Pour Nahel (FR)

Racismes / Colonialismes

[Carte Blanche] L’assassinat de Nahel comme révélateur des violences policières en Belgique

En Belgique, depuis 2018, entre 65 et 94 personnes avec ou sans papiers sont mortes entre les mains de la police. La Belgique est le deuxième pays d’Europe, juste derrière la France, en termes de rapport entre le nombre de morts suite à l’action des forces de l’ordre. Il n’y a aucune « importation des événements » français parce que c’est bien en raison de la spécificité des violences policières racistes belges que les jeunes et moins jeunes tentent de réagir depuis plusieurs jours. Le jeune Nahel a été assassiné mardi 27 juin 2023 par un policier qui a tiré à bout portant, le touchant mortellement au bras puis au thorax. Les policiers qui poursuivaient la voiture auraient demandé à ce que le véhicule s’arrête, ce que les jeunes ont fait s’immobilisant sur le côté de la voie de bus sur l’avenue Joliot Curie à Nanterre. Après avoir reçu plusieurs coups de crosse et avoir été menacé de mort (“coupe le moteur ou je te shoote”, “tu vas prendre une balle dans la tête”, “bouge pas ou je te mets une balle dans la tête”, “shoote-le”), Nahel est sonné (“il avait la tête qui tournait, il ne pouvait plus rien faire”). En tentant de se protéger pour ne pas recevoir un nouveau coup de crosse, son pied se serait alors levé de la pédale de frein de la voiture à la boîte de vitesse automatique, ce qui l’aurait fait avancer. Le policier qui était au niveau du pare-brise a alors tiré, le pied de Nahel aurait enfoncé l’accélérateur : “Je l’ai vu agoniser, il tremblait. On a percuté une barrière”. (“Mort de Nahel : le troisième passager de la voiture donne sa version des faits…”. Témoignage corroboré par le second témoin présent dans la voiture). Les policiers ont immédiatement réalisé un faux p.v. et accusé Nahel de “délit de fuite”, de “conduite dangereuse” et de “tentative d’homicide” à l’encontre d’un des policiers de façon à mettre les policiers en situation de légitime défense et fabriquer les premiers éléments d’impunité. En prétendant que Nahel leur aurait foncé dessus, commettant ainsi une tentative imaginaire d’homicide contre les policiers, ce premier faux en écriture visait en réalité à transformer un homicide volontaire en une réaction de légitime défense tout en inversant l’ordre des responsabilités. Sur cette base, le procureur de la République de Nanterre a, dans un premier temps, ouvert une instruction pour tentative d’homicide de policiers contre Nahel. C’est alors qu’une première vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, une seconde vidéo puis le témoignage des deux amis de Nahel présents dans la voiture au moment des faits sont venus faire dérailler la machine à produire l’impunité. Des millions de personnes ont soudainement vu ce qui d’habitude est soustrait au regard. Dans la plupart des crimes policiers racistes, la mise à mort des principaux témoins est ce qui rend possible cette machine policière d’écriture mythomane qui se déploie sur l’absence des personnes assassinées. Depuis, les avocats de la famille de Nahel ont déposé plainte...

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Médias

[France] Revue de textes sur les révoltes suite au meurtre de Nahel

Des échos d’ailleurs, des nouvelles, des analyses, et des tracts qui tranchent. Suite a l’assassinat de Nahel par les keufs, tentative de compilation (non exhaustive) sur des révoltes en fRance. Communiqués et analyses Emeutons nous Prendre part à la révolte, soutenir les émeutiers Derrière la mort de Nahel, l’institution policière (Contretemps) « Quand on parle, ils nous écoutent pas donc on se fait entendre autrement » (Bondyblog) Tirs policiers : le droit a du mal à passer dans la pratique (Flagrant Déni) Justice pour Nahel, les origines de l’insurrection en FranceActualité et réaction Les nuits insurectionnelles, tentative de bilan des deux dernières nuits de soulèvements (Contre Attaque) Nous sommes en guerre : les syndicats policiers revent de coup d’état (Contre Attaque) Les réseaux sociaux dans le collimateur, l’état d’urgence envisagé (Secours Rouge) Arrestations de masse pour écraser la révolte (Contre Attaque) Attaques fascistes dans plusieurs villes de France (Contre Attaque)Ile de fRance 29/06, ACAB, marche blanche et émeutes pour Nahel 30/06, Révoltes pour Nahel et tous les autres 02/07, Appel à soutien toute la semaine du 3 juillet dans les différents tribunaux d’Île de France !! 05/ 07, Créteil sans soleil : tout le monde se retrouve à l’ombreLyon 29/06, Justice pour Nahel, tué par la police à Nanterre 29/06, La police tue. Riposter, ne pas rester isolé.es, se servir du passé. 30/06, Justice pour Nahel et soutien aux revoltes urbaines 02/07, Face à la répression : on est pas toust.e.s seul.e.s ! Appel à rassemblement de soutien pour les comparutions des interpellé.es de LyonBourgogne-Franche-Comté 28/06, Aux Grésilles, on ne laisse pas la police tuer impunément 29/06, Meurtre de Nahel : nouvelle nuit de colère à Dijon et dans la région 30/06, « C’est pas une émeute c’est une révolte » : 3e nuit de colère dans la métropole dijonnaise 01/07, Meurtre de Nahel, jour 4 : la colère s’étend à Beaune et Quetigny, manifestation de soutien depuis le centre-ville 03/07, Meurtre de Nahel : deux nouvelles nuits de révolte contre les violences policières ce week-end en Côte d’Or 04/07, La révolte des banlieues provoque l’annulation d’un évènement de propagande pro-flicsSaint-Etienne 30/06, Révolte populaire dans les rues de Saint-Étienne ! 01/07, La révolte populaire continue malgré le couvre feu partiel instauré par le maire !Ailleurs Grand Est Grenoble Limoges Marseille ToulouseBlessé-es et mort-es pendant les révoltes 29/06, A Cayenne (Guyanne), un homme est mort d’une balle perdue. [1] 29/06, A Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), un homme de 25 ans a le pronostic vital engagé suite a un tir de « bean bag » [2] du RAID [3] 01/07, A Marseille, un homme de 27 ans est mort, a priori abattu par le flashball d’un keuf [4] PS : Pour tout apport supplémentaire, n’hésite pas a envoyer un commentaire.

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Extrême-droite / Antifascisme

Justice pour Nahel : Les origines de l’insurrection en France

Le texte suivant nous a été envoyé par des camarades français le troisième jour des émeutes qui font suite au meurtre de Nahel Merzouk par la police de Nanterre, en banlieue parisienne. Il propose une analyse de la situation présente, ainsi qu’un bref historique de la lutte contre les violences policières en France depuis les années 1970. L’intensité de la répression policière, judiciaire, et médiatique à laquelle le mouvement fait face depuis la semaine dernière est particulièrement féroce. Au moment où nous publions cet article, on connaît au moins trois morts dans les rues, sans compter Nahel. Plutôt que de se concentrer sur le déploiement des forces de police spécialisées et des acronymes de tous types à travers le pays (le RAID, la BRI, le GIGN…), nous préférons faire le récit des efforts des jeunes qui risquent leur vie pour Nahel, et pour affirmer leur propre existence. Dans la rue, on entend beaucoup dire que la colère et l’intensité des affrontements ressemble aux émeutes de 2005. De la même façon qu’en 2005, les émeutes firent suite au mouvement étudiant, le soulèvement qui nous occupe aujourd’hui fait suite au mouvement social contre la réforme des retraites, brutalement réprimé au printemps. Malgré l’augmentation constante de ses moyens et sa quasi-totale impunité légale, les derniers mois pourraient faire penser que la police est en train de perdre un peu de sa légitimité effective et de sa capacité à faire peur à la population, pour la maintenir dans une position de passivité. Justice pour Nahel 3 nuits d’émeutes, pour l’instant. Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk, adolescent de 17 ans, est assassiné par un policier à moto lors d’un contrôle routier à Nanterre. Après un refus d’obtempérer (confirmé par l’un des passagers de la voiture), Nahel a été violemment menacé, “je vais te mettre une balle dans la tête” et frappé par les policiers à travers la vitre de sa voiture, avant d’être abattu alors que sa voiture fonçait à tombeau ouvert dans un mur – non pas par ce qu’il a tenté de fuir, mais par ce que sonné par les coups portés par les policiers, il a accidentellement relâché son frein à main et a appuyé sur la pédale de l’accélérateur. Tout ça, nous le savons parce que la scène a été filmée dans sa quasi-intégralité. La vidéo de l’assassinat de Nahel est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, qui jouent un rôle clé dans le mouvement en train de se construire. La réaction de la rue ne s’est pas fait attendre. Dès le 27 juin, des affrontements violents ont éclatés dans plusieurs quartiers d’immigration de l’île de France (à Nanterre, Mantes la Jolie, Boulogne-Billancourt, Clichy sous Bois, Colombes, Asnières, Montfermeil) mais aussi à travers la France (Roubaix, Lille, Bordeaux…). Le 28 juin, malgré l’unanimité du champ politique concernant l’ignominie de ce meurtre crapuleux, malgré l’inculpation du meurtrier pour homicide volontaire, malgré les premiers appels au calme du gouvernement et des franges les (...)

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Extrême-droite / Antifascisme

[France] Attaques fascistes dans plusieurs villes de France

En plus d’une répression militarisée, des groupuscules fascistes jouent le rôle d’auxiliaire de police dans plusieurs villes de France contre la révolte. Brigades paramilitaires qui frappent des jeunes. Commandos armés. Attaques à coups de bâtons des manifestations pour Nahel. Et tout cela avec la bienveillance des autorités. Tour d’horizon d’un pays en chute libre. Lyon : préparation d’attaque armée Le 2 juillet, une centaine de néo-nazis se sont réunis devant la mairie aux cris de « Bleu-blanc-rouge, la France aux Français », « On est chez nous », avant de défiler dans le vieux Lyon. Sur Twitter, la préfecture dit que ce groupe a « tenté une opération de communication ». Une curieuse manière de décrire une descente de fascistes organisés pour frapper des personnes non-blanches. Plus inquiétant encore, la veille, deux trentenaires d’extrême droite ont été arrêtés en possession d’une arme et de munitions de calibre 12, près d’un hôpital de Bron en banlieue lyonnaise. La voiture était équipée de fausses plaques d’immatriculation et a causé un accident. Ce qui a provoqué leur interpellation. Sur la banquette arrière, un fusil de calibre 12, chargé de trois cartouches, et une boîte de 111 cartouches de calibre 12. La police a aussi trouvé deux fusils et plusieurs boîtes de munitions au domicile du passager. Cet homme était connu pour provocation à la discrimination et dégradations de patrimoine, et interdit de port d’arme. Il a expliqué aux policiers qu’il était question de « se faire des Noirs et des Arabes », en réponse aux émeutes. Chambery : milice fasciste Dans la ville de Savoie, des groupes néo-nazis très violents organisent régulièrement des attaques. Le soir du match France-Maroc de la coupe du monde en décembre dernier, ils avaient notamment passé à tabac plusieurs personnes soupçonnées de supporter l’équipe maghrébine. Samedi soir, des militants sont descendus dans les rues en scandant « Français réveille-toi, tu es ici chez toi ! » Le lendemain, des militants d’extrême droite patrouillaient à nouveau dans les rues. Une vidéo les montre marcher au pas, clairement menaçants, dans les rues, alors que la police contrôle une voiture conduite par un jeune non-blanc quelques mètres en arrière. Sur leurs canaux de communications, les fascistes de Chambery se sont vantés « d’affrontements » et d’avoir mis « la racaille au tapis […] les nationalistes plus efficaces que la police ». Une vidéo circulait lundi soir montrant en revanche l’un de ces militants d’extrême droite au sol, après avoir été corrigé. Lorient : brigade paramilitaire Vendredi 30 juin au soir, une trentaine de jeunes portant des cagoules s’est déployée près de la base navale où stationnent des fusiliers marins et des commandos marines. Ce groupe a attaqué les jeunes soupçonnés de participer aux émeutes, en les plaquant au sol, les menottant avant de les remettre à la police. « On a laissé faire en début de soirée, parce que ça nous a soulagés », a expliqué une...

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Racismes / Colonialismes

RETOUR PHOTO : RÉVOLTE À BRUXELLES CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES

Le 29 juin, à 20h, la Place Anneesens a vibré de solidarité pour Nahel, ce jeune de 17 ans, tragiquement abattu par un policier à Nanterre en France. Un écho fort au racisme quotidien que subissent nombre de jeunes dans les rues de Bruxelles et aux personnes tuées par la police belge. L’appel à dénoncer les violences policières a été entendu et a rassemblé des groupes de jeunes issus de différents quartiers du centre de Bruxelles. Des confrontations avec la police, déployée en force, ont eu lieu. Avec hélicoptères, unités anti-émeutes, brigades canines, et bien d’autres moyens à leur disposition, les forces de l’ordre ont répondu avec violence, usant de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Pendant que l’agitation s’intensifiait dans les rues de Bruxelles, différents groupes se sont scindés et ont continué à mener des actions entre Annessens et Lemonnier : quelques tirs de feux d’artifice, 2 voitures incendiées, édification de barricades enflammées, … Pendant ce temps là, le dispositif policier tournait dans le quartier. Les combis roulaient, portières arrières ouvertes, à l’affut, prêts à sortir. Un groupe de mineurs assis tranquillement dans un snack à Annessens a été nassé et retenu par la police pendant une durée excessive, plusieurs jeune ont été embarqués. Il y a eu hier soir plus de 60 personnes arrêtées dont 47 mineur·es. Seul un cas a fait l’objet de poursuites judiciaires. Le nombre disproportionné d’arrestations administratives sans suite judiciaire s’inscrit dans une stratégie d’intimidations de la part des forces de l’ordre dans les quartiers populaires, qui est souvent mise à l’œuvre lors de ce genre d’événement. Chaque fois qu’un jeune est arrêté et emmené au poste de police, la peur d’être maltraité ou pire, s’installe, tant pour les jeunes que pour leurs familles. C’est ce climat que la police et leurs supérieurs, comme le bourgmestre Philippe Close, cherchent à imposer, la terreur policière. Passé minuit, l’agitation se poursuivait dans différents quartiers de Bruxelles, avec notamment l’attaque d’un commissariat à Saint-Gilles. Pas de justice, pas de paix. Crédit photo : Tom Belenger

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Bruxelles : arrestations préventives et racistes de mineurs 

Depuis la soirée de révolte à Bruxelles le 29 juin, à la suite de la mort de Nahel abattu par la police en France, la police bruxelloise a massivement procédé à des arrestations préventives et abusives dans différents quartiers le 30 juin et le 1er juillet. Ces contrôles et arrestations, au faciès pour la plupart, ont été effectuées dès qu’un groupe de jeunes se formait dans le centre.  Dans la journée et soirée du 30 juin, plus d’une centaine de personnes ont été arretées à Bruxelles parmi lesquelles une grande proportion de mineur.es. Sur des vidéos datant du 30, on peut voir des membres de leur famille attendre les jeunes mis.es en cellule devant les casernes de la police fédérale à Etterbeek, pendant qu’un nouveau bus de la police rempli de jeunes arrivait.  Pour donner un ordre d’idée de la démesure que représente ces 100 arrestations préventives à Bruxelles le 30 juin, hier soir (1er juillet) sur tout le territoire français avec une situation de révolte nationale, 719 personnes ont été arrêtées. Dans la journée et soirée du 1er juillet, 35 personnes ont à nouveau été arrêtées préventivement, parmi lesquelles 31 mineurs. A Bruxelles, ces arrestations préventives et racistes (toutes motivées au faciès et ne visant que les jeunes racisés) ont été orchestrées, dans l’objectif assumé d’étouffer une colère qui gronde dans les rues de Bruxelles contre les violences policières. Philippe Close en personne serait même allé faire la leçon à des jeunes enfermés aux casernes d’Etterbeek le 30 juin. Des témoignages nous rapportent que des enfants âgés d’à peine 11 ans ont été embarqués alors qu’ils rentraient de l’école. Un voisin aurait aussi été arrêté et embarqué en cellule alors qu’il sortait de chez lui pour s’acheter à manger. Sur des vidéos on peut voir des policier.ères en cagoule arrêter et embarquer des jeunes mineurs simplement assis. Ces arrestations préventives racistes ont probablement du également mener à des violences physique envers les jeunes visé.es, durant les interpellations ou en cellule.  Depuis le 29 juin, donc, la police démontre bien sa gestion coloniale du « maintien de l’ordre » lors de révoltes dans les quartiers : on observe un déploiement constant et inhabituel de force de l’ordre dans différents quartiers populaires à Bruxelles : bas de saint-Gilles, Lemonnier, Anneesens, … Tout groupe d’individu.es jeunes, noir.es ou arabes, est considéré comme une menace pour l’Etat. L’Etat semble donc déterminé à empécher que tout rassemblement populaire spontané contre les violences policières ait lieu à Bruxelles. Comme toujours, c’est la stratégie de la terreur qui est employée. Mais la terreur n’étouffe pas la colère, elle l’amplifie. Soutien aux jeunes arrêté.es, en Belgique comme en France.

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Racismes / Colonialismes

[Calais] résumé Juin 2023

Passeusses d’hospitalités continue sa tâches : informer, inviter à réfléchir, mieux faire comprendre, sensibiliser à la situation des exilés à Calais. Le blog continuera à en faire la chronique, tandis que des documents et des liens permettent à chacun d’élargir le champ et d’approfondir ses informations. PRIVATISATION DES SECOURS EN MER Médiapart a révélé que l’état français a passé un marché avec la société privée SeaOwl pour lui sous-traiter des missions de secours en mer dans la Manche. L’enquête souligne notamment l’absence de formation des équipages et l’utilisation de bateaux inadaptés aux sauvetages… Comme dans bien d’autres domaines, l’état abandonne ses missions au profit d’entreprises privées et au péril de vies humaines. COMMEMORATIONS Le 1er juin, un rassemblement a eu lieu au parc Richelieu pour rendre hommage à Sami, un jeune soudanais décédé la veille en tentant le passage sur la zone Transmarck. Le 21 juin, un hommage a été rendu aux très nombreuses victimes du bateau qui a coulé au large de la Grèce le 14 juin. MANIF REFORME DES RETRAITES Le 6 juin, malgré l’obstination du gouvernement à maintenir son impopulaire réforme des retraites, des milliers de personnes ont encore battu le pavé à Calais, pour la 14e fois depuis le début du mouvement en janvier. ABOLISH FRONTEX Suite à l’appel d’Abolish Frontex à faire des actions décentralisées à l’occasion de la journée internationale des réfugié.e.s le 20 juin, des collages ont fait leur apparition à plusieurs endroits de la ville. PRIDE La toute première marche des fiertés de Calais a réuni plus de 500 personnes : la marche festive et revendicative a été rythmée par des prises de parole, de la musique, des percussions et des slogans déters. LES SOULEVEMENTS DE LA TERRE Comme dans beaucoup de villes, un rassemblement contre la dissolution et la criminalisation du mouvement a eu lieu le 28/06 à Calais devant la sous-préfecture. Les personnes présentes ont également partagé leur effroi suite à l’exécution de Nahel et protesté contre les violences policières. BEAU-MARAIS Comme dans de nombreuses villes, les nuits qui ont suivi la mort de Nahel ont été agitées au Beau-Marais. La révolte gronde.

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[France] Nouveaux déploiements d’effectifs et de moyens

Dans de samedi à dimanche en France. 10 commissariats, 10 casernes de gendarmerie et 6 postes de police municipale ont été pris pour cible lors de la cinquième nuit de violences consécutives à la mort de Nahel, tué mardi par un policier. Pour la deuxième nuit consécutive, le ministre de l’Intérieur avait reconduit un dispositif de 45.000 policiers et gendarmes, mais de nouveaux moyens (ou de nouvelles possibilités d’utilisation de moyens) sont apparu. C’est ainsi qu’un arrêté préfectoral a autorisé la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de drones par la police dans Paris, dans certaines communes du 92 et toutes les communes du 93, de dimanche à lundi 3 juillet. Par congre, contrairement aux rumeurs, l’accès à Internet n’a nulle part été réduit. A Marseille la police a reçu non seulement des renforts de CRS mais aussi l’engagement de blindés, du Raid et du GIGN, de deux hélicoptères et d’un avion de la gendarmerie. En Belgique, un trentaine d’arrestation préventive a eu lieu à Bruxelles, ce qui porte le total à une centaine. À Tournai, qui est à 30 kilomètres de Lille, où les magasins de feux d’artifices ont vu leur chiffre d’affaires exploser, le bourgmestre a pris un arrêté interdisant la vente de matériel pyrotechnique aux particuliers du 1er au 3 juillet. Une décision similaire a été prise à Mouscron, ville voisine de Tourcoing. Il s’agit de s’aligner avec la préfecture du Nord, de l’autre côté de la frontière, qui a interdit la détention et l’utilisation de tous les artifices de divertissements dès le 29 juin.

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[France] Jour 4 : Justice pour Nahel (Receuil d’article)

Mise à jour le 2 juillet 2023 JOUR 4 Dans la nuit de vendredi à samedi, le ministère a recensé : 31 attaques de commissariats 16 attaques de postes de police municipale 11 attaques de casernes de gendarmerie Une tentative d’intrusion a eu lieu dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), situés à Nanterre Autant de lieu de répression ciblés simultanément est inédit en France. Il y a eu aussi : 2560 incendies et 234 bâtiments incendiés, notamment des mairies À Marseille, une armurerie a été pillée 1311 personnes interpellées, un record depuis le déclenchement du soulèvement Le nombre de blessé-es et mutilé-es par la police n’est pas connu, mais il est probablement extrêmement élevé Emeutons nous, tract appelant a la propagation des émeutes en solidarité aux tué-es, réprimé-es, prisonnier-es (29/06 iaata et autres) : https://iaata.info/Emeutons-nous-6033.html Les nuits insurectionnelles, tentative de bilan des deux dérnières nuits de soulevements (Contre Attaque 30/06) : https://contre-attaque.net/2023/06/30/les-nuits-insurrectionnelles/ Derrière la mort de Nahel, l’institutions policière (Contretemps 30/06) : https://www.infolibertaire.net/derriere-la-mort-de-nahel-linstitution-policiere/ Justice pour Nahel et soutien aux révoltes urbaines : https://rebellyon.info/Justice-pour-Nahel-et-soutien-aux-25044 ACAB, marche blanche et émeutes pour Nahel : https://paris-luttes.info/acab-marche-blanche-et-emeutes-17237 « Quand on parle, ils nous écoutent pas donc on se fait entendre autrement » : https://www.bondyblog.fr/au-quartier/cetait-la-fois-de-trop-le-bb-donne-la-parole-aux-revoltes/ Les réseaux sociaux dans le collimateur, l’état d’urgence envisagé : https://stuut.info/France-Les-reseaux-sociaux-dans-le-collimateur-l-etat-d-urgence-envisage-2259 Les soulèvements de Nanterre : https://www.cnt-f.org/spip.php?article3600 Emeutes à Limoges : la colère monte partout : https://labogue.info/spip.php?article1647 La police assassine justice et vérité pour Nahel et toutes les victimes : https://www.unioncommunistelibertaire.org/?La-police-assassine-justice-et-verite-pour-Nael-et-toutes-les-victimes Meurtre de Nahel, jour 4 : la colère s’étend à Beaune et Quetigny, manifestation de soutien depuis le centre-ville : https://dijoncter.info/meutre-de-nahel-jour-4-la-colere-s-etend-a-beaune-et-quetigny-manifestation-de-4808 Nous sommes en guerre : les syndicats policiers rêvent de coup d’Etat : https://contre-attaque.net/2023/06/30/nous-sommes-en-guerre-les-syndicats-policiers-revent-de-coup-detat/

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Contrôle social / Répression

[France] Les réseaux sociaux dans le collimateur, l’état d’urgence envisagé

Après trois nuits d’émeutes urbaines, TikTok, Snapchat et consorts sont dans le collimateur du gouvernement français, qui dénonce « une forme de mimétisme de la violence » et demande aux plateformes « d’organiser le retrait des contenus les plus sensibles ». « Incendies et tensions après la mort de Nahel », #Nahel, #Nanterre, #police, #GuerreCivile… Les mots-clés ou tendances suggérés par les algorithmes des réseaux sociaux renvoient en grande majorité vers les vidéos chroniquant la flambée de violence qui touche la France depuis l’assassinat du jeune Nahel par un policier à Nanterre mardi. Snapchat propose notamment une carte interactive permettant d’indiquer en temps réel les lieux où sont concentrées les publications, les vidéos d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Nous prendrons dans les prochaines heures plusieurs dispositions […] d’abord en lien avec ces plateformes« , a encore annoncé Macron. Une réunion entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, celui du Numérique Jean-Noël Barrot et les plateformes numériques a été convoquée ce vendredi afin de demander leur « appui » notamment pour « identifier les utilisateurs de réseaux sociaux qui participent à la commission d’infractions« . Le Parlement français a voté jeudi l’obligation pour les plateformes comme TikTok, Snapchat ou Instagram de vérifier l’âge de leurs utilisateurs et le consentement des parents quand ils ont moins de 15 ans. Le gouvernement réfléchit aussi à déclencher l’état d’urgence. Ce régime d’exception peut être déclenché par une décision prise par décret en Conseil des ministres. Celle-ci concerne tout ou partie du territoire et elle peut être déclenchée en cas de « péril imminent d’atteintes graves à l’ordre public » ou en cas d’événements présentant le caractère de « calamité publique », comme lors d’une catastrophe naturelle par exemple. Lorsqu’il est déclenché, l’état d’urgence dure initialement 12 jours mais il peut être prolongé par le Parlement. Il permet de restreindre certaines libertés. Le ministre de l’Intérieur et les préfets peuvent ainsi instaurer un couvre-feu, fermer certains lieux publics ou encore interdire la circulation de personnes ou de véhicules. La justice peut également être dessaisie de prérogatives essentielles. Les autorités administratives obtiennent alors le droit de pratiquer des perquisitions, de jour comme de nuit. L’état d’urgence est donc un régime d’exception qui n’a été déclaré que six fois depuis 1955 : trois fois pendant la guerre d’Algérie, notamment après le putsch des généraux du 21 avril 1961, en 1984 lors de la révolte des Kanaks en Nouvelle-Calédonie puis lors des émeutes en 2005. La dernière fois, c’était dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, lors des attentats islamistes à Paris et à Saint-Denis.

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Résistances et solidarités internationales

[France] Meurtre de Nahel : chape de plomb policière sur la banlieue parisienne

Nahel, 17 ans et habitant de Nanterre, est mort ce mardi 27 juin à la suite d’un tir policier. Alors que les tensions montent dans les quartiers populaires, Gérald Darmanin a augmenté le nombre de policiers et gendarmes en banlieue parisienne. Une marche blanche aura lieu à Nanterre jeudi 29 juin et des rassemblements s’organisent déjà un peu partout en France. Pas moins de « 2000 policiers et gendarmes seront déployés ce soir en banlieue parisienne », a annoncé Gérard Darmanin. La nuit dernière, ils étaient 1200 à surveiller les quartiers populaires de banlieue parisienne, dans la crainte d’un embrasement et 31 interpellations ont eu lieu. Après la mort du jeune Nahel (17 ans), victime d’un tir policier, ce mardi 27 juin au matin à Nanterre, le gouvernement impose sa chape de plomb à la banlieue parisienne. En cause : la peur des confrontations entre des habitants des quartiers populaires et les forces de l’ordre. Dans l’urgence, le gouvernement revoit son planning. À la demande d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Intérieur a annulé son déplacement hors de Paris prévu aujourd’hui et a convoqué une réunion d’urgence à 14 heures. Pas suffisant pour faire cesser la colère. Mounia, la mère du jeune Nahel a appelé à une marche blanche à 14h jeudi 29 juin devant la préfecture de Nanterre. « C’est une révolte s’il vous plaît, pour mon fils », a-t-elle déclaré dans une vidéo diffusée sur Tik tok. Divers rassemblements sont organisés à partir d’initiatives locales, comme dans le quartier de la Reynerie à Toulouse, ce soir, ou encore à Lyon, place de l’Hôtel de ville ce vendredi 29 juin. Le collectif Les Soulèvements de la Terre, visé par une procédure de dissolution émanant du ministère de l’intérieur, a également apporté son soutien à la famille de la victime, rappelant que « les exécutions sont régulières et leur fréquence s’est accélérée depuis 2017 avec l’article L435 qui a élargi le cadre juridique de la légitime défense ». Pour la seule année 2022, 13 personnes ont été tuées pour un refus d’obtempérer. Des affrontements partout en France Dans la nuit de mardi à mercredi (et y compris dès l’après-midi), des affrontements ont débuté à Nanterre, où des barricades enflammées ont été érigées et des policiers pris à partie avec des feux d’artifice. Des affrontements se sont également déroulés dans d’autres villes de banlieue parisienne environnantes. D’abord dans les Hauts-de-Seine, comme à Asnières, Colombes ou Suresnes, mais également à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. A Mantes-la-Jolie (Yvelines), ville de l’ouest de l’Ile-de-France, une annexe de la mairie située dans le quartier du Val-Fourré a été incendiée dans la nuit de mardi à mercredi. Les affrontements se sont aussi propagés en dehors d’Île-de-France : dans le quartier des Aubiers et de Lormont, à Bordeaux, mais aussi à Floirac (ville de la banlieue bordelaise), des feux de poubelles ont été allumés, du mobilier urbain a été dégradé et les policiers visées par des...

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