Bruxelles Dévie

Un média indépendant et collaboratif actif à Bruxelles. Nous vous informons sur les actualités politiques et gouvernementales en Belgique. Nous visibilisons les collectifs, groupes et personnalités actifs dans les différentes luttes sociales. Nous diffusons et dénonçons les violences policières en Belgique, et plus particulièrement à Bruxelles.

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Médias

DES ARTISTES ENGAGÉ.ES QUI NOUS FONT DU BIEN

Il y a quelques mois, Georges-Louis Bouchez (MR) se plaignait de l’engagement politique de certain·es artistes, critiquant notamment la présence d’organisateur·ices de festival lors de la manifestation du 13 février dernier, contre l’Arizona. En parallèle, les subsides pour la culture diminuent et les pressions se multiplient sur le statut d’artiste, un revenu spécifique qui est menacé de réforme, voir de suppression, par le nouveau gouvernement. En somme, la possibilité même de faire de l’art son métier est menacé en Belgique. Cette insécurité économique renforce les discours lissés et prudents, dans l’espoir de rester éligible aux aides publiques, financements, et peut freiner l’engagement militant de certain·es artistes. Les organisateur·ices du festival Esperanzah ont répondu à GLB : « Que Georges-Louis Bouchez le veuille ou non, l’art est politique depuis la nuit des temps« . « Si je ne peux pas danser dans votre révolution, je ne veux pas de votre révolution » : cette phrase attribuée à l’anarchiste Emma Goldman résonne aujourd’hui avec force. Dans ce contexte tendu, nous vous proposons un focus sur quatre artistes-militant·es basé·es en Belgique, qui refusent de dissocier création et engagement. Achille est un·e jeune rappeur·se bruxellois·e. Ses textes mélangent engagement politique et introspection, dans une recherche constante de nouveauté. L’artiste s’attache à quitter les codes classiques du rap conscient, tout en conservant une partie de sa plume. Son premier album Quelques flocons est un voyage à la fois sensible et politique. Rap, techno, pop, slam, piano-voix, poésie, … Achille touche à tout pour développer son univers, dans un ensemble textuel cohérent. Iel décrit la tristesse de l’époque et la révolte qui en découle, comme dans le morceau « De Bruxelles à Bethléem ». Ses textes parlent des murs qui se dressent mais qui finissent toujours par tomber, d’une jeunesse qui peine à se trouver, d’un monde à refaire, de fond en comble. L’album rebondit. Il invite tantôt à taper du pied, tantôt à voyager en soi-même. Il parle de luttes. De luttes internes, contre l’apathie intérieure et la déconnexion émotionnelle, mais aussi de luttes externes, contre un capitalisme mortifère, entre autres. L’album raconte : toutes ces luttes sont inextricablement liées. Avec son binôme Tmoin, Achille vient d’ailleurs de sortir un morceau contre le gouvernement Arizona : Arizona (shoot), où il dresse rapidement le décor : « Ils ont pris le nom d’un ancien état esclavagiste, je crois que là j’ai tout dit ». Youssef Swatt’s est un rappeur tournaisien qui a récemment gagné en notoriété après sa victoire à Nouvelle Ecole saison 3. Actif depuis plus de dix ans, Youssef avait notamment été mis en avant par son passage sur Give Me 5 au début des années 2010, alors qu’il n’avait que 14 ans. Rappeur précis au texte toujours plus affuté, il fait plaisir aux amateur·ices de rap « à l’ancienne », à travers des instrus et des flows aux inspirations...

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Racismes / Colonialismes

Justice pour Mehdi : une cagnotte pour soutenir la famille face à la condamnation de 18 000 euros

Le 24 juin dernier, les proches et la famille de Mehdi, tué par la police six ans plus tôt, apprenaient qu’aucune charge ne serait retenue contre les policiers responsables de son décès. En plus de cette nouvelle injustice, ils et elles ont été condamnés à verser la somme de 18 000 euros d’indemnité aux policiers responsables de la mort. Cette nouvelle condamnation illustre une fois de plus la manière dont le système judiciaire s’emploie à défendre coûte que coûte les policiers mis en cause pour violences policières. Elle met en lumière l’acharnement du système pénal à préserver l’institution policière. Après avoir subi de d’innombrables injustices dès le décès de Mehdi et durant l’entièreté de la procédure juridique, les proches de Mehdi se retrouvent aujourd’hui contraints de verser une indemnité de 18 000 euros. Lors du rassemblement justice pour Mehdi du 29 juin dernier, le frère de Mehdi déclarait : « Le message qu’ils veulent faire passer à tous le monde c’est que si vous voulez combattre ces injustices vous serez condamnés par rapport à ça. On a demandé justice pendant 6 ans et on reçoit une peine de 18 000 euros en retour ». Dans un communiqué, le comité de soutien « justice pour Mehdi » indique : « Pendant six ans, ils ont tenté de déshumaniser Mehdi, d’inventer des récits pour justifier l’injustifiable. Six ans à salir son nom, à fabriquer des versions, à tordre les faits, à nous faire taire. Tout ça pour couvrir un crime. Et aujourd’hui, le message est clair : vous tuez, vous êtes protégés – vous survivez, vous payez. ». En réaction à cette condamnation, une cagnotte a été mise en place afin que chacun·e puisse apporter un soutien financier aux proches et à la famille de Mehdi, notamment pour couvrir les 18 000 euros à verser ainsi que les autres frais liés aux différentes démarches juridiques. La cagnotte est un fond spécifique de la fondation Marius Jacob qui a le numéro de compte suivant : BE65 5230 8110 3896. Il est nécessaire d’inscrire « JUSTICE POUR MEHDI » en communication. Le comité Justice Pour Mehdi a tenu a également précisé : « Pour une totale transparence : Les parties civiles ont été condamnées à verser un total de 18.000 €. Parmi elles, la ligue des droits humains, également partie civile, doit payer 6.800 €. La famille de Mehdi quant à elle, est condamnée à 11.200 €. Merci à toutes et à tous pour votre soutien. »

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Racismes / Colonialismes

Islamophobie : Trois étudiantes voilées interdites de scène à Schaerbeek

À Schaerbeek, lors de la proclamation du lycée Émile Max, trois étudiantes ont été interdites de monter sur scène. La raison ? Elles portaient le hijab. Leurs noms n’ont même pas été prononcés devant le public. Elles ont dû aller chercher leur diplôme à la réception, dans l’ombre, loin de leurs camarades célébré·es comme il est d’usage. Pourtant, ces jeunes filles ont respecté le règlement toute l’année : comme demandé, elles retiraient leur voile en entrant dans l’école. Mais ce jour-là, devant leurs familles venues les applaudir, elles ont été publiquement exclues et ce qui devait être un moment de fierté s’est transformé en humiliation pour elles. Une femme dans le public s’est ensuite levée pour dénoncer cette injustice, puis dans la salle, beaucoup ont exprimé leur colère face à une décision aussi absurde qu’humiliante et le public présent a largement soutenu les étudiantes. Cette mesure discriminatoire, islamophobe et humiliante a été pleinement justifiée et soutenue par Audrey Henri, bourgmestre MR de Schaerbeek. Cette dernière a expliqué qu’il s’agissait selon elle d’« un temps scolaire » comparable à « une sortie ou une activité pédagogique » pour justifier le comportement de l’école. Audrey Henri et l’échevin Thomas Eraly (Ecolo), ont cependant tenté de temporiser en parlant « d’incident regrettables« . Pourtant, à bien suivre les interventions politiques du MR, le soutien et la mise en place de politiques islamophobes et discriminatoires est devenu systématique au sein du parti de Georges-Louis Bouchez. Envieux du climat fascisant et raciste français, le Mouvement Réformateur, ses élus et membres multiplient les offensives islamophobes, en particulier dans l’enseignement. Il y a quelques mois la ministre de l’Education Glatigny (MR) a manipulé des chiffres pour inventer un problème de « radicalisation » à l’école. Un peu après, elle a exprimé son souhait d’interdire le port du voile aux enseignant.es. Des membres et élu.es du MR, comme Geerts, plaident systématiquement pour l’exclusion de la vie sociale et du travail, notamment dans le service public, des femmes portant le hijab, pour la simple et unique raison : qu’elles choisissent de le porter. Fin avril, Vanessa Matz, ministre de l’Action et de la Modernisation publiques, cette fois Les Engagé·es, a adressé un courrier aux administrations fédérales leur demandant de recenser « les pratiques actuellement en vigueur […] en matière de port d’uniforme ou de code vestimentaire ». Dans le climat islamophobe actuel, ce langage codé ne trompe personne : il s’agit de cibler, de manière insidieuse, les femmes portant le hijab dans la fonction publique. Cette démarche s’inscrit dans une logique de fichage, de surveillance, et de mise à l’écart, danger typique d’un racisme institutionnel qui cible les personnes musulmanes ou assimilées comme telles. Plus récemment, c’est à l’ULB qu’une nouvelle polémique raciste avait eu lieu. Un professeur, contre...

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Santé / Soins

LA DROGUE COMME ARME DE VIOL : DES CAS À COURTRAI, INCOURT, LIMBOURG

Pendant dix ans, dans le Limbourg, une femme a été droguée à son insu par son propre mari. Aujourd’hui placé en détention préventive depuis janvier 2025, il aurait utilisé des somnifères et sédatifs pour la plonger dans un état d’inconscience et la violer à répétition. L’enquête a révélé qu’il se procurait ces substances via des ordonnances, parfois avec l’aide de complices. Des images des agressions ont été retrouvées sur un support informatique. Ce cas de viol sous soumission chimique vient s’ajouter à une liste tristement longue, révélant un système patriarcal, où des hommes s’approprient et violentent le corps des femmes, où d’autres les protègent par leur silence et leur inaction. La victime, qui se réveillait régulièrement avec des troubles de mémoire, des sensations de malaise et des douleurs, a commencé à soupçonner que quelque chose n’allait pas. Un examen toxicologique a mis en évidence des concentrations anormalement élevées de sédatifs dans son sang. Elle a alors découvert chez elle des objets sexuels qu’elle n’avait jamais vus. En février 2025, une autre affaire était médiatisée à Courtrai, en Flandre occidentale. Trois patrons de cafés sont soupçonnés de viol, d’atteinte à l’intégrité sexuelle et d’administration intentionnelle de substances nocives ayant entraîné une incapacité, sur des dizaines de femmes entre 2021 et 2024. Derrière leur comptoir, des “bouteilles spéciales” auraient contenu de la kétamine. Selon le parquet, au moins 41 femmes ont été identifiées comme victimes après avoir été droguées à leur insu, vraisemblablement à la kétamine, mélangée à leur boisson dans les établissements concernés. L’enquête est toujours en cours et pourrait révéler d’autres victimes. En mai 2025, le tribunal correctionnel de Nivelles a condamné un homme d’Incourt pour avoir, pendant plus de dix ans, placé des médicaments dans la nourriture de son épouse dans le but de l’agresser sexuellement sans qu’elle ne s’en souvienne. Dès 2011, la victime se plaignait d’épisodes de grande fatigue et d’amnésie. Malgré de nombreux examens médicaux, aucune cause n’avait été identifiée. Leurs enfants évoquaient des « épisodes zombies », décrivant leur mère comme absente, comme si elle était ailleurs certains soirs. Ces affaires mettent en lumière une forme de violence sexuelle, souvent invisible et méconnue : la soumission chimique. La soumission chimique désigne l’administration, à l’insu ou sous la contrainte d’une personne, de substances psychoactives, somnifères, anxiolytiques, sédatifs, ou autres, dans un but criminel, le plus souvent pour commettre un viol ou une agression sexuelle. Ce procédé ne laisse souvent que très peu de traces et rend les victimes confuses, parfois incapables de se souvenir de ce qu’elles ont subi. Contrairement aux idées reçues, la soumission chimique ne se limite pas à l’usage du GHB, souvent surnommé à tort « drogue du violeur ». En réalité, ce sont majoritairement des médicaments courants, (...)

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Racismes / Colonialismes

Des espaces publics confisqués aux quartiers populaires

À Anderlecht, l’été 2025 laissera un goût amer à des milliers de Bruxellois·es. Alors que la chaleur envahit la ville, que les terrasses se remplissent et que les parcs devraient être des havres pour les familles, les enfants et les jeunes privés de vacances, certains quartiers populaires se retrouvent littéralement bouclés et militarisés. En effet, les ordonnances de police se succèdent dans la commune : Place Clemenceau complètement fermée et grillagée, le quartier du Peterbos interdit aux non-résident·es sous peine d’amendes de 350 euros, commerces, bars et restaurants de Cureghem contraints de baisser rideau dès 1h du matin : les restrictions se normalisent. Ce qui était présenté comme temporaire, le temps de « rétablir la tranquillité », devient un mode de gouvernance sécuritaire permanent des quartiers populaires. Ces mesures, renouvelées sans cesse depuis plus d’un an sous couvert de lutter contre le trafic de drogue et les « nuisances », n’ont plus rien d’exceptionnel : elles sont devenues la norme. Et sous cette normalité imposée se cache une réalité inquiétante : la progressive transformation des quartiers populaires en zones de contrôle, où la liberté de circuler, de se retrouver, de vivre ensemble est sacrifiée. Des chiffres sont brandis en gage d’efficacité : des centaines de procès-verbaux dressés, des véhicules fouillés, des logements perquisitionnés, et même des opérations coup de poing mobilisant près de 900 policiers au Peterbos en une seule matinée. Pourtant, ces démonstrations de force et opérations de communications posent question : si le trafic persiste malgré l’arsenal répressif, ne faudrait-il pas repenser la stratégie plutôt que d’assiéger des quartiers entiers ? Les criminologues sont unanimes sur la question : la répression policière n’a jamais résolu ni la question du trafic, ni celle de la consommation. Elle vise avant tout à donner l’illusion que les autorités agissent. En parallèle, nos prisons débordent : en Belgique, la moitié des détenu·es sont incarcéré·es pour des faits liés aux drogues. Un chiffre bien au-delà de la moyenne européenne, qui s’élève à 19 % selon les données du Conseil de l’Europe du 31 janvier 2022. Ce recours systématique à la répression produit un autre effet pervers : le déplacement des trafics et de la violence vers les quartiers voisins. Ainsi, Le Soir titrait le 20 février 2024 : « Plus les forces de l’ordre harcèlent les bandes actives dans le trafic, plus ces dernières sont obligées de se déplacer vers d’autres zones. ». Derrière une sécurité de façade, les besoins fondamentaux restent eux, ignorés. Dans ces cités déjà marquées par la précarité, ces restrictions frappent en premier lieu les enfants et les jeunes. Pour beaucoup, l’été est synonyme de vacances à la maison, faute de moyens pour partir. Leur seul échappatoire : les parcs, les places, les rues où l’on se retrouve, où l’on tue le temps, où l’on construit son identité au contact des autres. C’est justement...

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Santé / Soins

Le plus ancien détenu de Belgique demande l’euthanasie

En mai 2025, Freddy Horion, âgé de 77 ans et détenu depuis 45 ans (ce qui en fait le plus ancien détenu de Belgique), a demandé l’euthanasie. Il avait été condamné à mort par le tribunal belge en 1981, une peine qui a été ensuite modifiée en emprisonnement à vie. Depuis 1993, Freddy Horion est éligible à une libération anticipée, mais toutes ses demandes lui ont été refusées. En 2023, la Cour européenne des droits de l’Homme a considéré qu’en refusant à Freddy Horion toute perspective de libération, la Belgique viole l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme qui interdit la torture et les traitements dégradants. Malgré cela, la situation de Freddy Horion n’a pas changé. En mai 2025, il demande donc l’euthanasie. Son avocat déclare que sa situation « sans issue » lui cause des « souffrances psychiques insupportables ». En Belgique, l’euthanasie peut être demandée par un·​​​​​​​e patient·​​​​​​​e qui souffre d’une maladie incurable, entraînant une souffrance physique et/ou psychique constante, insupportable et sans issue. Entre 2013 et 2015, 17 demandes d’euthanasie ont été formulées par des personnes détenues en Belgique pour cause de « souffrance psychique insupportable »1. Ces personnes purgent toutes de longues peines (ou des peines à perpétuité) et/ou sont en prison depuis de nombreuses années. Dans les 17 cas, les aménagements de peine, la libération conditionnelle ou l’accueil dans des hôpitaux civils avaient été refusés. Au moins une demande sur les 17 a été acceptée par la justice. La souffrance psychique incurable invoquée par les personnes détenues est provoquée par l’enfermement et la violence du contexte pénitentiaire. La souffrance psychique invoquée est incurable non pas parce qu’aucune issue réelle n’existe mais parce le système pénal a choisi qu’il n’existerait aucune issue pour ces personnes détenues. Ce qui est déclaré « incurable » est donc le résultat d’une décision politique et judiciaire et donne au système pénal la possibilité de se déresponsabiliser de la mort des personnes détenues, dans ce régime où, certes, la peine de mort a été abolie, mais où la détention tue à petit feu, conduisant les individu·es à envisager le suicide ou l’euthanasie. Dans son numéro « Psychiatrie et Carcéral : l’enfermement du soin », la revue La Brèche rapportait une moyenne, de plus d’un suicide par mois dans les prisons belges. Le taux de suicide y est donc quatre fois plus élevé que dans le reste du pays. Freddy Horion avait été condamné à mort avant que sa peine ne soit modifiée en emprisonnement à perpétuité. On observe que la condamnation à mort initiale est, en quelque sorte, reconduite indirectement par la violence de l’institution carcérale, sur les plans administratifs, physiques, judiciaires et psychologiques. Ces violences se produisent entre autres à travers la production du désir de mort et les décisions judiciaires qui ne respectent pas le droit à l’espoir et à la libération. L’avocat...

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Racismes / Colonialismes

Racisme : des demandeurs d’asile payés 2,61 euros de l’heure dans un restaurant à Waterloo

Ils étaient forcés de travailler 12h par jour et étaient payés 2,61 euros l’heure. Recrutés directement dans des centres Fedasil par téléphone avec de fausses promesses de logement et de salaires dignes, dans le restaurant où ils étaient exploités, on n’appelait pas ces demandeurs d’asile par leurs prénoms mais en les insultant de « Noirs ». À Waterloo le gérant d’un buffet à volonté a été condamné pour traite d’être humain et discrimination raciale (discrimination d’un groupe ethnique) et plus de 12 autres chefs d’accusation. Il a écopé de 6 mois de prison ferme et doit rembourser le salaire de 3 personnes exploitées et discriminées qui se sont portées partie civile. Deux autres amendes de 28 000 et 36 000 ont été prononcées contre le gérant et sa société. Les personnes demandeuses d’asile étaient exploitées dans l’arrière-cuisine du restaurant. Elles étaient logées dans une cave insalubre, sans fenêtre ni eau chaude et sans possibilité de laver leurs habits. lls et elles vivaient et travaillaient dans des conditions indignes, loin des normes les plus élémentaires. Les faits ont été découverts en 2021, après qu’un des demandeurs d’asile se soit gravement brûlé dans l’arrière cuisine. Le gérant du restaurant a alors refusé de lui procurer les premiers soins. Deux policiers avaient ( alors a supprimer) retrouvé l’homme gravement blessé par hasard, recroquevillé devant le restaurant en sang. La brûlure de l’homme avait nécessité une greffe et il en souffre toujours. Une enquête a donc été ouverte sur les conditions de travail au sein du restaurant, en collaboration avec les agents du contrôle du bien-être au travail. Les conclusions de l’enquête font état de ( pose le constat de a supprimer) « traite des êtres humains et de discrimination à l’égard d’un groupe ethnique » au sein de l’établissement. La traite d’être humain ou l’exploitation forcée de personnes exilées ou demandeuses d’asile n’est un pas phénomène isolé en Belgique. Livreurs à vélo, travail domestique, bâtiments, restauration, … de nombreux secteurs de l’économie belge exploitent les personnes exilées car elles sont plus vulnérables, plus précaires et moins protégées. Cette exploitation déshumanisante, permet d’employer des personnes en se soustrayant aux droits des travailleur·euses, sans devoir contribuer pour la Sécurité sociale, en imposant des conditions de travail illégales et inhumaines, en utilisant les êtres humains comme des vulgaires objets pour générer toujours plus de profit. Il y a quelques semaines, des membres Jeunes MR déclaraient lors d’un débat : « Les personnes migrantes sont différentes : les Belges n’ont pas le même corps et sont moins faits pour certains métiers. » Des propos dignes de l’idéologie du racisme biologique* du 19e siècle qui expliquait que ( quand on expliquait qu’ a supprimer) l’on pouvait coloniser et mettre en esclavage des peuples entiers pour des supposées « différences biologiques entre les races »...

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Médias

Après la mort de Fabian, la répression policière s’abat sur les proches

Lundi 2 juin, dans le parc Élisabeth à Bruxelles, Fabian, un enfant de 11 ans, a été tué, percuté par une voiture de police qui roulait à plus de 40 km/h, sans sirène ni gyrophare, alors que des policiers poursuivaient l’enfant dans un parc. Aucune trace de freinage n’a été retrouvée sur place. Le dimanche qui a suivi, une marche blanche en hommage à Fabian a rassemblé plus de 1000 personnes. Mais cette mobilisation solidaire s’est achevée par des violences policières. La police a dispersé les participant·es avec force : usage de flashballs, autopompes, présence de la brigade anti-banditisme (BAB). Les témoignages rapportent une répression policière brutale tout au long de la semaine. Perquisitions, intimidations, passages à tabac, pression pour faire retirer une banderole. La douleur d’une communauté et l’indignation face aux meurtres policiers se sont trouvées face à une tentative d’étouffement par la violence institutionnelle. Retour sur la semaine qui a suivi le décès de Fabian. Après la mort de Fabian, la police quadrille le lieu des faits. Alors que Fabian est encore là au sol dans le parc, 2 jeunes proches de Fabian veulent venir près de lui. Ils se font chasser : gazés et insultés. Des habitant·es, des proches, viennent se recueillir au parc, et se rapprochent du lieu la scène pour essayer de comprendre, exprimer leur colère. Beaucoup sont choqué·es. Dans une vidéo que nous avons pu consulter, on entend un agent dire : « Vous allez me chercher votre carte d’identité, madame ? » alors qu’il n’y a pas plus de 10 personnes, toutes non-violentes. Un autre policier tente alors de justifier la mort de l’enfant en déclarant : « Quand vos jeunes en trottinette tuent des petites vieilles sur les trottoirs ». Ce à quoi un habitant rétorque : « Donc, rouler sur un trottoir, ça mérite la mort ? » La police a ensuite ordonné aux personnes de circuler, alors même qu’elles se trouvaient dans la rue, un espace public où elles ont pleinement le droit de circuler ou de rester. Dans la même journée, un policier lance à un habitant « Qu’est-ce que tu t’en fous, toi, t’es maghrébin ». Ce dernier nous explique : « Il dit ça comme si on avait la haine, comme si on n’avait pas de cœur ! Je lui ai dit moi, qu’il soit juif noir blanc chinois, athée, chrétien, n’importe je m’en fous je l’aurais défendu parce qu’on est des humains avant d’avoir notre nationalité, nos cultures » La police interdit de filmer ou de parler avec les témoins directs qui ont très vite été emmené·es au poste. Plusieurs personnes présentes ce soir-là affirment que c’est à cet instant que des personnes auraient été identifiées par les forces de l’ordre pour avoir exprimé leur colère en interpellant les policiers par rapport aux meurtres policiers. Dans les jours suivants, certain·es vont faire l’objet d’interpellations ciblées. Vers 19h, une dizaine de jeunes, non-blancs pour la plupart, sont présents au parc Élisabeth. Ils sont calmes, posés sur un banc. Des...

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Extrême-droite / Antifascisme

Complot des « Frères musulmans », la fabrication d’un ennemi intérieur

Depuis la publication d’un rapport français alarmiste aux relents complotistes sur les Frères musulmans*, une série d’articles sensationnalistes accusent la Belgique, et notamment Bruxelles, d’être un “carrefour européen” de la mouvance frériste. Plus récemment encore, le MR a annoncé vouloir lancer un « rapport fédéral » sur l’influence supposée des Frères musulmans en Belgique, reprenant ainsi à son compte les termes et l’imaginaire du rapport raciste français. Dans ce rapport, cinq communes de la capitale sont par exemple, désignées comme « sous contrôle islamiste« . Le terme d’ »entrisme » est brandi à tout-va, et les médias multiplient les titres alarmistes sur une supposée infiltration de la société par les « Frères musulmans« *. Des titres comme “Des écoles belges sous l’emprise des Frères musulmans” ou encore “L’entrisme musulman : une menace à combattre partout” sont sortis dans la presse. Plusieurs personnages politiques belges, à l’instar de Denis Ducarme (MR), n’ont pas tardé à affirmer que les Frères musulmans avaient infiltré la Chambre, citant sans preuve des groupes comme Ecolo-Groen. Denis Ducarme (MR). Pourtant, à y regarder de plus près, cette soi-disant “alerte sécuritaire” relève moins d’une analyse scientifique rigoureuse que d’un recyclage de peurs islamophobes et racistes profondément enracinées dans l’Histoire européenne. Un rapport contestable, aux méthodes plus que discutables Le rapport français qui a provoqué cette panique est présenté comme une étude rigoureuse sur « l’influence » des Frères musulmans en Europe. Pourtant, comme le souligne Franck Frégosi, directeur de recherches au CNRS, l’approche est clairement biaisée et alarmiste, employant un vocabulaire conspirationniste plutôt qu’analytique. Plusieurs sociologues et scientifiques, comme Vincent Geisser, ont refusé de participer au projet, directement commandé par l’Etat français.  » « La conclusion était donnée avant même que le rapport soit conduit. » Le politologue Michaël Privot , dénonce la pauvreté méthodologique du rapport : « L’analyse est complètement à côté de la plaque », affirme-t-il, ajoutant que certains passages « répercutent des éléments conspirationnistes » qui sont également entretenus par certains cercles politiques belges. Le rapport, censé documenter des faits, s’appuie en réalité sur des hypothèses invérifiées, des suppositions, et des citations de certains « experts » et sociologues très engagés politiquement, et connus pour leurs positions anti-Islam, voire islamophobes. Le vocabulaire employé (« califat mondial », « infiltration », « dissolution des valeurs occidentales ») relève clairement du conspirationnisme, davantage que de l’analyse scientifique. L’écriture de ce rapport, et son manque total de rigueur scientifique, démontre une nouvelle fois l’islamophobie présente en France et en Belgique. L’impressionnante couverture médiatique est, elle aussi, inquiétante : des « expert·es« , des politiques et...

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Extrême-droite / Antifascisme

Festival Résistance, des centaines de personnes pour célébrer la résistance du peuple Palestiniens’ensuit une polémique d’extrême droite

Du vendredi 6 juin au dimanche 8 juin, s’est déroulé le Resistance Festival à Saint-Gilles, à Bruxelles. De nombreuses personnes étaient au rendez-vous et l’événement fut « un succès« , selon les organisateur·ices. Cette édition, portée par une coalition d’une vingtaine de collectifs, associations et ASBL, fait désormais l’objet d’attaques diffamantes et calomnieuses, menées par certains acteurs de la droite et l’extrême droite belge ainsi que des milieux pro-israéliens, et malheureusement, relayées par une partie de la gauche. Suite à la polémique d’extrême droite, le bourgmestre de St-Gilles, Jean Spinette (PS) a annoncé sa volonté d’interdire l’évènement l’année prochaine. Le parquet a quant à lui annoncé ne pas avoir ouvert d’enquête pour le moment. 3 jours de partage et d’apprentissage collectif autour des luttes de libération populaires Organisé pour la 3e année consécutive, le Festival Resistance – tout en ayant un focus sur la Palestine – propose de célébrer les luttes de libération populaire de par le monde, de les honorer ainsi que d’apprendre collectivement à leur sujet. Le festival comprenait des activités très diverses : des discussions politiques, ateliers, tournoi sportif, diffusion de films, village militant, représentations musicales, théâtrales ou encore poétiques, interventions politiques, etc. La soirée du 6 juin marquait l’ouverture du festival, avec deux projections. Premièrement, le court-métrage Behind the Lines, réalisé par Fanny Arnulf et Youssef Haider, un documentaire qui explore les pratiques artistiques et de résistance au travers du parcours de 14 artistes vivant dans des camps de réfugié·es palestinien·nes au Liban ainsi que dans des favélas au Brésil. Ensuite, le film The Dupes, l’adaptation cinématographique de la nouvelle Men in the Sun de l’intellectuel et résistant palestinien Ghassan Kanafani. Les projections au Pianofabriek, ont été suivies d’une discussion avec un panel constitué de Fanny Arnulf et Yousseh Haider, ainsi que de Reem Shilleh et Hazem Jamjoum. Palestinienne, Reem Shilleh est chercheuse, réalisatrice et commissaire d’exposition ; elle vit entre Bruxelles et Ramallah. Hazem Jamjoum est quant à lui chercheur et auteur, traducteur de Ghassan Kanafani. « La journée du samedi 7 juin était organisée sur la place de Bethléem, à Saint-Gilles. De 15 à 22h, après le tournoi de foot matinal et malgré une météo instable, la foule était au rendez-vous, famille du quartier, collectifs, étudiant·es se sont réuni·es pour s’informer auprès du village militant et partager un moment festif et conscient autour des représentations artistiques qui se sont succédées au cours de l’après-midi » ont expliqué les organisateur·ices dans un communiqué. L’après-midi et la soirée ont été l’espace de diverses interventions politiques (OSVP, collectif Justice pour Imad, Samidoun, etc.), ainsi que d’autres interventions artistiques et poétiques (Asma Soulista, Ryaam, Raj’een, Hussein Abu Shammala, DJ (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Arrestations à la Pride : la police et la justice veulent faire des « exemples »

Le 18 mai 2025 avait lieu la Pride à Bruxelles. Cet évènement, institutionnalisé par la Ville de Bruxelles, réunit chaque année des dizaines de milliers de personnes, ce qui en fait un des évènements les plus lucratifs pour Bruxelles. Pour dénoncer la récupération politique de la Pride, qui est historiquement un moment de lutte de la communauté queer et LGBTQ+, une action a été menée contre les chars de partis de la NV-A et du MR, qui portent des politiques anti-LGTBQ et anti-féministes. L’action a été revendiquée par un collectif Queer antifasciste. Deux personnes ont été arrêtées judiciairement à l’issue de l’action. Depuis, ces dernières dénoncent un acharnement judiciaire. Une action ciblée contre l’institutionnalisation de la Pride et les politiques LGBTQphobes du MR et de la NV-A : L’action qui a eu lieu vers 17h et près de la place de la Monnaie, visait à bloquer deux chars des partis du gouvernement via une contre-manifestation au sein de la parade. Des personnes ont spontanément rejoint le blocage et la contre-manifestation, générant un attroupement d’une centaine de personnes autour des chars. Plusieurs jets de peinture ont eu lieu contre le char de la NV-A. Les forces de l’ordre sont alors durement intervenues, en nassant le groupe de contre-manifestant·es. Dans un communiqué, le collectif Queer antifasciste explique son action : « À l’origine […], la Pride était une émeute dénonçant les violences policières. C’était en 1969. Il s’agissait d’une révolte contre un système oppresseur et violent, qui marginalisait les communautés LGBT (entre autres), rappellent les activistes. En 1990, en Belgique, le VIH faisait encore des ravages et la Pride n’avait rien de festif soulignent iels encore.«  « Si les conditions de vie des personnes LGBT ont évolué positivement depuis lors, les reculs des droits enregistrés dans plusieurs pays et la diffusion des discours LGBTphobes sur les réseaux et dans les sphères politiques inquiètent. Pour les activistes mobilisé·es ce 17 mai, cela rend ces récupérations de la Pride d’autant plus intolérables. » « [Les militant·es] estiment que la présence de partis politiques, tels que le MR et la NV-A constitue une insulte pour les communautés et les personnes qui souffrent directement de ces discriminations et des violences qu’elles engendrent. En 2024, 136 personnes LGBT ont été discriminées ou violentées en Belgique. Officiellement, car selon une étude européenne (2), en Belgique seules 14% des victimes portent plainte. Ces partis promeuvent des discours voire des lois contre les droits des personnes trans, les travailleur·euses du sexe, sans parler des personnes migrantes ou des allocataires sociaux, dénoncent les auteur·ices des actions. » « [Les militant·es] estiment nécessaire de rappeler qu’encore aujourd’hui la Pride est une lutte et pas une fête, contre un système toujours oppresseur. » Nous avons pu entrer en contact avec une des personnes arrêtées lors de cette action. Cette...

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Médias

La police poursuit et provoque la mort d’un jeune de 19 ans à Bruxelles

Ce samedi 28 juin, vers 22h30, un jeune homme de 19 ans qui roulait en moto a été tué lors d’une course-poursuite avec la police. Il se faisait poursuivre par une patrouille de la police de Bruxelles-Nord, et a percuté un piéton sur le Bouleverd du Jardin Botanique. L’homme qui roulait en moto est mort à la suite de ses blessures sur place. Le piéton, lui aussi de 19 ans, a été grièvement blessé et emmené à l’hopital. Une nouvelle fois, une course-poursuite policière aura causé la mort d’une personne à Bruxelles. Le parquet de Bruxelles affirme que la police n’aurait « commis aucune erreur dans le cadre de son intervention ». Cette affirmation arrive avant la fin de l’enquête complète, et ne vient pas interroger le fait d’entamer une course-poursuite, pratique policière dont les dangers sont pourtant tristement connus. En deux mois, 4 personnes sont mortes à cause de poursuites policières en Belgique : après Christophe-Amine dans les Marolles à Bruxelles, Fabian dans le parc Elisabeth à Bruxelles et Jidel dans le centre d’Anvers, une nouvelle personne est morte suite de l’intervention de la police. Le jeune de 19 ans est décédé à l’issue de la course poursuite dans le centre de Bruxelles, le quartier Botanique, fort fréquenté. Dans la nuit du 24 au 25 juin, une personne poursuivie et un policier sont également décédés à la suite d’une course-poursuite avec la police belge, entamée en Belgique et qui a tristement fini en France. Depuis 2017, au moins 7 personnes ont été tuées à la suite d’une intervention policière impliquant un véhicule : Mehdi en 2019, Adil en 2020, Sabrina et Ouassim en 2017, Christophe Amine en mai de cette année et Fabian , il y a quelques jours … Parmi elles et eux, de nombreux jeunes, Jidel 9ans, Fabian 11 ans, Mehdi 17 ans, Adil 19 ans, Ouassim 24 ans et Sabrina 20 ans ainsi que le jeune de 19 ans tué ce samedi. Toutes nos pensées vont aux proches et à la famille du jeune homme tué et du jeune homme à l’hôpital.

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Racismes / Colonialismes

Affaire Mehdi Bouda : une justice qui veut faire payer les familles de victimes

Le 20 août 2019, Mehdi Bouda, un jeune bruxellois de 17 ans, est tué, violemment percuté par une voiture de police roulant à 98 km/h dans une rue limitée à 30, sans sirène, en pleine zone piétonne. La voiture de police, appelée pour un cambriolage et roulant à très vive allure, l’a fauché. Six ans plus tard, la décision vient de tomber : les policiers impliqués ne seront pas renvoyés devant le tribunal correctionnel. La chambre des mises en accusation de la cour d’appel de Bruxelles a confirmé ce mardi le non-lieu prononcé en avril 2024. Pour la famille, pour la Ligue des droits humains, pour tous ceux qui réclamaient un procès public, c’est une une gifle symbolique, politique et morale très grave. La justice reconnaît que l’appel de la famille était recevable, mais le juge « non fondé« . La procédure s’achève donc sur ce que beaucoup dénoncent comme une consécration de l’impunité policière. Mais elle ne s’arrête pas là. Car dans une ironie aussi tragique que révoltante, les proches de Mehdi pourraient aujourd’hui être condamnés à payer les frais de procédure. Comme si réclamer la vérité sur la mort de leur fils était une faute. Comme si, après avoir perdu Mehdi, ils devaient aussi perdre leur droit à la justice. « C’est une décision qui nie la gravité des faits, qui valide une forme d’indifférence institutionnelle », dénonce la famille dans un communiqué. Elle se dit « profondément choquée, en colère et accablée par un profond sentiment d’injustice ». Comment comprendre qu’un adolescent puisse mourir sous les roues d’un véhicule de police, roulant à trois fois la vitesse autorisée en zone urbaine, sans que personne n’ait à en répondre devant un juge ? Le frère de Mehdi témoigne : « Nous avons attendu six ans, rédigé des conclusions longues de soixante pages, et tout ce que nous avons reçu, c’est un mail, une décision d’une page qui ne répond à aucune de nos questions. Même pas un appel, même pas un contact humain. » « On se sent totalement lésé. Quand on engage une procédure, c’est pour avoir des réponses. Là, on n’a rien. C’est inhumain.«  La violence systémique qui encadre les violences policières ne se limite pas au choc initial de la mort ; elle est aussi dans le traitement, froid, impersonnel, expéditif, usant que réserve la « justice » aux proches et familles de victime, comme l’usage systématique de l’usure : les procédures trop longues, les procès non publics, les reports systématique entre autres… Pour la Ligue des droits humains, partie civile dans l’affaire, cette décision est la démonstration d’un problème systémique. La justice refuse une nouvelle fois de voir la dimension structurelle des violences policières, notamment dans la gestion des courses-poursuites et des interventions dites prioritaires. « De nombreuses autres affaires, dont certaines très récentes, ont pourtant démontré l’impérieuse nécessité de revoir cet encadrement. » La justice, dans ce dossier, a refusé de juger les faits. Mais...

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Extrême-droite / Antifascisme

[Vidéo] STOP ARMING ISRAËL, IMMERSION DANS L’ACTION DE « SARMEMENT » CONTRE ELBIT-OIP À TOURNAI

Your browser does not support the video tag. Fichier vidéo Images @irruption_media Une action de masse a eu lieu ce lundi 23 juin, un millier de militant·es ont envahi plusieurs sites liés à la production d’armement, ou au transit d’armes vers l’état colonial israélien. Deux sites qui rendent directement possible le génocide du peuple palestinien et le projet colonial d’Israël dans la région ont été ciblés par la campagne Stop Arming Israël : un site Syensqo à Bruxelles et un site d’Elbit OIP à Tournai. L’entreprise OIP, appartenant à Elbit, est le plus grand fabricant privé d’armes d’Israël. C’est elle qui fournit la plupart des équipements militaires utilisés (85%) par l’armée israélienne. Une militante déclare : « Elbit n’est autre que le bras armé industriel du génocide en cours en Palestine. Que cette entreprise ait des succursales en Belgique et y génère des bénéfices est inacceptable. Ces images impressionnantes sont celles de l’action « coup de poing » à Tournai contre Elbit-OIP. Sur le site visé par les militant•es, des tanks ont été endommagés et aspergés de peintures. Les bureaux de l’entreprise ont également été lourdement endommagés. Le CEO d’OIP a déclaré qu’il y avait pour 1 million d’euros de dégats. Au total lors de l’action à Bruxelles et Tournai, 700 personnes ont été arrêtées par la police. 6 arrestations judiciaires ont également eu lieu.

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Violences policières : 2 personnes blessées par des voitures à de police à Bruxelles la semaine de la mort de Fabian, un autre enfant tué à Anvers

Alors que Bruxelles n’a pas encore séché ses larmes pour Fabian – 11 ans, renversé et tué par une voiture de police le 2 juin – une course-poursuite policière fait un nouveau blessé âgé de 15 ans. Tour d’horizon des derniers faits de course-poursuite, à l’heure où la justice et les pouvoirs politiques n’ont toujours pas imposé de cadre clair pour réglementer cette pratique policière, malgré les nombreux décès. Ce mercredi 18 juin, des policiers ont renversé et tué un enfant de 9 ans. Les policiers roulaient à toute vitesse près d’une école, en route vers une mission dite « prioritaire »*. L’enfant traversait la route avec son vélo, sur la Provinciestraat à Anvers. Les secours ont tenté de réanimer l’enfant, mais il est mort de ses blessures sur place. Un jeune adolescent qui conduisait un scooter a été blessé à Saint-Josse le 5 juin en fin d’après-midi à l’issue d’une course-poursuite entamée par la police. Selon la presse, le jeune de 15 ans « aurait refusé d’obtempérer » à un contrôle. Il ne se serait pas arrêté après que la police lui a demandé et a alors été pris en chasse par les forces de l’ordre. Rue Godefroid de Bouillon, selon la police, le jeune mineur est tombé de son scooter, lui provoquant des blessures nécessitant sa prise en charge par les secours et son transfert à l’hôpital. Ses jours n’ont pas été mis en danger. Le 2 juin, le même jour où une patrouille motorisée de police a tué Fabian dans le parc Elisabeth, une femme a été renversée par un véhicule des forces de l’ordre à Schaerbeek. Elle marchait sur la voie publique au niveau du croisement entre la place Princesse Élisabeth et l’avenue Émile Zola, elle a été renversée par le véhicule de police qui se rendait sur les lieux d’une intervention. Elle a rapidement été prise en charge par les secours et transportée à l’hôpital. Ses jours ne sont pas en danger. Fin mai, une personne témoin d’une course-poursuite entre un véhicule et deux personnes sur une trottinette à Saint-Gilles nous avait contacté. La personne témoin explique la scène : « Le vendredi 30 mai, au soir, moi et ma copine étions posé.es sur la pelouse du parc Marie Janson à coté du parvis de Saint-Gilles. Vers 21h30, j’ai vu deux jeunes qui devaient avoir 16 ans au plus longer le parc en trottinette, au niveau de la rue de l’Hôtel des Monnaies. Il n’a fallu que quelques secondes pour voir qu’ils étaient suivis par une voiture de police, qui a activé ses gyrophares et commencé à accélérer pour tenter de les bloquer au niveau du trottoir. » « Les deux jeunes ont fait un virage à gauche pour rentrer dans le parc, suivis sans hésitation par la voiture de police. Celle-ci est s’est engagée sur les voies pavées et la pelouse du parc, où de nombreuses personnes étaient pourtant assises, et a accéléré d’un coup sur une bonne dizaine de mètres. » « Il en a fallu de très peu pour éviter le drame. Après être passée à moins d’un mètre de nous, elle a foncé sur les deux jeunes en trottinette qui ont réussi...

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Écologie

Palestine : Plus d’un millier de militant·es bloquent et sabotent des entreprises qui livrent des armes à Israël

Une action de masse a eu lieu ce lundi 23 juin, un millier de militant·es ont envahi plusieurs sites liés à la production d’armement, ou au transit d’armes vers l’état colonial israélien. Deux sites qui rendent directement possible le génocide du peuple palestinien et le projet colonial d’Israël dans la région ont été ciblés par la campagne Stop Arming Israël : un site Syensqo à Bruxelles et un site d’Elbit OIP à Tournai. « La campagne Stop Arming Israel exige l’arrêt de la production de matériel militaire et son transit vers Israël depuis la Belgique. L’action entend rendre effectif l’embargo militaire visant Israël décrété par la Belgique en 2009, et exiger des sanctions à l’encontre d’Israël, notamment l’annulation de l’accord d’association UE-Israël. » Communiqué de Stop Arming Israël « À 7h45 ce matin, plusieurs groupes de centaines d’activistes de Stop Arming Israel ont convergé sur des installations de Syensqo (entreprise belge, spin-off de Solvay*) à Bruxelles afin de mettre complètement à l’arrêt les activités de l’entreprise. Les différents accès ont été bloqués, la façade du bâtiment repeinte de peinture rouge, et des banderoles dénonçant l’implication de Syensqo dans le génocide à Gaza ont été déployées. » Communiqué de Stop Arming Israël Plus tôt dans la nuit, près de 150 personnes se sont introduites dans un entrepôt militaire appartenant à OIP (lui même détenu par l’entreprise israélienne Elbit) à Tournai. Au moment de s’introduire sur le site, les militant.es présent.es ont entrepris des actions de sabotages. Parmi celles-ci, des tanks ainsi que les bureaux de l’entreprise ont été fortement endommagés. L’entreprise OIP, appartenant à Elbit, est le plus grand fabricant privé d’armes d’Israël. C’est elle qui fournit la plupart des équipements militaires utilisés (85%) par l’armée israélienne. Une militante déclare : « Elbit n’est autre que le bras armé industriel du génocide en cours en Palestine. Que cette entreprise ait des succursales en Belgique et y génère des bénéfices est inacceptable. À Bruxelles, l’entreprise visée était Syensqo. Elle vend ses produits à UAV Tactical Systems Ltd (codétenu par Elbit), ces derniers permettent de construire le drone Hermès 450 utilisé par l’armée israélienne. Sacha, une participante de l’action, explique : « Syensqo fournit sciemment le composant clé d’un appareil largement connu pour son usage dans des crimes de guerre par Israël. Syensqo ne peut ignorer sa complicité dans le génocide en cours : une campagne d’interpellation a visé les actionnaires en mai dernier. » La police est intervenue environ trois heures après le début du blocage du site Syensqo, vers 10h30. Un important dispositif a été déployé. Plusieurs violences policières ont eu lieu durant les arrestations sur les différents sites ou en marge de ces derniers. Les blocages mis en place par les militant·es ont néanmoins ralenti l’intervention policière. Une militante dénonce la réaction de l’Etat face à...

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La police renverse et tue un enfant de 9 ans à Anvers

TW : mort, violences policières Ce mercredi 18 juin, des policiers ont renversé et tué un enfant de 9 ans. Les policiers roulaient à toute vitesse près d’une école, en route vers une mission dite « prioritaire »*. L’enfant traversait la route avec son vélo, sur la Provinciestraat à Anvers. Les secours ont tenté de réanimer l’enfant, mais il est mort de ses blessures sur place. Les circonstances exactes de la mort de l’enfant ne sont pas encore établies, un enquête a été ouverte. Ce drame vient douloureusement s’ajouter à une liste déjà trop longue : quelques semaines plus tôt, c’est un garçon de 11 ans, Fabian, qui est mort fauché par les forces de l’ordre à Ganshoren. Deux enfants, deux morts en quelques semaines. Cet accident à Anvers arrive quelques semaines après la mort de Christophe Amine Chollet rue Blaes à Bruxelles. Si ici, la voiture de police ne poursuivait pas l’enfant qui a été tué, ce qui s’est passé vient toutefois interroger sur les risques démesurés pris par des policiers lors de leurs missions. En près d’un mois, la police a tué à trois reprises en Belgique. L’enquête viendra éclairer ce qui s’est passé, mais cet énième décès provoqué par des policiers roulant à toute allure peut difficilement être considéré comme un accident de la route comme un autre. En effet, ce n’est pas la première fois qu’un véhicule de la police fonce à vive allure dans des quartiers densément peuplés, avec de grands risques pour celles et ceux qui s’y trouvent. Nous adressons notre soutien et nos condoléances à la famille et les proches de la victime. Légende : *Une telle mission prioritaire implique gyrophares et sirènes allumés, pour des urgences. Sources : https://www.lalibre.be/belgique/societe/2025/06/18/une-jeune-fille-de-8-ans-decede-apres-avoir-ete-ecrasee-par-une-voiture-de-police-a-anvers-NIRWGHXUYNFGVPWBNYUTFZTTLY/ https://www.hln.be/antwerpen/jongetje-9-overleden-na-aanrijding-door-politiewagen-in-antwerpen-ze-waren-onderweg-naar-een-opdracht aad8cb03/ https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2025/06/18/politie-aanrijding-kind/

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Racismes / Colonialismes

Procès Lumumba : La Belgique face au tribunal de l’Histoire

Militant pour l’indépendance de la RDC, fondateur du Mouvement National Congolais (MNC) et premier Premier ministre du Congo indépendant en 1960, Patrice Lumumba a été assassiné quelques mois plus tard, en présence d’officiels belges. Une commission d’enquête parlementaire belge a conclu en 2001 que certains membres du gouvernement belge et d’autres acteurs belges portaient une responsabilité dans les circonstances ayant mené à sa mort. Aujourd’hui, plus de soixante ans après les faits, la justice belge pourrait enfin ouvrir un procès pour « crimes de guerre ». Le parquet fédéral demande le renvoi de l’affaire devant le tribunal correctionnel, où Étienne Davignon serait le seul inculpé. Une étape symbolique, alors que de nombreuses zones d’ombre demeurent. LeCollectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations publie un communiqué pour éclairer les enjeux de cette procédure inédite : « Ce mardi 17 juin 2025, la Belgique a rendez-vous avec son histoire coloniale : la Chambre du Conseil de Bruxelles, 15 ans après le dépôt de plainte de ses enfants et petits-enfants, doit décider si un procès aura lieu pour l’assassinat de Patrice Lumumba. Pour rappel, le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba, alors Premier ministre du Congo, est brutalement assassiné aux côtés de Joseph Okito, président du Sénat et Maurice Mpolo, Ministre de la Jeunesse, après des heures de torture. Leurs corps seront ensuite dissous dans de l’acide par deux mercenaires belges aujourd’hui décédés. Après six décennies d’impunité, Étienne Davignon, seul complice de ce crime survivant aux dix personnalités belges visées par la plainte, devrait être mis face à ses responsabilités. En effet, ce lundi 16 juin, le parquet fédéral a demandé le renvoi de l’ancien diplomate et homme d’affaires en correctionnelle pour complicité de crimes de guerre. Durant des décennies, l’assassinat de Patrice Lumumba a fait l’objet, en Belgique, d’une véritable omerta* doublée d’une diabolisation de sa personne. Cette tentative d’élimination physique, politique et mémorielle d’une des plus grandes figures de libération congolaise et africaine, aura donc avorté. La conjonction d’efforts et de personnes, y compris de sa famille, pour réhabiliter sa mémoire, rechercher la justice et la vérité est en passe de triompher. Cependant, tout n’est pas encore gagné. En février 2002, la Chambre reconnaissait la “responsabilité morale” de “certains membres du gouvernement belge et d’autres acteurs belges” (Davignon ?) dans l’assassinat de Patrice Lumumba, poussant Louis Michel – alors ministre des Affaires Etrangères – à s’excuser pour la Belgique. 20 ans plus tard, en juin 2022, lors de la cérémonie de restitution de la dépouille de Patrice Lumumba, le Premier ministre Alexander De Croo présentait, après les “regrets” du roi Philippe, “les excuses du gouvernement belge pour la manière dont il a pesé à l’époque sur la décision de mettre fin aux jours du premier Premier ministre”....

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Extrême-droite / Antifascisme

110 000 PERSONNES MANIFESTENT À BRUXELLES POUR LA PALESTINE

Your browser does not support the video tag. Crédit vidéo : @irruption_media. Crédit musique : Rajaoui Filistini 110 000 personnes ont manifesté à Bruxelles le 15 juin en soutien au peuple Palestinien et pour la fin du génocide à Gaza. Une manifestation massive et historique, qui témoigne de l’importance de la lutte de libération palestinienne pour la population belge. Cette manifestation est un message de solidarité fort : la population belge soutient la lutte palestinienne et refuse le génocide commis par l’État israélien. La complicité du gouvernement belge dans le génocide en cours et la colonisation de la Palestine est vivement critiquée par la population. Selon un sondage réalisé par plusieurs médias, 70 % des Belges souhaitent voir l’État colonial israélien sanctionné par la Belgique. Le 23 juin, une action de masse est par ailleurs organisée contre le transfert d’armes par la Belgique vers Israël. Banderole pour la libération de Georges Abdallah durant la manifestation massive. À quelques jours de l’audience de la cour d’appel de Paris, prévue le 19 juin pour examiner la demande de libération conditionnelle de Georges Abdallah – détenu depuis 40 ans – de nombreux.ses manifestant.es à Bruxelles ont également exprimé leur soutien à ce militant emprisonné, figure de la solidarité avec la Palestine. Source : https://www.lesoir.be/680731/article/2025-06-10/grand-barometre-une-large-majorite-de-belges-favorables-des-sanctions-contre

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Analyse : quels enjeux autour du sans-abrisme à Bruxelles ?

Le sans-abrisme est une réalité préoccupante en Belgique, touchant des milliers de personnes à travers le pays. Les conditions hivernales particulièrement rigoureuses du début de l’année 2025, avec des températures particulièrement froides, ont rappelé la vulnérabilité des personnes sans logement face aux aléas climatiques. D’intenses chutes de neige ont eu lieu sur l’ensemble du territoire le mercredi 8 et le jeudi 9 janvier. A Bruxelles, les températures sont tombées sous la barre des –10C° la nuit du lundi 13 janvier. Une nouvelle fois, les premières personnes à être victimes de cette vague de froid ont été les personnes vivant dans la rue. Comme en 2024, une personne est décédée à Bruxelles le vendredi 10 janvier à la suite d’une hypothermie. En tout, en Belgique en 2024, ce sont près de 80 personnes sans abris qui ont perdues la vie dans la rue. Cette vie humaine arrachée est de l’ordre de la responsabilité collective et montre une nouvelle fois à quel point les personnes sans chez soi sont vulnérables face aux épisodes de grand froid. Les basses températures ne sont cependant qu’un facteur de mort parmi un grand nombre d’autres. Autant de facteurs qui rendent les conditions de vie dans la rue extrêmement difficiles. Si cette personne est directement décédée des températures négatives, de nombreux autres décès ne seront pas recensés par manque d’information. Lorsqu’une mort survient, c’est l’ensemble des conditions de vie et de survie d’une personne sans-abri qui est alors à pointer du doigt. Selon la Croix Rouge, le nombre de personnes sans-abris dans les rues de Bruxelles aurait presque quadruplé au cours des dix dernières années1. En août dernier, un dénombrement faisait état de 7.134 personnes. En réalité, beaucoup d’associations de terrain pensent qu’il y aurait plus de 10 000 sans abris à Bruxelles. Dans cette très large fourchette de personnes se trouvent des individus avec des besoins divers et variés. Pour exemple, sur l’espace de 20 ans, on est passé de 500 sans abris dénombrés à Bruxelles en 2000, sur lesquels environ 11 % de femmes, à plus de 5000 sans abris dénombrés, sur lesquels environ 23% de femmes, en 2023. Ces chiffres officiels montrent une hausse constante du nombre de sans abris. Les différentes méthodes qui ont permis d’effectuer des dénombrement ont toujours posé question quant à leur exactitude. Tout dénombrement implique des erreurs et des oublis, dus au contexte durant lequel il est réalisé. Par exemple, si un dénombrement se fait à une heure tardive, il est probable que les femmes sans abris soient moins facilement visibles que des hommes. Il est fréquent que des personnes sans-abris trouvent un hébergement qui ne peut pas être inclus dans un recensement (squat, amis, famille…). En bref, il est certain que la question du dénombrement est à prendre avec des pincettes tant celle-ci peut influer sur les moyens mis en place dans les secteurs d’aide aux sans abris. Hors le dénombrement, il est...

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Des policier·ères lancent une cagnotte en soutien au policier qui a tué Fabian

Une fresque réalisée à Bruxelles en hommage à Fabian, 11 ans tué par une voiture de police. Le 2 juin 2025, un agent de police a tué Fabian, 11 ans, dans le parc Elisabeth. Il a renversé et écrasé le jeune garçon alors que celui-ci roulait en trottinette électrique. Le policier est poursuivi pour « entrave méchante à la circulation ayant entrainée la mort ». Il a été placé sous mandat d’arrêt et a été assigné à résidence sous bracelet électronique. En défense de leur collègue, des policier·ères ont initié une cagnotte visant à soutenir l’agent qui a tué Fabian. En parallèle, un rassemblement en soutien au policier était organisé ce vendredi 13 juin. Cette solidarité envers l’agent met en évidence un problème structurel dans la police : le corps policier considère que toute violence exercée par un·e policier·e est légitime et qu’iels ne peuvent pas être responsables de crimes commis. La cagnotte a été lancée par « Alpha Cops Asbl ». Une ASBL belge fondée il y a moins d’un an par des policier·ères. Le nom « Alpha Cops » semble être un renvoi à l’idéologie masculiniste du mâle alpha*. Dans ses statuts d’ASBL, disponibles publiquement, il est expliqué qu’elle a pour but « d’aider financièrement des policiers en service qui seraient victimes d’accidents graves tels que des attentats, accidents de la route, etc. L’association a également pour but d’aider financièrement la famille d’un policier ayant perdu la vie en service. […] L’association peut être l’intermédiaire d’action de solidarité envers un policier ou la famille d’un policier pour toute autre cause. » [1] Dans les médias, des policier·es, sous anonymat, expliquent que l’agent qui a tué Fabian « voulait simplement bien faire son travail« , que « Avec du recul, on est tenté de dire que les policiers ont tout mal géré lors de ce fameux lundi noir. Qu’ils n’auraient jamais dû poursuivre un enfant de 11 ans en trottinette électrique, que c’était disproportionné. Mais cela faisait simplement partie de leur mission. Dans et autour du parc Élisabeth, une lutte contre les nuisances fait rage depuis des mois : la drogue, mais aussi l’utilisation intempestive de trottinettes. Cette approche est inscrite noir sur blanc dans le plan de sécurité zonal. Ce soir-là, les policiers devaient procéder à des contrôles proactifs.” [2] Sur le plateau de la RTBF quelques jours à peine après la mort Fabian dans l’émission : » ‘QR le débat’ : Police, coupable ou victime ? « , un policier invité justifiait l’intervention policière ayant mené à la mort de Fabian par ces mots : « Je ne sais pas si l’enfant ici [Fabian], sa physionomie réelle, ressemblait à celle qu’on a mis dans la presse. […] Parfois un enfant de 12 ans en apparaît 18, parfois un de 18 parait 12. » Une rhétorique similaire pour justifier des violences sexuelles des adultes sur les enfants. Parallèlement, le plus grand syndicat de police du pays, le NSVP, se dit « consterné » par le fait que le policier soit poursuivi. Il déclare...

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Santé / Soins

UNE MUTUELLE PAR ET POUR LES PERSONNES SANS-PAPIERS

En Belgique, être une personne sans-papiers c’est vivre sans titre de séjour légal, sans accès garanti aux droits sociaux de base, dont les soins de santé. Depuis 1996, la procédure d’Aide Médicale Urgente (AMU) permet en théorie de répondre à ces besoins. Mais dans les faits, les obstacles sont nombreux : démarches lourdes, discriminations, disparités entre communes. Face à ce constat, un projet est en train d’émerger à Bruxelles : créer une mutuelle autogérée par et pour les personnes sans-papiers. L’idée a germé dans un petit groupe mixte, composé de personnes avec et sans papiers. Inspiré d’une initiative similaire, déjà active à Liège, ce projet entend répondre aux lacunes de l’AMU, tout en affirmant une vision politique de la santé comme droit fondamental. Plusieurs assemblées publiques ont permis de commencer à identifier les besoins, les freins et les potentiels. D’autres auront lieu prochainement pour s’accorder sur le modèle et procéder à sa structuration en ASBL. « On ne veut pas d’un système vertical où certains décident pour les autres. L’objectif est que les personnes concernées soient les premières actrices de la mutuelle », explique un·e des initiateur·rices. Un projet politique et collectif À travers des assemblées exploratoires et deux soirées de soutien, une dynamique se met en place. Une ASBL servira de caisse commune et d’instance formelle de décision. L’enjeu est clair : sortir de la logique d’urgence et créer une mutuelle durable, gérée par ses membres bénéficiaires, ouverte à toutes les personnes sans-papiers de Bruxelles, voire également à d’autres personnes en situation de difficulté d’accès aux soins. Pour présenter la démarche, les membres du collectif font le tour des lieux d’occupation à Bruxelles. Cet ancrage local facilite la création de liens de confiance, souvent essentiels dans les contextes de grande précarité. Ce sont aussi des lieux où la mutualisation des moyens fait sens. Le projet prévoit la mise en place de guichets pour récupérer l’argent, dans les squats, les occupations et au-delà, pour toucher aussi les personnes isolées. Des permanences administratives seraient également organisées pour accompagner les démarches liées à l’AMU, et à la création d’un compte bancaire, mais aussi, à terme, pour soutenir les demandes de régularisation, mettre en place des permanences juridiques, faire du suivi. Soigner, militer, créer du lien La mutuelle ne vise pas à remplacer l’AMU, mais à la compléter. En ciblant particulièrement les soins non couverts (santé mentale, gynécologie, paramédicale, hygiène, bien-être etc.), elle veut pallier les manques des aides officielles. Le principe : les membres versent une cotisation, les prestations de soins et autres dépenses sont ensuite remboursées sur présentation d’attestations et de prescriptions, voire directement facturées à la mutuelle par les services de santé « partenaires ». Pour fonctionner, le projet aura besoin d’un répertoire de (...)

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Médias

Violences policières – Un syndicat de police manifeste en soutien au policier qui a écrasé Fabian

Le mercredi 11 juin, le parquet de Bruxelles a annoncé en conférence de presse la mise en détention provisoire du policier qui a tué Fabian lundi 2 juin. L’agent de police qui conduisait le véhicule est poursuivi pour « entrave méchante à la circulation ayant entrainé la mort », un chef d’accusation passible de 20 à 30 ans de prison. À la suite de cette annonce, le NSVP* (syndicat de police belge) appel à manifester pour dénoncer cette décision, ce vendredi 13 juin à 9h à la place Poelaert. Au même moment, à 8h30 à la place Poelaert, un rassemblement est organisé pour réclamer justice pour Sourour, tuée par la police en janvier 2023. Le NSVP a demandé à ce que le rassemblement soit annulé. Une demande que les organisateur.rices ont évidemment refusée. Cette situation semble à la fois absurde et indécente, la famille et les proches de Sourour Abouda pourraient être privés de rassemblement alors qu’au même moment la Chambre du Conseil se prononcera sur l’inculpation de la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles au sujet de son décès. On ne peut pas penser que le lieu et la date de ce rassemblement n’aient pas été choisis sciemment par le syndicat de police. Ceci est un affront ultime dans la quête de justice et vérité que la famille et les proches mènent depuis plus de 2 ans. En décidant d’organiser ce rassemblement à ce moment précis il est à la fois question de faire taire les contestations populaires au sujet du décès de Fabian et de Sourour Abouda, tous deux victimes de meurtres policiers. « Le mécontentement parmi les policiers du pays s’est accru depuis un certain temps et cette arrestation est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! ». (communiqué du NSVP) Dans le communiqué publié sur le site du NSVP, le syndicat dit être « consterné » par la mise en détention du policier impliqué dans l’affaire du meurtre d’un enfant de 11 ans. Le NSVP affirme également qu’aucun motif de mise en incarcération n’est valable quant à cette affaire. À noter que l’agent en question a été placé sous bracelet électronique, il n’est donc pas formellement incarcéré. Pourtant, les dernières informations révélées par le Parquet dans le cadre de l’affaire du meurtre de Fabian au parc Elisabeth ont démontré que le conducteur de la voiture de police aurait volontairement entravé la circulation de la trottinette de l’enfant et que son action a entrainé sa mort, bien que les faits exacts doivent encore être établis par l’enquête, a précisé le Parquet. Plusieurs témoignages et un PV ayant fuité ne font également état d’aucune trace de freinage du véhicule. Par ailleurs, le Parquet explique qu’un faux PV a été dressé par les agents, mentionnant le fait que le gyrophare et les sirènes de la voiture étaient allumés alors que ce n’était pas le cas. Récemment la responsabilité policière dans le meurtre de Christophe Amine Chollet dans les Marolles a également été pointée du doigt. En plus de ne pas avoir enclenché les gyrophares avant la collision, le...

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Guerre / Antimilitarisme

Des milliers de personnes manifestent contre le siège à Gaza à Bruxelles (Vidéo)

Edit : les deux jeunes palestiniens détenus judiciairement depuis la soirée du 9 juin ont été libérés mercredi 11 en milieu d’après-midi. Ce lundi 9 juin, le rassemblement quotidien à la Bourse a réuni des milliers de manifestant·es. À l’issue de la mobilisation, le cortège a pris la direction de la Commission européenne pour exprimer son soutien au peuple palestinien. Cette mobilisation massive vient répondre aux nombreuses attaques qui continuent d’être perpétrées par l’Etat israélien, ainsi qu’à l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes. Ce navire, dans lequel se trouvaient notamment la députée européenne Rima Hassan et l’activiste Greta Thunberg, avait pour but de défier le blocus imposé à Gaza et d’y acheminer de l’aide humanitaire. Vers 20h, des milliers de manifestant·es ont pris la direction de Rogier avant de bifurquer en direction de Madou. Des confrontations ont ensuite éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Le cortège a alors pris la direction d’Arts-Loi avant d’emprunter la rue de la Loi en direction de la Commission européenne. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un dispositif policier important : une autopompe, plusieurs lignes de policiers anti-émeutes ainsi qu’une brigade cycliste ont stoppé l’avancée des manifestant·es. Après près d’une demi-heure sur place, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es. La police a utilisé l’autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène, provoquant un mouvement de panique. L’un des tirs de gaz a atterri à proximité d’une poussette, où se trouvait un enfant. La foule s’est divisée et plusieurs personnes, prises de peur, ont tenté de fuir en coupant à travers la chaussée, où circulaient encore des voitures, une situation particulièrement dangereuse. Les témoins font état de policier·ères qui poussent et insultent des manifestant·es, dont des personnes agé·es et des enfants. Ces violentes interventions ont divisé le cortège en trois parties distinctes. Une première partie s’est dirigée en direction de la place Madou tandis qu’une seconde s’est rendue à hauteur de la porte de Namur. Une dernière a été dispersée par une autopompe au niveau de la place Royale. À hauteur de Fernand Cocq, des personnes qui quittaient la manifestation ont également été violemment prises à parti par les forces de l’ordre. Un·e manifestant·e s’est vu arracher un drapeau palestinien par la police. Entre 21h30 et 23h, les arrestations violentes se sont poursuivies à plusieurs endroits : à hauteur de Art-loi, dans le quartier de la tulipe à Ixelles ou encore dans le centre ville de Bruxelles. Une personne témoin des violences à Fernand Cocq explique avoir vu un homme se faire plaquer au sol par des policiers, qui ont pointé un (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

Palestine – Près de 4000 personnes dans les rues de Bruxelles en soutien à la « Freedom flotilla »

Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Ce lundi 9 juin, le rassemblement quotidien à la Bourse a réuni des milliers de manifestant·es. À l’issue de la mobilisation, le cortège a pris la direction de la Commission européenne pour exprimer son soutien au peuple palestinien. Cette mobilisation massive vient répondre aux nombreuses attaques qui continuent d’être perpétrées par l’Etat israélien, ainsi qu’à l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes. Ce navire, dans lequel se trouvaient notamment la députée européenne Rima Hassan et l’activiste Greta Thunberg, avait pour but de défier le blocus imposé à Gaza et d’y acheminer de l’aide humanitaire. Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Vers 20h, des milliers de manifestant·es ont pris la direction de Rogier avant de bifurquer en direction de Madou. Des confrontations ont ensuite éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Le cortège a alors pris la direction d’Arts-Loi avant d’emprunter la rue de la Loi en direction de la Commission européenne. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un dispositif policier important : une autopompe, plusieurs lignes de policiers anti-émeutes ainsi qu’une brigade cycliste ont stoppé l’avancée des manifestant·es. Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Après près d’une demi-heure sur place, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es. La police a utilisé l’autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène, provoquant un mouvement de panique. L’un des tirs de gaz a atterri à proximité d’une poussette, où se trouvait un enfant. La foule s’est divisée et plusieurs personnes, prises de peur, ont tenté de fuir en coupant à travers la chaussée, où circulaient encore des voitures, une situation particulièrement dangereuse. Les témoins font état de policier·ères qui poussent et insultent des manifestant·es, dont des personnes agé·es et des enfants. Photo : Elisa Rodriguez ( elisa_zeu) Ces violentes interventions ont divisé le cortège en trois parties distinctes. Une première partie s’est dirigée en direction de la place Madou tandis qu’une seconde s’est rendue à hauteur de la porte de Namur. Une dernière a été dispersée par une autopompe au niveau de la place Royale. À hauteur de Fernand Cocq, des personnes qui quittaient la manifestation ont également été violemment prises à parti par les forces de l’ordre. Un·e manifestant·e s’est vu arracher un drapeau palestinien par la police. Entre 21h30 et 23h, les arrestations violentes se sont poursuivies à plusieurs endroits : à hauteur de Art-loi, dans le quartier de la tulipe à Ixelles ou encore dans le centre ville de Bruxelles. Une personne témoin des violences à Fernand Cocq explique avoir vu un homme se faire plaquer au sol par des...

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