Front Antifasciste de Liège 2.0

Le Front Antifasciste de Liège 2.0 est un espace-temps de rencontres, d’échange des pratiques, d’informations et d’actions (re)mis en place en janvier 2019. Il s’ancre dans l’histoire du militantisme antifasciste liégeois qui, des premiers immigrés ouvriers italiens et espagnols en 1926 jusqu’aux différents fronts antifascistes liégeois (ceux de 1975 et 1991), ont mené la lutte et la vie dure aux fascistes et à leurs idées.

Le Front Antifasciste de Liège souhaite regrouper le plus largement possible toutes les sensibilités de l’antifascisme sans jugement de valeurs sur les méthodes ou les degrés d’engagement mais en ayant un objectif clair et précis : la lutte contre les propos, idées, actions de personnes ou groupement d’extrême-droite. Il se veut être un espace de liaison entre toutes les initiatives antifascistes afin de développer un antifascisme social et populaire.

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Extrême-droite / Antifascisme

Rassemblement à Liège contre l’extrême droite et sa banalisation par le MR

Un rassemblement contre l’extrême droite était organisé lundi 3 février devant le conseil communal de Liège Il y avait plus de 200 personnes, de tous âges mais avec un majorité de jeunes, inquiètes pour l’avenir que sont en train de construire les partis politiques. Des prises de parole ont expliqué la raison de ce rassemblement et une fanfare en a ponctué toute la durée. La plupart des élu·es semblait désemparée par cette vie, et ont pris soin d’éviter de la toucher. Même au niveau local, la distance entre le monde politicien et les votant·es est palpable. Du côté de la police, elle n’a rien trouvé de mieux à faire que de ficher cette jeunesse, inquiète mais mobilisée, à l’aide d’un téléobjectif à partir de l’intérieur de l’hôtel de ville. « Nous exigeons du M.R. qu’il prenne une décision claire et précise en expulsant Noa Pozzi, tête de liste Chez Nous à Liège, ainsi que tous les autres transfuges d’extrême droite. » (passage de l’appel du rassemblement) Noa Pozzi est en effet l’arbre qui cache la forêt. Bien d’autres membres de Chez Nous ont été acceptés au MR depuis les dernières élections où les premiers se sont plantés et les seconds ont décollé (Jason Galassi, Mathéo Besson), pour d’autres ce n’est pas clair (Raphaël Cormann, Nolan Delpomdor), et pour certains ils clament être devenus membres du MR alors que celui-ci dément (Adrien Roger). Des pontes du MR se sont opposé·es (« On aurait dû consulter en interne » pour Sophie Wilmès), le MR liégeois s’y est opposé (« Nous n’avons été ni consultés ni même informés » pour Diana Nikolic), les Jeunes MR s’y sont opposés (« Cela s’inscrivait en contradiction avec nos valeurs (démocratiques, de tolérance et d’inclusion) »). Mais il s’agit bien de leur parti et de leur président de parti, donc les subtilités de leur fonctionnement en interne (le président de parti peut accepter une adhésion sans l’aval de la section locale) leur appartiennent. Puisque le rassemblement avait lieu à Liège, il nous semble important de rappeler un autre point : au-delà de sorties racistes et sexistes régulières (Michel Peters, Raphaël Mitlazki) le MR liégeois s’était déjà illustré par son échevin Fabrice Dreze qui avait parrainé l’adhésion d’un ex membre du Parti Populaire et des Listes Destexhe, Steve Counet. C’est après que le FAL ait sorti l’affaire publiquement que le MR liégeois avait rétropédalé sur cette adhésion d’un transfuge d’extrême droite. Nous aussi nous pensons que l’expulsion de ces militants d’extrême droite du MR serait un grand minimum, si ce parti voulait continuer prétendre d’être d’aspiration démocrate, mais le fait est que ces personnes et leurs valeurs ont aujourd’hui toute leur place au MR. Il faudrait une refonte conséquente du parti et un changement d’orientation majeur, qui le ramène à ses fondamentaux libéraux, pour que cela ne soit plus le cas. Quelles sont les différences concrètes entre les discours de Chez Nous et du président du MR sur la sécurité, la...

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Hypocrisie, mensonge et manipulation : une réponse à la carte blanche de Nadia Geerts et Corentin de Salle sur le cordon sanitaire.

La carte blanche du centre Jean Gol n’est qu’une tentative malhonnête de révision du cadre politique qui entoure le cordon sanitaire, sous couvert de défense des « principes démocratiques », qui a tout lieu d’un révisionnisme, d’une hypocrisie et d’une manipulation antigauche par le MR dont l’extrême droitisation devient de plus en plus manifeste. Sous couvert de lutte contre l’extrémisme et contre le populisme, ce qui est vraiment cynique comme posture lorsqu’on a Georges Louis Bouchez comme président, cette carte blanche n’est rien d’autre qu’une attaque en règle contre le cordon sanitaire. Or, ce n’est pas la première attaque de la droite contre ce principe, nous l’avons encore rappelé en avril dernier. 1. Le cordon sanitaire : un rempart contre la banalisation de l’extrême droite Le cordon sanitaire, instauré en Belgique dans les années 1990, est une règle politique et médiatique visant à exclure l’extrême droite du jeu démocratique, pour empêcher la banalisation de ses idées dans l’espace public et au sein des institutions. Ce dispositif a été pensé à la suite de la montée du Vlaams Blok (devenu Vlaams Belang après sa condamnation pour racisme en 2004). Ce cordon n’est pas simplement un refus formel de collaboration politique : c’est un principe de protection contre la normalisation du racisme, du nationalisme ethnique et de la haine. S’attaquer à celui-ci revient à légitimer ces idéologies, mais aussi à renforcer un pôle populiste-autoritaire en pleine recomposition dont les droites libérales et conservatrices sont devenues le principal relais de transmission. 2. L’hypocrisie manifeste du MR : Sous la présidence de Georges-Louis Bouchez, le Mouvement Réformateur (MR) a clairement amorcé un glissement vers la droite, adoptant des positions de plus en plus proches de celles de l’extrême droite sur des questions aussi bien économiques que culturelles. Ce repositionnement traduit que le Mouvement Réformateur est la force politique qui a été la plus aimantée par l’extrême droitisation (phénomène mondial et transpartisan) mais aussi la principale courroie de transmission de cette extrême droitisation en Belgique francophone. Sur le plan économique, le parti a durci son discours en prônant une réduction des services publics, en attaquant les syndicats et en dénonçant ce qu’il qualifie d’“assistancialisme”. Ce déplacement s’accompagne d’une rhétorique populiste, inspirée des figures d’extrême droite comme Donald Trump. En outre, Bouchez instrumentalise régulièrement les réseaux sociaux pour attaquer des cibles classiques de l’extrême droite, telles que les activistes écologiques ou les mouvements progressistes, qu’il assimile à une menace « wokiste ». Un exemple récent est l’incident autour David Clarinval, qui a recommandé un ouvrage transphobe d’autrices proches de l’extrême droite et qui a été accompagné d’une campagne de communication tous azimuts orchestrés par Bouchez sur le terme de « wokisme =...

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Élections communales à Liège : l’échec de l’extrême droite, une victoire populaire et antifasciste.

Les résultats des élections communales à Liège en 2024 marquent une nouvelle défaite de l’extrême droite locale, symbolisée cette fois-ci par l’absence de sièges pour la formation Chez Nous. Cette déroute s’inscrit dans une longue histoire où, malgré des tentatives répétées, l’extrême droite n’a jamais réussi à s’imposer durablement dans le paysage politique liégeois. Ce rejet électoral est le fruit d’une vigilance active et d’une mobilisation populaire antifasciste qui s’est construite au fil des décennies, rendant Liège comme étant le principal bastion de lutte en Belgique contre les extrêmes droites. Une histoire de résistances antifascistes : Depuis les années 80, l’extrême droite a cherché à s’implanter à Liège, profitant à chaque fois des crises économiques ou des tensions politiques. Le Parti des Forces Nouvelles et le Front National (de Belgique), malgré leurs tentatives lors des élections de 1988 et 1994, n’ont réussi que ponctuellement à obtenir des sièges. À cette époque, l’extrême droite profitait à la fois d’une crise économique généralisée – la crise de 1992-1993 qui fut particulièrement violente -, d’une conjoncture internationale troublée – chute du mur de Berlin – et de l’essor de l’extrême droite française avec la montée électorale du Front National – pour tenter de s’ancrer dans le tissu politique local. La mobilisation antifasciste de ces années, notamment avec la création du premier Front Antifasciste de Liège, a joué un rôle crucial. Ce front, lancé à l’époque pour faire face à la montée des violences d’extrême droite dans les rues, a constitué une force de résistance face à des partis comme Agir ou le Front National (de Belgique), qui parvint à obtenir 4 sièges au conseil communal. Cette dynamique de mobilisations citoyennes et militantes a empêché ces groupes de s’installer durablement au sein des institutions et dans l’espace public liégeois. L’échec renouvelé de l’extrême droite : En 2024, Chez Nous, dernier avatar des formations d’extrême droite, n’a pas réussi à percer malgré ses tentatives. Ce mouvement, né des cendres du Parti Populaire, des listes Desthexe et d’une fraction du groupe néonazi Nation, avait tenté de profiter de l’expérience des échecs passés. Contrairement à ses prédécesseurs, Chez Nous avait adopté une stratégie plus décentralisée, misant sur des figures jeunes et multiples, sur une présence active sur les réseaux sociaux et la constitution de petits groupes militants locaux. Cependant, après leur échec aux élections de juin 2024 et l’implosion du parti quelques semaines plus tard, leur campagne aux élections communales a été un nouvel échec. De dix conseillers communaux d’extrême droite en 2018 en Belgique francophone, il ne reste plus qu’un seul conseiller en 2024 ! Ce résultat s’explique en grande partie par l’action du Front Antifasciste de Liège 2.0. Depuis sa fondation en 2019, il a mené des actions décisives pour empêcher l’extrême droite de se structurer : perturbation de (...)

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L’ovaire réaction

Bon, comment dire que mes ovaires ont fait un bond en apprenant la nouvelle. Reprenons les bases : le PS a essayé de faire passer un texte de loi pour prolonger la dépénalisation de l’avortement à 18 semaines et supprimer le délai de réflexion. Là, vous vous dites : « Cool, pourquoi la féministe s’énerve-t-elle encore pour rien ? » Eh bien, parce que ce texte n’est pas passé, et qu’on se retrouve encore avec une attaque contre nos droits reproductifs. Vous vous demandez qui attaque encore nos droits ? Notre probable prochain gouvernement fédéral, l’Arizona. Alors, que propose cette loi qui divise tant ces vieux réacs sans ovaires ? Sur le site du PS nous pouvons voir la proposition qui a été faite. Voilà un joli copier-coller (je vois votre flemme d’aller sur le site du PS héhé) : Étendre la possibilité d’avorter jusqu’à 18 semaines après la conception. Actuellement, la limite est fixée à 12 semaines post-conception. Chaque année, près de 800 femmes se rendent à l’étranger pour garantir leur droit à un avortement. Supprimer le délai d’attente obligatoire. Actuellement, avant d’avorter, une femme doit patienter six jours après une première consultation pour confirmer son choix. Ce délai d’attente est infantilisant. Il doit être supprimé. Créer des structures multidisciplinaires dédiées à l’avortement du deuxième trimestre. Les techniques utilisées pour les avortements pratiqués après la douzième semaine post-conception diffèrent des techniques actuellement employées en Belgique. Il convient donc de mettre en place des centres offrant une prise en charge spécialisée et multidisciplinaire (médicale, psychologique et sociale) de l’avortement du deuxième trimestre. Développer la pratique des IVG dans les centres extrahospitaliers. Veiller à l’accessibilité de l’avortement. Renforcer le nombre de prestataires de soins pratiquant l’IVG. Décriminaliser totalement l’IVG pour les femmes. Actuellement, les IVG réalisées en dehors des conditions légales constituent une infraction pénale pour les femmes. Après ce joli copier-coller, on se demande où est le problème…. Certainement, le fait que ce soit encore des hommes qui ont décidé de l’avenir des femmes et qu’ils n’en porteront pas les conséquences. Je veux dire qu’on sait très bien depuis des années que l’avortement légal permet la survie de nombreuses femmes, car l’avortement ne disparaitra jamais. On pourrait espérer un monde sans avortement (qui reste une épreuve particulièrement difficile), si la charge contraceptive était mieux répartie entre les hommes et les femmes, ou que les violences faites aux femmes étaient une légende, mais ce n’est pas le cas. La femme porte une charge mentale dans notre société, et l’avortement en fait partie. Qui va croire que c’est une partie de plaisir d’aller aux Pays-Bas pour avorter, en sachant que si tu te fais prendre, tu risques d’avoir des soucis judiciaires ? Trop chouette, ce petit road trip avortif entre douleur et peur, on s’enjaille de ouf. Quand...

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Transphobie : Cheval de Troie de l’extrême-droite et des réactionnaires

Transphobie : Cheval de Troie de l’extrême droite et des réactionnaires Ce lundi 5 août 2024 David Clarinval (MR) a conseillé sur X/twitter avec force et enthousiasme la lecture du torchon transphobe qu’est Transmania . Ce livre a été écrit par les militantes françaises TERF (trans-exculionary radical feminist – féministe radicale excluant les personnes trans) Dora Moutot et Marguerite Stern. Ce conseil lecture de la part du politicien « libéral » a fait polémique et plusieurs associations de défense des droits des personnes LGBTQIA+ ont vivement réagis, indignées de voir ce livre conseillé par un responsable politique influent. Alors, pourquoi cette polémique ? Qu’est-ce que Transmania ? Qui sont ces autrices ? Mais surtout, qu’est-ce que cette séquence nous dit de l’évolution du Mouvement Réformateur (MR) et d’une part de la société en général ? Premièrement, Transmania est un livre écrit par Dora Moutot et Marguerite Stern, des militantes « féministes » françaises qui depuis plusieurs années ont fait de leur cheval de bataille la lutte contre « l’idéologie transgenre » qui menacerait le droit des femmes. Elles sont aussi derrière l’écriture d’un manifeste « femelliste » dont le seul propos politique est que les femmes transgenres seraient un danger pour les femmes « biologiques », qualifiées ici de « femelles ». Ce manifeste n’est qu’une série de fake news, d’informations triées (souvent récupérées de médias réactionnaires non-francophones, ce qui prouve qu’elles doivent aller loin pour trouver les « informations » qui les arrangent) n’ayant pour but que d’alimenter une peur et une haine des personnes transgenres. Deuxièmement, crevons un abcès et rappelons que cela fait bien longtemps que ces deux autrices ont rompu avec le féminisme en décidant tout d’abord d’exclure une partie des femmes (les femmes trans) de la lutte pour leurs droits et ensuite en développant toute une rhétorique complotiste autour des personnes transgenres (et plus spécifiquement des femmes). Notons qu’elles ont aussi entamé depuis plusieurs années un rapprochement avec des influenceurs.euses et des militant.es masculinistes/d’extrême droite (à l’instar de Thaïs d’Escuffon, ancienne porte-parole de Génération Identitaire, de Julien Rochedy, ancien directeur du Front National de la Jeunesse ou encore d’Alice Cordier, fondatrice du collectif fémo-nationaliste Némésis). Elles ont aussi accepté des interviews par des médias d’extrême droite ou réactionnaires tels que Valeurs Actuelles, Causeur, le Figaro, le mal nommé Front Populaire ou Boulevard Voltaire. En bref, et c’est intéressant de le rappeler, c’est par leur transphobie crasse que ces deux personnes se sont rapprochées de l’extrême droite. En effet, cela fait plusieurs années que l’extrême droite est particulièrement à l’offensive sur les questions de transidentité : rappelons notamment les paniques morales sur fond de transphobie qu’a suscité le programme Evras ou plus récemment la...

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Charlottesville août 2017 : Qu’est-ce qu’un moment de crise peut nous apprendre sur notre époque troublée ?

Les événements de Charlottesville en 2017 ont été un tournant décisif dans l’échec de la fascisation aux États-Unis, comme l’ont été les mobilisations antifascistes en Grèce contre Aube dorée, les multiples mobilisations des mouvements antifascistes lors des élections législatives françaises ou encore les pratiques d’autodéfense populaire lors des émeutes racistes en Angleterre. C’est pourquoi nous avons décidé de traduire cet article des camarades États-uniens. Il s’agit d’une traduction militante. Veuillez donc nous excuser pour les éventuelles erreurs ou imprécisions par rapport au texte original. Nous avons ajouté des notes de bas de page, absentes du texte original, afin de fournir plus d’informations à un lectorat francophone sur la situation aux États-Unis et sur l’extrême droite étasunienne. Avant-Propos : Il y a sept ans, des anarchistes et autres antifascistes se sont réuni.e.s à Charlottesville, en Virginie, pour contrer le rassemblement « Unite the Right« . Les organisateurs de ce rassemblement avaient pour but d’unifier dans un même mouvement suprémaciste blanc de rue l’ensemble des extrêmes droites, tels que par exemple le Ku Klux Klan, les néonazis, les « Vigilantes » et autres miliciens d’extrême droite ainsi que les fascistes de « l’alt-right » . Depuis un an, les fascistes gagnaient du terrain dans les rues, et ce rassemblement devait leur permettre de s’imposer comme une force légitime sur le plan national de la politique américaine. S’ils réussissaient, des millions de partisans de Donald Trump auraient alors pu les rejoindre. Leur principal objectif ce week-end-là était de passer ces journées sans incident. Cependant, quelques centaines de personnes courageuses ont décidé de les stopper. Bien qu’en sous nombre, mal préparé.e.s et effrayé.e.s, les antifascistes furent présent.e.s. Il est important de se souvenir de ces jours, car l’influence de Trump et du « trumpisme » n’a pas disparu. Même si cela peut être décourageant, les mêmes menaces et défis existent encore aujourd’hui et l’avenir reste aussi incertain qu’il y a sept ans. Revenir sur les événements de Charlottesville permet surtout de mieux comprendre les enjeux actuels. Bien que les fascistes soient moins visibles dans les rues, ils cherchent toujours à prendre le contrôle du pays par le biais de l’appareil d’État. Charlottesville démontre aussi qu’un petit nombre de personnes déterminées prêtes à risquer leur vie peut complètement changer la donne, même quand la victoire semble improbable. Nous vous présentons ici un récapitulatif des événements, en nous appuyant sur les souvenirs de certain.es de ceux et de celles qui étaient en première ligne. Avril – mai 2017 : La tempête se prépare La campagne de Trump en 2016 avait encouragé les fascistes de tout bord. Après sa victoire électorale, beaucoup de fascistes ont opté pour une stratégie consistant à cibler des lieux considérés comme des bastions libéraux tels que Berkeley en...

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Propagande anti-chômeur·euses dans La Meuse

À l’occasion des annonces des projets d’austérité de la droite belge, Romain le "Chef de l’info" de la Meuse en profite pour étendre lui aussi son mépris des chômeur·euses. Condensé de mensonges et d’idéologie antisociale, cet article poursuit allègrement une trajectoire politique qui monte les uns contre les autres et déroule un tapis rouge pour l’extrême droite. Intro : La Meuse montre ouvertement son soutien à des partis spécifiques et à leurs idéologies. Pas seulement à leurs mesures, mais à l’idéologie (de droite) qui les motive. Comme de nombreux•ses économistes ou Le Soir l’ont montré, il s’agit de mesures démagogiques pour la com’ mais impraticables ou inadaptées. Analyse : Dès les premières lignes l’hypocrisie est flagrante : le but recherché n’est pas que tout le monde ait un emploi, encore moins de qualité, ou que le marché du travail corresponde aux nécessités actuelles de notre société, non le but est de « remettre au boulot » un profil de chômeur•euse spécifique fantasmé (caricaturé écrit l’édito) : la personne vautrée dans son divan du levé au couché. Le but est de punir les supposé•es, les détesté•es, oisif•ves. Le « chef de l’information » de La Meuse ne part pas d’enquêtes sociologiques pour comprendre et décrire le profil des 224.000 personnes hors emploi en Wallonie, il part de ses représentations stéréotypées, qu’il a les moyens de diffuser et de renforcer auprès d’un large public, ainsi que… d’un classique de la littérature russe 👏. Vive la qualité de l’information. Dans sa tête, pour occuper leurs journées, les êtres vivant•es que nous sommes ne pouvons qu’être soit employé•es, en intérim, en train de travailler au noir, en train de chercher du travail ou en train de glander. Sa vie doit être triste. Mais il feint ainsi de ne pas savoir qu’une énorme partie des activités vitales de notre société (le soin, le large travail associatif bénévole, tout le travail non rémunéré, les coups de main, l’entraide, la débrouille…) se déroulent hors emploi. « Pourtant du travail, il y en a. » Et de donner une anecdote pour prouver sa grande déclaration. Nous, nous préférons les faits : il y a 40.000 emplois vacants en Wallonie pour 224.000 « demandeur•euses d’emploi ». Autre mythe : les chômeur•euses de longue durée le resteraient parce qu’il n’y a pas de limitation des allocations dans le temps en Belgique (c’est une des dernières conquêtes sociales à défendre, et nous sommes en train de la laisser être détruite après que le PS ait commencé le sale boulot il y a une dizaine d’années). Les recherches et enquêtes sur ce sujet montrent que ce sont d’autres facteurs qui expliquent réellement le chômage de longue durée et les « freins à l’emploi », parmi lesquels : l’accès inégal à la formation et à l’éducation, les licenciements massifs de personnes qui ne retrouvent plus de travail ailleurs, ou encore la qualité de plus en plus médiocre des emplois proposés. Alert spoiler : rendre les gens plus précaires en leur...

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Émeutes racistes au Royaume-Uni et antifascisme

Le Front Antifasciste de Liège a traduit de l’anglais un article d’un groupe antifasciste local qui explique comment, et pourquoi, on ne peut pas compter sur la police pour arrêter les fascistes. Contexte Après l’horrible meurtre au couteau de 3 fillettes par un adolescent pendant un cours de danse, l’extrême droite britannique et internationale ont lancé une campagne de désinformation (prétendant que le tueur était un demandeur d’asile musulman, deux informations fausses) ce qui a donné lieu à des émeutes racistes sans précédent à travers le pays. Comme d’habitude dans ce genre de cas, l’extrême droite a piétiné le deuil des familles, ne les a en rien soutenues et a récupéré leur douleur pour servir son agenda politique. L’extrême droite a préféré se défouler sur des personnes déjà tout en bas de l’échelle sociale, entre autres des personnes demandeuses d’asile ou des travailleur·euses racisé·es de petits commerces. Heureusement, des « jeunes de quartier », des mosquées prises pour cibles et différents mouvements antifascistes se sont organisés et ont commencé à reprendre la rue. Mercredi, alors que de nouvelles émeutes racistes étaient prévues, des manifestations antifascistes importantes ont eut lieu et la plupart des néo-fascistes sont restés chez eux ou se sont fait chasser. Là où ils s’étaient donnés rendez-vous pour attaquer des cibles, ils ont trouvé des milliers de personnes venues pour défendre la communauté. Cependant, avec la manière dont les néo-fascistes s’organisent en réseau aujourd’hui et avec la manière dont ils désinforment des pans entiers de la population, ce type d’événements se reproduira. Nous rappelons donc à quel point il est important « de faire sa part » et de s’organiser avec d’autres personnes ou groupes (« let’s organize ! » était le slogan principal des antifascistes britanniques dans les années 1960). Plus il y a de groupes antiracistes et antifascistes pré-existants à ces tentatives de progroms, et plus il y a un tissu communautaire local épais (c’est-à-dire des endroits où différentes communautés se côtoient et ont déjà lutté ensemble, sans instrumentalisation), plus l’autodéfense populaire fonctionne et moins les néo-fascistes peuvent faire des dégâts. On ne peut pas déléguer l’antifascisme à d’autres, ni à l’État ou à sa police. Texte de Bristol Antifascist traduit en français : Hier (samedi 3 août 2024), les « Bristol Antifascists » s’est joit à d’autres groupes antiracistes et antifascistes de Bristol et du Sud-Ouest, ainsi qu’à des centaines de Bristolien·nes, pour s’opposer à une manifestation d’extrême droite « Stop the Boats ». Nous voulons que les gens comprennent d’emblée : des centaines de Bristoliens normaux ont tenu tête hier à un assaut brutal et soutenu par des fascistes qui tentaient d’attaquer un hôtel abritant des familles de migrants et de demandeurs d’asile avec de très jeunes enfants. La police a absolument manqué à son devoir de protéger ces familles....

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Retour sur le rassemblement du 4 juillet en solidarité avec les camarades français.e.s

Ce jeudi 4 mai, répondant à l’appel de collectifs et syndicats français, la Coordination Antifasciste de Belgique et le Front Antifasciste de Liège 2.0 ont organisé un rassemblement à Liège, au parc de la Boverie, devant le consulat français, en réponse au premier tour des législatives françaises qui a vu une percée sans précédent du Rassemblement National. Le FAL a ainsi exprimé son soutien aux camarades français·e·s et a appelé à rester mobilisé·e·s après les élections, en s’engageant dans divers collectifs luttant contre le fascisme et pour la solidarité (antifascistes, queers, féministes, syndicats, pour un logement et une santé dignes, etc.) ainsi qu’aux côtés des personnes et initiatives qui seront les premières cibles de l’extrême droite. Ce rassemblement a été l’occasion de laisser le micro à toutes celles et ceux qui souhaitaient s’exprimer librement. Ainsi, plusieurs personnes ont pu prendre la parole : militant·e·s antifascistes, queers, partisan·e·s de gauche, du milieu artistique, étudiant·e·s, gilets jaunes ou féministes. Toutes ont souligné la menace du second tour et ont plaidé pour s’organiser et se préparer afin de la contrer. Cette percée fait planer la menace d’une majorité absolue au parlement pour l’extrême droite française. Avec ou sans majorité absolue, il va falloir faire face à une extrême droite plus nombreuse, plus décomplexée, et plus financée par les impôts de la population (+20 millions par an pour le RN). Cette menace, comme l’a rappelé une intervenante, a été largement facilitée par les élu·e·s et les médias de droite et ceux proches de la Macronie qui ont érigé une « extrême gauche » (sic) en épouvantail. Des discours de haine répétés en boucle sur toutes les chaînes à des heures de grande écoute ont permis de créer un narratif qui se devait être une prophétie autoréalisatrice. Ainsi, les médias largement propriétés de quelques milliardaires (Bolloré, Arnault, Drahi, etc.), ne cachant pas leurs obédiences pour les droites libérales conservatrices ou l’extrême droite, ont largement œuvré au succès du RN, à la fois pour des raisons idéologiques mais surtout pour défendre des intérêts de classe. Cependant, comme l’a rappelé la même intervenante, les médias des services publics ne sont pas non plus innocents dans cette montée de la confusion qui a permis la diabolisation de la gauche parallèlement à la réhabilitation de l’extrême droite. Ainsi, nous avons constaté les licenciements et nombreux départs dans la presse publique, parmi celles et ceux qui essayaient de porter une parole critique ou simplement plus « progressiste » ou de « gauche ». Le licenciement de Guillaume Meurice ou la mise au placard de l’émission de Charline Vanhoenacker en sont des exemples parmi d’autres. Si le barrage électoral au RN est nécessaire dans ce contexte catastrophique construit et provoqué délibérément par Macron, une telle stratégie ne constitue pas pour autant une proposition politique durable ni une alternative à la (...)

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Migrations / Frontières

Atelier d’écriture en solidarité avec les prisonnier.e.s antifascistes incarcérés suivi d’une bénéfit pour la communauté de Prosfygika𝐤𝐚

Le front Antifasciste de Liège au côté de Peuple & Culture et du squat du KAFC vous invitent à un atelier d’écriture en solidarité avec les antifascistes incarcéré.e.s. Organisé depuis maintenant trois ans aux alentours du 25 juillet, il s’agit pour nous de répondre à l’appel de NYCAntifa. Débutée en 2014 comme le Jour de Solidarité avec Jock Palfreeman, un homme Australien subissant une condamnation de vingt ans de prison en Bulgarie pour avoir défendu deux hommes Roms lors d’une attaque de hooligans de foot fascistes, la date du 25 juillet s’est élargie, dès 2015, en une campagne de solidarité internationale. Que ce soit aux Etats-Unis, en Russie, Biélorussie, en Hongrie, l’année passée c’est une bonne vingtaine de lettres que nous avons envoyé. Rendez-vous ce vendredi 12 juillet à Liège à 17h au point d’accueil devant l’école communale fondamentale de Bressoux-Piron, Avenue Brigade Piron 1, 4020 Liège, avant de rejoindre collectivement le KAFC. Pour plus d’informations, cliquez ici. Dans la continuité, une soirée est prévue en bénéfit pour la communauté squat de Prosfygika. Il s’agit d’une communauté en lutte au plein centre d’Athènes. Le quartier qu’on appelle Prosfygika, est composé de 8 blocs situés entre la court suprême de Grèce et les bureaux de la direction Générale de la police d’Athènes (GADA). Les 8 blocs abritent aujourd’hui plus de 500 personnes, adultes et enfants, appartenant à la classe des opprimé.e.s et provenant de divers horizons politiques, culturels, religieux et ethniques du monde entier. Ces derniers jours le quartier connaît une répression et subit une politique de terreur de la part de l’État. Le 18 juin dernier, des flics parfois aidés par des supplétifs fascistes, ont kidnappé et isolé sans aucune raison 4 membres de la communauté, le 20 juin le soir, et cela devant des enfants, des femmes enceintes et des personnes vulnérables, les flics sont entrés et ont gazé la communauté, arrêté deux membres qui sont dans l’attente du prochain jugement. Depuis, ces personnes sont interdites d’approcher la communauté malgré qu’elles y vivent, travaillent et ont des proches. Enfin le 21 juin, après-midi, les flics ont arrêté cette fois ci un jeune de 15 ans, alors qu’il allait faire ses courses en dehors du quartier, l’ont torturé, tabassé, insulté avec des propos sexistes et menacé de viol, ont terrorisé sa mère et son petit frère, immigré.e.s du Venezuela. C’est pourquoi un appel à la solidarité a été lancé. Pour les concerts, rendez-vous au KAFC à partir de 20h. Pour plus d’infos, cliquez ici. Durant les concerts, nous aurons la chance de recevoir : 𝐋𝐚 𝐫𝐢𝐯𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐂𝐇𝐎𝐒𝐄 𝐀𝐜𝐡𝐢𝐥𝐥𝐞 & 𝐓𝐦𝐨𝐢𝐧 𝐂𝐨𝐮𝐜𝐨𝐮 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐬𝐢𝐫 𝐂𝐚𝐫𝐚𝐟𝐮𝐧𝐤 𝐄𝐯𝐞

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Extrême-droite / Antifascisme

Mobilisation sociale et antifasciste en solidarité avec les camarades français.es

Face à la montée inquiétante de l’extrême droite lors du premier tour à l’élection législative ce 30 juin, la Coordination Antifasciste de Belgique (CAB) appelle à une Mobilisation sociale et antifasciste en solidarité avec les camarades français.es. Nos luttes nous ont appris l’importance des solidarités internationales pour contrer les menaces et afin de construire un front uni contre les extrêmes droites et ses alliés. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐮𝐭𝐭𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥’𝐞𝐱𝐭𝐫𝐞̂𝐦𝐞 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐞 𝐧𝐞 𝐝𝐨𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐞𝐭 𝐧𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐬’𝐚𝐫𝐫𝐞̂𝐭𝐞𝐫 𝐚𝐮𝐱 𝐟𝐫𝐨𝐧𝐭𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐁𝐞𝐥𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞. Les premiers résultats en France doivent nous alerter sur ce qui se passe un peu partout dans le monde. Reniant le pacte démocratique de l’après-guerre, la droite sert de marche pied à l’extrême droite et gouverne avec elle dans plusieurs pays. La privatisation des médias, la surenchère communicationnelle et les campagnes de dénigrement médiatique ont œuvré la dédiabolisation d’un parti politique fondé par d’anciens waffen SS puis à la normalisation de ses idées et postures dans le champ politique. Alors que les dernières digues semblent rompre, nous sommes persuadé.e.s que seule une mobilisation massive, plurielle et populaire permettra de construire une force capable de résister puis de renverser l’offensive ! C’est pourquoi, en solidarité avec les appels lancés en France par des acteurs et actrices sociaux et syndicaux, la CAB et le Front Antifasciste de Liège 2.0 appellent à deux rassemblements 𝐜𝐞 𝐣𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟒 𝐣𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝐚̀ 𝟏𝟕𝐡𝟑𝟎 devant l’ambassade à Bruxelles (19 avenue des Arts) et 𝐝𝐞𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐮𝐥𝐚𝐭 𝐚̀ 𝐋𝐢𝐞̀𝐠𝐞 (Quai de la Boverie n°1, dans le parc de la Boverie).

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Extrême-droite / Antifascisme

Retour sur la répression subie par les antifascistes à Liège ce 28 mai

Ce mardi 28 mai, une action contre le parti d’extrême droite « Chez Nous » a mené à une vingtaine d’arrestations. Cette action fait suite à la propagande accrue de l’extrême droite en cette période électorale. Plusieurs jours de suite, des membres de « Chez Nous » se sont placés aux abords d’un rond-point en heure de pointe avec des banderoles affichant des messages xénophobes, sans que cela ne soulève la moindre réaction des autorités communales. Ce petit manège se déroule depuis une semaine au n°2 Avenue de l’Observatoire dans le Laveu, au niveau de l’échangeur autoroutier et des voies ferrées, à partir de leur nouveau QG à Liège : la maison de Marc Léon Levaux. Cet avocat, compagnon de route de la plupart des formations d’extrême droite wallonnes, condamné à plusieurs reprises et nostalgique du mouvement collaborationniste REX, est la tête de liste « Chez Nous » à Liège pour les élections régionales. Notre action pour contrer la propagande fasciste s’est tenue en face de la maison afin d’occuper le terrain et de visibiliser d’autres messages. Elle s’est déroulée calmement, avec plus d’une trentaine de personnes, recevant le soutien de nombreux.ses passant.es et riverain.es. Plus tard, nous avons été prévenu.es de la présence de militants de « Chez Nous » dans le bar « TGV », près des Guillemins. Nous avons décidé d’y aller afin de prévenir les gérants de l’établissement que l’extrême droite tenait une réunion dans leur bar. Malheureusement, après que deux personnes aient été parler avec lui, le barman n’a pas voulu demander au groupe d’extrême droite de partir. Les antifascistes ont alors commencé à déployer une banderole pour dénoncer cette présence d’infréquentables dans le bar. Mais pendant qu’un membre bien connu de « Chez Nous » (Patrice Eggen) essayait de porter des coups aux antifascistes et que des client·es le retenaient, le barman a commencé à lancer des cendriers, tasses et chaises sur les antifascistes avec d’autres membres de « Chez Nous ». Des antifascistes se sont défendu.es et, quelques minutes plus tard, la police est intervenue en grand nombre : 4 voitures classiques, 7 combis et 2 voitures du PAB (peloton anti-banditisme) ont arrêtés 21 personnes, y compris des personnes qui n’étaient pas présentes pendant l’altercation et y compris un simple passant (qui heureusement a été relâché au bout de deux heures), tandis que les agresseurs d’extrême droite n’ont, à notre connaissance, pas été inquiétés. La police (2 voitures) était encore en train de parler avec eux au café plus d’une heure après les faits alors que les antifascistes avaient déjà été arrêté.es, contrôlé.es, fouillé.es et commençaient à être emmené.es au poste. Présentées d’abord comme des arrestations administratives pour trouble à l’ordre public, après 8h de privation de liberté les antifascistes ont été relâché.es vers 2h du matin avec des convocations pour « coups et/ou blessures volontaires (non spécifiés) ». Toutes les 21 personnes. Une...

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Santé / Soins

Présence de Florian Philippot à Liège avec son public BAM, Revivance, Collectif Citoyen, etc.

Nous avons appris que Florian Philippot (Les Patriotes, ancien vice-président et chargé de communication du FN) avait assisté à une audience au tribunal de Liège ce vendredi 17 mai. Il s’agissait d’une audience liée à la plainte de Frédéric Baldan (un lobbyiste européen PDG de la société CEBiz spécialisée dans les relations commerciales entre l’Union européenne et la Chine) et de son avocate Diane Protat (qui est aussi l’avocate du collectif confusionniste Bon Sens et du média d’extrême droite France Soir). [1] Il et elle attaquent la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyden (membre du parti de droite conservatrice CDU en Allemagne et du groupe européen PPE) sur l’affaire « Pfizergate » des sms qu’elle a échangé avec le PDG de Pfizer en 2021. Le lobbyiste et son avocate ont notamment demandé aux tribunaux de condamner l’Union européenne à lui verser 100.000 euros « à titre de réparation du dommage moral qu’elle lui a causé » pour sa perte de confiance en l’institution. [2] Les différents collectifs soi-disant « citoyens » et médias prétendument « alternatifs » présents (BAM, Revivance et Collectif Citoyen – qui se présente aux élections) étaient apparemment très heureux d’être accompagnés d’un fasciste pour mener cette lutte de haute résistance. Que les choses soient claires, attaquer en justice Ursula von der Leyden, ou n’importe quel autre président·e de la Commission européenne qui défendent tous l’ordre néolibéral et bourgeois, n’est pas un problème. C’est pourquoi l’attaquer (pour des fantasmes) et avec qui (avec l’extrême droite) qui est un problème. Concernant les contrats Pfizer, négociés par Ursula von der Leyden sans mandat, les mouvements confusionnistes s’inventent une histoire dans laquelle les commissaires européen·nes achèteraient en masse des vaccins inefficaces, voire néfastes pour la population (et ça c’est la version soft), plutôt que de se rendre à l’évidence que les commissaires européen·nes ne remettent jamais en question le marché privé capitaliste et qu’ils lui déroulent le tapis rouge. Le fait que de nombreux contrats passés avec la Commission européenne soient entachés de vices de procédure, de corruption ou de « scandales » n’est que la pointe de l’iceberg de cet ordre néolibéral et bourgeois qu’il faut déconstruire. Le fascisme, le nationalisme, le complotisme et la désinformation de Florian Philippot ne nous y aidera en rien. Ce politicien est en pleine campagne électorale et les mouvements confusionnistes lui servent la soupe. Pour rappel : il n’avait pas réussi à se faire élire aux dernières élections européennes et devenait relativement insignifiant… Avant de surfer sur le complotisme depuis le Covid et d’ainsi relancer sa carrière politique. Et cela fonctionne… Quand on se prétend « ni de gauche, ni de droite », comme le font les collectifs « citoyens » et les médias « alternatifs » présents à cette audience, il n’y a apparemment aucun soucis à s’allier avec n’importe qui...

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Retour sur la répression subie par les antifascistes à Liège ce 28 mai.

Avant-hier, une action contre le parti d’extrême droite « Chez Nous » a mené à une vingtaine d’arrestations. Cette action fait suite à la propagande accrue de l’extrême droite en cette période électorale. Plusieurs jours de suite, des membres de « Chez Nous » se sont placés aux abords d’un rond-point en heure de pointe avec des banderoles affichant des messages xénophobes, sans que cela ne soulève la moindre réaction des autorités communales. Ce petit manège se déroule depuis une semaine au n°2 Avenue de l’Observatoire dans le Laveu, au niveau de l’échangeur autoroutier et des voies ferrées, à partir de leur nouveau QG à Liège : la maison de Marc Léon Levaux. Cet avocat, compagnon de route de la plupart des formations d’extrême droite wallonnes, condamné à plusieurs reprises et nostalgique du mouvement collaborationniste REX, est la tête de liste « Chez Nous » à Liège pour les élections régionales. Notre action pour contrer la propagande fasciste s’est tenue en face de la maison afin d’occuper le terrain et de visibiliser d’autres messages. Elle s’est déroulée calmement, avec plus d’une trentaine de personnes, recevant le soutien de nombreux.ses passant.es et riverain.es. Plus tard, nous avons été prévenu.es de la présence de militants de « Chez Nous » dans le bar « TGV », près des Guillemins. Nous avons décidé d’y aller afin de prévenir les gérants de l’établissement que l’extrême droite tenait une réunion dans leur bar. Malheureusement, après que deux personnes aient été parler avec lui, le barman n’a pas voulu demander au groupe d’extrême droite de partir. Les antifascistes ont alors commencé à déployer une banderole pour dénoncer cette présence d’infréquentables dans le bar. Mais pendant qu’un membre bien connu de « Chez Nous » (Patrice Eggen) essayait de porter des coups aux antifascistes et que des client·es le retenaient, le barman a commencé à lancer des cendriers, tasses et chaises sur les antifascistes avec d’autres membres de « Chez Nous ». Des antifascistes se sont défendu.es et, quelques minutes plus tard, la police est intervenue en grand nombre : 4 voitures classiques, 7 combis et 2 voitures du PAB (peloton anti-banditisme) ont arrêtés 21 personnes, y compris des personnes qui n’étaient pas présentes pendant l’altercation et y compris un simple passant (qui heureusement a été relâché au bout de deux heures), tandis que les agresseurs d’extrême droite n’ont, à notre connaissance, pas été inquiétés. La police (2 voitures) était encore en train de parler avec eux au café plus d’une heure après les faits alors que les antifascistes avaient déjà été arrêté.es, contrôlé.es, fouillé.es et commençaient à être emmené.es au poste. Présentées d’abord comme des arrestations administratives pour trouble à l’ordre public, après 8h de privation de liberté les antifascistes ont été relâché.es vers 2h du matin avec des convocations pour « coups et/ou blessures volontaires (non spécifiés) ». Toutes les 21 personnes. Une...

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L’actualité brûlante de l’utilité du cordon sanitaire

Une carte blanche du Front Antifasciste de Liège en réponse au journal L’écho sur le cordon sanitaire. Le journal n’a pas daigné nous répondre... Le mardi 9 avril, L’Écho publiait une opinion de Nicolas De Pape, dont le propos visait à tenter de démontrer l’obsolescence du cordon sanitaire. Au contraire, celui-ci reste primordial ! Il faut reconnaître à l’auteur un certain talent dans l’art d’utiliser des techniques argumentatives particulières : dire que le débat entre Georges-Louis Bouchez et le Vlaams Belang constituait apparemment une rupture du cordon sanitaire médiatique vise ainsi à instiller le doute là où il n’y en a pourtant pas : ce débat le rompait allègrement. N. De Pape dénonce la confusion régnante… pour la semer à son tour. Contrairement à son propos, la notion d’extrême droite n’est pas floue. Des bibliothèques entières en ont précisé l’histoire, l’idéologie, les évolutions… Et pour la situation actuelle, nombre de textes scientifiques ont clarifié ce que l’on peut/doit qualifier d’extrême droite. [1] Malgré les tentatives de lissage et de camouflage du propos, l’extrême droite, qu’elle soit ancienne ou plus récente, conserve les mêmes caractéristiques. Elle reste ce mouvement politique réactionnaire face à la révolution du mouvement des Lumières qui fonde nos démocraties modernes. Si un certain flou persiste malgré tout, c’est moins dû à une absence de définition scientifique qu’à une confusion entretenue par des partis de droite traditionnels qui, de plus en plus, « extrême droitisent » leurs positions, partagent des thèses de l’extrême droite sur X et, ce faisant, les normalisent. Le Soir a d’ailleurs montré, en s’appuyant sur une étude de la « Foundation of European Progressive Studies », que c’était moins l’extrême droite qui changeait que la droite qui la normalisait, la rendait fréquentable et acceptable, en en reprenant largement les thématiques et les éléments de langage. [2] Loin de rendre obsolète le cordon sanitaire, ce constat pose plutôt la question de l’opportunité de son extension. Si les politologues estiment que la N-VA est un parti démocratique, ils admettent aussi qu’elle renferme en son sein des personnalités borderline, voire plus, à l’exemple de Theo Francken. Par ailleurs, par ses références, écrits et déclarations, Drieu Godefridi coche un grand nombre – pour ne pas dire la totalité – des cases qui classent à l’extrême droite. Clairement, la N-VA cherche ici à tester la solidité du cordon sanitaire, en particulier médiatique, en Belgique francophone. Il est très ironique de constater que c’est précisément au moment où les vertus du cordon sanitaire médiatique en Belgique francophone sont reconnues de toute part, et notamment dans les milieux académiques [3], que des voix à droite le jugent obsolète : voilà un bel hommage qui lui est rendu puisqu’on reconnaît implicitement son efficacité. Est-ce justement là la raison pour laquelle certains voudraient le voir disparaître ? À en...

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Bande dessinée : « Mawda : autopsie d’un crime d’État »

Le 16 mai 2018 la police belge tuait une petite fille de 4 ans sur les routes de la migration. Ce 4 avril 2024, six ans plus tard, une soirée était organisée au CPCR pour revenir sur cette affaire, en présence de l’auteur-illustrateur Manu Scordia et de l’avocat Robin Bronlet. La bande dessinée « Mawda : autopsie d’un crime d’État » retrace rigoureusement les différentes étapes de cet événement tragique, ses causes et ce qu’il s’en est suivi. On ne peut que la conseiller tellement le travail fournit est de qualité. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. C’est une nouvelle occasion pour nous de revenir sur cette triste affaire,comme nous l’avions déjà fait en 2020 après une conférence organisée par la LDH à l’Université de Liège, en présence du journaliste d’investigation Michel Bouffioux et de l’avocate Selma Benkhelifa. Le cadre de ce meurtre policier Le meurtre de la petite Mawda Shawri, en présence de son frère et de ses deux parents, s’est déroulé dans le cadre de « l’opération Médusa ». Cette opération, lancée par le ministre de l’intérieur de l’époque Jan Jambon (N-VA), consiste à arrêter à tout prix les personnes migrantes. Et ce prix est parfois la mort… La plupart des victimes de ces opérations de chasse aux migrant·es sont d’ailleurs inconnues car non médiatisées. L’opération Médusa, responsable de la mort de Mawda, est toujours en cours et le procès des véritables responsables de sa mort (les politiques qui promeuvent la chasse aux migrant·es) n’a pas eu lieu. Ils sont toujours là et ils sont occupés à empirer la politique migratoire belge et européenne. Les faits, les faits, encore les faits Ce soir-là, les policiers ont donné une première version aux ambulanciers. Selon eux, la petite serait tombée de la camionnette. Ensuite, ils ont prétendu qu’il y avait eu des échanges de tirs avec la camionnette. Enfin, ils ont prétendu que les personnes migrantes avaient utilisé la petite fille comme bouclier humain et qu’elles auraient casser une vitre du véhicule avec son crâne. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant… Pourtant, le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. L’impunité n’a pas de limites. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. Comme Manu Scordia le souligne, le fait que des milliers de personnes aient pu (décider) de gober des versions pareilles en dit long sur le racisme généralisé. Et ce cas illustre bien la connivence entre police, justice et médias lorsqu’ils construisent ensemble l’impunité policière. On retrouve ces mécanismes dans presque chacune des « affaires » de meurtres policiers. À la page 162 l’auteur...

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