Classe Contre Classe

Classe Contre Classe est une organisation politique révolutionnaire bruxelloise. Son objectif final est le communisme, une société sans classe et sans État, où l’humanité et la biosphère seraient finalement libérées de tout rapport d’exploitation, de prédation et domination. Cet objectif final exige non seulement le renversement de l’État bourgeois mais aussi l’émergence des formes d’organisation et de conscience sociale permettant l’établissement de la société nouvelle.
La plateforme peut être lue dans son intégralité sur le site.
Coordonnées :
https://classecontreclasse.org
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Réalisme ou réformisme ?
A propos de quelques questions qui se sont posées lors de l’occupation de l’ULB « Être réformiste, ce n’est pas simplement vouloir des réformes : c’est penser que le système capitaliste peut être transformé à partir de ses institutions. » C’est par cet énoncé que nous avons commencé notre approche des questions que pose le phénomène du réformisme (voir ici). Nous ajoutions : « Le réformisme n’est pas une doctrine établie et il n’est pas nécessairement revendiqué : certains réformistes se considèrent comme révolutionnaires, d’autres ne sont simplement pas intéressés par le qualificatif. » Les débats qui ont eu lieu aux premiers moments de l’occupation de l’ULB, et qui étaient importants parce qu’ils devaient en définir le cadre, ont montré avec une force singulière à quel point le réformisme avance masqué. Par chance, c’est toujours sous les mêmes masques que le réformisme se couvre, c’est toujours avec les mêmes procédés qu’il avance. Nous sommes (hélas) en terrain connu. Le premier de ces masque est le "réalisme". Les réformistes prétendent avoir le monopole du réalisme, de la transformation du réel dans le bon sens. Le problème est que les réformistes forcent une équivalence entre "réalisme" et "se donner et atteindre des objectifs concrets immédiatement accessibles". Comme s’il s’agissait d’une seule et même chose. Par exemple, un objectif concret, immédiat et accessible était l’arrêt de la collaboration de l’ULB avec AXA. Nous autres révolutionnaires pouvons aussi défendre des objectifs concrets comme celui-là. Mais souvent, ce ne sont pas les enjeux les plus importants. Défendre le droit à la résistance armée des Palestiniens, ou affirmer l’illégitimité de l’état d’Israël et dénoncer la solution des "deux états", ce ne sont certes pas des objectifs "concrets et immédiatement accessibles". Mais casser le narratif pro-colonialiste pro-israélien dans un pays de l’Union Européenne est sans doute beaucoup plus important pour le peuple palestinien qu’obtenir qu’une université travaille avec une banque plutôt qu’une autre. Et se donner cet objectif n’est pas plus ou moins "réaliste" ou impactant la réalité politique, que se donner un objectif "concret et immédiatement accessible". En établissant une équivalence, arbitraire et abusive, entre "réaliste" et "objectif concret immédiatement et pratiquement accessible", les réformistes disqualifient comme "irréaliste" les autres propositions. Et les auteurs mêmes de ces propositions peuvent être critiqués comme des amateurs de radicalisme pour le radicalisme, dépourvus de stratégie, ne s’intéressant pas vraiment au sort des Palestiniens, etc. Cette équivalence induit aussi toute la manière réformiste de faire de la politique : 1° Le respect des institutions Les réformistes veulent intégrer les institutions (en prétendant vouloir les transformer), et en attendant, il les considèrent comme des organismes légitimes avec lesquels il faut négocier. Il en résulte un respect des (...)

[Manifestation] Forges de Clabecq : la lutte continue !
Manifestation le dimanche 2 juin à Vilvorde Les Forges de Clabecq étaient une usine sidérurgique, située à Clabecq, dans la commune de Tubize. La lutte des ouvriers des Forges dans les années ’90 a été un concentré d’expériences de travail et mobilisation syndicales. Deux générations de délégations syndicales avaient fait des Forges un bastion du mouvement ouvrier et anticapitaliste. Les années 1996 et 1997 sont marquées par des mouvements contre une faillite accompagnée par la région wallonne. Au-delà des images connues des ouvriers des Forges dégageant au bulldozer des camions pleins de gendarmes et des dizaines de milliers de manifestants solidaires affluant vers Tubize, l’expérience de Clabecq a aussi été une politique systématique de solidarisation des luttes sociales et de connexion avec les forces vives de la région. Cette lutte, sa radicalité et l’immense solidarité qu’elle a recueillie a provoqué une réaction « en bloc » du système qui mérite aussi d’être étudiée, allant du lynchage médiatique aux poursuites judiciaires. 30 ans plus tard, les anciens travailleurs de Clabecq sont toujours confrontés au mépris et à l’hostilité des institutions. Ils attendent encore les 20 millions d’euros auxquels ils ont droit depuis la faillite des Forges. Le terrain de l’ancienne cokerie de Vilvorde, qui appartenait aux Forges, doit être valorisé en collaboration avec la commune de Vilvorde et la région flamande. L’État, qui s’était porté garant des prêts bancaires faits aux Forges, a déjà revendiqué le produit du terrain en se déclarant prioritaire sur les ouvriers. Nous appelons à une large mobilisation autour du terrain de Vilvorde : primo pour que la richesse revienne à ceux qui l’ont créée, et que l’argent récupéré par la curatelle rembourse les travailleurs en priorité ; secundo pour ce que vaste et beau terrain soit consacré à des projets dont la population puisse profiter, et non livré à la spéculation. Manifestation le dimanche 2 juin à 17H, slachthuisstraat, à Vilvorde organisée par "Ceux de Clabecq" avec le soutien de Classe contre classe, du réseau ADES, du comité bruxellois des Soulèvements de la Terre, du Front d’action révolutionnaire, d’Occupons le Terrain et l’IWW Bruxelles. Contact : ceuxdeclabecq@gmail.com

Mégabassines, retour sur la mobilisation (Classe Contre Classe)
Nous nous sommes rendu·e·s à la mobilisation contre les méga-bassines en France. La décision de répondre à l’appel s’inscrit dans la continuité de notre travail révolutionnaire, nous considérons que la gestion de la biosphère est strictement liée à la question de notre système de production. L’eau, ainsi que les autres ressources naturelles sont un bien commun qui ne peuvent être gérées par des logiques capitalistes. En tant qu’internationalistes cette question nous concerne tou·te·s étant donné que la nature ne connaît pas de frontières. Nous étions plusieurs dizaines de milliers à répondre présent·e·s ce jour-là, il était essentiel pour nous de soutenir en nombre et en force. Qui plus est dans un contexte où s’accentuent les mobilisations sociales en France. La seule stratégie de l’État face à cela reste toujours la même et de plus en plus frontale et brutale. Nous avons assisté à un dispositif militaire caractérisé par un usage constant et massif de grenades meurtrières de manière indiscriminée. Ces 4.000 grenades nous visaient tou·te·s, le fait que l’on ait été blessé ou non relève du hasard. Cette violence armée a comme objectifs de nous intimider, de nous faire sentir comme de la chair à canon, que notre émancipation est imprenable. L’État bourgeois ne se maintient qu’avec force et violence et cet épisode en est encore un exemple très clair. L’étendue et la gravité de tou·te·s les blessé·e·s et mutilé·e·s montre que l’État n’hésite pas à augmenter le niveau de violence pour assurer sa survie. Nous apportons tout notre soutien à toutes les personnes blessées, en particulier aux deux camarades dans le coma, dont un qui se bat encore entre la vie et la mort. La solidarité exprimée ce week-end là et les jours qui ont suivi montre à quel point nous étions uni·e·s dans la lutte, aucun mode d’action n’a été critiqué ni discrédité nous formions un bloc solide et cohérent. La meilleure manière d’être solidaire est de continuer notre résistance et d’intensifier la lutte partout, par tous les moyens nécessaires, nous savons très bien qu’il n’y a pas de forteresses imprenables…. Classe Contre Classe & Front d’Action Révolutionnaire Bruxelles 6 avril 2023