Racismes / Colonialismes
Mathis, 9 ans, plaqué au sol par des policier·ères : affaire classée sans suite
Début septembre 2023, nous entrions en contact avec la mère de Mathis, un enfant noir de 9 ans plaqué au sol par des policier·ères dans son école. Cette violence policière raciste avait rapidement fait le tour des réseaux sociaux, indignant une large partie de la population. Depuis, l’affaire a été classée « sans suite », c’est-à-dire que les policier·ères ne seront pas poursuivi·es. Retour sur les faits.
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Le 5 septembre, Mathis, 9 ans, subit des insultes racistes dans la cours de récré de l’école spécialisée de Nalinnes. Bien que la scène se passe devant des membres du corps enseignant et des éducateurs, l’enfant qui a insulté Mathis n’est pas réprimandé. Mathis se met alors en colère, lui qui avait déjà subi des insultes racistes sans suite la semaine précédente, hors du cadre scolaire.
Selon la direction, l’école aurait tenté de « maîtriser » la « crise » de Mathis (pour utiliser les mots de la direction) mais, « n’y arrivant pas », elle aurait appelé la police. Pourtant, il s’agit d’une école spécialisée, donc normalement apte à gérer ce genre de situation. Une fois sur place, la police brutalise Mathis alors qu’il était déjà calme selon son témoignage. Un policier le plaque contre le mur et lui met les mains dans le dos. Peu avant que sa maman arrive et qu’elle en informe la police, le policier le plaque au sol avec son genou, la même position qui a tué Lamine Bangoura en Belgique, George Floyd, Adama Traore, … sur un enfant de 9 ans. Tout en disant à Mathis qu’il le faisait pour que sa mère « ne fasse pas la maligne » et que sinon il la « mettra au sol aussi ».
Peu après les faits, la directrice explique à la télé que l’intervention de la police était « bienveillante ». Pourtant, Mathis raconte le rire des enseignants et des éducateurs présents pendant que les policiers le violentait. La mère de Mathis, pendant qu’elle filmait la scène, a interpelé les agents de police ainsi que les membres du corps enseignants présents « mon fils n’est pas un gangster, pourquoi vous le traitez comme un gangster » les policiers et les éducateurs ont répondu en riant « Oui, c’est bien un gangster votre fils ».
De son côté, la police justifie une opération mesurée face à l’énervement de l’enfant de 9 ans. Lunaire. Jamais une telle chose n’aurait été justifiée avec un enfant blanc, jamais une telle chose ne serait arrivé sur un enfant blanc. La police ira même jusqu’à déposer une plainte contre Mathis et sa mère pour « policier bashing*« . La mère de Mathis, quant-à-elle, a déposé une plainte pour traitement inhumain et dégradant sur son fils. Cette plainte a été classée sans suite.
En résumé, les violences physiques injustifiées sur un enfant de 9 ans, les propos dégradants, et les graves conséquences psychologiques ne semblent pas suffisants pour que les policier·ères soient (...)