Pour Mawda

Extrême-droite / Antifascisme

1 500 personnes manifestent contre les violences policières

Ce samedi 15 mars – journée internationale de luttes contre les violences policières – 1 500 personnes se sont mobilisées à Bruxelles à l’appel de différents collectifs. La manifestation s’est élancée aux alentours de 15 heures à la place du Luxembourg et s’est clôturée vers 17 heures 30 sur la Place du Congrès. Le parcours de la manifestation est passé par une série de lieux qui symbolisent les violences policières et les violences institutionnelles. Tout le long de la manifestation, des graffitis ont été apposés sur les murs des rues que le cortège à traversé. Des manifestant·es s’en sont pris·es à plusieurs institutions et symboles des violences de l’Etat ; la statut du roi génocidaire Leopold II a été recouverte de peinture, l‘Office des Etrangers a été ciblée, une des revendications de la manifestation étant la fin de la pénalisation du séjour des personnes sans-papiers. Des bâtiments de l’Union Européenne ont également été tagués et une banque AXA a été prise pour cible. Trois camionnettes de police ont été endommagées et aspergées de peinture lorsque la manifestation est passée devant le commissariat de la place Poelaert. Par la suite, des images ont montré que ces fourgons ont été dépannés et emmenés à la réparation. Au moins 8 personnes auraient été arrêtées par les forces de l’ordre à la suite de la manifestation. Pour l’heure, nous n’avons aucune information précise concernant de potentielle arrestation judiciaire. Au moment de lire son discours, la sœur de Imad – tué le 23 mars 2023 à Seneffe – expliquait : « La justice nous considère et nous traite comme des criminels, et les policiers comme des victimes. » « Le policier qui a tué mon frère est encore en service dans la région, je me sens plus chez moi, je suis hantée par la peur de me faire contrôler par ce policier, un jour de le croiser. ». La sœur de Imad a aussi rappelé à quel point les familles des victimes de violences policières se retrouvent confronter à des machines judiciaires bien rodées, qui visent à les épuiser, économiquement, moralement et socialement. Alors qu’un non-lieu a été demandé en février dernier par le procureur pour les policiers inculpés dans le cadre du meurtre d’Imad, Ouafah sa sœur demande « A quand une justice ? Quand seront nous entendu par le système pénal ? ». Le 23 mars à 17 heures, un rassemblement aura lieu à Seneffe, au Clos des Lilas, en mémoire d’Imad ainsi que pour la lutte pour la justice. L’importante mobilisation et le degré d’opposition présent lors de cette manifestation mettent en évidence l’exaspération générale face à l’autorité policière, à ses violences et finalement son impunité. La manifestation portait plusieurs revendications telles que : l’automatisation des procédures disciplinaires en cas de décès ; la saisie automatique d’un juge d’instruction et d’une instruction publique ; l’interdiction du plaquage ventral et des fouilles à nu, en particulier pour les mineur·e·s ; la protection du (...)

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Racismes / Colonialismes

Mawda Shawri : Les frontières tuent, la lutte continue

L’horreur est systémique. Le silence des institutions est complice. Le 16 mai 2018, Mawda Shawri, deux ans, a été tuée par une balle de la police belge. Cette fillette a été victime d’un système où la violence d’État, la gestion des frontières et la répression des migrant·es se croisent et se nourrissent mutuellement. Mawda n’est pas un cas isolé, mais le visage humain d’une politique meurtrière qui, sous couvert de « sécurité », multiplie les drames. Ce soir-là, une patrouille repère une fourgonnette avec 30 migrant·es kurdes, fuyant la guerre et la misère pour rejoindre la France. L’État belge, dans sa volonté de contrôler, de chasser, de tuer les espoirs, engage une course-poursuite sur l’autoroute. Quand la violence policière ne s’arrête pas, quand elle se joue de la vie des plus vulnérables, c’est une vie qui s’éteint. La balle tirée dans la tête de Mawda est un acte politique : il n’y a pas de hasard dans ces morts-là. L’État protège ses institutions et ses « frontières » à n’importe quel prix, quitte à tuer des innocents. Cinq ans après la tragédie, le réalisateur s’associe au collectif La voix des sans papiers pour organiser une lecture collective de documents relatifs à l’affaire, exposant les violences policières en Belgique et les mensonges des institutions. Parallèlement, à travers une approche à la fois sensible, poétique et militant, il filme les lieux du crime, marqués par une sérénité glaçante qui contraste avec l’horreur des événements. Cette tragédie parmi tant d’autres est loin d’être une simple affaire judiciaire. C’est le symptôme d’une machine répressive qui broie des vies pour maintenir son ordre. La mort de Mawda est une conséquence directe de cette logique sécuritaire qui nie l’humanité des migrant·es, les réduit à des chiffres, à des ennemis, à des objets à contrôler. Cette violence n’est pas un dérapage, elle est la norme. Et derrière les « faits divers », il y a des mécanismes bien huilés : les mensonges des autorités, l’impunité de ceux qui exercent cette violence, l’indifférence de ceux qui ferment les yeux. Aujourd’hui, il est urgent de remettre en question cette logique et de faire entendre les voix de ceux et celles qu’on essaie de faire taire. Car Mawda ne doit pas devenir un oubli, elle doit devenir un symbole de résistance. Un cri contre l’injustice d’un système où les vies des migrant·es ne comptent pas. La lutte contre la violence d’État et la politique des frontières doit continuer, et elle doit se nourrir de l’histoire de chaque vie volée. « Hold on to her » , au Festival de documentaires engagés En Ville ! Le mercredi 29 janvier 2025 à 18:30 au Cinéma Galeries

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Racismes / Colonialismes

Dessin en lutte : Rencontre entre Manu Scordia et Baraka Grafika

RENCONTRE entre ... Basée sur plusieurs sources et témoignages (dont la très riche contre-enquête du journaliste Michel Bouffioux), la bande dessinée" Mawda, autopsie d’un crime d’état" de Manu Scordia retrace dans le détail les événements qui ont mené à la mort de la petite fille, la manière dont les policiers ont tenté de maquiller le crime, dont le parquet de Mons a couvert les mensonges de ces policiers, et dont ce même parquet a blanchi les coupables. Elle revient aussi sur le cadre dans lequel opéraient ces policiers, à savoir une "opération Medusa", des opérations de chasse aux migrants dans lesquels les policiers ont carte blanche pour arrêter un maximum de migrants. Plus de cinq ans plus tard, le racisme d’état et les politiques migratoires qui ont mené à la mort de Mawda, n’ont fait que gagner du terrain et ne sont que toujours plus meurtrières." ET Studio Baraka est un projet d’autoédition collaboratif, fruit de rencontres entre le collectif Bruxellois La Voix des Sans-papiers et de jeunes autrices et auteurs de l’ESA St Luc. Ces personnes aux parcours très différents ont ainsi décidé d’unir leurs talents en réalisant une bande dessinée à huit mains (4 auteur.trice.s rencontrent 4 représentant·e·s de la VSP). D’un travail laborieux individuel ils et elles ont ainsi choisis d’aborder le support Bande Dessinée comme un espace pour entrelacer leurs univers, leurs parcours, leurs vécus. Chacun.e traitant la planche par un bout en laissant l’espace pour qu’un ou une autre puisse ajouter, modifier, accompagner, (re)construire l’ensemble. Le résultat définitif donne un véritable sentiment d’unicité dans la pluralité. Au fil de leurs conversations, de leurs échanges, il leur parait ainsi évident de traiter de la question du voyage. Que signifie « voyager » ? d’où l’on vient, d’où l’on va ? Comment, ensemble, il leur a été possible de constituer un studio de bande dessinée expérimental et innovant qui se met au service des récits des personnes en exil. A quoi s’attendre : un vernissage une échange entre Manu et Baraka Grafika un drink un moment de dédicace

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Extrême-droite / Antifascisme

Bande dessinée : « Mawda : autopsie d’un crime d’État »

Le 16 mai 2018 la police belge tuait une petite fille de 4 ans sur les routes de la migration. Ce 4 avril 2024, six ans plus tard, une soirée était organisée au CPCR pour revenir sur cette affaire, en présence de l’auteur-illustrateur Manu Scordia et de l’avocat Robin Bronlet. La bande dessinée « Mawda : autopsie d’un crime d’État » retrace rigoureusement les différentes étapes de cet événement tragique, ses causes et ce qu’il s’en est suivi. On ne peut que la conseiller tellement le travail fournit est de qualité. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. Un travail de mémoire et d’analyse salutaire. C’est une nouvelle occasion pour nous de revenir sur cette triste affaire,comme nous l’avions déjà fait en 2020 après une conférence organisée par la LDH à l’Université de Liège, en présence du journaliste d’investigation Michel Bouffioux et de l’avocate Selma Benkhelifa. Le cadre de ce meurtre policier Le meurtre de la petite Mawda Shawri, en présence de son frère et de ses deux parents, s’est déroulé dans le cadre de « l’opération Médusa ». Cette opération, lancée par le ministre de l’intérieur de l’époque Jan Jambon (N-VA), consiste à arrêter à tout prix les personnes migrantes. Et ce prix est parfois la mort… La plupart des victimes de ces opérations de chasse aux migrant·es sont d’ailleurs inconnues car non médiatisées. L’opération Médusa, responsable de la mort de Mawda, est toujours en cours et le procès des véritables responsables de sa mort (les politiques qui promeuvent la chasse aux migrant·es) n’a pas eu lieu. Ils sont toujours là et ils sont occupés à empirer la politique migratoire belge et européenne. Les faits, les faits, encore les faits Ce soir-là, les policiers ont donné une première version aux ambulanciers. Selon eux, la petite serait tombée de la camionnette. Ensuite, ils ont prétendu qu’il y avait eu des échanges de tirs avec la camionnette. Enfin, ils ont prétendu que les personnes migrantes avaient utilisé la petite fille comme bouclier humain et qu’elles auraient casser une vitre du véhicule avec son crâne. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant… Pourtant, le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. L’impunité n’a pas de limites. Le procès verbal des policiers est donc un faux. Et pourtant le parquet va systématiquement relayer ces versions mensongères (ainsi que la presse) et il ne va jamais exiger des policiers qu’ils s’expliquent sur leurs mensonges. Comme Manu Scordia le souligne, le fait que des milliers de personnes aient pu (décider) de gober des versions pareilles en dit long sur le racisme généralisé. Et ce cas illustre bien la connivence entre police, justice et médias lorsqu’ils construisent ensemble l’impunité policière. On retrouve ces mécanismes dans presque chacune des « affaires » de meurtres policiers. À la page 162 l’auteur...

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Santé / Soins

Violences policières : 2000 personnes dans la rue pour le 15 mars

Ce samedi 15 mars, 2000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Bruxelles pour manifester contre les violences policières et les violences d’Etat. Le parcours de la manifestation a traversé le centre-ville en passant aux abords des commissariats où Sourour, Ilyes, Mohammed-Amine et Ibrahima, sont décédé•es. La famille de Sourour et la famille de Ouassim et Sabrina, ont pris la parole à la place du Congrès. En face du commissariat de la Gare du Nord, où Ibrahima a été tué, sa soeur Aïcha a prononcé un discours. 3 ans après sa mort, les premières audiences arrivent enfin le 10 mai prochain. La famille a appelé les manifestant•es à rejoindre cette date. La manifestation s’est également arrêtée en face de l’ancienne occupation fédérale, ouverte dans le cadre de la Saga de la Honte où des centaines de demandeur.ses d’asile avaient été mis illégalement à la rue par l’Etat belge. Lors de prises de paroles du Comité des Femmes Sans-Papiers et de Getting The Voice Out, ont été mises en lien les violences policières avec celles que subissent les personnes exilées et sans-papiers, notamment dans les centres fermés. Dans sa prise de parole, la représentante de l’organisation a expliqué qu’une membre du Comité, Aïcha Toure, a été emprisonnée il y a plus d’un mois et est à l’heure actuelle encore enfermée dans un centre fermé à Holsbeek (des informations sont disponibles dans la description pour la soutenir.) Le Comité des Femmes Sans-papiers a également rappelé en plus des violences de l’Etat, la déshumanisation quotidienne des personnes sans-papiers en Belgique. Le refus de l’Etat belge de leur donner l’accès à la citoyenneté et aux services sociaux essentiels, et a appelé à une régularisation totale des personnes sans-papiers en Belgique. Place De Brouckère, la famille d’Imad a également pris la parole. Elle a invité les manifestant•es à rejoindre le rassemblement Justice pour Imad le samedi 23 mars à Seneffe, date des un an de sa mort. La maman de Domenico a également pris la parole à la place De Brouckère. Les autorités de la commune de la ville de Bruxelles (PS – Philippe Close) ont refusé que la manifestation traverse le piétonnier et passe par la bourse pour rejoindre le terrain Mehdi Bouda, où la manifestation s’est terminée. Pour finir, la famille de Mehdi a pris la parole en fin de manifestation. Elle a appelé les manifestant•es à se montrer solidaires et à rejoindre les premières audiences de l’affaire le 26 mars au Palais de justice. Ayoub, le frère de Mehdi a conclu sur l’importance de la solidarité entre les différentes luttes en rappelant la situation en cours en Palestine occupée. Plusieurs tags appelant à la justice et à la vérité pour les personnes tuées par la police ont été aperçu le long du parcours. En 2023, au moins 9 personnes ont été tuées en Belgique après avoir croisé le chemin de la police. Comment soutenir ? ! Rejoignez les prochains rassemblements le 23 mars à Seneffe, pour soutenir la famille (...)

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Racismes / Colonialismes

[Rencontre] Mawda vs Medusa, autopsie d’un crime d’État

Dialogue autour de l’affaire Mawda : faire le deuil, créer l’élan solidaire ? « Persée se couvrait d’un nuage pour poursuivre les monstres ; nous, pour pouvoir nier l’existence des monstruosités, nous nous plongeons dans le nuage tout entiers, jusqu’aux yeux et aux oreilles. » Karl Marx, Le Capital Mardi 26 mars à 19h, nous aurons le plaisir d’accueillir Sophie Klimis, auteure du livre « Mawda v. Medusa. Donner un visage à la criminalisation des migrants en Europe » et Manu Scordia, auteur de la bande dessinée « Mawda, autopsie d’un crime d’État ». À travers un récit attentif et minutieux du meurtre de la petite Mawda Shawri, tuée par un tir policier dans le cadre d’une opération « Medusa » le 17 mai 2018, du procès qui a suivi, et des nombreuses actions et manifestations de soutien, les deux auteur.e.s nous proposent leurs regards croisés sur le déroulement, les causes et les suites de ce crime d’État. Dans son essai, Sophie Klimis nous propose de réfléchir cette affaire en déconstruisant les discours – médiatiques, politiques, policiers, judiciaires, littéraires – qui l’ont entourée, et en mettant au jour la violence du système qui a rendu possible le meurtre de Mawda et suscité la sidération pour empêcher de le penser. Elle nous propose aussi de parier sur la puissance de « l’Élan-Mawda » : la multiplicité des initiatives citoyennes, aussi bien collectives qu’individuelles, qui ont travaillé à ce que « le sens de ce qui est advenu demeure vivant » (Arendt) et nous donne l’espoir d’une transformation tant des mentalités que des institutions. Sur la base de plusieurs sources et témoignages, la bande dessinée de Manu Scordia retrace les événements qui ont mené à la mort de la petite fille, la manière dont les policiers ont tenté de maquiller le crime, et dont le parquet de Mons a couvert leurs mensonges et blanchi les coupables. Elle revient aussi sur le cadre des « opérations Médusa » qui visent à traquer les migrants et migrantes, et dans le cadre desquelles les policiers ont carte blanche pour arrêter un maximum de personnes. Impunité policière et chasse aux migrant.e.s, deux facettes du racisme d’État qui, cinq ans plus tard, n’a fait que gagner du terrain et est toujours plus meurtrier. Pour prolonger la discussion et l’élan solidaire et citoyen, nous aurons le plaisir d’accueillir un.e représentant.e de la Voix des Sans Papiers (VSP) qui nous présentera la campagne Y en a marre (YEAM) . Elle vise à mettre en lien chaque membre de la Voix des Sans Papiers de Bruxelles, avec une personne soutien qui l’accompagne dans ses démarches juridiques et administratives, ainsi que dans sa trajectoire personnelle, vers de meilleures conditions de vie. La rencontre sera animée par Sami El Hage, ancien libraire à Tropismes. Sophie Klimis est philosophe et enseigne à l’université UCLouvain, Saint-Louis-Bruxelles. Ses recherches se situent au croisement de la philosophie politique, de la philosophie ancienne et de l’esthétique....

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Marche nationale contre les violences et répressions policières

Le 15 mars 2024, marquant la Journée Internationale contre les Violences et Répressions Policières, nous appelons à une grande marche. Rejoignez nous à 18h Place du Congrès à Bruxelles pour exiger un changement systémique et une justice réelle. Nos Revendications : • Automatisation des procédures disciplinaires en cas de décès impliquant des policier·ère·s, assurant une réponse immédiate et systématique. • Suppression des infractions d’outrage et de rébellion, pour protéger notre droit à la liberté d’expression. • Fin des courses-poursuites injustifiées, interdiction du plaquage ventral et des fouilles à nu, surtout pour les mineur·e·s. • Réduction de la présence policière armée dans nos rues, pour une communauté plus sûre et plus accueillante. • Facilitation des plaintes collectives pour soutenir les victimes et les sortir de l’isolement. • Obligation d’enregistrement et de justification pour chaque contrôle d’identité par la police. • Création d’un Mémorial en hommage aux victimes de violences policières, pour ne jamais oublier. Cette manifestation est un moment pour les familles des victimes, les mouvements sociaux, et tou·te·s les citoyen·ne·s concerné·e·s par la construction d’une société plus juste et plus sûre, de se rassembler et de faire entendre leur voix contre l’impunité et la brutalité. Nous marcherons ensemble contre le racisme, pour la dignité humaine des victimes, la justice, et le respect des droits de chacun·e. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Ne restons pas silencieux·se·s. Agissons ensemble. #JusticePourTous·tes #NonAuxViolencesPolicieres #15Mars

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Racismes / Colonialismes

Retour sur la manifestation contre les centres fermés

Suite à l’appel lancé par plusieurs collectifs, 150 personnes se sont rendues à Steenokkerzeel ce samedi 09/12/23 pour manifester devant les deux centres fermés de la zone de Bruxelles, le 127bis et le Caricole. Le cortège est parti de la gare de Nossegem à 14h30. Arrivé.e.s devant le centre 127bis, les manifestant.e.s ont fait le constat que les pouvoirs publics avaient cyniquement déplacé les détenu.e.s dans des ailes loin des regards, dans une optique d’empêcher tout échange entre l’intérieur et l’extérieur de la prison. Des slogans ont été criés et les manifestant.e.s ont malgré tout tenté de se faire entendre depuis l’autre côté du complexe carcéral. Plus tard, à quelques centaines de mètres de là, devant le centre Caricole, les manifestant.e.s sont parvenu.e.s à rentrer en contact visuel et à échanger directement avec des détenu.e.s depuis les fenêtres du bâtiment. Un numéro de téléphone a été crié, et les enfermé.e.s ont été invité.e.s à prendre contact pour témoigner de leurs situations personnelles et collectives ainsi que de leur conditions d’enfermement. Dans un deuxième temps, plusieurs prises de parole ont eu lieu (Justice pour Tamazi, Zone neutre, la Plade, Denif, Post collective, un militant palestinien). Enfin, une personne enfermée au 127bis et une personne enfermée au Caricole ont pu prendre la parole via un appel téléphonique sonorisé pour faire état, notamment, de la sidération de beaucoup de détenus face à l’incompréhension de leur enfermement ; de l’opacité administrative qui déterminait les conditions de leur détention ; ou encore des tensions et « problèmes » avec les surveillants. Cette mobilisation était l’occasion de condamner l’enfermement, la déportation et la criminalisation des personnes migrantes, ainsi que de montrer de la solidarité aux personnes enfermées en réaffirmant leur droit à la liberté de circulation et d’installation. Il s’agissait également de rappeler que l’année 2023 est celle des 30 ans de la loi (du 9 mai 1993) sur l’enfermement des personnes sans titre de séjour mais aussi des 25 ans de l’assassinat de Semira Adamu par des agents de police lors d’une expulsion ; des 5 ans du meurtre de Mawda, agée de 2 ans, tuée par des policiers lors d’une course-poursuite à la frontière ; et l’année de la mort de Tamazi Rasoian au centre fermé de Merksplas. Ces différents anniversaires tragiques montrent qu’hier comme aujourd’hui la politique belge en termes d’asile et d’immigration a des conséquences lourdes sur la vie des personnes en exil. Alors qu’il n’y avait plus eu d’événement autorisé devant ces deux centres fermés depuis plusieurs années, le rassemblement avait pour objectif de visibiliser l’inhumanité du traitement fait aux personnes sans papiers. Du non-accès à un travail légal et décent à la difficulté d’étudier et de se loger, de l’enfermement en centre fermé à la déportation voire, dans le pire des cas, la mise à mort par des agents de police, c’est une même politique...

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Racismes / Colonialismes

SEMIRA : 1998-2023 même constat, même combat

 !!!! Changement de programme !!!! La manifestation de dimanche 24 septembre prévue à Steenokkerzeel est reportée ! Rendez-vous Esplanade sainte-Gudule à Bruxelles dimanche 24 septembre à 15h ! 22 septembre 1998. Semira Adamu, jeune femme nigériane de 20 ans, subit sa sixième tentative d’expulsion, à laquelle elle tente de résister encore, en chantant. Les 9 gendarmes qui l’« escortent » veulent alors la faire taire et décident d’appliquer la « technique du coussin ». Pendant 11 minutes, ils maintiennent sa tête enfoncée dans un coussin. Ils la tuent. !!!! Changement de programme !!!! La manifestation de dimanche 24 septembre prévue à Steenokkerzeel est reportée ! Rendez-vous Esplanade sainte-Gudule à Bruxelles dimanche 24 septembre à 15h ! Semira Adamu était détenue au centre fermé 127bis, à Steenockerzeel, à côté des pistes d’atterrissage de l’aéroport de Zaventem. Elle était venue en Belgique pour échapper à un mariage forcé. Sa demande de protection avait été rejetée par l’État belge. Des milliers d’autres personnes ont depuis été enfermées dans cette même prison qui ne dit pas son nom. D’autres « centres fermés » ont depuis été construits. Aujourd’hui, on en dénombre 6 en Belgique, et les gouvernements successifs prévoient d’en construire d’autres encore. Les expulsions se font à la chaîne : elles se comptent par milliers chaque année. Si la technique du coussin a depuis été abolie, bien d’autres techniques d’entrave et de violences physiques et psychologiques sont toujours appliquées par les escortes policières. Les témoignages à ce sujet sont nombreux (voir https://www.gettingthevoiceout.org/category/temoignages/...). Rafles, arrestations, enfermement, précarisation, traque, répression, déportations... Les frontières tuent, le passé et le présent ne cessent de le démontrer : Semira il y a 25 ans, Mawda il y a 5 ans, Tamazi il y a 7 mois... Du 21 au 24 septembre 2023, plusieurs événements auront lieu pour honorer la mémoire de Semira et témoigner de notre solidarité envers toutes les personnes exposées à la violence des frontières. Ces 4 jours mettront également en lumière les initiatives de lutte actuelles contre l’enfermement, les expulsions et la persécution des personnes migrantes et sans-papiers, et pour un monde sans frontières, pour la liberté de circulation et d’installation de tousxtes. Il y a 25 ans, « ils ont tué une femme, pas son combat » ! Programme : Les trois soirées auront lieu à Bruxelles, au DK (70b rue du Danemark, 1060 Saint-Gilles). Jeudi 21/09 à 18h30 : soirée organisée par le collectif Zone Neutre (table d’hôte, témoignages, poésie, musique et rencontre entre collectifs). Vendredi 22/09 19h : « Palestinians in detention », projection et discussion avec le comité des réfugiés palestiniens de Belgique, organisée par Samidoun. (La discussion aura lieu en anglais, en arabe et en français et les traductions seront assurées). Samedi 23/09 : Après-midi : Marche blanche « Justice pour Imad » à...

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Racismes / Colonialismes

[Carte Blanche] L’assassinat de Nahel comme révélateur des violences policières en Belgique

En Belgique, depuis 2018, entre 65 et 94 personnes avec ou sans papiers sont mortes entre les mains de la police. La Belgique est le deuxième pays d’Europe, juste derrière la France, en termes de rapport entre le nombre de morts suite à l’action des forces de l’ordre. Il n’y a aucune « importation des événements » français parce que c’est bien en raison de la spécificité des violences policières racistes belges que les jeunes et moins jeunes tentent de réagir depuis plusieurs jours. Le jeune Nahel a été assassiné mardi 27 juin 2023 par un policier qui a tiré à bout portant, le touchant mortellement au bras puis au thorax. Les policiers qui poursuivaient la voiture auraient demandé à ce que le véhicule s’arrête, ce que les jeunes ont fait s’immobilisant sur le côté de la voie de bus sur l’avenue Joliot Curie à Nanterre. Après avoir reçu plusieurs coups de crosse et avoir été menacé de mort (“coupe le moteur ou je te shoote”, “tu vas prendre une balle dans la tête”, “bouge pas ou je te mets une balle dans la tête”, “shoote-le”), Nahel est sonné (“il avait la tête qui tournait, il ne pouvait plus rien faire”). En tentant de se protéger pour ne pas recevoir un nouveau coup de crosse, son pied se serait alors levé de la pédale de frein de la voiture à la boîte de vitesse automatique, ce qui l’aurait fait avancer. Le policier qui était au niveau du pare-brise a alors tiré, le pied de Nahel aurait enfoncé l’accélérateur : “Je l’ai vu agoniser, il tremblait. On a percuté une barrière”. (“Mort de Nahel : le troisième passager de la voiture donne sa version des faits…”. Témoignage corroboré par le second témoin présent dans la voiture). Les policiers ont immédiatement réalisé un faux p.v. et accusé Nahel de “délit de fuite”, de “conduite dangereuse” et de “tentative d’homicide” à l’encontre d’un des policiers de façon à mettre les policiers en situation de légitime défense et fabriquer les premiers éléments d’impunité. En prétendant que Nahel leur aurait foncé dessus, commettant ainsi une tentative imaginaire d’homicide contre les policiers, ce premier faux en écriture visait en réalité à transformer un homicide volontaire en une réaction de légitime défense tout en inversant l’ordre des responsabilités. Sur cette base, le procureur de la République de Nanterre a, dans un premier temps, ouvert une instruction pour tentative d’homicide de policiers contre Nahel. C’est alors qu’une première vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, une seconde vidéo puis le témoignage des deux amis de Nahel présents dans la voiture au moment des faits sont venus faire dérailler la machine à produire l’impunité. Des millions de personnes ont soudainement vu ce qui d’habitude est soustrait au regard. Dans la plupart des crimes policiers racistes, la mise à mort des principaux témoins est ce qui rend possible cette machine policière d’écriture mythomane qui se déploie sur l’absence des personnes assassinées. Depuis, les avocats de la famille de Nahel ont déposé plainte...

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Contrôle social / Répression

Mawda, 5 ans déjà, on n’oublie pas

Le matin de ce 17 mai, Bruxelles se réveille avec une nouvelle inscription sur ses murs aux abords de la gare du midi : « MAWDA : il y a 5 ans, la police belge a tué Mawda, 2 ans, d’une balle dans la tête. Ni oubli, ni pardon ». En effet, il y a 5 ans, dans la nuit du 16 au 17 mai 2018, la petite Mawda Shawri était touchée en pleine tête d’un tir policier alors qu’elle et sa famille, ainsi qu’un groupe de personnes en exil, se trouvaient dans une camionnette prise en chasse par la police sur l’autoroute E42, non loin de Mons. La traque aux personnes migrantes qui s’est tenue cette nuit-là s’inscrivait dans le cadre de « l’opération médusa », une opération de police qui visait à « démanteler des réseaux de passeurs » sur les routes : l’un des nombreux moyens déployés par l’Etat et l’Office des Etrangers pour maintenir le contrôle sur les déplacements des personnes en migration et les chasser en-dehors des frontières belges. Cette année, nous commémorerons également les 25 ans de la mort de Semira Adamu, étouffée par les gendarmes dans un avion de la Sabena alors qu’elle tentait de résister à sa sixième tentative d’expulsion [https://www.revue-ballast.fr/semira-adamu-resister]. Aussi hypocrite cela peut-il paraître au regard des durcissements des politiques de détention et d’expulsion que l’on a connu depuis, à l’époque où avait eu lieu ce drame, le ministre de l’intérieur avait démissionné. Des milliers de personnes ont défilé dans les rues et se sont rassemblées à Steenokkerzeel, devant le centre fermé 127bis où Semira Adamu était enfermée. Personne n’a démissionné quand Mawda a été tuée par les bras armés de l’Etat. C’est devenu à peu près systématique : lorsque la police assassine, les récits officiels et les versions policières traduisent une odieuse inventivité afin de couvrir les vrais coupables, entre déresponsabilisation de la police et de l’Etat et criminalisation des victimes. Dans le cas de l’affaire Mawda, les théories mensongères ont fusé [1]. Au terme d’un combat en justice mené par la famille et leur avocate, la cour d’appel de Mons rendait son verdit en novembre 2021 : le policier auteur du crime s’en est sorti avec 10 mois d’emprisonnement avec sursis, assortis d’une amende de 400 euros. Au-delà du caractère grotesque de ce simulacre de justice, il n’y a eu aucune remise en question des opérations medusa et des logiques qui les sous-tendent : la Belgique continue à traquer, rafler, enfermer, expulser. Mawda n’est malheureusement pas la seule victime de la police et du système-frontières répressif et raciste. Depuis le début de l’année, au moins cinq personnes sont mortes entre les mains de la police belge. Leurs noms étaient Sourour [2], Imed [3], Sebastien, Isaac [4]. Un autre homme dont l’identité nous est encore inconnue a lui été abattu dans un hôpital psychiatrique en région bruxelloise [5]. En février dernier, un homme d’origine géorgienne était retrouvé mort dans des circonstances encore...

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Racismes / Colonialismes

NON, au combat de boxe : « Police & Quartier »

Ci dessous, le communiqué, diffusé par Justice4Mawda et ces signataires, à propos de l’organisation au Mima de match de boxe : "Police & Quartier"  Ce jeudi 6 avril 2023 à 19h, le MIMA organise un évènement intitulé « Police & Quartier Nocturne • boxing matches and performances ». Il s’agit d’une soirée au cours de laquelle des policiers et des citoyens bruxellois s’affrontent sur un ring de boxe. Nous sommes plusieurs milant.e.s, artistes et familles de victimes de violences policières, réuni.e.s spontanément et indigné.e.s par cette proposition pour plusieurs raisons que nous vous exposons ici : 1°) L’évènement propose « de mettre une raclée aux préjugés qui peuvent exister entre la police et les citoyens. • De quels préjugés nous parle-t-on ? De simples problèmes relationnels, d’une appréhension injustifiée d’un groupe à l’autre ? Ou faut-il bien reconnaître que le Mima lui-même maintient le flou volontairement - et de manière totalement indécente - quant à la réalité des violences policières ? La violence policière n’est pas une idée reçue, elle s’opère quotidiennement en Belgique par des oppressions systémiques et des crimes racistes dont nous citerons une liste non exhaustive tant elle est longue : Mawda Shawri (2018), Mehdi Bouda (2019), Adil Charrot (2020), Abderrahmane Ridha Kadri (2020), Ibrahima Barrie (2021), Ilyes Abbedou (2021), Sourour Abouda (2023), etc.  2°) Par la suite, les organisateurs.rices évoquent « l’empathie du public » qui devrait « penche(r) pour la bravoure et le fair-play ». • Evoquer ces notions sans ouvrir le débat nous semble dangereusement naïf au regard de la violence inégalitaire et du déséquilibre des forces déployées par la police sur les corps minorisés. Le spectacle des coups échangés sur un ring de performance est indécent. Non seulement, il appuie l’idée de deux clans opposés (le quartier vs la police) mais minimise aussi la violence policière vécue dans l’espace public. • Dans un contexte où les violences policières ne font qu’augmenter, il est indécent de prétendre qu’on a affaire à deux adversaires archétypaux prétendument ramenés à un pied d’égalité sur un ring. 3°) Le musée, situé en plein coeur de Molenbeek, affiche une ligne volontairement démocratique, axée sur son inscription dans le quartier et son tissu social mixte. Nous partageons ces valeurs égalitaires mais ne comprenons aucunement ce geste de programmation qui démontre une grande incohérence et un détachement face à la réalité. • Les artistes doivent-ils être au service de l’image des institutions dominantes ou véhiculer un regard critique sur celles-ci et ainsi ouvrir le débat ?  En conclusion, nous sommes totalement outré.e.s par cet événement dans lequel nous voyons un espace muséal offrir à la police une occasion de redorer son blason par cette opération de communication derrière laquelle aucune dimension réparatrice, antiraciste et démocratique n’est envisagée....

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Extrême-droite / Antifascisme

Manifestation contre les violences policières (Bruxelles)

🔴 Ce mercredi 15 mars, plusieurs centaines de personnes se sont réunies place Poelart à Bruxelles pour manifester contre les violences policières. La marche s’est conclue par une série de discours dans le centre-ville, au parc de la place du Nouveau marché aux Grains, lieu symbolique car le terrain de basket qui s’y trouve porte le nom de Mehdi Bouda, jeune homme de 17 ans tué par la police le 20 Août 2019. La manifestation avait pour but de faire vivre la mémoire de Sourour Abouda, décédée le 12 janvier dernier en cellule du commissariat de police de la zone Bruxelles-Ixelles (rue Royale), ainsi que de commémorer d’autres victimes de violences policières telles que Semira, Mawda, Lamine, Mehdi, Ouassim, Sabrina, Adil, Ibrahima et d’autres. Plusieurs personnes ont pris la parole, dont les membres des familles des victimes. Les mots sont forts et dénoncent la violence subie par les victimes et leurs familles de la part de la police et de l’État. Ils exigent vérité et justice : 👉 La fin des violences et du harcèlement policier dans les quartiers populaires 👉 La fin de l’incarcération de masse 👉 La fin des politiques ultrasécuritaires de surveillance, de contrôle et de répression 👉 Des enquêtes indépendantes loin des syndicats policiers 👉 Des réparations aux familles et aux victimes de violences policières 👉 La fin de la suspicion généralisée des populations racisées notamment les populations musulmanes ou perçues comme telles 👉 La mise à pied des policiers.ères visé.e.s par des enquêtes et le renvoi systématique des policiers.ères reconnu.e.s coupables 👉 L’interdiction des méthodes létales d’arrestation Les slogans “Lamine, Mehdi, Ouassim et Sabrina, On n’oublie pas, On pardonne pas !” ansi que “Pas de Justice, Pas de Paix !” furent clâmés haut et fort. Manifestation contre les violences policières (Bruxelles) Lecture @justice_pouribrahima @justice_pouribrahima @justice4mawda @justicepouradil @osvp_collectif_bxl LES MURS LES PLUS PUISSANTS TOMBENT PAR LEURS FISSURES https://www.irruption.be/ https://www.instagram.com/irruption_webmedia/ https://www.facebook.com/IrruptionMedia

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Extrême-droite / Antifascisme

Manifestation contre les violences policières

Appel à manifestation contre les violences policières le 15 mars 2023 (dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences policières) Semira, Mawda, Lamine, Mehdi, Ouassim, Sabrina, Adil, Ibrahima, Sourour ….. des filles et fils, des sœurs et frères, des ami.e.s qui ont été arraché.es à leurs familles après avoir croisé le chemin de la police. Cette liste ne cesse de s’allonger. Nous refusons ce destin funèbre et c’est pourquoi nous organisons le 15 mars prochain cette manifestation car sans justice il ne peut y avoir de paix. Nos quartiers sont devenus les terrains d’entraînement et de jeu de la police. Tous les jours, les habitant.e.s des quartiers populaires doivent faire face au harcèlement des forces de l’ordre, rendant leur quotidien toujours plus infernal. Ce harcèlement sert de mise au pas des populations racisées et exploitées. De plus, les femmes et les LGBTQI+ racisé.e.s doivent faire face à la violence raciste mais également sexiste et homophobe de cette institution. Entre la violence de l’état et les violences quotidiennes iels vivent entre le marteau et l’enclume sommé.e.s au silence. Par ailleurs, les politiques racistes de migration ou de contre-terrorisme islamophobe identifient le voile, et plus largement la pratique de la religion musulmane, comme des signes de radicalisation, qui légitiment davantage le harcèlement policier. Tandis que les quartiers populaires comptent leurs mort.e.s d’année en année, les syndicats de police et les institutions judiciaires innocentent et protègent les coupables. Les versions de la police et des syndicats sont systématiquement reprises dans les médias, sans vérification ni contre- enquête. Les médias sont devenus des caisses de résonance des revendications des syndicats de police et par là, un bras droit du système policier : l’augmentation des salaires et des budgets, des conditions de travail améliorées, militarisation et impunité. En 2022, le meurtre du policier a été instrumentalisé par les syndicats pour exiger toujours plus d’armes et de moyens. La condamnation politique des faits commis contre les policier.e.s, même avant la fin de l’enquête, est systématique, alors que les meurtres commis par des policier.e.s sont soumis à la prudence politique, même quand ce sont des enfants qui sont tué.e.s. Enfin, dans un contexte de montée de l’extrême droite, avoir une police de plus en plus forte n’est en rien rassurant. Au contraire, les discours de l’extrême droite imprègnent largement cette institution. La montée de la violence de l’extrême droite représente un danger supplémentaire pour les habitant.e.s des quartiers populaires. Les crises sociale et économique se rajoutent aussi à un quotidien de survie, déjà bien trop précaire. À laquelle la seule réponse est devenue la répression policière. Nous exigeons : • la fin des violences et du harcèlement policier dans les quartiers populaires, y compris la répression des célébrations...

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Racismes / Colonialismes

[Communiqué de presse] Affaire Mawda : l’État belge condamné

La décision du Tribunal de première instance de Bruxelles est tombée ce 17 février : l’État belge est condamné dans l’affaire Mawda. Deux fautes structurelles graves sont pointées : la Belgique aurait du prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant dans le cadre de l’opération de police, et les policier·e·s devraient être formé·e·s aux droits de l’enfant lors d’opérations d’interception d’enfants migrant·e·s. Prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant Le Tribunal considère que l’État belge aurait dû prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant dans l’organisation de l’opération MEDUSA, destinée à lutter contre la migration irrégulière et le trafic d’êtres humains… Cet intérêt supérieur n’a pourtant pas été considéré de manière primordiale, alors qu’il est consacré par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) – ratifiée par la Belgique il y a plus de trente ans – et précisé par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies. Former les policier·e·s aux droits de l’enfant Le Tribunal souligne que « rien ne permet de constater qu’à ce jour l’État belge a pris ses dispositions, quelles qu’elles soient, visant à assurer une meilleure formation des services de police en matière d’interception de mineurs migrants, dans le respect des droits fondamentaux de l’enfant. » Il condamne donc la Belgique à intégrer au cursus des services de police, tant dans la formation initiale que continue, une formation sur les conditions de l’usage de la force et sur la prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant en présence de migrant·e·s mineur·e·s d’âge. L’Etat belge condamné Le Tribunal condamne l’État belge sur ces deux points, en estimant que « concevoir des opérations de contrôle dans lesquelles l’intérêt supérieur de l’enfant n’est pas pris en compte alors que les services de police ne sont pas véritablement formés en matière d’interception de mineurs migrants dans le respect des droits fondamentaux de l’enfant, ne peut être considéré comme un comportement normalement prudent et diligent de la part de l’État belge. (…) Les éléments soumis au tribunal ne permettent pas non plus de considérer qu’à l’heure actuelle, l’État belge a pris les mesures nécessaires pour prévenir un dommage futur à l’intérêt collectif des enfants migrants au respect de leurs droits fondamentaux. » D’autres manquements graves dénoncés mais pas condamnés DEI-Belgique se réjouit de cette décision qui constitue une réelle avancée en matière de droits de l’enfant mais déplore que les autres dysfonctionnements pointés lors des plaidoiries du 1er décembre 2022 (voir « Communiqué de presse - Mawda : l’État belge face à ses responsabilités ») n’aient pas été condamnés de la même manière. Le Tribunal fait une interprétation très restrictive du droit d’action des associations (pourtant acquis de haute lutte !) ; il écarte la possibilité pour DEI de dénoncer, au nom de l’intérêt collectif, les autres manquement graves, en considérant notamment...

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Racismes / Colonialismes

Mawda : l’État belge face à ses responsabilités

Suite au procès en 1re instance et appel dans l’affaire Mawda et aux constatations émises par les juges, l’ONG Défense des Enfants International DEI Belgique a introduit une plainte contre l’Etat afin de faire reconnaitre d’une part les graves dysfonctionnements apparu dans l’affaire et les violations caractérisées des Droits de l’Enfant. 👉 Une plainte importante pour faire évoluer les pratiques policières. ❌ DEI appelle donc à un rassemblement le 1er décembre entre 8h et 9h, Place Poelart pour soutenir l’initiative et la famille de Mawda. ❌ 📅 INFOS PRATIQUES • UPDATE : Le PROCES a lieu le jeudi 1er décembre en matinée et en après-midi au Tribunal de Première Instance de Bruxelles (Rue des Quatre Bras 13, 1000 Bruxelles). Début à 8h45, audience publique. Si vous souhaitez participer, veuillez simplement vous présenter à l’entrée un peu à l’avance. • Une MOBILISATION et PRISE DE PAROLE aura lieu avant la première audience, le jeudi 1er décembre à 8h15 sur la place Poelaert. Les personnes qui prendront la parole sont : 💬 Jacques Fierens, avocat de Défense des Enfants International Belgique (partie requérante) 💬 Benoit Van Keirsbilck, directeur de Défense des Enfants International (DEI) Belgique 💬 Selma Benkhelifa, avocate des parents de Mawda ⚖️ CONTEXTE Souvenez-vous : le 17 mai 2018, une petite fille de 2 ans était tuée par la police lors d’une course poursuite sur l’autoroute. Depuis, son nom résonne dans toutes les mémoires : Mawda. Si le policier qui avait tiré, le convoyeur et le conducteur ont été condamnés en 2020 et 2021, un coupable reste à juger : l’État belge. L’association Défense des Enfants International (DEI) Belgique, dont la mission est de défendre les droits des enfants, a assigné l’État belge en justice pour faire éclater la vérité sur sa responsabilité dans cette affaire et pour qu’un tel drame ne se reproduise plus jamais. 12 dysfonctionnements graves sont pointés. L’autorisation a été donnée par la police de se rassembler sur la Place Poelaert

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Guerre / Antimilitarisme

Pièce de Théâtre « Mawda en cinq lettres »

Pour lancer la semaine d’action, « 10 ans du “prix Nobel de la Paix” à l’UE », le groupe Abolish Frontex en Belgique organise la représentation d’une pièce de théâtre sur la mort de Mawda Shawri, l’enfant qui a été tuée par la police belge en 2018. La nuit du 16 au 17 mai 2018, une camionnette transportant des migrant.e.s tente d’échapper à un contrôle policier. Mawda Shawri, une enfant d’origine Kurde, âgée de 2 ans, est avec d’autres enfants dans le véhicule. Au terme d’une poursuite de plusieurs kilomètres sur l’autoroute, la police fait feu sur les fugitifs et tue Mawda. Face au malaise créé par la communication bancale des institutions du pays, Michel Bouffioux entame ce qu’il nommera lui-même une contre-enquête. Publié par Paris-Match puis aux éditions Ker, le minutieux travail du journaliste met à jour une somme de dysfonctionnements dans les cercles concernés par l’enquête sur le décès de Mawda. La très pointilleuse investigation de Michel Bouffioux a fourni la matière essentielle pour nourrir et structurer l’écriture du spectacle. Ces recherches font pratiquement office de colonne vertébrale au spectacle. 18h : Buffet solidaire : 8euros 20h : Commencement de la pièce de théâtre : prix libre [1] 21h30 : Discussion et rencontre avec Michelle Bouffioux et d’autres intervenant.e.s Date : 10 décembre 2022 Lieu : La Maison Qui Chante, Rue du Viaduc, 122, 1050 Ixelles Ce rendez-vous s’inscrit dans la semaine d’action : 10 ans du “prix Nobel de la Paix” à l’UE, qui se se tiendra du 10 au 18 décembre 2022. Retrouvez le programme, qui sera complété au fur et à mesure, sur cette page Besoin d’infos, intéressé.e de proposer quelque chose dans le cadre de cette semaine ? contactez-nous à l’adresse AbolishFrontexBelgium@riseup.net Avec le soutien du CIRE, de la Fondation Marius Jacob et de la fédération Wallonie Bruxelles.

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Racismes / Colonialismes

Retour sur la manifestation contre les violences policières à Bruxelles

Hier, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences policières, une manifestation a été organisé à Bruxelles. article paru sur Bruxelles Dévie Un cortège de plusieurs centaines de personnes s’est élancé depuis la futur place Lumumba, aux alentours de 18h30. Les manifestant.e.s sont descendu.e.s déterminé.e.s jusqu’à la place de l’Albertine où des prises de parole de famille endeuillées ont eu lieu. Quelques tags dénonçant les violences policières et réclamant justice ont fleuri sur le parcours. En Belgique en 2021, ce sont 5 personnes qui ont été connu la mort dans des circonstances troubles entre les mains de la police belge. C’est également l’année où un non-lieu a été requis pour les policiers qui ont tué Lamine Bangoura, après des années de lutte judiciaire épuisantes et extrêmement couteuses. On a aussi appris que le policier qui a tué Mawda, 2 ans écoperait de seulement 10 mois de sursis. Durant les prises de parole sur la place Albertine, là où Mehdi a été tué par une voiture de police en 2019 alors qu’il rentrait chez lui, les familles endeuillées dans des prises paroles fortes, ont rappelé l’importance du soutien qu’il fallait porter aux familles. Une personne du comité justice pour Lamine Bangoura, rappelait que la lutte contre les violences policières est quotidienne et qu’elle ne se passe pas que dans la rue, lors de manifestation. Les familles sont impliquées seules, dans les luttes judiciaires, de contre enquête journalistique, ces procédures sont évidemment lourdes tant physiquement et moralement qu’économiquement. Elle a par la suite, donc rappelé l’importance pour les soutiens de soutenir économiquement les familles endeuillées, qui finissent par crouler sous les dettes. Une autre prise de parole, a rappelé l’harcèlement policier que subissent les familles endeuillées qui tentent de découvrir la vérité sur le décès de leur fils, leur soeur, leur frère : entre violences policières, pressions, détention du corps du défunt, et menaces : c’est une réelle guerre que déclare l’institution, donc l’Etat, aux familles. Il a également été dénoncé la criminalisation systématique dans les médias et les communiqués de police des victimes, en les faisant passer pour des criminels, en relayant leurs noms dans la presse, mais jamais ceux des policiers impliqués dans les meurtres. Pas de justice, pas de paix. Nous mettons ici, les pages des familles endeuillées pour vous tenir au courant des échéances ainsi que les iban disponibles pour les soutenir financièrement. Justice pour Mehdi Comité justice pour Lamine Bangoura, paypal.me/justiceforlaminebangoura BE76 004 6033 2795 Vérité Et Justice Pour Sabrina Et Wassim Justice pour Adil Justice pour Ibrahima Photos : mate_oz

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