Irruption

Irruption est un média autogéré qui couvre les luttes sociales en Belgique francophone.
L’idée est d’offrir plus de visibilité à des initiatives, des combats, des groupes, des mobilisations, qui proposent une alternative et/ou qui se confrontent au modèle capitaliste dominant, et dominateur sous toutes ses formes possibles. En bref, à ce vieux monde qu’on ne veut plus, ici où ailleurs.
Pour ce faire, nous avons développé trois formats principaux :
1) MOUVEMENT :
Avec Mouvements, nous suivons en vidéo les forces qui s’organisent et qui militent pour une société plus juste, plus solidaire, et plus écologique.
2) FISSURE :
Avec Fissures, nous vous présentons des reportages sur acteur.ice.s qui, tous les jours, œuvrent à créer du commun et des alternatives concrètes.
3) MÉMOIRE DES LUTTES :
Avec Mémoire des Luttes, nous vous livrons des évènements marquants, des luttes essentielles, qui ont façonné l’histoire sociale de notre pays.
Suivez nous sur notre site internet, Instagram, Facebook, Youtube ou Stuut.info
LES MURS LES PLUS PUISSANTS TOMBENT PAR LEUR FISSURES

Week-end de réquisition populaire dans la cité ardente (25-27 mai)
Liège était à la fête le week-end dernier, fête du logement social. Ci-dessous, récit dudit week-end… Vendredi à l’aube, nous nous rassemblons en petit groupe à l’entrée de la victorieuse ZAD de la Chartreuse, là où certaines d’entre nous se sont rencontré·es il y a 1 maintenant trois ans. Il est 6h du matin, un dernier brief pour répartir les rôles, distribuer le matos. Le soleil entame son ascension, nous descendons la colline de la Chartreuse, direction la cible de notre occupation. Dans quelques jours, le 30 mai, Liège verra son tram désespérément attendu être enfin inauguré. Qu’on juge ou non pertinent la mise en circulation du tram à Liège, force est de constater que les loyers aux abords de la ligne de tram ont grimpé en flèche depuis sa construction : +40%. Nous arrivons à la cible : une tour à flanc de route, et, cachée derrière elle, une cour charmante et herbacée, bordée de deux longs bâtiments. En tout : 64 unités de logement vides. Notre première tâche (citoyenne au possible) est de nettoyer le lieu : la cour et son jardin sont fleuris de déchets en tout genre. A notre surprise, nous réveillons Ibrahim/ Obama, qui dormait à l’abri de son buisson. De bonne humeur, il nous accueille chez lui, nous aide à nettoyer l’endroit et nous raconte sa propre histoire et l’histoire du lieu. Il vient de Guinée, il est installé dans cette cour depuis quelques mois. Arrivé en Belgique durant les années 90, il fut agent de propreté une dizaine d’années. Après avoir reçu, au terme d’une attente péniblement longue, une première réponse positive pour un logement social, on lui signifiera qu’il n’a désormais plus accès à ce logement social, n’étant plus agent de propreté. Ibrahim est aujourd’hui contraint d’habiter cette cour où nous le rencontrons et où il égaiera notre week-end de sa bonhomie. Le lieu que nous occupons est constitué d’anciens logements sociaux, qui auparavant encore servirent de logement à des prêtres. Stratégie politique classique : les pouvoirs publics ont laissé se dégrader ces logements sociaux, ils estiment désormais (à la grosse louche) le coût de leur rénovation trop important, ils actent alors de les vendre au privé qui les rasera pour en faire des parkings ou des logements luxueux, bref quelque chose en quoi le privé entreverra la meilleure source de profits – sans soucier des personnes en besoin de logement, cela va sans dire. Le PAB (peloton anti-banditisme) arrive de bonne heure devant les barrières qui délimitent notre occupation, rapidement suivi par la police. Un agent du PAB nous dira que notre manière de faire les choses est incorrecte, pour faire ce genre d’événement « il faut passer par l’e-guichet de la province » (mdr). Un thé est servi à un agent de police venu vérifier qu’il n’y avait pas d’amiante sur site, enthousiasmé par notre démarche il ira jusqu’à dire que nous sommes civilisé-e-s (heureux·ses de l’apprendre !) et qu’il repasserait bien le week-end pour le barbecue (mdr bis). Une fois...

Code Rouge Rood 2024 | Fund the people not fossil fuels
🔴 Avec plus de 1000 activistes, la coalition Code Rouge Rood a bloqué les sites de TotalEnergies à Feluy et au port d’Anvers ! Retour en image sur ce WE d’actions ! « One hope in these dark days is that democracy is more than just voting, as our recent mass civil disobedience against TotalEnergies showed. As Martin Luther King said : »One has the responsibility to desobay unjust laws." 🙌🔥 Let’s face it, the future ahead of us is terrifying as capitalism, extractivism and neo-colonialism triumph - not just for Americans, but for every living thing on this planet. 😢😤 Over the past two years, our growing movement has carried out mass civil disobedience actions for social and climate justice. We cannot change the outcome of elections overseas, but we can actively resist the oppressive systems and fossil fuel industries at our doorstep. 📢🗣🌈✊ The people united will never be defeated ! 🌱💚" Code Rouge Rood 2024 | Fund the people not fossil fuels Lecture LES MURS LES PLUS PUISSANTS TOMBENT PAR LEURS FISSURES

[Vidéo] Transpédégouine 2024 : Une pride queer et militante à Liège
🔴 Le 11 mai dernier se déroulait la transpédégouine liégeoise ! Cette pride queer, militante et anti-institutionnelle était l’occasion de se rassembler de manière joyeuse et solidaire. Pour les militant.es « TransPédéGouines, c’est dire non à la cishétéro société qui ne nous acceptera jamais et à laquelle nous ne souhaitons pas nous assimiler. Transpédégouines c’est ne pas laisser nos luttes être récupérées par les partis politiques et les institutions, au profit de votes ou de subsides. » Iels se positionnent sur plusieurs questions et demandent : une décolonisation de la Palestine, des logements pour toustes, la liberté d’installation et de circulation pour toustes, le droit à l’autodétermination des corps, des droits pour les personnes trans. Dans le contexte actuel d’offensive de l’extrême droite contre les personnes trans et personnes minorisées, la transpédégouine appelle à une coalition queer et féministe et à la mobilisation de toustes ! Musique : bleu rose blanc : @cegenredechose Transpédégouine 2024 : Une pride queer et militante à Liège Lecture LES MURS LES PLUS PUISSANTS TOMBENT PAR LEURS FISSURES

Cell Made : L’Etat exploite des travailleur·euses en Prison
🔴 La nuit du 29 avril, des activistes ont placardé les façades du SPF Justice et de la Régie des bâtiments pour dénoncer l’exploitation des travailleurs·euses en prison. Iels dénoncent notamment le label « cellmade », littéralement « fait en cellule » qui organise et promeut le travail en prison. En effet, les travailleur.euses incarcérées ne sont, entre autres, pas soumis·es au droit du travail et ne reçoivent pas de salaire mais une « gratification » qui tourne autour de 0,75€ à 4€ de l’heure. Les activistes dénoncent ces conditions d’exploitation des travailleur·euses en prison. Iels exigent des meilleures conditions de travail pour les personnes incarcérées, qu’elles puissent jouir de contrats de travail donnant accès aux mêmes droits que tous·tes les travailleur·euses en Belgique et soient rémunéréré·es de manière digne. Iels soutiennent également l’abolition du système pénal et du capitalisme, ainsi que tous les systèmes d’oppressions qui se soutiennent et sont liés entre eux. Article sur Stuut.info : https://stuut.info/Pour-un-1er-mai-revolutionnaire-anticarceral-3681 Cell Made : L’Etat exploite des travailleur·euses en Prison Lecture LES MURS LES PLUS PUISSANTS TOMBENT PAR LEURS FISSURES

Récit d’une militante - Gaza Freedom Flotilla #FreePalestine
« Moi, c’est Rosy. Je viens de Belgique, je suis une militante NoBorder et j’ai rejoint la coalition Freedom Flotilla qui va bientôt partir de Turquie pour amener 5.500 tonnes d’aides humanitaires à Gaza et briser le siège qu’Israël leur impose. » Le jeudi 25 avril, Irruption interviewe Rosy par caméra interposée. Présente depuis plusieurs jours à Istanbul, elle nous décrit l’atmosphère sur place, les préparatifs avant le départ, l’effervescence autour de cette solidarité internationale pour Gaza. Le départ est maintes fois repoussé, mais la détermination semble intacte. “Après des mois à regarder ce génocide sur nos écrans, cette opération, cette coalition, là c’est une opportunité de passer à l’action”. Nous convenons avec Rosy de diffuser son interview sur nos réseaux ainsi que de prendre quotidiennement de ses nouvelles pour relayer l’avancée de la flotte vers Gaza. Deux jours plus tard, c’est la douche froide. Sous pression diplomatique d’Israël, la coalition Freedom Flotilla ne peut quitter Istanbul. Son pavillon lui est retiré. Les internationalistes doivent rentrer chez elleux. Nous avons quand même décidé de vous partager le récit de Rosy sur ces quelques jours sur place, sur son parcours, et sur son regard par rapport à cette situation. La coalition “Freedom Flotilla” est un regroupement d’organisations du monde entier qui se sont mises ensemble pour briser le blocus qu’Israël impose à Gaza (depuis 2007) et amener de l’aide humanitaire sur place. Leur première opération date de 2008 avec 7 bateaux. Un succès. Depuis lors, il y’en a eu plusieurs. L’opération la plus emblématique est celle de 2010, avec une flotille de plusieurs bateaux humanitaires qui se dirigeaient sur Gaza et 700 activistes, dont 5 belges. Ils ont été abordés dans les eaux internationales par les forces armées israéliennes. 9 activistes ont été tués et des dizaines de personnes ont été blessées. Cette action a été largement condamnée par la “Communauté internationale”. Israël a toujours essayé de ralentir et de bloquer toutes ces opérations. Le contexte actuel est différent. Depuis le 7 octobre, le degré de violence est beaucoup plus élevé, où Israël dépasse tous les entendements. Avant le 7 Octobre, il y avait encore certains protocoles, certaines lignes rouges à ne pas dépasser. Ici, on a eu deux décisions de la cour de justice internationale qui obligent Israël à ce que l’aide humanitaire arrive à Gaza, ce qui n’est pas respecté. On ne peut plus compter sur les lois internationales, sur les entendements de base. Nous on va simplement apporter de l’aide humanitaire. C’est vraiment des trucs hyper basiques. C’est de la nourriture, c’est de l’aide médicale, c’est de l’eau potable, c’est du matériel pour enfants, … Même ça, malgré que cela soit si basique, Israël nous considère comme terroristes. Actuellement à Gaza, les personnes risquent de mourir autant sous les bombes qu’à cause des maladies et de la famine à cause du blocus....
page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | page suivante