Bruxelles Dévie

Un média indépendant et collaboratif actif à Bruxelles. Nous vous informons sur les actualités politiques et gouvernementales en Belgique. Nous visibilisons les collectifs, groupes et personnalités actifs dans les différentes luttes sociales. Nous diffusons et dénonçons les violences policières en Belgique, et plus particulièrement à Bruxelles.

Les auteurs de nos publications sont multiples. Vous pouvez nous proposer votre contenu (article, témoignage, enquête, étude, photos, vidéos etc) via nos réseaux sociaux ou par mail (chiffrement Proton) en restant anonyme.

bruxellesdevie.com - bxldevie(at)protonmail.com

Médias

Des policier·ères lancent une cagnotte en soutien au policier qui a tué Fabian

Une fresque réalisée à Bruxelles en hommage à Fabian, 11 ans tué par une voiture de police. Le 2 juin 2025, un agent de police a tué Fabian, 11 ans, dans le parc Elisabeth. Il a renversé et écrasé le jeune garçon alors que celui-ci roulait en trottinette électrique. Le policier est poursuivi pour « entrave méchante à la circulation ayant entrainée la mort ». Il a été placé sous mandat d’arrêt et a été assigné à résidence sous bracelet électronique. En défense de leur collègue, des policier·ères ont initié une cagnotte visant à soutenir l’agent qui a tué Fabian. En parallèle, un rassemblement en soutien au policier était organisé ce vendredi 13 juin. Cette solidarité envers l’agent met en évidence un problème structurel dans la police : le corps policier considère que toute violence exercée par un·e policier·e est légitime et qu’iels ne peuvent pas être responsables de crimes commis. La cagnotte a été lancée par « Alpha Cops Asbl ». Une ASBL belge fondée il y a moins d’un an par des policier·ères. Le nom « Alpha Cops » semble être un renvoi à l’idéologie masculiniste du mâle alpha*. Dans ses statuts d’ASBL, disponibles publiquement, il est expliqué qu’elle a pour but « d’aider financièrement des policiers en service qui seraient victimes d’accidents graves tels que des attentats, accidents de la route, etc. L’association a également pour but d’aider financièrement la famille d’un policier ayant perdu la vie en service. […] L’association peut être l’intermédiaire d’action de solidarité envers un policier ou la famille d’un policier pour toute autre cause. » [1] Dans les médias, des policier·es, sous anonymat, expliquent que l’agent qui a tué Fabian « voulait simplement bien faire son travail« , que « Avec du recul, on est tenté de dire que les policiers ont tout mal géré lors de ce fameux lundi noir. Qu’ils n’auraient jamais dû poursuivre un enfant de 11 ans en trottinette électrique, que c’était disproportionné. Mais cela faisait simplement partie de leur mission. Dans et autour du parc Élisabeth, une lutte contre les nuisances fait rage depuis des mois : la drogue, mais aussi l’utilisation intempestive de trottinettes. Cette approche est inscrite noir sur blanc dans le plan de sécurité zonal. Ce soir-là, les policiers devaient procéder à des contrôles proactifs.” [2] Sur le plateau de la RTBF quelques jours à peine après la mort Fabian dans l’émission : » ‘QR le débat’ : Police, coupable ou victime ? « , un policier invité justifiait l’intervention policière ayant mené à la mort de Fabian par ces mots : « Je ne sais pas si l’enfant ici [Fabian], sa physionomie réelle, ressemblait à celle qu’on a mis dans la presse. […] Parfois un enfant de 12 ans en apparaît 18, parfois un de 18 parait 12. » Une rhétorique similaire pour justifier des violences sexuelles des adultes sur les enfants. Parallèlement, le plus grand syndicat de police du pays, le NSVP, se dit « consterné » par le fait que le policier soit poursuivi. Il déclare...

Bruxelles Bruxelles |
Santé / Soins

UNE MUTUELLE PAR ET POUR LES PERSONNES SANS-PAPIERS

En Belgique, être une personne sans-papiers c’est vivre sans titre de séjour légal, sans accès garanti aux droits sociaux de base, dont les soins de santé. Depuis 1996, la procédure d’Aide Médicale Urgente (AMU) permet en théorie de répondre à ces besoins. Mais dans les faits, les obstacles sont nombreux : démarches lourdes, discriminations, disparités entre communes. Face à ce constat, un projet est en train d’émerger à Bruxelles : créer une mutuelle autogérée par et pour les personnes sans-papiers. L’idée a germé dans un petit groupe mixte, composé de personnes avec et sans papiers. Inspiré d’une initiative similaire, déjà active à Liège, ce projet entend répondre aux lacunes de l’AMU, tout en affirmant une vision politique de la santé comme droit fondamental. Plusieurs assemblées publiques ont permis de commencer à identifier les besoins, les freins et les potentiels. D’autres auront lieu prochainement pour s’accorder sur le modèle et procéder à sa structuration en ASBL. « On ne veut pas d’un système vertical où certains décident pour les autres. L’objectif est que les personnes concernées soient les premières actrices de la mutuelle », explique un·e des initiateur·rices. Un projet politique et collectif À travers des assemblées exploratoires et deux soirées de soutien, une dynamique se met en place. Une ASBL servira de caisse commune et d’instance formelle de décision. L’enjeu est clair : sortir de la logique d’urgence et créer une mutuelle durable, gérée par ses membres bénéficiaires, ouverte à toutes les personnes sans-papiers de Bruxelles, voire également à d’autres personnes en situation de difficulté d’accès aux soins. Pour présenter la démarche, les membres du collectif font le tour des lieux d’occupation à Bruxelles. Cet ancrage local facilite la création de liens de confiance, souvent essentiels dans les contextes de grande précarité. Ce sont aussi des lieux où la mutualisation des moyens fait sens. Le projet prévoit la mise en place de guichets pour récupérer l’argent, dans les squats, les occupations et au-delà, pour toucher aussi les personnes isolées. Des permanences administratives seraient également organisées pour accompagner les démarches liées à l’AMU, et à la création d’un compte bancaire, mais aussi, à terme, pour soutenir les demandes de régularisation, mettre en place des permanences juridiques, faire du suivi. Soigner, militer, créer du lien La mutuelle ne vise pas à remplacer l’AMU, mais à la compléter. En ciblant particulièrement les soins non couverts (santé mentale, gynécologie, paramédicale, hygiène, bien-être etc.), elle veut pallier les manques des aides officielles. Le principe : les membres versent une cotisation, les prestations de soins et autres dépenses sont ensuite remboursées sur présentation d’attestations et de prescriptions, voire directement facturées à la mutuelle par les services de santé « partenaires ». Pour fonctionner, le projet aura besoin d’un répertoire de (...)

Bruxelles Bruxelles |
Médias

Violences policières – Un syndicat de police manifeste en soutien au policier qui a écrasé Fabian

Le mercredi 11 juin, le parquet de Bruxelles a annoncé en conférence de presse la mise en détention provisoire du policier qui a tué Fabian lundi 2 juin. L’agent de police qui conduisait le véhicule est poursuivi pour « entrave méchante à la circulation ayant entrainé la mort », un chef d’accusation passible de 20 à 30 ans de prison. À la suite de cette annonce, le NSVP* (syndicat de police belge) appel à manifester pour dénoncer cette décision, ce vendredi 13 juin à 9h à la place Poelaert. Au même moment, à 8h30 à la place Poelaert, un rassemblement est organisé pour réclamer justice pour Sourour, tuée par la police en janvier 2023. Le NSVP a demandé à ce que le rassemblement soit annulé. Une demande que les organisateur.rices ont évidemment refusée. Cette situation semble à la fois absurde et indécente, la famille et les proches de Sourour Abouda pourraient être privés de rassemblement alors qu’au même moment la Chambre du Conseil se prononcera sur l’inculpation de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles au sujet de son décès. On ne peut pas penser que le lieu et la date de ce rassemblement n’aient pas été choisis sciemment par le syndicat de police. Ceci est un affront ultime dans la quête de justice et vérité que la famille et les proches mènent depuis plus de 2 ans. En décidant d’organiser ce rassemblement à ce moment précis il est à la fois question de faire taire les contestations populaires au sujet du décès de Fabian et de Sourour Abouda, tous deux victimes de meurtres policiers. « Le mécontentement parmi les policiers du pays s’est accru depuis un certain temps et cette arrestation est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! ». (communiqué du NSVP) Dans le communiqué publié sur le site du NSVP, le syndicat dit être « consterné » par la mise en détention du policier impliqué dans l’affaire du meurtre d’un enfant de 11 ans. Le NSVP affirme également qu’aucun motif de mise en incarcération n’est valable quant à cette affaire. À noter que l’agent en question a été placé sous bracelet électronique, il n’est donc pas formellement incarcéré. Pourtant, les dernières informations révélées par le Parquet dans le cadre de l’affaire du meurtre de Fabian au parc Elisabeth ont démontré que le conducteur de la voiture de police aurait volontairement entravé la circulation de la trottinette de l’enfant et que son action a entrainé sa mort, bien que les faits exacts doivent encore être établis par l’enquête, a précisé le Parquet. Plusieurs témoignages et un PV ayant fuité ne font également état d’aucune trace de freinage du véhicule. Par ailleurs, le Parquet explique qu’un faux PV a été dressé par les agents, mentionnant le fait que le gyrophare et les sirènes de la voiture étaient allumés alors que ce n’était pas le cas. Récemment la responsabilité policière dans le meurtre de Christophe Amine Chollet dans les Marolles a également été pointée du doigt. En plus de ne pas avoir enclenché les gyrophares avant la collision, le...

Bruxelles Bruxelles |
Guerre / Antimilitarisme

Des milliers de personnes manifestent contre le siège à Gaza à Bruxelles (Vidéo)

Edit : les deux jeunes palestiniens détenus judiciairement depuis la soirée du 9 juin ont été libérés mercredi 11 en milieu d’après-midi. Ce lundi 9 juin, le rassemblement quotidien à la Bourse a réuni des milliers de manifestant·es. À l’issue de la mobilisation, le cortège a pris la direction de la Commission européenne pour exprimer son soutien au peuple palestinien. Cette mobilisation massive vient répondre aux nombreuses attaques qui continuent d’être perpétrées par l’Etat israélien, ainsi qu’à l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes. Ce navire, dans lequel se trouvaient notamment la députée européenne Rima Hassan et l’activiste Greta Thunberg, avait pour but de défier le blocus imposé à Gaza et d’y acheminer de l’aide humanitaire. Vers 20h, des milliers de manifestant·es ont pris la direction de Rogier avant de bifurquer en direction de Madou. Des confrontations ont ensuite éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Le cortège a alors pris la direction d’Arts-Loi avant d’emprunter la rue de la Loi en direction de la Commission européenne. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un dispositif policier important : une autopompe, plusieurs lignes de policiers anti-émeutes ainsi qu’une brigade cycliste ont stoppé l’avancée des manifestant·es. Après près d’une demi-heure sur place, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es. La police a utilisé l’autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène, provoquant un mouvement de panique. L’un des tirs de gaz a atterri à proximité d’une poussette, où se trouvait un enfant. La foule s’est divisée et plusieurs personnes, prises de peur, ont tenté de fuir en coupant à travers la chaussée, où circulaient encore des voitures, une situation particulièrement dangereuse. Les témoins font état de policier·ères qui poussent et insultent des manifestant·es, dont des personnes agé·es et des enfants. Ces violentes interventions ont divisé le cortège en trois parties distinctes. Une première partie s’est dirigée en direction de la place Madou tandis qu’une seconde s’est rendue à hauteur de la porte de Namur. Une dernière a été dispersée par une autopompe au niveau de la place Royale. À hauteur de Fernand Cocq, des personnes qui quittaient la manifestation ont également été violemment prises à parti par les forces de l’ordre. Un·e manifestant·e s’est vu arracher un drapeau palestinien par la police. Entre 21h30 et 23h, les arrestations violentes se sont poursuivies à plusieurs endroits : à hauteur de Art-loi, dans le quartier de la tulipe à Ixelles ou encore dans le centre ville de Bruxelles. Une personne témoin des violences à Fernand Cocq explique avoir vu un homme se faire plaquer au sol par des policiers, qui ont pointé un (...)

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Palestine – Près de 4000 personnes dans les rues de Bruxelles en soutien à la « Freedom flotilla »

Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Ce lundi 9 juin, le rassemblement quotidien à la Bourse a réuni des milliers de manifestant·es. À l’issue de la mobilisation, le cortège a pris la direction de la Commission européenne pour exprimer son soutien au peuple palestinien. Cette mobilisation massive vient répondre aux nombreuses attaques qui continuent d’être perpétrées par l’Etat israélien, ainsi qu’à l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes. Ce navire, dans lequel se trouvaient notamment la députée européenne Rima Hassan et l’activiste Greta Thunberg, avait pour but de défier le blocus imposé à Gaza et d’y acheminer de l’aide humanitaire. Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Vers 20h, des milliers de manifestant·es ont pris la direction de Rogier avant de bifurquer en direction de Madou. Des confrontations ont ensuite éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Le cortège a alors pris la direction d’Arts-Loi avant d’emprunter la rue de la Loi en direction de la Commission européenne. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un dispositif policier important : une autopompe, plusieurs lignes de policiers anti-émeutes ainsi qu’une brigade cycliste ont stoppé l’avancée des manifestant·es. Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Après près d’une demi-heure sur place, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es. La police a utilisé l’autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène, provoquant un mouvement de panique. L’un des tirs de gaz a atterri à proximité d’une poussette, où se trouvait un enfant. La foule s’est divisée et plusieurs personnes, prises de peur, ont tenté de fuir en coupant à travers la chaussée, où circulaient encore des voitures, une situation particulièrement dangereuse. Les témoins font état de policier·ères qui poussent et insultent des manifestant·es, dont des personnes agé·es et des enfants. Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Ces violentes interventions ont divisé le cortège en trois parties distinctes. Une première partie s’est dirigée en direction de la place Madou tandis qu’une seconde s’est rendue à hauteur de la porte de Namur. Une dernière a été dispersée par une autopompe au niveau de la place Royale. À hauteur de Fernand Cocq, des personnes qui quittaient la manifestation ont également été violemment prises à parti par les forces de l’ordre. Un·e manifestant·e s’est vu arracher un drapeau palestinien par la police. Entre 21h30 et 23h, les arrestations violentes se sont poursuivies à plusieurs endroits : à hauteur de Art-loi, dans le quartier de la tulipe à Ixelles ou encore dans le centre ville de Bruxelles. Une personne témoin des violences à Fernand Cocq explique avoir vu un homme se faire plaquer au sol par des...

Bruxelles Bruxelles |
Médias

Marche blanche pour fabian 11 ans tué par la police (vidéo)

Ce dimanche 8 juin, une marche blanche était organisée en hommage à Fabian, 11 ans, tué par la police au parc Élisabeth six jours plus tôt. Plus de 1 000 personnes se sont rassemblées sur le lieu du décès avant de marcher vers le commissariat du Comte de Flandre, pour montrer leur colère face à ce nouveau meurtre commis par la police à Bruxelles. Après plus d’une heure de prises de paroles de membres de la communauté moldave, d’ami·es, de camarades d’école, mais aussi de voisin·es et de parents, le rassemblement a pris la direction du commissariat de la zone Ouest. Dès le début de la marche, les manifestant·es se sont démarqué·es par leur énergie et leur colère. Un cortège de plusieurs motards a guidé le rassemblement et de nombreux drapeaux moldaves étaient affichés, alors qu’au même moment, les proches et la famille de Fabian étaient en Moldavie pour les funérailles. Après avoir emprunté le boulevard Léopold II, les manifestant·es ont longé le canal. Au croisement avec la chaussée de Gand, de premières tensions se sont fait sentir entre les manifestant·es et les forces de l’ordre. Vers 14h, le cortège est arrivé au commissariat de Comte de Flandre, commissariat de la zone de police responsable du meurtre de Fabian lundi dernier. De nombreux manifestant·es y ont déposé des fleurs et des bougies en mémoire à Fabian. Dans les rues aux alentours, un important dispositif policier a été déployé. Une autopompe, suivie de plusieurs fourgons, se situait à moins de 50 mètres du lieu de commémoration. Au même moment, deux hélicoptères de la police survolaient la zone. Ce vaste dispositif policier n’a pas manqué de faire ressurgir la colère d’une partie des manifestant·es. Très vite, des chants ont été entonnés contre la police et des œufs ou des bouteilles ont été lancés dans leur direction. Quelques minutes plus tard, des arrestations particulièrement violentes ont eu lieu. En effet, des membres de la BAB (police anti-banditisme) ont tiré au flash-ball* sur une partie de la foule et arrêté au moins 3 personnes. Les policiers ont ensuite utilisé l’autopompe pour disperser les personnes qui étaient encore présent·es à l’endroit de la commémoration et ont mis en place différentes lignes de police pour contrôler la zone. Ils ont ensuite continué de quadriller le quartier, et se sont même rendus, avec leurs flash-balls, dans le parc situé à côté du commissariat, où de nombreux enfants en bas âge jouaient. La forte présence policière est dans la lignée de la réaction de nos autorités face aux violences policières et aux meurtres policiers. Cette réaction est devenue tristement habituelle et se décline en différentes étapes. D’abord, les violences sont minimisées et la responsabilité policière est minimisée ou reportée sur la victime (comme lorsque l’on insiste sur le fait que Fabian roulait en trottinette, plutôt que de souligner les dangers d’une poursuite en voiture de police). Ensuite, les formes d’indignation face aux crimes...

Bruxelles Bruxelles |
Médias

Plus de 1000 personnes prennent la rue suite au décès de Fabian

Ce dimanche 8 juin, une marche blanche était organisée en hommage à Fabian, 11 ans, tué par la police au parc Élisabeth six jours plus tôt. Plus de 1 000 personnes se sont rassemblées sur le lieu du décès avant de marcher vers le commissariat du Comte de Flandre, pour montrer leur colère face à ce nouveau meurtre commis par la police à Bruxelles. Après plus d’une heure de prises de paroles de membres de la communauté moldave, d’ami·es, de camarades d’école, mais aussi de voisin·es et de parents, le rassemblement a pris la direction du commissariat de la zone Ouest. Dès le début de la marche, les manifestant·es se sont démarqué·es par leur énergie et leur colère. Un cortège de plusieurs motards a guidé le rassemblement et de nombreux drapeaux moldaves étaient affichés, alors qu’au même moment, les proches et la famille de Fabian étaient en Moldavie pour les funérailles. Après avoir emprunté le boulevard Léopold II, les manifestant·es ont longé le canal. Au croisement avec la chaussée de Gand, de premières tensions se sont fait sentir entre les manifestant·es et les forces de l’ordre. Vers 14h, le cortège est arrivé au commissariat de Comte de Flandre, commissariat de la zone de police responsable du meurtre de Fabian lundi dernier. De nombreux manifestant·es y ont déposé des fleurs et des bougies en mémoire à Fabian. Dans les rues aux alentours, un important dispositif policier a été déployé. Une autopompe, suivie de plusieurs fourgons, se situait à moins de 50 mètres du lieu de commémoration. Au même moment, deux hélicoptères de la police survolaient la zone. Ce vaste dispositif policier n’a pas manqué de faire ressurgir la colère d’une partie des manifestant·es. Très vite, des chants ont été entonnés contre la police et des œufs ou des bouteilles ont été lancés dans leur direction. Quelques minutes plus tard, des arrestations particulièrement violentes ont eu lieu. En effet, des membres de la BAB (police anti-banditisme) ont tiré au flash-ball* sur une partie de la foule et arrêté au moins 3 personnes. Les policiers ont ensuite utilisé l’autopompe pour disperser les personnes qui étaient encore présent·es à l’endroit de la commémoration et ont mis en place différentes lignes de police pour contrôler la zone. Ils ont ensuite continué de quadriller le quartier, et se sont même rendus, avec leurs flash-balls, dans le parc situé à côté du commissariat, où de nombreux enfants en bas âge jouaient. La forte présence policière est dans la lignée de la réaction de nos autorités face aux violences policières et aux meurtres policiers. Cette réaction est devenue tristement habituelle et se décline en différentes étapes. D’abord, les violences sont minimisées et la responsabilité policière est minimisée ou reportée sur la victime (comme lorsque l’on insiste sur le fait que Fabian roulait en trottinette, plutôt que de souligner les dangers d’une poursuite en voiture de police). Ensuite, les formes d’indignation face aux crimes...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

PALESTINEGUILLAUME MEURICE CENSURÉ À UCCLE

La commune d’Uccle qui prévoyait d’accueillir dans son centre culturel le spectacle de l’humoriste français Guillaume Meurice, l’a finalement écarté de sa programmation. Cette décision a suscité de vives réactions dénonçant « Une ingérence politique inacceptable« . Guillaume Meurice, explique : « C’est le directeur du centre culturel qui nous avait contactés il y a des mois pour nous programmer. Ce sont eux qui avaient fait la démarche. Ce spectacle n’a rien à voir avec les polémiques qui m’ont touché. D’ailleurs, c’est loin d’être le premier spectacle que je joue. Mais c’est par contre la première fois de ma carrière que je me retrouve déprogrammé. Ce n’est jamais arrivé en France, ni en Belgique. Avec Uccle, c’est une première« . La commune d’Uccle tente de nier la censure, mais les faits sont là : il s’agit d’un choix partisan et pro-israélien. La commune d’Uccle et son bourgmestre, Boris Dilliès (MR), justifient cette décision en expliquant vouloir éviter « des troubles à l’ordre public » : un motif vague et sans fondement qui, dans le cadre d’un spectacle humoristique, parait peu convaincant pour ne pas dire complètement démesuré. Olivia Bodson (MR), présidente du Conseil d’Administration (CA) du Centre Culturelle et élue sur la liste du Bourgmestre, justifie maladroitement la décision politique « Puisque la situation géopolitique pour l’instant est compliquée avec Israël. Or, monsieur Meurice a fait une blague à l’époque qui a fait polémique, sur Netanyahou. Blague qui lui a d’ailleurs valu son renvoi de la radio France Inter. On ne veut prendre aucun risque. Au centre culturel, est-ce qu’on va prendre le risque de se retrouver avec une étiquette qui pourrait éventuellement être vue comme ayant pris un parti dans ce conflit ?«  Pour rappel, un tribunal du travail français s’était prononcé à la suite de licenciement de France Inter de Guillaume Meurice en juin 2024, et avait estimé que ce licenciement avait eu lieu “sans cause sérieuse”. Le centre culturel prétend ne vouloir prendre « aucun risque » et ne pas vouloir « [d’] étiquette« . Pourtant, sa décision de censurer Guillaume Meurice est plutôt radicale, et lui colle, de fait, une étiquette pro-israélienne, et ce après 600 jours de génocide. De quoi et de quelles étiquettes le MR et la commune d’Uccle ont-ils peur ? D’inviter un humoriste qui s’est exprimé publiquement contre un génocide en cours ? Cette décision, de la part d’un représentant du MR, est dans la continuité des déclarations et prises de position des membres du MR et de ses représentant·es par rapport au génocide en cours en Palestine. En particulier Georges-Louis Bouchez ou encore les adhérent·es du centre « Jean Gol » prétendent mieux comprendre et connaitre la situation à Gaza que des institutions internationales, comme l’ONU, Amnesty, et la Cour Pénale Internationale. Or, les études de ce prétendu centre de recherche ont déjà été disqualifiées, notamment par le politologue Pascal Delwit qui dénonce...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Action du bloc juif à Bruxelles contre le génocide à Gaza

Crédit photo : Brieuc Van Elst. Ce jeudi 5 juin à 18h, le bloc juif a organisé une action contre le génocide commis par Israël, face au ministère des affaires étrangères à Bruxelles. Le bloc juif est mené par 3 organisations juives : l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), l’Alliance Juive Antisioniste en Belgique (AJAB) et l’organisation flamande Een Anderen Joodste Stem (EAJS). Si le bloc juif a l’habitude de participer aux manifestations nationales, il a organisé cette fois sa propre action pour exprimer spécifiquement des voix juives. Environ 150 personnes ont participé à l’action. Un communiqué clair et pragmatique a été publié par le bloc juif à l’issue de l’action : » Nous, Juif·ves de Belgique, dénonçons le génocide en cours à Gaza depuis plus d’un an et demi et le blocus total imposé par Israël, qui prive délibérément la population d’eau, de nourriture et de médicaments. Nous condamnons les choix politiques éminemment racistes des dirigeants israéliens qui discriminent, oppriment et massacrent les Palestinien·nes. «  L’identité et l’histoire juives sont fréquemment instrumentalisées par Israël et ses soutiens pour justifier les crimes contre l’humanité commis. Ainsi, les membres du bloc juif scandent « not in our name ! « . » Israël ne nous représente pas. En prétendant erronément représenter l’ensemble des Juif·ves, le gouvernement israélien associe les communautés juives du monde entier à ses crimes inacceptables. Nous ne pouvons admettre que la lutte, nécessaire, contre l’antisémitisme soit instrumentalisée pour justifier à la fois des crimes de guerres et contre l’humanité, une coupable indulgence envers l’État qui les commet et une tendance à criminaliser celles et ceux qui osent les dénoncer. «  L’action a pour but de s’adresser directement au gouvernement Belge et à l’Union Européenne, il leur est demandé de cesser la complicité et d’imposer des sanctions à l’Etat d’Israël pour qu’il cesse le génocide. Les demandes à la Belgique et l’UE sont les suivantes : Un embargo militaire sur Israël La suspension de l’Accord d’association UE-Israël Qu’elles renforcent leurs efforts pour garantir l’aide humanitaire et à la reconstruction Qu’elles veillent au respect du droit international en soutenant les enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI), et en sanctionnant les coupables de crimes internationaux, notamment en les arrêtant lorsqu’elles se trouvent sur leur territoire. Après avoir scandé de nombreux slogans, les manifestant·es ont effectués un die-in. En simulant la mort en s’allongeant au sol, iels mettent en évidence les dizaines de milliers de victimes à Gaza. Le bloc juif a ensuite chanté en cœur une adaptation de l’air du Chant des marais (/Chant des déportés) intitulée « La complainte de Gaza ». Cet air a une symbolique forte pour les personnes juives : le chant original a été composé en 1933 par des prisonniers d’un camp de concentration allemand. Vers 18h45, l’action a (...)

Bruxelles Bruxelles |
Médias

La police tue Fabian, 11 ans : Retour sur les faits

Ce lundi 2 juin, une voiture de police a tué Fabian, un enfant de 11 ans au parc Elisabeth à Bruxelles. Tandis que le parquet affirme que l’enfant fuyait un contrôle, des témoins et la famille dénoncent une version mensongère et une brutalité injustifiable. Par ailleurs, des habitant·es du quartier dénoncent une conduite policière dangereuse récurrente dans le parc Elisabeth. Ce mardi 3 juin, la famille de Fabian s’est réunie le sur le lieu de sa mort, dans la matinée, et une veillée a été organisée à 17h50, également sur le lieu du décès, dans le parc Elisabeth. Plusieurs centaines de personnes sont venues rendre hommage à Fabian et apporter leur soutien à ses proches. Younes, le cousin de Fabian, explique à la RTBF qui il était : « C’était mon petit-cousin. C’était un enfant de douze ans comme tant d’autres. Il aimait jouer à la PlayStation, il faisait ses devoirs. […] Mon petit-cousin était quelqu’un de bien. Il était tout le temps à la maison. Et malheureusement, quand il sort, il se passe des choses horribles… Il était en sixième primaire. Il allait passer son CEB… » La police et le parquet parlent d’une « course-poursuite« , une version contestée par Younes. « Tout d’abord, il s’agissait de la trottinette de son grand frère et Fabian faisait simplement un petit tour dans le parc. De ce que me dit la famille, la police a voulu saisir la trottinette. Ils ont donc essayé de le contrôler. Fabian aurait dit qu’il ne comprenait pas pourquoi on le contrôlait, qu’il allait les conduire chez son frère, le propriétaire de la trottinette. La police n’aurait visiblement rien voulu entendre. Ils ont accéléré et l’ont écrasé. Ils ont roulé dessus. Ce n’était pas une course-poursuite. C’est un peu cheap comme explication. Fabian faisait juste un tour dans le parc et il n’y avait aucune course-poursuite, aucun gyrophare, rien du tout. La voiture de police n’est même pas passée sur la route ou sur le chemin de gravier. Elle est passée à travers l’herbe. Donc il n’y a aucune course-poursuite. » explique Younes, qui insiste sur le fait que Fabian n’a pas cherché à éviter un contrôle et se dirigeait vers son frère, le propriétaire de la trottinette, au moment de l’accident. Selon plusieurs témoins de la scène avec qui nous avons été en contact, la voiture de police aurait effectivement traversé le parc « à toute allure » derrière Fabian. L’enfant s’est engagé sur la pelouse, la voiture de police qui le suivait à toute vitesse, sans gyrophare ni sirènes, l’aurait alors renversé. La voiture de police aurait ensuite roulé sur le corps de l’enfant. C’est l’intervention et le comportement de la police qui ont mené à la mort de Fabian. Un témoin direct de la scène nous a contacté·es et assure avoir vu la voiture « tamponner » (renverser) Fabian : « Je rentrais chez moi et j’ai vu une voiture de police suivre un enfant en trottinette. Ils étaient sur le sentier principal à grande allure. Le petit a eu peur et a été sur la pelouse, tremblotant...

Bruxelles Bruxelles |
Médias

La police poursuit et tue un enfant de 12 ans

Ce lundi 2 juin, une voiture de police a percuté et tué un enfant de 12 ans près du parc Élisabeth à Ganshoren. L’accident a eu lieu lors d’une course-poursuite. L’accident s’est produit vers 18h dans le parc Élisabeth. Les secours sont intervenus et ont tenté de réanimer la victime, mais n’ont pas pu sauver l’enfant, qui est décédé sur le coup. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bruxelles. Selon les témoignages de voisin·es, après avoir renversé l’enfant, les policiers ont interdit aux témoins de la scène de filmer ce qui se passait. Ils ont également contrôlé toutes les personnes présentes et des témoins ont été insulté·es et menacé·es. Les policiers ont invoqué la dangerosité des trottinettes sur le trottoir pour tenter de justifier l’accident. Un policier aurait déclaré : « Quand vos jeunes roulent sur les trottoirs et tuent des petites vieilles sur le trottoir on ne dit rien » La maman de la victime s’est rapidement rendue sur place mais n’a pas pu voir son fils, qui avait directement été emmené par les secours. Elle a seulement pu consulter une photo pour identifier la victime. Ce n’est pas la première fois qu’un tel accident se produit. Il y a moins d’un mois, une voiture de police a tué Christophe Amine en le renversant rue Blaes à Bruxelles, également lors d’une course-poursuite. En mai 2017, Sabrina et Ouassim ont aussi été tué·es renversé·es à l’issue d’une course-poursuite. Tout comme Adil, Mehdi et Domenico. Quel que soit le motif de la course-poursuite entamée, les dangers d’une telle course sont connus et ont maintes fois été démontrés. La victime avait 12 ans. Il se déplaçait sur une trottinette, comme tant d’autres enfants à Bruxelles. Il est mort à 12 ans, parce que la police a choisi de mener une course-poursuite en pleine ville. Nous adressons notre soutien et nos condoléances à la famille et les proches de la victime.

Bruxelles Bruxelles |
Santé / Soins

Des prisonniers sont toujours incarcérés à Saint-Gilles malgré des conditions de détention inhumaines

En avril dernier, le gouvernement fédéral faisait le choix de continuer à incarcérer des prisonniers dans la prison de Saint-Gilles afin de faire face à la surpopulation carcérale des prisons belges. Pourtant, le site carcéral saint-gillois est fréquemment pointé du doigt pour ses conditions de vie jugées inhumaines. Malgré d’innombrables alertes à ce sujet et le fait que la date de fermeture de la prison de Saint-Gilles soit repoussée chaque année depuis dix ans, l’incarcération de prisonniers sur ce site carcéral n’est donc pas près de se finir. Cet énième prolongement de l’activité de la prison de Saint-Gilles a été mis en place par la ministre de la Justice Annelies Verlinden, qui avait présenté le 15 avril dernier une note pour faire face à la surpopulation carcérale. Notons que la population carcérale moyenne en Belgique est estimée à 116,6 %, soit 16,6 % de plus que la capacité maximale des sites carcéraux. Cette note, une fois validée par le gouvernement fédéral, a permis à l’activité du site carcéral saint-gillois d’être une nouvelle fois prolongée. Pourtant, deux mois plus tôt, la Cour d’appel de Bruxelles condamnait encore une fois l’Etat belge pour traitement inhumain et dégradant des prisonniers dans la prison de Saint-Gilles. Statistiques surpopulation carcérale Voici un tableau qui dresse l’état de surpopulation des prisons belges les plus touchées par ce phénomène. L’indice de « 100 % » signifie que la totalité de la capacité d’une prison est occupée. Ainsi, avec un indice de 153,1% , un site carcéral comme celui de dinant dépasse de moitié sa capacité maximale. La surpopulation de sites carcéraux est une problématique grave étant donné qu’elle réduit drastiquement la qualité vie ainsi que le suivi personnel et psychologique des prisonniers concernés. Les mesures d’urgence de cette note sont valables pendant une période de maximum 5 ans. Bien que cette période de 5 ans puisse être raccourcie par un arrêté royal délibéré en Conseil des ministres dans le cas où une évaluation que le taux de surpopulation aurait suffisamment diminué, il serait d’un autre côté probable que la prison de Saint-Gilles soit encore en activité durant l’entièreté de cette période. Pourtant, le site carcéral saint-gillois est en état d’insalubrité très avancée et nécessite d’importants travaux de rénovation. Ce n’est pas la première fois que cette prison est pointée du doigt pour ses conditions de vie particulièrement inhumaines. En décembre dernier, le chanteur Jonas Gomes lançait l’alerte sur son compte Instagram. Après avoir donné un concert à des prisonniers dans la prison de Saint-Gilles, il a observé les conditions de vie atroces dans lesquelles les prisonniers y sont incarcérés. Dans une tribune publiée sur Instagram, le chanteur fait référence à des cellules sans fenêtres qui sont à la fois étouffantes en été et glacées en hivers, à une hygiène désastreuse : « Les prisonniers n’ont accès qu’à une ou deux douches par semaine et (...)

Bruxelles Bruxelles |
Médias

Mort d’un homme dans les Marolles : récit médiatique à sens unique

Dans la nuit de dimanche à lundi 12 mai, Christophe Amine Chollet est mort à Bruxelles, dans les Marolles, après avoir été percuté par une camionnette de police. Les secours sont arrivés mais n’ont pas pu le réanimer. Un autre passager a été blessé. Dès le lendemain, la plupart des médias ont publié plusieurs articles en reprenant principalement les informations du parquet. On y lit que le » scooter » aurait « refusé la priorité de droite » et que le véhicule de police ne roulait « pas à une vitesse excessive« . Le mot « malencontreusement » est utilisé pour qualifier la collision. On précise aussi que le scooter pourrait avoir été « volé » et « débridé« . On parle de « scootériste » pour désigner la victime, on ne cite pas son nom … Le vendredi 23 mai, on apprend que le conducteur de la camionnette de police roulait sans permis depuis deux ans. Malgré cela, la majorité des articles continue d’orienter le récit vers une mise en cause de la victime, insistant sur le supposé caractère « suspect » du véhicule, et minimisant la responsabilité policière. Le fait qu’un agent de l’État, au volant sans permis, ait percuté un homme qui ne représentait aucun danger, est relégué à l’arrière-plan. La victime est déjà désignée responsable, avant même que l’enquête ne soit menée à son terme. Qui raconte les morts que l’État provoque ? La manière dont les médias ont repris quasiment mot pour mot le communiqué du parquet, sans aucune distance critique avec le narratif policier, sans même essayer de donner une voix aux proches, aux témoins, aux habitant·es du quartier est frappante … Dans ces médias, l’homme décédé n’a pas de nom, pas de visage, pas d’histoire. Il est réduit à un engin motorisé. Le fait qu’il ait été tué par un véhicule de police, qui plus est conduit par un agent sans permis, est omis ou relégué au second plan, présenté comme un détail technique. Et pourtant, on parle ici d’un drame, de la mort de Christophe Amine Chollet, père de famille, percuté par un véhicule de l’État. D’après les médias et pour le parquet : il n’y avait pas de poursuite, pas d’excès de vitesse, juste une « collision malheureuse« . Pourtant, des riverain·es habitant la rue ou s’est produit l’accident témoignent d’une voiture qui roulait à grande vitesse sans sirène au moment des faits. Comment, alors, a-t-il été possible pour les médias de ne pas évoquer la responsabilité policière dans ce drame ? Ce n’est pas la première fois que cela se produit. À chaque mort impliquant la police, un récit politico-médiatique se mets systématiquement en place. On commence par parler de la responsabilité de la victime : délinquance potentielle, véhicule suspect, comportement dangereux. La victime n’est jamais totalement victime, surtout quand elle est racisée, issue d’un quartier populaire. Ce type de traitement médiatique n’est pas seulement froid et déshumanisant, il est aussi complice des crimes commis par la police. Il participe à une culture de l’impunité (...)

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Des milliardaires d’extrême-droite pour le bien commun ?

Ce 4 juin se tient un événement caritatif à Bruxelles : la Nuit du Bien Commun. Concept importé de France, il s’agit d’une soirée où de riches philanthropes se rassemblent pour faire des dons aux associations de leur choix, via le Fonds du Bien Commun. Si l’idée peut paraître louable et innocente, derrière ce Fonds et cette soirée se cachent un projet politique et un rejet du financement public qui posent question. Pierre-Édouard Stérin : milliardaire au service de l’extrême-droite En France, le Fonds du Bien Commun a été créé par le milliardaire cofondateur du groupe Smartbox : Pierre-Édouard Stérin. Exilé fiscal en Belgique, il explique et assume ne pas vouloir donner d’argent à l’État français. En effet, il considère que l’État fait “n’importe quoi” avec ses finances et préfère éviter les impôts, ainsi que consacrer sa fortune et organiser des soirées caritatives pour récolter de l’argent afin de contribuer “au redressement de la France et à la promotion du Christ”. Pour ce faire, Stérin a créé le plan Périclès, avec lequel il veut permettre la victoire politique de la droite et de l’extrême-droite. Il veut moins d’argent pour l’État, mais des centaines de millions d’euros pour son projet réactionnaire. D’autres milliardaires en Belgique La Nuit du Bien Commun qui se tiendra à Bruxelles n’est pas directement organisée par Stérin, mais par quatre riches philanthropes belges qui affirment que le comité bruxellois est “souverain dans la sélection des associations lauréates de la soirée ». Ce comité n’en est pas moins lié au Fonds du Bien Commun français, par son nom et par la reprise directe du concept, sans distance clairement revendiquée par rapport au projet politique réactionnaire de Pierre-Édouard Stérin. L’année dernière, après les révélations des liens du Fonds avec l’extrême-droite, en France et en Belgique, des grands acteurs historiques de la philantropie se sont retirés du comité de la Nuit du Bien Commun, notamment la Fondation Roi Baudoin. La charité au lieu de la solidarité ? Par-delà le projet politique que porte Pierre-Édouard Stérin avec son plan Périclès, le concept-même d’événements comme les Nuits du Bien Commun interroge. En effet, il s’agit de réunions de grandes fortunes qui décident de ce dont la société aurait le plus besoin, en finançant telle ou telle association et pas une autre. En France, les associations financées par le Fonds du Bien Commun sont proches des milieux catholiques intégristes, parfois même de mouvements identitaires. Cela se traduit par exemple par le financement de la lutte contre le droit à l’avortement ou les droits des minorités LGBTQIA+. En Belgique, les liens avec un projet politique réactionnaire de type Périclès sont moins évident mais pourquoi s’associer avec le projet de Stérin ? Plus largement, laisser le financement de luttes sociales aux mains de milliardaires s’inscrit dans le définancement des missions sociales des pouvoirs publics. On ne s’attaque pas aux causes...

Bruxelles Bruxelles |
Racismes / Colonialismes

Islamophobie : l’État veut cartographier les femmes voilées dans le service public

Ces derniers mois, l’islamophobie s’est banalisée jusque dans les plus hautes sphères politiques en Belgique, alors même que des actes violents d’extrême droite se multiplient. À Bruxelles, une ratonnade menée par des néo-nazis brugeois a failli tourner à l’assassinat raciste. En janvier, un militant d’extrême droite a été condamné pour avoir planifié des attentats contre des mosquées. Il y a quelques mois, le président du 1er parti francophone, le MR, expliquait que l’islamophobie ne devait pas être un délit, que c’était « comme l’arachnophobie« . Dans la foulée, Valérie Glatigny ( MR), ministre de l’Éducation, relançait une polémique raciste montée de toute pièce autour d’un prétendu « radicalisme islamique » qui infiltrerait l’école, en s’appuyant sur des chiffres complètement biaisés. Ces propos ont été dénoncés par les syndicats enseignant·es et contredits par des enquêtes journalistiques, notamment un long article du Soir qui démonte ce fantasme. Mais la dernière offensive islamophobe d’État en date franchit un nouveau cap : fin avril, Vanessa Matz, ministre de l’Action et de la Modernisation publiques (Les Engagé·es), a adressé un courrier aux administrations fédérales leur demandant de recenser « les pratiques actuellement en vigueur […] en matière de port d’uniforme ou de code vestimentaire ». Dans le climat islamophobe actuel, ce langage codé ne trompe personne : il s’agit de cibler, de manière insidieuse, les femmes portant le hijab* dans la fonction publique. Cette démarche s’inscrit dans une logique de fichage, de surveillance, et de mise à l’écart, danger typique d’un racisme institutionnel qui cible les personnes musulmanes ou assimilées comme telles. Face à cette mesure islamophobe, plusieurs collectifs antiracistes ont pris la parole pour dénoncer fermement cette nouvelle attaque contre les droits et libertés des femmes musulmanes : « Nous n’avons pas encore repris notre souffle après les récentes actualités concernant les violences islamophobes à Molenbeek, que nous voilà face à une nouvelle qui glace le sang. » « Une note ministérielle, adressée à différentes instances fédérales, demande de cartographier la présence de femmes musulmanes portant un foulard au sein de la fonction publique. Ce document a été transmis aux hauts fonctionnaires de plusieurs services publics, après plusieurs mois de tentatives pernicieuses mais avortées de mettre les travailleuses concernées à l’écart. » « Cette information est particulièrement inquiétante et confirme le constat dressé par de nombreux expert.e.s et organisations de défense des droits humains : la haine qui resurgit est alimentée par l’action même de nos autorités. » « En octobre 1940, une ordonnance similaire, appliquée au service public belge, imposait le fichage des Juifs sous prétexte qu’ils seraient racialement incompatibles avec les intérêts de l’État et l’exercice des fonctions publiques, qu’ils influenceraient négativement la vie publique et...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

La Belgique autorise à nouveau la livraison d’armes à Israël – Une action de masse organisée !

Alors que ; le génocide du peuple palestinien s’intensifie, que l’armée de l’état coloniale israélien s’applique à détruire toute forme de vie, et toutes les infrastructures permettant la vie à Gaza, que des discussions diplomatiques sont menées par Israël et les Etats-Unis pour déporter un million de palestinien·nes et qu’Israël entend « conquérir toute la bande de Gaza et y rester » : le Conseil d’Etat a autorisé à nouveau le transit d’armes par Belgique pour aller vers Israël. En mai 2024, un arrêté ministériel pris par Elio Di Rupo (PS), interdisait tout transit de matériel militaire par les aéroports wallons (Liège et Charleroi Bruxelles-Sud) à destination d’Israël. Si un génocide est aujourd’hui possible en Palestine, c’est car Israël est soutenu militairement, diplomatiquement, économiquement et logistiquement dans son entreprise d’extermination du peuple palestinien. Par les États-Unis, puis par l’Europe. En effet, les Etats-Unis représentent près de 80% des importations militaires israéliennes.[1] Depuis le début du génocide en octobre 2023, les Etats-Unis ont dépensé 17,9 milliards (d’autres estimations sont un peu plus basses) de dollars en matériel militaire destiné à Israël. [2] Source graphique : https://www.cfr.org/article/us-aid-israel-four-charts#chapter-title-0-4 En ce sens, les états européens – qui eux, acheminent également des armes et possèdent un partenariat économique bilatéral fort avec Israël (l’accord d’association EU – Israël) – et les Etats-Unis sont directement complices du génocide, car ils fournissent les armes dont Israël a besoin. Ces armes transitent majoritairement par voie maritime (avec les compagnies ZIM et Maersk). Mais également via le transport aérien, où Challenge Airlines, un groupe d’entreprises notamment lié à Israël, opérant à Liège, joue un rôle considérable. Challenge Airlines, transporte notamment des pièces et équipements pour les avions (F-16, F-35) qui bombardent en permanence la bande de Gaza. Mais aussi du matériel hautement explosif, des roquettes ainsi que des technologies permettant d’enclencher des bombes sont également acheminés par la compagnie. Selon Vredesactie*, qui a enquêté en profondeur sur Challenge Airlines, les tribunaux belges sont compétents pour poursuivre l’entreprise pour complicité de crime de guerre et contre l’humanité, puisque le matériel militaire qu’elle se charge de livrer à Israël est certainement utilisé dans le génocide à l’heure actuelle. Au moins, 62 vols de Challenge Airlines, ont transporté directement du matériel militaire d’une base américaine à la base Nevatim en Israël. Malgré les mobilisations massives depuis un an et demi partout dans le monde et en particulier en Occident pour rompre tout lien (économique, militaire, diplomatique …) avec Israël, le mouvement propalestinien n’a pas encore réussi à arriver à ses objectifs. Au-delà des déclarations des politiques, le soutien matériel et concret à Israël continue. Le génocide continu....

Bruxelles Bruxelles |
Médias

Décès de Christophe Amine Chollet dans les Marolles : le policier qui l’a renversé n’avait pas de permis de conduire

Ce matin, l’avocate de la famille de Christophe Amine Chollet nous a révélé que le policier qui l’a mortellement percuté dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 mai roulait sans permis de conduire. Nous avons également reçu des témoignages de riverain.es de la rue Blaes qui confirment le fait que la camionnette de police qui l’a renversé au croisement entre la rue Blaes et la rue des Capucins n’avait pas ses gyrophares allumés. Ces deux éléments mis ensemble renforcent la culpabilité policière dans le cadre de cet énième décès d’une personne au contact de la police à Bruxelles et en Belgique. Le permis de conduire du policier lui avait été retiré après un excès de vitesse en 2023. Le policier, qui avait pourtant l’obligation de repasser son examen de conduite ne l’a jamais fait. Cela fait donc deux ans que cet agent des forces de l’ordre roulait sans permis de conduire en toute impunité. Pourtant, quelques heures après le drame, le parquet assurait que « Selon les premiers éléments de l’enquête, le scooter – refusant la priorité de droite – aurait malencontreusement heurté le véhicule de police »*. Il s’agissait alors de présenter les événements comme un accident maladroit, alors même que l’agent de police roulait sans permis. Comment est-il imaginable qu’un policier, censé représenter « l’ordre et la sécurité », puisse conduire librement sans permis de conduire et percuter une personne innocente jusqu’à la tuer ? Le parquet mène actuellement deux enquêtes distinctes sur cet incident : l’une sur les circonstances précises de l’accident et l’autre sur l’infraction de conduite sans permis commise par l’agent impliqué. Pour les faits de conduite sans permis, l’agent en question a été arrêté et déféré* au parquet. Il devra répondre de ses actes devant le tribunal de police. Suite au décès de Christophe Amine Chollet, Juliette Moreau, l’avocate de sa famille avec qui nous sommes en contact, a adressé un courrier au bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS), ainsi qu’à Michel Goovaerts, chef de corps de la zone de police Bruxelles-Capitale Ixelles, tous deux responsables des forces de l’ordre dans le secteur où le décès s’est produit. Plus d’une semaine après leur avoir écrit, celle-ci n’a toujours pas reçu la moindre réponse ou accusé de réception de leur part. Ce silence prouve encore une fois la déshumanisation politique des victimes de violences policières. Une fois encore, il nous est extrêmement difficile d’imaginer qu’un responsable politique de l’envergure de Philippe Close (PS) ne témoigne pas de l’attention nécessaire envers les proches d’une personne décédée lors d’un contact avec les forces de l’ordre, dont il a la responsabilité politique en tant que bourgmestre de Bruxelles. Une cagnotte a été ouverte pour soutenir financièrement la famille et les proches de la victime après les funérailles qui ont eu lieu mardi dernier et qui ont représenté un coût important pour ses proches. Voici le compte bancaire : BE18...

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Pride : promesses politiques, climat transphobe et homonationalisme

À l’occasion de la Pride, la question se pose : où en sont vraiment les droits des personnes LGBTQIA+ en Belgique ? Derrière les discours rassurants et les drapeaux arc-en-ciel, analysons les prétendues avancées pour les personnes LGBTQIA+, notamment celles de la nouvelle coalition fédérale signée le 31 janvier 2025 entre la N-VA, le MR, Les Engagés, Vooruit et le CD&V. Un vernis progressiste, mais dans les faits, les droits défendus sont ceux d’une minorité privilégiée : les personnes blanches, belges, cisgenres, de classe moyenne ou supérieure. Pendant ce temps, les autres personnes LGBTQIA+, racisées, trans, non-binaires, migrantes, précaires, restent en marge. Invisibilisées. Ou pire : directement ciblées. Des allures progressistes Certaines mesures de l’accord sont saluées par les associations. L’interdiction des interventions médicales non-urgentes sur les enfants intersexués sans leur consentement est considérée comme une avancée historique en faveur de l’intégrité corporelle. La clarification du cadre légal autour de la gestation pour autrui (GPA), avec un accent sur la protection des personnes porteuses et des enfants, répond à une demande de longue date de la communauté. L’accès à la santé pour les personnes LGBTQIA+ connaît également quelques progrès, notamment avec l’élargissement de la disponibilité de la PrEP, traitement préventif du VIH, et le renforcement de l’accompagnement médical pour les personnes trans, via un meilleur accès aux traitements hormonaux et chirurgicaux, ainsi qu’un soutien psychologique plus adapté. Des oublis révélateurs Mais ces avancées ne sauraient masquer les limites de cet accord. Le texte ne prévoit toujours pas de reconnaissance légale pour les personnes non binaires. Aucune mesure spécifique ne concerne les personnes LGBTQIA+ en situation de demande d’asile et leurs besoins, pourtant particulièrement exposées aux violences, même dans leur parcours administratifs, de demande de personnes réfugiées. La Belgique a déjà été critiquée pour ses procédures d’asile, qui ne prennent pas toujours en compte les besoins spécifiques des personnes réfugiées LGBTQIA+. Les conditions du don de sang restent discriminatoires pour les hommes homosexuels et bisexuels. Par ailleurs, l’intention du gouvernement de réévaluer scientifiquement l’utilisation des bloqueurs hormonaux chez les adolescent·es trans suscite l’inquiétude : les associations rappellent que ces jeunes ont besoin d’un accès rapide à des soins adaptés pour préserver leur santé mentale, et non d’un nouveau délai bureaucratique. La question des moyens financiers alloués à la lutte contre les discriminations alourdit encore le bilan. L’Unia, l’institution interfédérale pour l’égalité, a vu son budget amputé de 25 %, dès l’entrée en vigueur de l’accord de l’Arizona, ce qui affaiblit les mécanismes de protection des personnes LGBTQIA+. Dans le même temps, Unia et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) tirent la (...)

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Provocations racistes, arrestations violentes et nasse contre les rassemblements quotidiens à Bourse

Depuis le début du génocide en Palestine, des Palestinien·nes organisent quotidiennement des rassemblements à Bruxelles. Majoritairement originaires de Gaza, ces jeunes portent haut la mémoire et le combat de leur peuple et dénoncent, jour après jour, l’horreur qui frappe leur terre d’origine. Face à elles et eux : la violence policière, les arrestations arbitraires et les intimidations s’intensifient. Leur présence se heurte à la répression d’un droit fondamental : celui de manifester. D’abord organisés à la Gare Centrale, les rassemblements ont été déplacés depuis plusieurs mois à la Bourse, en plein centre de Bruxelles. Mais cette occupation pacifique de l’espace public dérange. Ces dernières semaines, la répression s’intensifie. Le bourgmestre de la Ville, Philippe Close (PS), semble déterminé à empêcher ces manifestations quotidiennes. À plusieurs reprises, la police est intervenue avec une violence injustifiée. Le jeudi 8 mai, un jeune homme palestinien, H., a été violemment interpellé alors qu’il était simplement assis sur les marches de la Bourse. Il a été mis au sol par plusieurs agents de police qui ont utilisé une prise d’étranglement pour l’immobiliser. Il a également reçu plusieurs coups à la tête, et des coups de pied sur les mains. Il a été libéré le samedi 10 au soir. Selon les autorités de la Ville de Bruxelles, le rassemblement ne serait plus autorisé à déborder sur les marches du bâtiment de la Bourse, pour des « raisons d’accès à un bâtiment privé ». Une justification étonnante, quand on sait que les marches sont quotidiennement occupées par les touristes, des passant·es assis·es pour se reposer, ou regarder des spectacles de danse de rue qui ont lieu à ces mêmes endroits. Plusieurs semaines auparavant, le 6 avril, un autre homme palestinien T., avait été arrêté et tabassé par les forces de l’ordre, puis emmené dans un centre fermé, où il a à nouveau subi des violences. Son incarcération en centre fermé s’est révélée être « une erreur« , car il avait une procédure d’asile en cours pour être reconnu comme réfugié. Il a été libéré deux jours plus tard, le 8 avril. Cette situation est symptomatique d’un fonctionnement global de répression envers les personnes que l’État considère comme « illégales », plus particulièrement celles ayant des activités politiques : l’État utilise ses outils de contrôle et de défiance pour criminaliser et enfermer les personnes non blanches et sans titre de séjour, comme si elles n’avaient aucun droit. La répression ne s’arrête pas à la violence physique exercée lors des rassemblements. En amont même des manifestations, les forces de l’ordre mettent en place des contrôles visant les personnes perçues comme palestiniennes ou solidaires. En effet, T. depuis son arrestation du 6 avril est « interdit de manifester préventivement« . Cette interdiction préventive a été prononcée par un juge d’instruction dans le cadre de sa libération conditionnelle. Le 9 mai, toujours lors d’un (...)

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Attaques racistes à Bruxelles : des mineurs de moins de 15 ans arrêtés et violentés par la police

Lundi 5 mai, au lendemain des affrontements qui ont eu lieu à la suite des agressions racistes perpétrées par des supporters d’extrême droite du club de Bruges, les forces de l’ordre bruxelloises ont déployé un vaste dispositif policier et procédé à de nombreuses arrestations préventives* dans le centre de Bruxelles. Parmi celles-ci, un groupe d’adolescents a été victime d’arrestations, particulièrement violentes près de Rogier alors qu’aucun d’entre eux n’avait commis de délit. Cette intervention policière, faite sans le moindre motif, soulève la question de la teneur raciste des arrestations préventives tant cette intervention était basées sur le profil des individus arrêtés et non sur des délits qu’ils auraient potentiellement commis. De plus, les arrestations de mineurs sont particulièrement traumatisantes pour les individus qui les subissent et leurs familles. Rappelons aussi que la loi insiste sur le fait que les arrestations de mineur·es, quand elles sont faites, doivent êtres absolument nécessaires pour le maintien de l’ordre. Dans ce cas, l’arrestations d’adolescent·es et d’enfants n’était pas nécessaire mais arbitraire. Une personne qui a assisté à ces arrestations de mineurs à Rogier et qui a accepté de témoigner dans le cadre de cet article explique : « Aux alentours de 17h, je descendais à vélo de Botanique, quand en passant devant le métro Rogier, j’ai vu qu’il y avait plein de fourgons (4-5) et 3 voitures de police. Je me suis alors arrêté·e et j’ai vu une quinzaine d’enfants à plat ventre le long d’un mur, entourés de policiers et cachés par les fourgons. Les policiers les ont fouillés un par un. C’était tous des mineurs racisés, que des mecs de pas plus de 15 ans. » « Après les avoir fouillés, les policiers les ont mis en file indienne assis au sol, les mains colsonnées dans le dos. Ils ont été embarqués dans 3 fourgons différents. » La personne témoin de ces arrestations a alors discuté avec un autre groupe de jeunes aux abords de la scène d’arrestation. Ces derniers ont expliqué qu’ils étaient simplement posés à Rogier quand la police est venue les contrôler sans raison. Ils se seraient alors enfuis en courants, avant qu’une partie d’entre eux se fasse violemment plaquer au sol par les policiers. Une des personnes a affirmé que « parmi les enfants arrêtés, un devait être âgé d’à peine 8 ans.«  Plus tard dans la soirée, le rassemblement quotidien en soutien à la Palestine était menacé d’attaques par le même groupe d’hooligans fascistes de la veille. En réaction à ces menaces, des centaines de personnes s’y sont rassemblés. Aux alentours de 21h le rassemblement est parti en direction de la porte de Ninove et de la Rue Dansaert. Outre les débordements qui ont eu lieu à la fois au niveau de la rue Dansaert et de la porte de Ninove, notons que des arrestations à nouveau particulièrement violentes et ciblées sur les personnes non-blanches se sont reproduites. Une personne qui s’est faite arrêtée au moment...

Bruxelles Bruxelles |
Médias

Un homme en scooter décède après s’être fait renverser par la police dans les marolles

Dans la nuit de ce dimanche à lundi, un jeune homme en scooter est mort après avoir été percuté par une camionnette de police. Il circulait dans les Marolles, au croisement de la rue Blaes et de la rue des Capucins, peu après minuit, ce 12 mai. Les secours n’ont rien pu faire. Une seconde personne dont on ignore l’identité et l’état de santé a été évacuée en ambulance. Attention, images choquantes. Selon des témoins, la police roulait sans sirène et à vive allure dans les étroites rues des Marolles quand elle a percuté le jeune homme : « Il n’avait rien à voir ! Ils roulaient comme des fous et ils l’ont tué ! ». Toujours selon des témoins, la camionnette semblait en route pour rejoindre une autre équipe de police, elle ne poursuivait donc pas le scooter. Une enquête a été ouverte. La police n’a communiqué aucun détail sur des responsabilités éventuelles. Ces dernières années, plusieurs personnes ont été tuées après avoir été renversées par la police. C’est le cas de Mehdi, tué alors qu’il traversait la rue. La police n’avait pas non plus de sirènes allumées. Par ailleurs, Adil, Sabrina, Ouassim, Domenico, … toustes ont été tué·es après avoir été percuté·es par les forces de l’ordre. Concernant le décès de ce 12 mai, nous reviendrons vers vous avec plus d’informations prochainement. Your browser does not support the video tag. Sources : [Sud Info. Un homme en scooter décédé à la suite d’un accident avec la police cette nuit. 12 mai 2025. >https://www.sudinfo.be/id995634/article/2025-05-12/un-homme-en-scooter-decede-la-suite-dun-accident-avec-la-police-cette-nuit« rel= »nofollow] Bruxelles today. Un scootériste décède après une collision avec la police aux Marolles : « Les sirènes du véhicule n’étaient pas activées ». 12 mai 2025.

Bruxelles Bruxelles |
Santé / Soins

VOLTES À BRUXELLES À LA SUITE D’AGRESSIONS RACISTES DES SUPPORTERS DE BRUGES

Lundi 5 mai, le lendemain du match Anderlecht – Bruges marqué par des agressions racistes, une manifestation spontanée est partie du rassemblement propalestinien à la Bourse. Plusieurs centaines de personnes ont afflué au rassemblement quotidien pour la Palestine à Bourse pour dénoncer les attaques racistes commises la veille par des hooligans brugeois à l’encontre de Bruxellois·es non-blanc·hes, ainsi que les menaces de nouvelles agressions planant sur le rassemblement. Après une heure de rassemblement où la libération de la Palestine et l’antifascisme ont été liés et revendiqués au travers de slogans, une manifestation sauvage est partie en direction de Lemonnier. Rapidement, la colère face aux événements de la veille et à l’inaction des autorités politiques et policières face aux agressions racistes du 4 mai s’est exprimée le long de la manifestation. Des affrontements entre policiers et manifestant.es ont eu lieu, des barricades ont été dressées et enflammées, des panneaux publicitaires et des caméras ont été endommagées. Le cortège spontané a emprunté le boulevard du Midi avant de retourner vers le centre-ville, suivi de près par un important dispositif policier. Une véritable chasse à l’homme s’est alors engagée dans les rues adjacentes au centre de Bruxelles. Plusieurs arrestations violentes ont eu lieu et plusieurs mineur.es auraient été arrêté.es. « Une douzaine d’arrestations administratives ont été effectuées. Un procès-verbal sera rédigé à charge de chaque personne interpellée », selon la police. Belga rapporte aussi qu’une vingtaine de mineurs ont été interpellés aux alentours de la rue Neuve plus tôt dans la journée. La colère ne semble tout de même pas retomber. Les habitant·es visé·es par les violences racistes du 4 mai dénoncent l’impunité dont ont bénéficié les fascistes du club de Bruges, en contraste flagrant avec la brutalité déployée contre les jeunes le soir même et le lendemain. #bruxelles #palestine #manifestation

Bruxelles Bruxelles |
Extrême-droite / Antifascisme

Attaques racistes de supporters brugeois à Molenbeek, Bruxelles se défend (vidéo)

Ce dimanche 4 mai avait lieu la finale de la coupe de Belgique qui opposait le Royal Sporting Club d’Anderlecht au club de Bruges. Plus de 45 000 supporters ont fait le déplacement pour le Stade Roi Baudoin, à Bruxelles. Fichier vidéo Dès le début de l’après-midi, alors que le match n’avait pas encore commencé, plus d’une centaine de hooligans* néo-fascistes du club de Bruges ont commis des attaques racistes sur des riverain·es du quartier de Ribaucourt à Molenbeek. Des images particulièrement violentes diffusées sur les réseaux sociaux montrent ces supporters rouer de coups un commerçant ainsi que des habitant·es du quartier. Des témoignages font récit d’insultes racistes et islamophobes, ou encore de crachats sur des femmes portant le hijab. Ces agressions ciblaient manifestement un type de population, que ce soit au vu des personnes visées ou des insultes racistes et antisémites proférées, rappelant tristement les ratonnades* du siècle dernier. Durant toute la journée, ces violences racistes se sont déroulées sans intervention des forces de l’ordre. Pourtant, un match de foot d’ampleur tel que la coupe de Belgique donne régulièrement lieu à des débordements et des agressions ciblées auraient pu être anticipées. Pour rappel, ces mêmes supporters sont connus pour avoir fait des saluts n4zis dans des stades à plusieurs reprises cette année. Il en ont d’ailleurs fait une série hier au moment des agressions. Jusqu’à l’arrivée au stade, le dispositif policier qui encadrait les supporters n’est presque pas intervenu malgré les innombrables exactions commises, en toute impunité. En l’absence d’intervention des forces de l’ordre, les personnes non-blanches des quartiers centraux sont délaissées et livrées à elles-mêmes pour se protéger et se défendre face à ces néo-fascistes. Après le match de foot, des centaines de personnes des quartiers voisins ont réagi et des affrontements ont eu lieu à la fois avec des supporters de Bruges et des forces de l’ordre. À la sortie du Stade Roi Baudoin, des dizaines de jeunes se sont battus contre ces groupes de supporters néo-fascistes. Les forces de l’ordre ont alors déployé un vaste dispositif policier. De nombreuses images de violences policières sont aussi apparues sur les réseaux sociaux. Un·e de nos journalistes présent·e sur place a constaté qu’une camionnette de la police avait tamponné volontairement un motard, aux abords du stade Roi Baudoin. Les secours ont dû intervenir pour le soigner. D’autres confrontations ont eu lieu à la fois dans le centre ville de Bruxelles et dans le quartier de la Gare du Midi ainsi qu’à Anderlecht. Jusqu’à leur entrée dans le train, les supporters Brugeois, qui avaient agressé quelques heures auparavant de nombreuses personnes, ont cette fois été largement protégés par les forces de l’ordre. Vers 23h des dizaines de jeunes se sont rassemblés près de la gare et de nouveaux affrontements ont eu lieu. Des barricades ont été enflammées dans les...

Bruxelles Bruxelles |

| 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 |

Suivre tous les articles "Bruxelles Dévie"

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info