Le secteur des Administrations Locales et Régionales (ALR) de Bruxelles est scandalisé du subside de 1,2 millions € accordé par le Cabinet de la Ministre de la petite enfance Madame Linard à destination des crèches publiques bruxelloises et qui est à « se partager » entre les 19 communes.
Après de multiples mobilisations des puéricultrices.eurs durant ces 4 dernières années, alors que le secteur de la petite enfance demande un refinancement pérenne des crèches, notamment afin de valoriser le métier pour le rendre plus attractif et pouvoir pallier à la pénurie dans cette fonction, ce « cadeau empoisonné » de la Ministre à partager entre les 19 communes de Bruxelles revient à quelques 63.157,89 EUR par commune. L’équivalent d’un peu plus de 1 temps plein seulement ! La circulaire du Ministre Clerfayt indique les modalités d’octroi de ce subside : il sera octroyé pour l’engagement compensatoire de la mise en place d’une réduction du temps de travail de 15H pour les puéricultrices de plus de 50 ans ou de 30H pour les plus de 55 ans ou de 45H pour les plus de 60 ans !
Nous sommes loin de la semaine de 30H en 4 jours qui, elle, aurait bel et bien une incidence positive sur la santé et la prévention des TMS de ces travailleuses.eurs. Il ne s’agit donc pas du tout de bras supplémentaires mais d’une partie du personnel qui serait moins sur le terrain et d’une personne engagée qui partagerait son temps entre plusieurs crèches (potentiellement même pas pour la durée totale d’un tems plein)… INFAISABLE !
A ce stade, nous avons tous la même image en tête : on nous affame, puis on nous jette des miettes à se partager à 19, comme des singes dans un zoo ! INDIGNE !
Ce système est tellement complexe à mettre en oeuvre pour les communes que nous craignons que même les 19 employeurs ne s’y retrouvent pas et ne voudront pas appliquer cette circulaire vu qu’ils n’en n’ont pas l’obligation et qu’on ignore si ce subside sera renouvelé les années suivantes.
Par ailleurs, le front commun syndical alerte et dénonce depuis longtemps les attaques massives de nos acquis sociaux et la privatisation de nos services publics, entre autres sur les crèches. Les politiques européennes d’austérité veulent mettre en place de nouvelles restrictions budgétaires dans les services publics ainsi que dans les crèches, qui pénaliseront fortement la population, en particulier les plus démunis, ainsi que les travailleuses.eurs dont les conditions de travail se dégraderont.
Les travailleuses.eurs des crèches dit.e.s essentiel.le.s pendant la pandémie, qui soignent et gardent nos enfants, sont toujours en attente aujourd’hui d’une réelle revalorisation de leurs conditions de travail et de leur métier !
Elles.ils doivent faire face quotidiennement à un sous-effectif constant, une charge mentale et physique lourde, une vigilance constante et des risques sur la santé et la sécurité au travail ; les burnouts et les problèmes de troubles musculo-squelettiques sont légions !
La mise en place d’un réel plan de fin de carrière leur permettrait de tenir le coup ! Ce n’est pas le cas avec cette mesure-ci ! La situation reste donc catastrophique dans nos crèches !
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