semblent rivés en permanence à leurs appareils électroniques. Tête baissée, les yeux pétrifiés, cette société est complètement engluée dans la « culture de l’écran ». Alors qu’il aura fallu moins de 60 ans pour passer des premiers ordinateurs de 15 tonnes aux smartphones qui tiennent dans la paume de nos mains, comment est-ce que ces technologies ont remodelé notre manière de réfléchir, de nous relationner et de comprendre le monde ? Quelle place reste-t-il pour des désirs et des pensées à contre-courant dans une existence basée sur la présence constante des algorithmes ? Pour qui et pourquoi déversons-nous une part toujours plus grande de nos vies dans ce virtuel qui provoque d’incommensurables ravages à la nature et à la santé humaine ? La projection/discussion aura lieu ce jeudi 15 mai 2025 à partir de 19h30h au Boom café : 7 rue Pletincxk – 1000 Bxl On regardera Stare into the lights my pretties, un film sur la culture des écrans et ses implications. "Nous vivons dans un monde d’écrans. Un adulte moyen passe la majorité de ses heures d’éveil devant un écran ou un appareil quelconque. Nous sommes captivés, accros à ces machines. Comment en est-on arrivés là ? Qui en tire profit ? Quels sont les effets cumulatifs sur les individus, la société et l’environnement ? Que pourrait-il se passer si cette culture se poursuit sans être remise en question, jusqu’au bout de sa logique ? Et surtout : est-ce vraiment ce que nous voulons ?" L’après projection sera l’occasion de discuter de manière plus ou moins informelles, en fonction de l’énergie, du film et de perspectives anti-tech dans nos luttes et dans nos vies. Dès 18h, c’est aussi la permanence de la bibliothèque anarchiste LA B.O.U.M, une bonne occasion pour emprunter de la lecture, choper des brochures et autres ! Ça sera aussi possible de manger un bout à prix libre à partir de cette heure là. À jeudi !

Bruxelles Bruxelles |

| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 16 |

Suivre tous les articles "Technologies / Numérique"

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info