Non à Key West

Logement / Squat

[Conférence-Débat] Contre la gentrification : à qui appartient Bruxelles ?

🤑Les quartiers populaires proches des centres-villes sont aujourd’hui des espaces très convoités par des promoteurs ou des entrepreneurs, comme par des aménageurs, qui planifient leur attractivité pour des catégories choisies de populations. Pour leurs habitants déjà là ou leurs usagers ordinaires, par contre, la pression sur les conditions de vie en ville se fait toujours plus forte. Pourtant, la transformation de ces quartiers en espaces plus distingués, plus exclusifs et plus lucratifs n’est pas toute tracée. Le livre de notre intervenant, « Contre la gentrification », paru aux éditions La Dispute en 2020, vise à remettre à l’avant-plan les rapports de domination qui sont à la racine des logiques de gentrification des quartiers populaires et les violences structurelles que celles-ci impliquent. Mais il s’attache aussi à révéler ce qui, en situation concrète, va à l’encontre de ces logiques, les déjoue ou leur résiste, remettant ainsi en question l’idée selon laquelle la gentrification serait un courant inéluctable auquel il serait vain de chercher à s’opposer. Cet ouvrage travaille à une repolitisation des questions urbaines, à contre-courant du flot de discours qui les confondent avec des phénomènes quasi naturels ou les conçoivent comme des problèmes de management détachés de toute idée de conflictualité sociale. 👉🏽A l’heure des polémiques sur le plan Good Move, sur le Règlement d’urbanisme de la Région bruxelloise et d’un renouveau des luttes pour le droit au logement à Bruxelles, nous ferons le point avec lui sur la gentrification et les résistances sociales qu’elle suscite. Mathieu Van Criekingen est géographe, enseignant-chercheur à l’université libre de Bruxelles. Une soirée organisée par la Formation Léon Lesoil, en collaboration avec la Gauche anticapitaliste Bruxelles et avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour aller plus loin : Contre la gentrification, reprendre la main sur la production de l’espace (Contretemps.eu)

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Front Commun à Anderlecht contre la gentrification

À Anderlecht les problèmes de mauvaise gestion s’accumulent comme les interpellations citoyennes. Il y a embouteillages sur le pont de Cureghem, chaussée de Mons, rue Wayez, Digue du Canal, avenue Vander Bruggen, etc., comme il y a encombrement dans les interpellations citoyennes. Le Comité Stop au Plan Good Move comme les habitants et associations organisées contre le projet Key West (le comité “Pas de Tour à Anderlecht” soutenu par le CRU, IEB, l’ULAC etc.) doivent pouvoir interpeller le Conseil communal avant la date limite pour rendre l’avis définitif sur Good Living et avant que la commission de concertation rende son avis sur le projet Key West : les 30 et 31 mars. Mais ces interpellations ont été renvoyées aux calendes grecques. Repoussées hors délais, ces interpellations n’auront plus aucun impact sur les décisions de la Commune. Jouant la montre, le Collège tente de contourner le droit d’interpellation des habitants sur ses propres décisions et empêche ainsi un débat de fond sur les effets en terme gentrification de sa politique : augmentation des loyers, paupérisation, exclusions des populations précaires, spéculation foncière, privatisation et destruction de l’espace public, pression sur les commerçants, les entreprises de Biestebroeck et les petits propriétaires, etc. Pourtant les habitants ont des questions légitimes et des doléances qu’ils comptent bien adresser aux conseillers communaux le 30 mars, d’une façon ou d’une autre, pour que ceux-ci puissent prendre des décisions informées et respectueuses des intérêts des habitants. Ils n’ont pas l’intention de seulement « écouter ce que les groupes politiques auront à dire » (F. Cumps, La Capitale, 22/03/2023). Les effets des politiques publiques sur les riverains de la commune sont de plus en plus délétères, en témoigne la colère en septembre des habitants de Cureghem et aujourd’hui celle des commerçants de la rue Wayez, des habitants de Moortebeek, du Peterbos et du Bon Air, comme ceux du quai de Biestebroeck. Il est d’ailleurs significatif que les nombreuses interpellations envoyées soulèvent le même problème politique : la commune d’Anderlecht recourt à un usage non maîtrisé de la gentrification afin d’attirer de nouveaux habitants plus riches pour résorber son déficit. Mais en attendant d’élargir l’assiette fiscale, avec ces nouveaux habitants espérés, ce sont les habitants actuels, ceux qui vont voter en 2024 qui payent l’addition et subissent la gestion catastrophique des affaires publiques. Ce processus risque de prendre un tour encore plus dramatique avec le nouveau Règlement Régional d’Urbanisme. L’actuelle majorité communale doit absolument sortir du déni et ouvrir un débat de fond sur les effets de plus en plus perceptibles de la gentrification de la commune lors du Conseil Communal du 30 mars. Pour cela, elle va devoir élargir le nombre d’interpellations (de 3 à 5) sur le sujet pour que le débat d’intérêt communal sur le RRU et le projet Key West puisse...

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Allée du Kaai : Expulsion des occupant-e-s

Déclaration de l’Allée du Kaai de ce vendredi 10 mars. [FR] (ENGLISH below) Le lundi 6 mars au matin, nous avons rendu les clés de l’Allée du Kaai au propriétaire. L’Allée du Kaai sera démolie pour laisser la place à un parc public. Le mardi 7 mars, des personnes ont trouvé refuge dans notre ancienne maison après avoir été expulsés de manière inattendue des tentes devant le Petit Château. Des citoyens et ONG les ont aidés à faire face à ces nuits passées dans les pires conditions. Aujourd’hui, vendredi 10 mars, une autre expulsion surprise a eu lieu au 53 avenue du Port - malgré le fait que les ONG présentes sur place avaient reçu comme information qu’il n’y aurait pas d’expulsion avant lundi 13 mars. Tout avait été planifié en conséquence. Des trous sont maintenant percés dans le toît du bâtiment pour le rendre complètement inutilisable. Un endroit qui, jusqu’à la semaine passée et durant les neuf dernières années, accueillait les gens avec chaleur et humanité, permettait de magnifiques interactions. C’était un endroit fait pour se sentir comme à la maison. Nous sommes déroutés par cette situation. Mener les gens en bateau, ne pas garantir les droits humains basiques, le manque total de respect pour les citoyen-ne-s et associations qui ont fait ce que les politicen-ne-s échouent à faire. [EN] On Monday morning, 6th of March, we handed over the keys from Allee du Kaai to the owner. Allee du Kaai is to be demolished to become a public park. On Tuesday, 7th of March, people found shelter in our old home after a surprise eviction of the tents in front of Petit Chateau. Citizens and NGOs helped them through the nights in the harshest conditions. Today, Friday 10th of March, another surprise expulsion followed at 53 Avenue du Port even though the NGO’s on site received the information this would only happen Monday the 13th. Everything was planned accordingly. Holes are now being drilled in the roof of the building to render the building completely unusable. A place that, until last week and for the past nine years, welcomed people in warmth, with humanity, allowed for beautiful interactions. It was a place to feel at home. We are baffled by this state of affairs. Messing around with people, not ensuring basic human rights and the compléte lack of respect for the citizens and associations that have been doing what the politicians are failing to do.

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Économie / Anticapitalisme

Action contre le salon immobilier Realty

Face à la rencontre des pouvoirs publics et des promoteurs dans le salon de l’immobilier Realty, une cinquantaine d’habitant.e.s bruxellois.e.s se sont rassemblé.e.s pour perturber l’évenement. Revendiquant le droit à la ville et au logement pour toustes à coups de tambours, slogans et banderoles, les militant.e.s se sont imposé.e.s durant l’intervention de différent.e.s ministres. Pour de nombreux ménages en Belgique, le mois de septembre est loin d’être évident, et la rentrée 2022 s’avère particulièrement difficile : augmentation vertigineuse des factures de gaz et d’électricité, indexation des loyers à 10%, augmentation des loyers sur le marché privé (plus de 1000 euros en moyenne pour un appartement à Bruxelles depuis fin août selon la Federia), inflation généralisée etc. Tandis que certain.es se demandent comment boucler les fins de mois et comptent chaque euro, un petit salon s’organise discrètement à Tour et Taxis les 20 et 21 septembre : « Realty Belgium », le salon belge de la promotion immobilière. Pendant deux jours, professionnels de l’immobilier et décideurs politiques prennent le temps de se rencontrer. Le programme est alléchant : « tous ceux qui comptent » seront au rendez-vous. Mais être bien entouré a un prix : l’entrée au Realty coûte 900 euros... Une somme certainement bien investie pour ceux qui cherchent à y faire avancer leurs affaires. Dès le démarrage du salon, ce seront les ministres du budget, suivi par le ministre président de la Région de Bruxelles-Capitale M. Rudi Vervoort, ainsi que les secrétaires d’Etat à l’urbanisme (M. Pascal Smet) et au logement (Mme Ben Hamou) qui ouvriront le bal. Ensemble, ils souhaitent « dessiner la ville de demain ». Sans nous. Sans aucun·e habitant·e, dans un salon luxueux, feutré, dans lequel personne a priori ne sait ce que vivre avec moins de 2000 euros par mois signifie. Le discours des professionnels de l’immobilier a toujours été simple : il leur faut plus de liberté pour produire plus de logements. Cela veut dire moins de règles urbanistiques à respecter, moins de consultation de la population, moins de démocratie. Selon eux, le problème du logement abordable, des loyers qui flambent, se résoudrait de lui-même grâce à la loi de l’offre et de la demande. En vérité, personne n’est dupe. Les quatre cinquièmes des logements neufs ou rénovés sont mis sur le marché par des sociétés privées, des promoteurs. La Région bruxelloise s’appuie de plus en plus sur ces sociétés pour résoudre les besoins en logements. Pourtant, les exigences de rentabilité de l’activité des promoteurs les rendent incapables de produire des logements sous un certain prix. Nous sommes des associations, des collectifs, des travailleurs·euses sociales, des habitant·e·s, des chercheur·euses. Nous ne savons plus comment nous loger, mais nous savons énormément de choses sur la ville et sur le logement. Tous les jours, nous sommes confrontés à la pauvreté, et les montants hallucinants des loyers actuels...

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Entrakt à Key West : privatisation et instrumentalisation de l’occupation

Ce lundi soir, les facades des bâtiments voués à être détruits pour la construction de l’immonde projet Key West ont été saccagées. On peut y lire, tagué en grosses lettres : « No Key West » « BPI dégage » « Immobel dégage » mais aussi « Entrakt dégage ». Quelques mots sur l’entreprise Entrakt, la privatisation et l’instrumentalisation de l’occupation des bâtiments vides. Les deux premières cibles des tags, BPI et Immobel, sont les responsables du projet Key West (aussi appelé A’rive) : des géants de la promotion immoblière qui font leur profit sur le dos des habitant.e.s des quartiers populaires. Nous vous invitons à lire l’interpellation communale portée par des habitant.e.s d’Anderlecht contre le projet Key West pour plus d’informations sur cet immonde projet de gentrification du quartier de Cureghem. La troisième cible, Entrakt, a un statut un peu différent. Il s’agit d’une entreprise fondée en 2009 qui, selon leurs termes, « est active sur le marché immobilier belge en tant qu’activateur d’immeubles vides ». Le terme d’« activateur » recouvre une activité lucrative toute simple : Entrakt joue les intermédiaires entre des propriétaires qui ne savent pas que faire de leur bâtiments vides et des associations, entreprises ou privés à la recherche d’un lieu. Faire ce lien entre l’offre et la demande d’espaces vacants leur permet, bien sûr ; de toucher une bonne marge au passage. Entrakt, en entreprise capitaliste modèle, est parvenue à tirer du profit des occupations de bâtiments vides ou, autrement dit, à privatiser des usages qui tentaient d’échapper au marché. C’est notamment le cas du Studio Citygate, énorme lieu que gère Entrakt à Anderlecht mais aussi, cet été, de Hangar Sud, l’occupation des bâtiments qui devraient laisser place au projet Key West. Dans ce cas-ci, l’entreprise ne se contente pas de privatiser le fait d’occuper l’espace, elle sert aussi de bouclier aux promoteurs pour empècher d’autres occupations qui leur seraient défavorables. En effet les bâtiments avaient déjà été occupés à deux reprises par des habitant.e.s et militant.e.s qui s’opposaient au projet en ouvrant les portes des bâtiments au quartier. Laisser ce lieu à Entrakt permet donc aux promoteurs de se protéger d’occupations contestataires tout en valorisant le lieu aux yeux des investisseurs et futurs acquéreurs, en lui donnant une image « dynamique et accessible ». L’entreprise d’occupation rend ainsi un service de taille aux promoteurs. L’alliance des requins de l’immobilier BPI et Immobel, très actifs dans la gentrification de Bruxelles, et d’une entreprise comme Entrakt n’est finalement pas surprenante. Cela nous montre clairement qui sont nos ennemis dans la lutte pour la production de la ville.

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Contre le projet Key West : Interpellation communale

Ce jeudi 30 juin, des habitant.e.s et militant.e.s se sont rendu.e.s au conseil communal d’Anderlecht pour porter leur voix contre l’immonde projet immobilier Key West (A’rive). Une cinquantaine de personnes étaient rassemblées devant la maison communale en soutien. Voici le texte qui a été lu aux autorités communales : Texte de l’interpellation citoyenne Concernant le projet A’Rive au Conseil Communal d’Anderlecht le 30 juin 2022 "Mesdames, Messieurs les échevins et échevines, Mesdames et messieurs les conseillers et conseillères communaux, Monsieur le bourgmestre, Nous venons ici aujourd’hui vous interpeller à propos du projet immobilier A’Rive, anciennement Key West, dont vous avez certainement connaissance des détails. L’attention médiatique récente et bon nombre de contestations associatives, citoyennes et dernièrement, une occupation du bâtiment, ont déjà servi de rappel. Nous nous tenons devant vous pour exprimer notre incompréhension face au soutien sans faille de la commune envers ce projet immobilier, vous en rappeler les dangers, souligner les incohérences entre vos promesses et une telle approbation et surtout, vous appeler à respecter vos engagements. Engagements, en effet, car en réponses aux contestations lors des commissions de concertations, issues de réelles craintes d’habitant.e.s d’Anderlecht, vous ne répondiez que par des références aux normes urbanistiques. Nous vous rappelons que vous êtes des élu.e.s politiques, envers lesquel.les nous attendons davantage qu’un respect strict des normes. Il vous incombe également un devoir de porter les valeurs de votre programme et de veiller à la qualité de vie de vos concitoyen.nes. C’est pourquoi nous vous appelons à entendre réellement les prochains points et à vous opposer à ce projet, ainsi qu’à tous ceux qui porteront les mêmes préjudices au quartier et à ses habitant.es. A’Rive est un projet exemplaire de tout le mal que l’on peut faire à un quartier populaire et ses conséquences seront certainement désastreuses. Outre la démesure des hauteurs des tours qui satureront donc encore un peu plus un paysage urbain déjà surchargé, outre l’ombre portée sur le parc Crickx, outre les problèmes conséquents de mobilité que le projet va engendrer, celui-ci prévoit une densification débridée et une gentrification sauvage. Il remporte ainsi la médaille des effets indésirables attendus par ce type de projet. Que les promoteurs immobiliers BPI et Immobel se soucient plus de leur marge de rentabilité que des besoins du quartier et des conditions de vie de ses habitant.es, cela ne nous surprend guère. Par contre, Il vous incombe à vous, élus communaux, de vous plier à votre programme de majorité et de veiller à la bonne adaptabilité du projet. Nos craintes portent surtout sur les conséquences en matière de gentrification et de densification. Monsieur Cumps, vous niez le processus de gentrification qu’engendrera un tel projet dans le quartier et vous brandissez avec fierté...

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Interpellation communale contre le projet A’rive / Key West

Un rassemblement aura lieu Place du Conseil, pendant le conseil communal du 30 Juin à Anderlecht. L’interpellation sera à propos du projet immobilier Key West / A ’ Rive et de ses conséquences sur le quartier de Cureghem, le Canal, les habitant.e.s, les locataires.... Mais A ’ Rive (anciennement Key West) c’est quoi ? Depuis 10 ans, le bassin Biestebroeck - qui part du pont de Cureghem - est la cible de spéculation immobilière féroce. Plusieurs promoteurs ont mis la main sur des terrains dans cette ancienne zone d’industrie d’Anderlecht pour y créer des water-front (ensemble de logements haut de gamme bénéficiant de vues sur le canal). La Région bruxelloise et la commune d’Anderlecht ont adapté/modifié les réglementation urbanistiques pour permettre ces différents projet. Mais au profit de qui ? Parmi ces différents projets figurent A ‘ Rive (anciennement appelé Key West). Les promoteurs Immobel/BPI envisagent d’y construire 524 logements en grande partie distribués sur deux tours de 62 et 84 mètres de haut (plus de la moitié de la tour du Midi) dans l’espoir d’intéresser, non pas des habitants qui ont besoin d’un toit pour se loger, mais des investisseurs d’ailleurs. Le prix plancher annoncé pour les appartements les moins chers est de 2700€ par mètre carré soit 1000€ par mètre carré de plus que des appartements vendus par un opérateur public. Cela dans Cureghem, un quartier populaire disposant de très peu de logements sociaux (4%). Le projet quadruplera la densité du site, ce qui amènera de nombreuses voitures qui satureront encore plus les rues. Vendu comme du rêve, A’rive / Key West risque surtout de se transformer en cauchemar... Anti-écologique et antisocial, ce projet est pourtant défendu bec et ongles par la majorité PS-Ecolo de la commune d’Anderlecht. Rdv le 30 juin à 18h30 Place du Conseil à Anderlecht

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Retour sur l’expulsion de la Digue du canal : public et privé main dans la main

Le vendredi 3 juin, Fabrice Cumps, bourgmestre d’Anderlecht, fait un beau cadeau aux promoteurs immobiliers BPI et Immobel en expulsant l’occupation de la Digue du canal. Nous proposons un retour sur les modalités de cette expulsion et sur les collusions entre les autorités publiques et le secteur privé dans le cadre d’une gentrification agressive de la zone du canal. Depuis le 6 mai dernier, un groupe de personnes regroupant des militants, des habitants d’Anderlecht et des associations, occupaient un bâtiment dans le quartier de Cureghem, sur la Digue du canal en face du quai Biestebroeck. Ce bâtiment fait partie de ceux qui devraient être détruits en vue de la construction du projet A’rive (anciennement Key West) porté par deux géants de la promotion immobilière, BPI et Immobel. Le projet prévoit notamment deux tours et comptabiliserait 524 logements haut de gamme. L’occupation du bâtiment avait pour but de visibiliser le projet et son inadéquation par rapport aux besoins du quartier. Elle permettait aussi aux habitants et aux militants de se rencontrer lors d’activités comme des tournois de foot, de repas ou encore des journées pour enfants. Moins d’un mois après le début de l’occupation, un arrêté de police a été placardé sur la porte du bâtiment. Il stipulait une expulsion rapide du bâtiment pour cause “d’insalubrité”. Et en effet, ce vendredi 3 juin, des agents de police ont méthodiquement ouvert chacun des bâtiments de manière à déloger les occupants ainsi que les activités qui avaient lieu sur place. Le bâtiment est désormais vide. Pourtant, à la lecture de cet arrêté d’expulsion, une sensation de malaise a saisi les usagers du lieu. En effet, Fabrice Cumps, bourgmestre d’Anderlecht et chef de sa police, déclare le bâtiment “insalubre” sans aucune expertise, sans aucun contact préalable avec les occupants. Or cet espace avait déjà servi à des activités encadrées par la commune peu de temps auparavant, preuve que le bâtiment était susceptible d’en accueillir sans risque. De fait, et selon l’avocate des occupants : “Fabrice Cumps a usé de ses pouvoirs de police administrative pour prendre une décision qui n’est motivée ni en fait, ni en droit, l’abus de pouvoir est flagrant”, écrit-elle dans une lettre envoyée au bourgmestre au nom des occupants. Qu’est-ce qui motive le bourgmestre à abuser de son droit pour délivrer un arrêté d’expulsion injustifié ? En quoi l’occupation dérangeait-elle les autorités communales et réclamait-elle une décision d’urgence et d’exception du bourgmestre ? Les habitants de la commune avaient-ils un intérêt à cette expulsion ? Aucune réponse à ces questions si ce n’est de répondre aux intérêts particuliers des deux promoteurs, BPI et Immobel, qui ont trouvé en la personne du bourgmestre un allié utile leur permettant d’éviter le recours à la justice de paix. En effet, face à une telle occupation, les responsables de BPI et d’Immobel aurait dû faire appel au tribunal… mais ils ont préféré faire...

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À Cureghem aussi, la gentrification frappe

« T’es né ici, t’as grandi ici… Et puis à un moment donné, on te fait comprendre que ce n’est plus ton quartier. » Pour aller en cours, je passais souvent par Cureghem, à Anderlecht, devant un bâtiment avec plein d’affiches. On pouvait y lire en grand la phrase taguée « Promoteur, à ta tour d’avoir peur ». En novembre 2021, une action de résistance contre la gentrification a eu lieu à cet endroit, au bord du Canal, près du bassin de Biestebroeck. Plusieurs personnes du quartier et des militant·es ont occupé ce bâtiment menacé d’être détruit par des promoteurs immobiliers. Mené par le Foyer de Résistance, ce mouvement avait pour but de dénoncer le projet A’Rive (anciennement nommé Key West) qui projette de remplacer le bâtiment par une immense tour d’appartements, dont le prix au mètre carré est de minimum 2 700 euros si l’on en croit le prix annoncé. Triste nouvelle mais pas étonnant. La gentrification à Bruxelles ne date pas d’hier, y’a qu’à voir certains quartiers à Molenbeek ou Saint-Gilles. Cela dit, je me suis quand même demandé ce que pensaient les habitant·es du quartier, en quoi ce projet allait impacter leur vie ? Pour répondre à mes questions, j’ai discuté avec plusieurs habitant·es de Cureghem : Ali (éducateur à Molenbeek), Nordine (éducateur à Anderlecht), Ahmed (coordinateur du centre de jeunes d’Anderlecht) et Ilham (secrétaire et animatrice du centre de jeunes d’Anderlecht). Ali (33 ans), éducateur à Molenbeek VICE : Depuis combien de temps t’habites dans le quartier ? Ali : Depuis que je suis né, donc 33 ans. J’apprécie l’environnement, je m’y sens bien. Même s’il y a tous les travers d’un quartier, c’est chez moi. Il y a beaucoup de solidarité, d’entraide, tout le monde connaît tout le monde. C’est un petit village. Tu constates une gentrification progressive ? Oui, je la ressens à travers les travaux. J’habite à la chaussée de Mons et derrière chez moi, ils sont en train de construire plein de bâtiments. On voit vraiment que le quartier est en train de se transformer. C’est dommage parce qu’ils vont construire des logements alors qu’on manque clairement d’espaces de rencontre et de jeux pour les enfants. Par exemple, aux Goujons, ils ont supprimé toute une aire de jeu pour y mettre une nouvelle tour. C’est absurde. On l’a vu avec le Covid, les gens ont vraiment besoin d’espaces en dehors de chez eux. En plus, pour faire bonne figure face aux nouvelles constructions, la Région est en train de repeindre ou rénover la façade de plusieurs bâtiments de logements sociaux… En quoi l’arrivée du projet A’Rive ou la gentrification en général va impacter ta vie dans ce quartier ? Rien ne changera pour moi. On crée ces beaux appartements pour les gens qui en ont les moyens mais ces personnes n’apportent pas une plus-value au quartier. Ça va rester un endroit scindé entre les anciens - les gens précaires - et toute cette nouvelle population qui demande des droits sans comprendre le contexte des autres. « Y’a...

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EXPULSION de l’occupation de la DIGUE du Canal

Ce vendredi matin, à l’aide d’un arrêté illégal du bourgmestre d’Anderlecht Fabrice Cumps, la police a expulsé l’occupation contre Key-West. Le bâtiment est désormais vide. La collusion entre politiques et privés suit son cours pour gentrifier Anderlecht et les abords du canal, au profit des promoteurs immobiliers. Une lettre a été envoyée au Bourgmestre pour dénoncer ses agissements, en voici un extrait : « … dans la continuité de ce qui précède, mes clients sont particulièrement interpellés par votre apparente proximité avec les propriétaires du bien occupé. Ni vous ni vos services de police n’ont tenté d’entrer en contact avec les occupants, contrairement à ce que vous affirmez. En réalité, vous avez facilité la tâche aux propriétaires, qui pouvaient pourtant emprunter la voie de la Justice de paix. Il ressort clairement de votre décision que vous vous êtes contenté de reprendre les dires des propriétaires sans constater vous-même ce que vous affirmez, sans vous baser sur un éventuel rapport technique qui aurait été établi par le service ou le technicien compétent. Par ailleurs, vous n’avez pas convoqué mes clients pour une audition préalable. Au lieu de cela, vous utilisez vos pouvoirs de police administrative pour prendre une décision qui n’est motivée ni en fait, ni en droit. Mes clients constatent un abus de pouvoir flagrant. »

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