Mégabassines

Week end de formation anti rep
Lieu : Quai 22, Rue du Séminaire, 22, Namur, Belgique Dates : samedi 6 Juillet et dimanche 7 Juillet 2024. PROGRAMME Samedi de 9h à 18h : Formation à l’auto-défense numérique dans le milieu du militantisme Viens passer la journée à te former sur comment te défendre face aux multiples menaces informatiques auxquelles tu es exposé.e lorsque tu fais du militantisme. Cette formation dure sur la journée et est dispensée par un professionnel du domaine. Durant la journée nous aborderons une grande diversité de thèmes tel que les différences entre Signal et Telegram, les écoutes téléphoniques, le déjouage de piratage, la réduction des risques lors de perquisitions et le pseudonyma sur le net. Cette formation est accessible pour tout le monde, que vous soyez novice ou beaucoup plus experimenté. Il est fortement conseillé d’arriver dès 9h du matin car il peut être difficile de prendre le train en marche, mais il est possible de partir plus tôt si une journée entière est quelque chose de trop conséquent pour vous. Il est conseillé de venir avec votre téléphone portable en mode avion, votre ordinateur ainsi qu’une clef USB d’au moins 8Go vierge si vous avez. Dimanche de 10h à 17h : Formation à la manif-action Française Dans un monde de plus en plus répressif, Sainte Soline fut un bon exemple du danger que peut représenter une manifestation, et à quel point cela est important d’y être préparer. Lors de cette formation nous échangerons afin de mettre en lumière les risques encourus et afin de travailler ensemble à leur atténuation, cette formation se structure donc autour de quatre piliers : Le fichage Les risques juridiques Les risques physiques Les risques psychologiques Prix : participation libre et consciente

[France] Suspension de la dissolution des Soulèvements de la Terre
Le Conseil d’Etat a suspendu ce vendredi 11 août en référé le décret de la dissolution du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT). La plus haute juridiction administrative française estime que le ministère de l’Intérieur n’a pas apporté les preuves suffisantes pour attester de la légalité de ce décret, adopté en Conseil des ministres le 21 juin. « Ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes », détaille le Conseil d’Etat dans un communiqué. Le gouvernement avait lancé la procédure de dissolution des SLT dès le 28 mars, après les affrontements lors d’un rassemblement contre les méga-bassines à Sainte-Soline.

[St-Soline] Rapport de la LDH : autopsie d’une boucherie
La Ligue des Droits de l’Homme (FRANCE) vient de publier un travail de plusieurs mois : un rapport sur la mobilisation de Sainte-Soline, le 25 mars dernier, s’appuyant sur des témoignages, des observations de terrain et la compilation de rapports et d’images. 164 pages au total, à partir des constats de 18 observateurs indépendants de toute la France répartis en cinq équipes. « Les hostilités autour du projet de mégabassines ont été initiées par les forces de l’ordre, qui ont par la suite fait un usage démesuré et invraisemblable d’armes de guerre » commence le rapport. L’État français avait déployé 3200 gendarmes, 9 hélicoptères, 4 blindés, 4 camions à eau… 5000 grenades ont été tirées en moins de 2 heures sur les manifestant-es : « deux grenades toutes les trois secondes ». « J’ai été choqué par le nombre de cratères au sol. On était sidéré, nous n’avions jamais vu une puissance de feu pareille » explique un observateur. Le rapport parle d’un « usage démesuré et invraisemblable d’armes de guerre. » La LDH décrit des grenades « tirées de manière indiscriminée et continue, témoignant d’une intensité exceptionnelle et d’un usage immodéré du recours à la force, occasionnant de très nombreuses blessures, souvent graves, allant même jusqu’à plusieurs urgences absolues. » Le rapport revient aussi sur les « binômes de gendarmes armés et coiffés de casques de moto, montés sur 20 quads sont venus au contact des cortèges » avant même qu’il n’arrive à la bassine. Un compte rendu minutes par minutes fait froid dans le dos et rappelle de mauvais souvenirs à celles et ceux qui ont vécu les évènements : « À 12h53 des tirs quasi continus de grenades lacrymogènes sont observés […] quinze tirs de lacrymogènes en quatre secondes, puis à 12h55 onze tirs en 19 secondes. L’air est saturé de gaz. » « De l’autre côté du cortège aucune sommation. Quelques secondes plus tard, est observée une succession ininterrompue de détonations de grenades explosives. » « À 13h12, une équipe entend vingt-et-une explosions de grenades explosives (probablement des GM2L) en quarante-huit secondes, auxquelles s’ajoutent des grenades lacrymogènes, portant à une moyenne d’une grenade par seconde. Dans ce laps de temps, il est observé qu’à de multiples endroits, nombre de grenades n’explosent pas et restent dans le champ. » Ou encore : « 13H42 : Après quelques échanges entre le peloton à pied et ce qui semble être le chef du groupe quad, ces derniers avancent de 5 à 10 mètres et lancent une énorme salve de grenades. Nous voyons le pilote se tenir debout et fournir des grenades à l’« artilleur » En 40 secondes, environ 45 grenades seront lancées uniquement par le groupe quad. » Le rapport conclut : « Emportées par leur récit guerrier, les autorités publiques ont choisi de ne pas secourir des blessé·e·s en détresse vitale. Ne pouvant ignorer qu’un déploiement de forces aussi démesuré et l’utilisation de matériels de guerre occasionneraient immanquablement...

Appel international de soutien aux soulèvements de la terre
Contre la criminalisation des Soulèvements de la Terre en France, appel à des actions de solidarité partout dans nos territoires ! Appel international de soutien aux Soulèvements de la Terre - Ce qui repousse partout ne peut être dissout ! Contre la criminalisation des Soulèvements de la Terre en France, appel à des actions de solidarité partout dans nos territoires ! En France, le gouvernement de Macron vient de franchir une étape sans précédent dans la répression du mouvement social et écologiste. Le 21 juin le gouvernement a décrété la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre, qui revendique plus de 140 000 soutiens et plus de 150 comités locaux. Cette dissolution s’accompagne de deux vagues sans précédent d’arrestations de plusieurs dizaines militant.es écologistes partout en France les 5 et 20 juin, notamment par des policiers de la Sous- Direction Anti-Terroriste (SDAT), entraînant pour l’heure 2 incarcérations, et plusieurs dizaines de blessé.e.s graves par la police lors des manifestations au cours des derniers mois. Depuis deux ans en France, les Soulèvements de la Terre ont donné une nouvelle force à la lutte écologiste en construisant un mouvement multiforme, composé de syndicats paysans, d’associations écologistes, de militant.es et habitant.e.s de tous âges et de toutes conditions. Blocages de chantiers, manifestations de masse, occupations de terres, recours juridiques, désarmement d’industriels criminels comme la multinationale Lafarge... Les participant.e.s des Soulèvements de la Terre assument une diversité de tactiques et agissent par eux-mêmes à partir de leurs territoires pour y construire des mondes habitables et pour stopper, de toutes leurs forces, l’accaparement des terres et de l’eau par l’agro-industrie, la bétonnisation des sols, les ravages écocidaires de l’industrie de la chimie, et la destruction du vivant. Le gouvernement français, qui a imposé par la force une réforme des retraites antisociale prétend maintenant dissoudre ce mouvement grandissant qui a déjà commencé à tisser des liens en Europe et au-delà. En France comme en Ouganda, en Colombie comme au Chiapas, au Royaume Uni comme au Brésil, au Liban comme en Inde ou au Rojava, et partout ailleurs, la résistance des mouvements écologistes et sociaux et les mondes qu’ils construisent suscite une violente réponse autoritaire, détruisant les vies au nom du pouvoir et du profit. Cette fuite en avant autoritaire, patriarcale et néo-coloniale nous emmène vers un avenir mortifère de chaos climatique, de militarisation, de pandémies, de contrôle technologique et de vagues de déplacements massives. Pour le gouvernement français, cette répression et cette dissolution devrait marquer un coup d’arrêt à la montée en puissance d’une révolte logique pour la réappropriation de nos vies, de nos terres et et des communs. Et si cette dissolution devenait malgré elle un appel à renforcer un grand mouvement de résistance global ? Un appel à faire...

Dissoudre les Soulèvements de la Terre concrètement : qu’est ce que ça veut dire ?
Alors que le décret officiel vient d’être publié pour enterriner la dissolution, voici quelques clarifications sur ce que ça implique concrètement. Devant la justice : Nous allons attaquer cette décision en justice, de plusieurs manières : Nous déposerons un recours au fond qui prendra au minimum 1 an pour être jugé (et probablement plus). Nous déposerons rapidement un référé afin d’obtenir l’annulation ou la suspension de la décision en l’attente d’un recours au fond Si nous perdons ces recours, nous irons jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour contester cette décision liberticide. Vous pouvez comme plus de 2 000 personnes et de nombreuses organisations vous associer à ce recours. Rdv par ici : https://tinyurl.com/recoursdissolution ! Sur la communication : D’un point de vue administratif, notre site ne sera pas bloqué, ni nos réseaux sociaux. Mais à partir de ce vendredi 23 juin, les utiliser constituerait un délit, comme répondre à un mail ou se réunir. Nous pouvons en revanche continuer de communiquer sur la procédure de dissolution. On vous invite donc à vous tenir informé-es via : Un blog Mediapart d’ami-es des Soulèvements de la Terre : https://blogs.mediapart.fr/les-ami-es-des-soulevements-de-la-terre/blog/ Un canal telegram inter-orga à rejoindre : https://t.me/infoline_25mars Une adresse mail d’ami-es du mouvement qui se sont engagé-es à relayer les suites de la dynamique : lesamiesdessoulevements@cryptomail.ch En solidarité face à la mesure de dissolution, différents médias s’engagent à proposer des espaces pour relayer les informations sur les déclinaisons du mouvement à travers le pays dans les semaines et mois à venir. Voici les premiers : basta !, Cerveaux Non Disponibles, la Relève et la peste, Contre-attaque, Le Média, Partager c’est sympa, Lundi Matin, Dijoncter.info, Terrestres, Politis, Fakir ... Des équipes juridiques en soutien qui continueront à suivre les procédures engagées : antirep-bassines@riseup.net, legal-lutteslocales@riseup.netSur les risques juridiques Sur le chef de reconstitution ou maintien il y a très peu de jurisprudences, nous sommes dans le flou. Le fait de participer au maintien ou à la reconstitution, ouverte ou déguisée d’un groupement dissout est un délit puni d’au maximum 3 ans de prisons et 45 000€ d’amende (article 431-15 du CPP). Bien évidement, il s’agit des peines maximales telles que posées par le code pénal et il est rare que celles-ci soient prononcées ainsi. Est-ce que dissoudre les Soulèvements de la Terre pourrait toucher les comités locaux ? Le risque pesant sur les comités locaux existe, étant passés de comités de soutien à comités actifs et ayant leur propre agenda, il est probable qu’ils soient considérés comme reprenant le flambeau. Il y a plusieurs manières de s’exposer à ce risque, il faut les distinguer : Nom, logo, éléments matériels reliant aux SDLT Les modalités d’actions et leur dégré de « détermination » Ce qu’il faut retenir,...

[France] Une manifestation contre la dissolution des SDT attaquée par les fascistes à Lyon
Une trentaine de collectifs avaient appelé ce mercredi à profiter de la Fête de la musique pour manifester à Lyon contre la dissolution des Soulèvements de la Terre. Plusieurs centaines de manifestants ont défilés au milieu de la foule de spectateurs. Quelques banques ont été attaquées au passage. A Ainay, sur la place Ampère, vers 22h, un groupe d’une cinquantaine de fascistes a attaqué la manifestation avec des projectiles et des barres de fer, ce qui a donné lieu de durs affrontements. Un manifestant a été blessé à la tête et transporté en urgence relative vers un hôpital.

Dissolution des « Soulèvements de la Terre » : faisons front face à la radicalisation autoritaire du pouvoir !
Ce mercredi 21 juin, le gouvernement d’Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin viennent de prononcer la dissolution des « Soulèvements de la Terre » en conseil des Ministres. Soutenu par plus de 115 000 personnes et de nombreuses personnalités et organisations, ce mouvement écologiste dénonçait la destruction de l’environnement et les grands projets inutiles et écocides comme les Méga-Bassines à Sainte-Soline, l’A69 Castres-Toulouse ou encore la ligne de TGV Lyon-Turin. Cette scandaleuse répression contre le mouvement écologiste est le point d’orgue d’une criminalisation croissante par les autorités françaises contre ce mouvement populaire : qualification « d’écoterroristes », répression très violente de la manifestation à Sainte Soline, interdiction répétée de manifestations, arrestations de militants par des unités antiterroristes suite à une action contre Lafarge, etc. Cette énième attaque liberticide n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Depuis plusieurs années, le gouvernement français a déjà dissous, ou menacé de le faire, de nombreuses organisations dans l’objectif de faire taire la contestation : du CCIF et BarakaCity en 2020 à celles du Collectif Palestine Vaincra et du Groupe Antifasciste Lyon et Environs en 2022. Sa stratégie est désormais connue : désigner l’ennemi intérieur pour faire régner son ordre et imposer sa politique coûte que coûte. Face à cette radicalisation autoritaire du pouvoir, nous devons faire front commun ! En particulier, le Collectif Palestine Vaincra appelle à se mobiliser en solidarité avec les Soulèvements de la Terre et plus largement contre la criminalisation de l’antiracisme, la lutte contre l’islamophobie, l’antisionisme, l’antifascisme et le mouvement écologiste ! En ce sens, nous sommes cosignataires du rassemblement initié par la LDH Toulouse et appelons à y participer ce mercredi 21 juin dès 19H place Saint Sernin.

18 - 27 août : Le convoi de l’eau (Sainte-Soline—Orléans—Paris)
Appel à méga-tracto-vélo contre les méga-bassines. Pour le partage de l’eau et des terres. La sécheresse est bien là et ne prendra pas de vacances cet été. Et pourtant le gouvernement prétend plastifier Sainte-Soline et peut-être même démarrer de nouveaux chantiers de bassines à l’automne dans les Deux-Sèvres, en Charente et en Vendée. Et pourtant Macron appelle à une « pause » des mesures écologiques et appuie les politiques agro-industrielles qui essorent les plaines. Il relance la construction des bassines des neiges, qui vident les nappes des montagnes, et augmente encore l’artificialisation des sols qui fait fuir l’eau hors des terres... Alors que le mouvement contre les méga-bassines et pour la défense de l’eau ne cesse de monter en force, le gouvernement français a tenté de l’étouffer par une répression d’une brutalité sidérante le 25 mars dernier. Les 5000 grenades lancées en 2h sur 30 000 manifestant.es, pour défendre les intérêts de quelques uns des lobbys les plus climaticides du pays, resteront gravées dans la mémoire collective. Elles ont mis à nu ce que Macron a à nous offrir en matière d’écologie et suscité un élan de solidarité internationale. Comment ont-ils pu croire nous empêcher ainsi de continuer à nous battre pour cet enjeu absolument vital qu’est l’eau et pour son juste partage ? Pour donner suite au 25 mars, une série d’interventions locales s’élaborent pour maintenir la pression sur les décideurs, financeurs et sous-traitants des chantiers de bassines. Mais il nous fallait aussi un rendez-vous commun pour nous retrouver de nouveau en foule soudée, vibrante et….roulante. Nous appelons cette fois-ci à un grand voyage pour l’eau. Comme lors de la marche du Larzac à l’été 1978 pour stopper l’extension du camp militaire, ou la tracto-vélo de l’hiver 2015 partie de la zad de Notre-Dame-des-Landes en plein état d’urgence pour aller arracher la fin du projet d’aéroport, nous partirons le 18 août des terres menacées par les bassines afin d’aller demander des comptes et poser des actes. Nous irons demander des comptes à l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, instance qui décide du financement de ces bassines à 80 % avec de l’argent public. Nous irons jusqu’à son siège à Orléans signifier à ses administrateurs qu’il n’est pas question qu’un centime de plus serve au démarrage d’un nouveau chantier. Nous irons poser des actes face aux coopératives et industries des engrais et pesticides qui forcent à la construction de ces infrastructures pour maintenir leurs profits. Nous irons jusqu’au ministère de l’agriculture qui les appuie à n’importe quel prix. Parce que tout cela doit cesser ! Parce que nous devons enfin aboutir à’un moratoire sur les méga-bassines dans l’ensemble du pays et passer à la mise en oeuvre de projets de territoires qui assurent le partage de l’eau et une agriculture qui protège les sols,les nappes et les cours d’eau. Le convoi sera constitué d’habitant.es des bassins versants traversés...

[France] Quatre arrestations à une manifestation pour les blessés de Sainte-Soline
Quatre personnes ont été interpellées samedi 22 avril, en début de soirée, à Poitiers. Les policiers les ont interceptées à l’issue du rassemblement de soutien à Serge Duteuil-Graziani et contre la répression des mouvements sociaux, qui a mobilisé plus de 250 manifestants dans l’après-midi. Ces quatre manifestants ont été auditionnés pour « leur participation à un attroupement » et « des violences envers les policiers ». Ils sont soupçonnés d’avoir lancé des projectiles (boules de peinture, bouteilles de bière) envers les forces de l’ordre, postées aux deux entrées d’un centre commercial. Un rassemblement solidaire s’est tenu dimanche 23 avril, dès 10 h, devant le commissariat de police. Le parquet de Poitiers a levé les gardes à vue en milieu d’après-midi du dimanche et la poursuite des investigations.

Quand les postures bassinent, ou pourquoi tout n’est pas binaire
Ce texte fait suite à un autre texte qui circule suite à la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline, et qui commet plusieurs erreurs d’appréciation par rapport aux collectifs et personnes qui ont été impliquées dans l’organisation et la « gestion » de cette journée. Encore une fois, le spectre de la ZAD vient y simplifier l’analyse, en se fondant sur des conflits et violences anciennes ou plus récentes qui, si elles ont été bien réelles, ne peuvent indéfiniment être mobilisées ou instrumentalisées pour essentialiser et dégommer des mouvements plus actuels qui tentent de les dépasser, et qui sont moins binaires qu’on ne voudrait. Commençons par un bref retour historique, qui ne se veut pas exhaustif, mais qui prétend remettre quelques choses à leur place. L’« Appelisme » et les traumatismes de la ZAD Il était une fois un groupe d’étudiant-es parisien-nes, un peu situationnistes, un peu mao-spontex, un peu nostalgiques du temps où la nouvelle gauche faisait trembler l’État, les armes à la main. Ce groupuscule s’est choisi alors un nom sorti d’un imaginaire mystique, Tiqqun, pour produire des textes verbeux, lyriques et passéistes, prophétisant le sabotage et l’insurrection armée, dont "L’Appel" qui donnera plus tard leur nom aux "ami-es" de ses auteur-es et aux amateur-ices de leurs écrits. On était alors en 2007. Pas un grand succès à l’époque, jusqu’à ce que le ministère de l’intérieur n’en décide autrement : au matin du 11 novembre 2008, « l’affaire Tarnac » s’ouvrit par une opération de communication tonitruante, au cours de laquelle des flics en cagoules vinrent arrêter quelques colocataires d’une ferme du Limousin, les accusant d’appartenir à une cellule terroriste. Une sombre histoire de trains. Un certain Alain Bauer, criminologue, aurait suggéré que les bouquins du Comité Invisible - projet littéraire qui a succédé à Tiqqun - pourraient constituer un manuel à l’usage des terroristes. Lumières sur l’autonomie. Les généreux renseignements décidèrent alors de rebaptiser la nouvelle gauche en ultra-gauche, épouvantail qui servira bien souvent dans la décennie suivante à surveiller et tenter de détruire tout ce qui conteste l’autorité de l’État, que l’on porte un drapeau rouge, un drapeau noir, un drapeau rouge et noir, ou encore qu’on déteste tous les drapeaux. Et cela même au delà du fiasco judiciaire que deviendra l’affaire Tarnac, comme d’autres affaires d’association de malfaiteurs après elle. Dans la même période, un autre appel que celui d’un comité jusqu’alors invisible, mais désormais bien audible, se fit entendre : celui à occuper la zone d’aménagement du futur aéroport de Notre Dame des Landes. En 2009 suite au camp action climat, puis en 2011 sous l’impulsion du collectif internationaliste Dissent, ainsi que de quelques personnes issues des réseaux No Borders et de la tradition des contre-sommets, une poignée de personne organisa des réunions pour poser un camp anti G8-G20 à Notre-Dame-des-Landes, avec (...)

L’Actu des Oublié.es • SIII • EP14 • Le partage des eaux
Tous les deux lundis, l’Actu des Oublié.es explore les luttes dans le monde. Cette semaine, on se concentre sur les luttes pour le partage des eaux. Deux semaines après le rassemblement contre les bassines à Sainte Soline, nous explorons dans cet épisode les luttes pour le partage des eaux. Dans un contexte où l’eau se raréfie, les tensions autour de cette ressource reflètent brutalement la violence de l’accaparement par certains de ce qui est indispensable à toustes. Les luttes au nom du droit à l’eau sont devenues une constante à l’échelle planétaire, ce depuis plus de vingt ans dans certaines régions, en particulier en Amérique latine. Les populations s’y auto-organisent de manière croissante pour opposer un rapport de force à la fois local et global avec les multinationales. Si le lecteur ne fonctionne pas, voyez ici ! SOURCES Urugay / Argentine : Sites ou Facebook des assemblées pour l’eau ; journal la diaria ambiente ; observatorio del agua en Uruguay ; Amérique centrale : Avispa.org ; Desinformemonos ; le film court Altepelmecalli ou radio Zapatista ; Pérou / Tia Maria : roman animé La guerra por el agua sur le site d’Ojo Publico / soulèvement actuel : les2rives.info (conférences Romain Mingus), Révolution Permanente, Médiapart. MUSIQUES 2’55 Ruzgar • Bes Barmaq Explicit 10’44 KIRA1312 • Radioaktiva Prod 18’07 Skafo La Faro – XcieloXMar 22’10 Cay Sur – Proceres 27’09 – Carolina Tiva – Dale Poder al Barrio VISUEL Affiche de l’Assemblée nationale pour l’eau et pour la vie et des communautés de Santiago Mexquititlan. Tous les épisodes de l’Actu des Oublié.es ici !

Vidéo « No BASSARÀN » au coeur du rassemblement aux méga-bassines à Sainte-Soline
"Voici une vidéo filmée lors du rassemblement contre les méga-bassines à Sainte-Soline le 25 mars dernier. La violence de l’État et de ses 3.200 gendarmes envoyés pour défendre les intérêts de l’agro-industrie est choquante. Elle ne nous intimide pas, mais nous incite au contraire à enrichir la lutte face un ordre toujours plus liberticide et écocidaire. À vous de partager cette vidéo comme bon vous semble." Le Collectif 1/G Reçu et relayé par Info-Brussels ce 9 avril 2023. « C’est un temps où les conseillers perfides » sont en pleine gloire lumineuse, tandis que les résistants de toutes sortes, actifs ou « passifs », se transforment en fuyantes lucioles à se faire aussi discrets que possible tout en continuant d’émettre leurs signaux » Georges Didi-Huberman

Mégabassines, retour sur la mobilisation (Classe Contre Classe)
Nous nous sommes rendu·e·s à la mobilisation contre les méga-bassines en France. La décision de répondre à l’appel s’inscrit dans la continuité de notre travail révolutionnaire, nous considérons que la gestion de la biosphère est strictement liée à la question de notre système de production. L’eau, ainsi que les autres ressources naturelles sont un bien commun qui ne peuvent être gérées par des logiques capitalistes. En tant qu’internationalistes cette question nous concerne tou·te·s étant donné que la nature ne connaît pas de frontières. Nous étions plusieurs dizaines de milliers à répondre présent·e·s ce jour-là, il était essentiel pour nous de soutenir en nombre et en force. Qui plus est dans un contexte où s’accentuent les mobilisations sociales en France. La seule stratégie de l’État face à cela reste toujours la même et de plus en plus frontale et brutale. Nous avons assisté à un dispositif militaire caractérisé par un usage constant et massif de grenades meurtrières de manière indiscriminée. Ces 4.000 grenades nous visaient tou·te·s, le fait que l’on ait été blessé ou non relève du hasard. Cette violence armée a comme objectifs de nous intimider, de nous faire sentir comme de la chair à canon, que notre émancipation est imprenable. L’État bourgeois ne se maintient qu’avec force et violence et cet épisode en est encore un exemple très clair. L’étendue et la gravité de tou·te·s les blessé·e·s et mutilé·e·s montre que l’État n’hésite pas à augmenter le niveau de violence pour assurer sa survie. Nous apportons tout notre soutien à toutes les personnes blessées, en particulier aux deux camarades dans le coma, dont un qui se bat encore entre la vie et la mort. La solidarité exprimée ce week-end là et les jours qui ont suivi montre à quel point nous étions uni·e·s dans la lutte, aucun mode d’action n’a été critiqué ni discrédité nous formions un bloc solide et cohérent. La meilleure manière d’être solidaire est de continuer notre résistance et d’intensifier la lutte partout, par tous les moyens nécessaires, nous savons très bien qu’il n’y a pas de forteresses imprenables…. Classe Contre Classe & Front d’Action Révolutionnaire Bruxelles 6 avril 2023

[France] Vague de manifestations (parfois interdites) contre la répression
Plusieurs marches et rassemblements ont eu lieu jeudi en France, principalement devant les préfectures pour dénoncer les violences policières le week-end dernier à Sainte-Soline. Au moins 10 préfectures avaient pris des arrêtés afin d’interdire ces manifestations. C’est le cas en Côte-d’Or, à Paris, en Haute-Vienne, dans le Tarn, le Finistère, le Doubs, la Haute-Saône, le Bas-Rhin et la Seine-Maritime. Dans certains départements, plusieurs villes sont concernées par ces interdictions. C’est le cas notamment de Rouen et du Havre en Seine-Maritime. A Paris, le rassemblement devant l’Hôtel de ville de Paris s’est transformé dans la soirée en manifestation non-déclarée. Un cortège a circulé pendant quelques heures jeudi soir dans le centre de Paris. Du mobilier urbain et de nombreuses poubelles ont notamment été incendiés. Une manifestation sauvage a également eu lieu après le rassemblement devant la préfecture de l’Hérault, à Montpellier. Alors que la préfecture du Rhône avait pris un arrêté interdisant la manifestation, plusieurs milliers de personnes sont rassemblée à Lyon. Un cortège s’est formé et il y a eu des affrontements avec la police (photo). Les bassines ont volé au-dessus des grilles de la sous-préfecture de Lannion (Côtes-d’Armor). À la préfecture de Niort, ce sont des centaines d’éclats de grenades tirées par les forces de l’ordre à Sainte-Soline qui ont été lancés par dessus la grille. Un rassemblement a aussi eu lieu devant l’ambassade de France à Bruxelles.

[France] Les familles de deux manifestants dans le coma portent plainte
Les familles des deux manifestants grièvement blessés lors de la manifestation de samedi contre les « méga-bassines » porte plainte à son tour pour « tentative de meurtre » et « entrave aux secours ». L’enquête judiciaire sur les conséquences de ces violents affrontements a été transférée mardi du parquet de Niort au parquet de Rennes en raison de sa compétence pour les affaires militaires (les gendarmes sont des militaires). Les investigations ont été confiées à l’IGGN (Inspection générale de la Gendarmerie nationale), ce qui n’est pas pour rassurer… « Quand on prévoit autant de grenades [4000 grenades ont été tirées) tirées, on peut anticiper pour prendre en charge de manière urgente les personnes qui peuvent être atteintes par ce dispositif », a déclaré l’avocate des familles. Un enregistrement a rpouvé que non seulement rien n’avait été prévu pour prendre en charge les blessés, mais que les secours ont même été interdit d’aller les prendre en charge : voir ici Les parents d’un des blessés ont rendu publique cette déclaration : Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un « pronostic vital engagé », suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes. Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité. Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que : – Oui, Serge est fiché « S » – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui. – Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi. – Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France. Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur. Les parents de Serge Le mercredi 29 mars 2023

[Méga-bassines] Témoignage du Week-End fou à Sainte Soline
Témoignage anonyme du week-end de mobilisation anti-mégabassine à Sainte Soline, publié le 27/03/23 sur Indymédia Nantes. Témoignage anonyme de ce Week End complètement fou à Ste So. J’avais besoin de faire long, à la fois pour évacuer, mais aussi pour montrer que la mobilisation, ça n’était pas que le samedi, qu’elle a aussi eut de grandes réussites. La deuxième partie de Samedi comporte un récit de violences policières choquant, il y a un TW [NDLR : Trigger Warning]. Jeudi 23 Mars Jeudi midi : Départ pour Melle. Je suis partis Jeudi vers 14h d’une ville de l’Ouest, le pic-nique préparé dans le sac. Le hasard fait que sur le chemin du point de stop, je passe par le centre-ville, d’où je sens la lacrymogène de la manif, qui remonte lentement la rivière sur plus de 400m. Je souris, partout la France crame, le peuple est debout face à ses oppresseurs. La Police Nationale fait du zèle, loin de la manifestation, elle passe à toute berzingue, fourgon ouvert, prête à embarquer du manifestant. Un peu la flip vu ce que j’ai dans mon sac lorsqu’elle passe devant moi. Une minute plus tôt j’écrivais un ACAB pour la forme sur un panneau au marqueur. Timing heureux =). Les slogans n’étaient pas encore effacés, j’ai regretté le téléphone pour de chouettes photos. Rapidement prit en Stop, le WE s’annonçait bien. Jeudi soir : Arrivée à Melle =) Sur une petite aire en chemin, des gens proches de l’organisation du Festival de l’Eau et de Bassine Non Merci me prennent en stop. Iels vont non loin de Melle, je leur demande si iels sont au courant du WE qui arrive, s’ensuit de chouettes conversations =). Après de nombreuses bornes, iels m’invitent même à l’apéro avec un autre camarade de lutte du coin. Iels me racontent un peu leur histoire avec les bassines, la préparation du festival, Octobre dernier, le harcèlement policier – hélicoptères, contrôles permanents, les VP (violences policières), etc… Très gentils, iels m’emmènent jusqu’au camping de Melle en me faisant éviter de nombreux barrages policiers. Finalement, nous passons devant l’un-deux : mais les flics sont sous l’eau du flux de camions aménagés et voitures shlags qu’ils préfèrent fouiller au délit de faciès (apparamment la voiture de gauchos, ça se reconnait). On fait mine de continuer notre chemin après le camping, et finalement je suis lâché : j’évite à pied le barrage. Je suis surpris par le nombre de personnes déjà présentes sur place à Melle. Près de 200 personnes autour des barnums de la place des Halls de Melle, et au moins autant à vadrouiller dans la ville, entre les campings et la place. La cantine est folle : coeur sur l’intercantine des luttes : vous prouvez que l’auto-gestion, le prix libre, à grande échelle, ça marche. Votre folie heureuse est contagieuse. Je préfère garder le dwitch pour plus tard au cas où, et y mange leur cuisine vegét +++. J’ai bien fais vu la journée du lendemain :). J’assiste à l’AG bénévol et découvre concrètement l’orga de furieux derrière...

[Méga-bassines] Un manifestant entre la vie et la mort
Communiqué au sujet de S., camarade au pronostic vital engagé à la suite de la manifestation de Sainte-Soline, publié le 26/03/2023 sur Indymedia Nantes. Samedi 26 mars à Sainte Soline, notre camarade S. a été atteint à la tête par une grenade explosive lors de la manifestation contre les bassines. Malgré son état d’urgence absolue, la préfecture a sciemment empêché les secours d’intervenir dans un premier temps et d’engager son transport dans une unité de soins adaptée dans un second temps. Il est actuellement en réanimation neurochirurgicale. Son pronostic vital est toujours engagé. Le déferlement de violences que les manifestants ont subi a fait des centaines de blessés, avec plusieurs atteintes graves à l’intégrité physique comme l’annoncent les différents bilans disponibles. Les 30 000 manifestants étaient venus dans l’objectif de bloquer le chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, un projet d’accaparement de l’eau par une minorité au profit d’un modèle capitaliste qui n’a plus rien à défendre sinon la mort. La violence du bras armé de l’État démocratique en est la traduction la plus saillante. Dans la séquence ouverte par le mouvement contre la réforme des retraites, la police mutile et tente d’assassiner pour empêcher le soulèvement, pour défendre la bourgeoisie et son monde. Rien n’entamera notre détermination à mettre fin à leur règne. Mardi 28 mars et les jours suivants, renforçons les grèves et les blocages, prenons les rues, pour S. et tous les blessés et les enfermés de nos mouvements. Vive la révolution. Des camarades du S. PS : Si vous disposez d’informations concernant les circonstances des blessures infligées à S., contactez-nous à : s.informations@proton.me Nous souhaitons que ce communiqué soit diffusé le plus massivement possible.

[France] Retour d’une médic sur la mobilisation anti-mégabassine à Ste Soline le 25 mars 23
Hier j’étais à Sainte-Soline. Et depuis la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, je n’avais jamais vu un tel niveau de carnage. Déjà, on va arrêter de parler de simples gaz lacrymogène : ce qui était envoyé sur les manifestants et manifestantes étaient des grenades GM2L (qui on un souffle, une détonation et propulsent des éclats) et des tirs de lanceur balle défense (LBD). Ces armes ont fait de nombreux blessés. On en a dénombré plus de 200. Dès le début de la manifestation, j’ai pris en charge des personnes blessées, parmis elles une personne inconsciente. En quelques minutes le temps de l’évacuer plus à distance de la manifestation, j’ai vu une route entière de personnes allongées à même le sol, ramenées là pour être évacuées : des visages en sang, des plaies importantes, une fracture ouverte, un oeil explosé, un traumatisme rachidien, une fracture du rocher, des personne inconscientes, des gens qui pleurent… j’ai jamais vu ça, c’était un champ de bataille. Dans cette ambiance de guerre, on n’avait qu’un seul véhicule pour évacuer les gens vers le relais des ambulances qui ne pouvaient pas intervenir sur place. Par dessus tout, le 15 nous dit au téléphone ne pas pouvoir passer le barrage des forces de l’ordre, alors qu’on tentait d’évacuer une personne dans un état grave. On comptait notamment 5 personnes inconscientes et blessées à la tête. Il a fallu « trier » les personnes à évacuer. Au téléphone, l’opérateur du 15 était impuissant. Et à un moment, oui, j’ai fondu en larmes, dépassée par la situation. Aujourd’hui on sait que S., une des personnes blessée à la tête a été admis en réanimation et que son pronostic vital est toujours engagé. Je reste marquée par un tout jeune manifestant, indéniablement eborgné, qui me suppliait que je lui dise qu’il ne perdrait pas son oeil. Je reviens choquée, cassée de cette manifestation, où malgré tout la mobilisation massive contre la privatisation de l’eau par les méga bassines était une victoire. Images tirées de la vidéo de de "Bassine Non Merci" Plus de communiqués et de retours sur le site des Soulevements de la Terre et sur Bassine Non Merci

France : 200 blessés à la mégabassine de Sainte-Soline
25.000 personnes ont répondu à l’appel du collectif d’associations « Bassines non merci », des « Soulèvements de la Terre » et la Confédération paysanne. La manifestation, interdite comme la dernière à l’automne, a convergé vers la « bassine » de Sainte-Soline, ce réservoir d’eau prélevée dans la nappe phréatique pour l’irrigation de l’agriculture industrielle en période de secheresse. 3.200 gendarmes et policiers et 9 hélicoptères avaient été mobilisés par les autorités pour défendre le site. Les manifestants ont réussi à encercler le chantier et un des cortèges a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les affrontements ont éclaté à coups de jets de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov d’un côté ; de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de canon à eau de l’autre. Des binômes de policiers en quad ont massivement bombardé les manifestants de grenades de désencerclement. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont été incendiés (photos) par les manifestants qui ont forcé le premier cercle de défense sans parvenir à forcer le deuxième. Au final, plus de 200 blessé.e.s sont recensé.es pour cette journée dont une quarantaine avec des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage (dues aux grenades de désencerclement et aux tirs de LBD). Une dizaine de blessés graves ont été transférés au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Des équipes de medic ont été la cible de la police. La police ayant également bloqué la route aux secours et retardée la prise en charge des blessés. Le Samu a été interdit d’aller chercher les manifestants blessés. Certains ont du attendre plus d’une heure avant d’être évacué dans des voitures personnelles. 16 gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui a été héliporté. Avant de repartir du chantier, les manifestant.e.s ont excavé et désarmé une pompe et une canalisation centrale de la bassine de Sainte-Soline. La Confédération paysanne a planté 300 m de haies et également monté une serre maraîchère afin d’aider à l’installation d’un paysan sur une parcelle proche de la bassine.

[France] Poitou – Pas une bassine de plus – Mobilisation Internationale pour la défense de l’eau
Depuis un an, le mouvement parti du marais poitevin pour arrêter les méga-bassines a pris une ampleur retentissante par le biais d’une série de manifestations populaires et d’actions de désobéissance destinées à arrêter les chantiers en cours. Ces cratères géants d’une dizaine d’hectares, remplis en puisant dans les nappes phréatiques sont devenus le symbole d’une maladaptation au changement climatique. Ils incarnent le maintien coûte que coûte d’une irrigation excessive et d’un modèle agro-industriel qui écrase les paysan.nes, détruit les milieux naturels et menace in fine les populations. A partir d’une série de nouvelles bassines projetées dans les Deux-Sèvres, ces infrastructures menacent de se répandre dans d’autres régions à grand renfort d’argent public. Avec la mobilisation historique de Sainte-Soline, c’est à l’ensemble du pays et bien au-delà que se sont vus révélés les enjeux de l’accaparement de l’eau par une minorité d’irrigants, en pleine sécheresse systémique. Face à la détermination et au nombre chaque fois croissant de manifestant•es, le gouvernement n’a pour l’instant pour seule réponse que d’interdire, réprimer et annoncer à l’arrachée 30 nouvelles méga-bassines dans la Vienne. Mais de toutes parts, le dispositif bassine et ses protocoles prennent l’eau, de nombreux•ses acteurs•trices clés des territoires concernés – tout comme une partie croissante du monde paysan ou scientifique – le rejettent de plus en plus ouvertement. Il faut maintenant faire en sorte que ce refus aboutisse. Tant que les chantiers continuent, tant que le gouvernement, inféodé aux lobbies et multinationales de l’agro-chimie se refuse à un moratoire, tant que la question du partage de l’eau ne sera pas remise au cœur du débat, le mouvement va devoir encore se renforcer. Nous appelons donc à une manifestation internationale anti-bassines le 25 mars prochain dans le Poitou-Charentes. Cette manifestation aura de nouveau pour enjeu d’impacter concrètement les projets de bassines et leur construction, à Sainte-Soline, Mauzé-sur-le-Mignon ou ailleurs… Elle pourra se déployer aussi vers les lieux de pouvoir où ces projets sont échafaudés. L’appel à cette mobilisation est porté par un ensemble d’associations, syndicats, partis, ONG, fermes et collectifs… Que ce soit face à la réforme des retraites ou aux méga-bassines, il nous faut désormais faire primer la mise en commun et la solidarité, et mettre fin à la mainmise croissante d’une minorité sur les ressources vitales et les richesses. Puisque le gouvernement passe en force, puisqu’il y a plus que jamais urgence à protéger l’eau, les terres nourricières et à faire obstacle à la fuite en avant du modèle agro-industriel, nous ne doutons pas un seul instant être encore beaucoup plus nombreux⋅ses et tout aussi déterminé⋅es à nous retrouver le 25 mars. Ce large rassemblement fera aussi la place à des temps de convergences pour construire d’autres projets de territoires ainsi qu’à de beaux moments...

[Compile] Rap Against The Bassines
🏴☠️ Inédit pour la compile Rap Against The Bassines, disponible à prix libre en soutien à Bassines Non Merci sur le bandcamp de Skalpel et en physique dans les luttes. 💧shaihulud💧ruines du vieux monde💧 (lien youtube) 💧shaihulud💧ruines du vieux monde💧 Lecture

France : Procès de militants anti-bassine
Un procès s’est tenu le jeudi5 janvier à La Rochelle. Deux hommes comparaissaient pour des dégradations commises sur la réserve de Cram-Chaban (Charente-Maritime) le 6 novembre 2021. Le procureur de la République a requis à leur encontre des peines de cinq et six mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars Un autre procès s’est tenu vendredi, cette fois à Niort. Cinq hommes étaient mis en cause pour leur participation à la manifestation survenue le 22 septembre 2021 à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Ce jour-là, en plein congrès de la FNSEA à Niort, le chantier de cette méga réserve d’eau pour l’irrigation, alors en construction, avait été envahi par des manifestants. Une bâche de protection et une pelleteuse avaient été endommagées (voir notre article). La salle du tribunal judiciaire de Niort était trop petite pour accueillir les quelque deux cents personnes du comité de soutien. La plupart d’entre elles, encadrées par un imposant dispositif de forces de l’ordre, sont restées devant le bâtiment. Les peines prononcées sont : Des peines de 2 mois de sursis simple à 6 mois avec sursis probatoire. Des interdictions diverses de territoire. Deux amendes pour refus de prise de signalétique ou d’ADN. Une relaxe. En novembre dernier, quatre autre manifestants avaient été condamnés à deux et trois mois de prison pour des dégradations (voir notre article). Le 25 mars, une nouvelle manifestation d’ampleur est annoncée par les anti-bassines qui promettent une mobilisation inédite.
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