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Manifeste du Stuut

Manifeste du Stuut

Stuut : nom indéfini (bruxellois)
1. Truc, machin, bizarrerie
2. Imprévu, contrariété, problème

sur https://stuut.info | Collectif : Stuut | Collectif : Stuut

Pourquoi le Stuut ?

Le Stuut est un média autonome, indépendant et participatif par et pour les personnes qui luttent, qui s’organisent et/ou qui réfléchissent à créer des alternatives radicales émancipatrices et à renverser les causes des dominations [1] et des exploitations qui pourrissent nos vies, la société et la planète — telles que le capitalisme [2], l’impérialisme [3], le colonialisme [4], le racisme [5], l’hétéro-patriarcat [6], le validisme... [7]

Nous partons du constat que l’activité militante anti-autoritaire, sur Bruxelles et plus largement en Belgique, manque cruellement d’espaces communs de partage et de visibilité qui sont sécurisés.

Tisser des liens entre les luttes

Un grand nombre de personnes produisent déjà des discours, des réflexions et ouvrent la voix sur des expériences vécues et observées de violence sociale. Elles luttent contre les injustices sociétales au quotidien et contre leurs causes. Elles s’organisent pour la destruction des systèmes de domination et d’exploitation, pour mettre en place des solidarités, de l’entraide, d’autres formes d’organisation de nos sociétés. Ces personnes et leurs luttes sont trop souvent invisibles dans les médias traditionnels ou atomisées dans une multitude de pages web plus ou moins indépendantes.

Il nous semble important que les collectifs et individus en lutte à Bruxelles et alentours puissent échanger, s’inspirer mutuellement, relayer leurs agendas et leurs questionnements ainsi qu’analyser ensemble des expériences, des méthodes, des pratiques.

Enfin, garder des archives des luttes et mouvements sociaux, de leurs expériences et pensées, est une occasion d’apprendre mieux de nos erreurs et de nos victoires, d’établir des ponts entre les différentes luttes et de laisser des traces pour les générations futures - parce que les luttes qui ne sont pas oubliées ne seront jamais des luttes perdues.

Visibiliser les cultures anti-autoritaires

Le Stuut vise également à rendre visibles les cultures politiques anti-autoritaires. Nous aimerions que les personnes qui visitent le site se sentent libres, légitimes et à l’aise de pouvoir y écrire, qu’il s’agisse de partager des informations factuelles ou bien des expériences vécues, des intuitions, des sentiments ou des analyses. Par ailleurs, nous sommes convaincu-e-s qu’il n’y a pas besoin d’être un-e expert-e pour créer un contenu pertinent par sa forme ou son fond.

Nous souhaitons donc proposer un espace numérique accueillant où il s’agirait de nous tirer les un-e-s les autres vers le haut ; et comptons en cela sur l’entraide entre contributeur-ice-s, via l’interface de publication.

Autonomiser et sécuriser nos outils de lutte en ligne

À l’heure actuelle, les luttes ne peuvent se permettre de dépendre entièrement d’outils soumis à l’hégémonie des géants du numérique et des réseaux sociaux propriétaires - qui enferment dans des bulles algorithmiques homogènes, permettent un fichage et un traçage généralisé à partir de la collecte de données personnelles et n’offrent aucune sécurité face à la censure politique, la violence fasciste et la répression d’Etat.

Face à ce constat, le Stuut veut offrir aux luttes, collectifs et personnes engagées une infrastructure d’information/de publication autonome, sécurisée et de confiance qui leur permet d’être moins vulnérables. En ce sens, le Stuut ne collecte pas vos données, n’utilise pas de cookies, ne conserve pas l’historique de vos activités ni votre emplacement géographique... et tente de préserver un maximum votre sécurité et anonymat. Ainsi, le Stuut s’inscrit dans la continuité d’un internet libre, décentralisé, horizontal, indépendant et émancipateur.

Si tu te reconnais dans ces perspectives, viens partager tes luttes sur Stuut !

Notes

[1domination, ici à comprendre comme une oppression systémique. C’est un ensemble de structures (systèmes) qui utilisent des outils de suppression, de discriminations, de violence et de préjugés à l’encontre des personnes ne correspondant pas aux normes dominantes ou mainstream établies par la société afin de les dominer et de les soumettre. Les systèmes oppressifs ont lieu simultanément à quatre niveaux : institutionnel, historique, culturel et personnel.

  • Le niveau institutionnel comprend toutes les institutions telles que les communes, les partis, etc.
  • Le niveau historique est l’inscription de ces oppressions (structures) dans le temps, dans les générations et dans l’histoire d’un lieu, d’un peuple ou d’une société.
  • Le niveau culturel comprend les pratiques d’un groupe social et le récit de ces pratiques qui en est donné à travers les médias, les arts, etc.
  • Le niveau personnel est tout ce qu’on a, en tant qu’individu.e, intégré et qu’on reproduit envers soi-même ou les autres comme violences, discriminations, etc.

Une liste de facteurs d’oppressions non-exhaustive : genre, race, sexualité, validité, sexe biologique, richesse, religion/spiritualité, origine géographique, légalité (a des papiers en « ordre »), langue(s), âge, beauté, citoyenneté/nationalité, cosmo-vision (ex : supériorité de la science « rationnelle et neutre »), éducation, espèce, idéologie politique, latéralité...

Un mot sur les techniques de suppression. Elles sont utilisées pour gagner du pouvoir sur quelqu’un.e dans les conversations, les réunions, les dialogues, etc. Tout le monde utilise ces techniques de temps à autre, parfois plus que d’autres, sans en être conscient.e. Il s’agit de l’invisibilisation, de la ridiculisation, de la résistance bienveillante, de définir les termes de la réalité / ne pas écouter les vécus, de blamer ou faire honte, l’objectivation, de la double punition, de l’usage des stéréotypes, des comportements machistes, de l’agressivité...

Un mot sur l’intersectionnalité. L’intersectionnalité est un concept introduit par la juriste Kimberlé Williams Crenshaw à la fin des années 80’ pour désigner une réalité sociale que certaines personnes vivent en étant à l’intersection de différents systèmes d’oppression. Ainsi, une personne peut être à la fois exposée au racisme systémique et à l’homophobie, au sexisme ou à la transphobie, au validisme, … Par
exemple, une femme noire vit l’oppression qui résulte de l’intersection entre le racisme et le sexisme, et qui ne peut être considérée comme uniquement la somme ces deux oppressions mais une oppression à part entière que ne vivra jamais ni un homme* noir qui est cible du racisme ou une femme* blanche qui est cible du sexisme. L’intersectionnalité produit une situation spécifique dans le contexte des oppressions systémiques, elle met en lumière le fait qu’il faut se battre contre les systèmes d’oppression sans les hiérarchiser. Les luttes doivent se mener simultanément et ne peuvent être catégorisées, au risque d’évincer les personnes qui se trouvent à ces intersections.

[2Le capitalisme est un système économique et social qui se caractérise par la propriété privée des moyens de production et d’échange et par la recherche du profit. C’est aussi un système qui privilégie l’accumulation de capital privé au détriment de la préservation de l’environnement commun.
Dans ce système, les gens qui ont le plus d’argent et/ou qui possèdent les moyens de production ont pris possession du pouvoir par la violence (esclavage, colonisation, guerre) et maintiennent ce système et leur pouvoir par la violence (guerres imperialismes, expropriations, répression des grèves, des luttes individuelles et collectives,…).
C’est une doctrine économique et politique s’appuyant sur l’idéologie néolibérale. Par ailleurs, elle utilise les systèmes de dominations préexistant et rafinés en son sein dans lequel il existe des hiérarchies des classes sociales, de genre, de race... aidant à l’accumulation de capitale.
L’appartenance à une catégorie sociale ouvre ou ferme l’accès à des privilèges, à la légitimité, au pouvoir.

[3L’impérialisme, c’est la volonté d’expansion et de domination d’un État-nation ou d’un ensemble d’États-nations sur le reste du monde. L’impérialisme occidental contemporain est structuré par le racisme et le capitalisme. Il opère sur différents plans : territorial, militaire, culturel, économique, politique.

[4Le colonialisme, c’est la forme qu’a pris l’impérialisme occidental pendant quatre siècles. Il s’agissait d’une occupation militaire avec l’installation d’administrations coloniales, la mise en esclavage et l’extermination des peuples colonisés. Les guerres de libération ont permis la décolonisation de la plupart des territoires, mais les rapports de domination coloniaux subsistent et structurent nos sociétés et l’ordre mondial actuel. On peut parler par exemple, pour ce qui concerne la Belgique, de la colonisation du Congo, du Rwanda et du Burundi, de la place qu’occupe l’héritage architectural colonial dans les villes belges, ou encore du folklore coloniale raciste qui continue de s’exprimer aujourd’hui notamment à travers la pratique du black face.

[5Le racisme est entendu ici comme un système de domination exercé au nom de la suprématie blanche. Ce système de hiérarchisation place les personnes blanches comme la référence au sein de l’humanité, leur donnant des privilèges aux dépens des personnes racialisé.e.s.
Dans le contexte de la Belgique, il s’agit d’une construction historique, née avec l’esclavage et la colonisation. La hiérarchisation raciale était alors appuyée sur des critères pseudo-scientifiques. Ces critères biologiques ont été remplacés depuis par des critères culturels.
Dans tous les cas, il s’agit à la fois d’un racisme structurel (justifiant une exploitation économique et sociale spécifique au sein du système capitaliste), d’un racisme institutionnel (encadré et alimenté par l’État), et d’un racisme idéologique (diffusé par le haut et construisant l’ensemble des individu.e.s dans des rapports de domination entre personnes blanches et personnes racialisées).
Les formes actuelles du racisme sont issues de l’héritage colonial (négrophobie, islamophobie...), même si certaines ont d’autres ancrages historiques (romophobie, antisemitisme...).
Le racisme n’est pas seulement moral, il est une structure sociale enracinée dans les rapports économiques et entretenu par les politiques institutionnelles et les médias dominants.

[6L’hétéro-patriarcat est entendu ici comme un système de domination (au niveau social, économique et politique) dans lequel non seulement les hommes cis* dominent d’autres genres mais aussi où l’hétérosexualité domine d’autres orientations sexuelles. Le genre est une notion utilisé en sociologie pour parler du caractère, de l’identité ou des rôles féminins et masculins, sans que ce soit lié automatiquement au sexe des personnes.
Parfois, on peut trouver le terme « cis-hétéro-patriarcat » qui souligne la domination des personnes cis sur les trans*.
* cis(genre) : qui se reconnaissent et/ou vivent dans le genre qui leur a été assigné à la naissance
* trans(genre) : qui adoptent une identité de genre différente du genre qui leur a été assigné à la naissance

[7Le validisme est un réseau de croyances, de processus et de pratiques qui produit un type particulier de soi et de corps (norme physique), et le projette comme parfait, spécifique à l’espèce, et donc essentiel et complètement humain. Dans ce système oppressif, le handicap est alors un état inférieur de l’être humain. Le validisme se traduit par des discours, actions ou pratiques paternalistes, condescendants et dénigrants à l’égard des personnes handicapées, qui les infériorisent, leur nient toute possibilité d’être satisfaites de leur existence et leur refusent le droit de prendre en main leur propre vie.

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C’est quoi ? Le Stuut est une plateforme collaborative et indépendante de tout parti politique, organe de presse ou syndicat, basée à Bruxelles. C’est un outil de diffusion et de partage d’information et d’évènements qui fait partie du réseau de sites collaboratifs Mutu dont chaque site est indépendant mais mutualise ses ressources. C’est qui ? Stuut est animé par un collectif de modération constitué sur des bases affinitaires de culture anarchiste et autonome. Toutes les personnes impliqué-e-s agissent en leur nom propre et sans agendas de partis politiques ou syndicats. En lire plus sur la modération D’ou ca vient ? Le Stuut s’inscrit dans la continuité de l’histoire militante des médias autogérés en ligne. Pour en savoir plus c’est par là ! Qui publie ? Toutes les personnes qui réfléchissent, s’organisent et luttent collectivement pour créer des alternatives radicales émancipatrices dans une perspective de renverser les causes des dominations et des exploitations qui pourrissent nos vies, nos sociétés et notre planète (c’est des grands mots, plus de détails ici). Si tu t’y reconnais, viens investir et t’approprier le Stuut. Publier quoi ? On aimerait que les personnes qui visitent le site se sentent libres, légitimes et à l’aise de pouvoir y écrire, qu’il s’agisse de partager des informations factuelles ou bien des expériences vécues. On est convaincu-e-s qu’il n’y a pas besoin d’être un-e expert-e pour créer un contenu pertinent ! Et la modération est aussi là pour aider à publier. Comment publier ? A l’aide du super guide détaillé étape par étape ! Les articles publiés sont automatiquement relayés sur les réseaux Mastodon et Telegram. En savoir plus sur le Stuut Lire le manifeste Nous contacter

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Court historique des médias libres et du réseau Indymedia en Belgique

Historiquement, il y a en Belgique une forte présence de médias libres – le réseau des radios pirates des années ‘70 et ‘80, ou encore la prolifération de journaux militants et zines engagés jusqu’à dans les années 2010 en sont de bons exemples. En ce qui concerne les médias libres sur internet, cela semble commencer suite à la naissance du réseau Indymedia, qui va se ramifier en de nombreux sites locaux à travers tout le pays. Petit retour dans le temps : Le 18 juin 1999, le Carnival Against Capital (Carnaval contre le capital) appelle a des rassemblements mondiaux, en même temps que le sommet du G8 à Cologne, en Allemagne. Pour la première fois dans l’histoire, les manifestations et actions sont couvertes en direct sur internet par les activistes elleux-mêmes. Le réseau technique et militant créé pour cette journée servira de base à ce qui deviendra ensuite Indymedia. (Carnival Against Capital, Londres, 1999) Quelques mois plus tard, fin novembre 1999, ont lieu a Seattle, aux États-Unis d’Amérique, les sommets de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et du FMI (Fond Monétaire International). Une large coalition de collectifs, d’associations et de groupes autonomes appelle à s’y opposer. (Appel à se rendre à Seattle en novembre 1999) Pour couvrir les événements, divers-e-s activistes et collectifs militants (issu-e-s d’un spectre politique de gauche/d’extrême-gauche) ouvrent à Seattle un centre de médias autonome accessible à toustes et créent le premier site internet Indymedia, afin de permettre d’échanger et d’envoyer des infos en temps réel, en toute autonomie et indépendance des médias traditionnels et de la politique politicienne (rappellez-vous, c’était avant les ordinateurs portables, les réseaux sociaux et les smartphones hein). (L’entrée du premier centre Indymedia, pendant les manifs à Seattle en 1999) (A l’intérieur) (Capture d’écran du premier site Indymedia lancé à Seattle) Le jour J, les actions décentralisées et les manifestations, rassemblant plus de 40.000 personnes, entraîneront l’échec du sommet et rentreront dans l’histoire du mouvement anti-mondialisation sous le nom de « La bataille de Seattle ». (Manifestant-e-s pas préparé-e-s...) (...manifestant-e-s préparé-e-s) Dans les années qui suivent, galvanisés par cet exemple inspirant, de nombreux sites Indymedia locaux sont créés sur base de ce premier modèle, allant jusqu’à un réseau de 175 sites dans une soixantaine de pays sur les 5 continents (comme on peut le voir dans « Indymedia, the eye of the storm », un film qui retrace cette expansion et particulièrement l’histoire d’Indymedia en Argentine, ou dans cette intervention à propos du réseau Indymedia sur le continent africain). Ce grand nombre de sites n’est pas si étonnant pour l’époque : Indymedia était un réseau très ouvert cherchant à couvrir les luttes sociales au sens large, et cette periode du mouvement altermondialiste se caractérisait par une forte...

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La police tue Fabian, 11 ans : Retour sur les faits

Ce lundi 2 juin, une voiture de police a tué Fabian, un enfant de 11 ans au parc Elisabeth à Bruxelles. Tandis que le parquet affirme que l’enfant fuyait un contrôle, des témoins et la famille dénoncent une version mensongère et une brutalité injustifiable. Par ailleurs, des habitant·es du quartier dénoncent une conduite policière dangereuse récurrente dans le parc Elisabeth. Ce mardi 3 juin, la famille de Fabian s’est réunie le sur le lieu de sa mort, dans la matinée, et une veillée a été organisée à 17h50, également sur le lieu du décès, dans le parc Elisabeth. Plusieurs centaines de personnes sont venues rendre hommage à Fabian et apporter leur soutien à ses proches. Younes, le cousin de Fabian, explique à la RTBF qui il était : « C’était mon petit-cousin. C’était un enfant de douze ans comme tant d’autres. Il aimait jouer à la PlayStation, il faisait ses devoirs. […] Mon petit-cousin était quelqu’un de bien. Il était tout le temps à la maison. Et malheureusement, quand il sort, il se passe des choses horribles… Il était en sixième primaire. Il allait passer son CEB… » La police et le parquet parlent d’une « course-poursuite« , une version contestée par Younes. « Tout d’abord, il s’agissait de la trottinette de son grand frère et Fabian faisait simplement un petit tour dans le parc. De ce que me dit la famille, la police a voulu saisir la trottinette. Ils ont donc essayé de le contrôler. Fabian aurait dit qu’il ne comprenait pas pourquoi on le contrôlait, qu’il allait les conduire chez son frère, le propriétaire de la trottinette. La police n’aurait visiblement rien voulu entendre. Ils ont accéléré et l’ont écrasé. Ils ont roulé dessus. Ce n’était pas une course-poursuite. C’est un peu cheap comme explication. Fabian faisait juste un tour dans le parc et il n’y avait aucune course-poursuite, aucun gyrophare, rien du tout. La voiture de police n’est même pas passée sur la route ou sur le chemin de gravier. Elle est passée à travers l’herbe. Donc il n’y a aucune course-poursuite. » explique Younes, qui insiste sur le fait que Fabian n’a pas cherché à éviter un contrôle et se dirigeait vers son frère, le propriétaire de la trottinette, au moment de l’accident. Selon plusieurs témoins de la scène avec qui nous avons été en contact, la voiture de police aurait effectivement traversé le parc « à toute allure » derrière Fabian. L’enfant s’est engagé sur la pelouse, la voiture de police qui le suivait à toute vitesse, sans gyrophare ni sirènes, l’aurait alors renversé. La voiture de police aurait ensuite roulé sur le corps de l’enfant. C’est l’intervention et le comportement de la police qui ont mené à la mort de Fabian. Un témoin direct de la scène nous a contacté·es et assure avoir vu la voiture « tamponner » (renverser) Fabian : « Je rentrais chez moi et j’ai vu une voiture de police suivre un enfant en trottinette. Ils étaient sur le sentier principal à grande allure. Le petit a eu peur et a été sur la pelouse, tremblotant...

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