Santé / Soins
[Palestine] L’armée israélienne protége les criminels qui pillent l’aide humanitaire
L’armée israélienne a reconnu, vendredi 6 juin, avoir protégé et armé un groupe criminel palestinien pour affaiblir le Hamas dans la bande de Gaza. Ce groupe rassemble une centaine de membres d’une tribu bédouine dirigés par Yasser Abou Chabab. Le gang opère dans la région de Rafah (ville à cheval entre la bande de Gaza et l’Égypte), pille les camions d’aide humanitaire (photo) et de se livre au trafic de drogue. Yasser Abou Chabab, était précédement liée à l’État islamique. Le Hamas avait tué quatre membres de ce gang et Abou Chabab aurait été précédemment emprisonné par le Hamas pour trafic de drogue. Son frère aurait été tué par le Hamas lors d’une opération de répression contre le pillage des convois d’aide de l’ONU. Le Hamas a toujours soutenu que les collaborateurs de l’armée d’occupation et l’armée elle-même se livraient au pillage de l’aide humanitaire et la fabrication de crises humanitaires à Gaza. L’utilisation de la criminalité contre la résistance du peuple palestinien n’est pas nouvelle. Cette politique passe généralement par une inactivité systématique de la police face aux gangs tant qu’ils s’en prennent aux arabes. Les meurtres de dizaine d’arabes palestiniens, assassinés par ces gangs par ce qu’ils refusaient d’être racketés, sont classés sans suite, tandis que la mort de chaque juif israélien est traité comme une priorité nationale – bien en accord avec les principes racistes constitutifs de l’état d’Israël. En laissant prospérer le trafic de drogue et le racket, les autorités israéliennes poussent la jeunesse palestinienne vers les gangs. Cette politique permet d’éviter qu’ils ne soient influencés par les forces de la résistance, de dissoudre les solidarités dans les communautés et d’échanger des informations en échange de protections. C’est une vieille pratique policière déjà employée aux USA contre les Black Panthers et par la Turquie contre le PKK.

Ukraine, guerre, désertion, révolution ?
Une synthèse des textes publiés par le groupe anarchiste d’Ukraine "assembly", qui publie depuis des années des articles contre la guerre & pour le soutien à la désertion. Cet article est tiré du 12e numéro du journal Le Seum qui vient de paraître. Nous publions ce journal depuis bientôt 5 ans et le diffusons à plusieurs milliers d’exemplaires gratuitement. Il nous a semblé important de partager cet article afin de mieux faire connaître les positions du groupe Assembly, à une heure où, y compris chez les anarchistes, il semble ne plus faire consensus de se tenir du côté des déserteurs… Le journal est aussi disponible en pdf ici. Avec l’équipe de rédaction du SEUM, on a lu collectivement les textes d’Assembly (assembly.org.ua) disponibles en français. Assembly est à notre connaissance le seul groupe anarchiste important en Ukraine qui ne se soit pas intégré à l’État. Ce qu’ils disent s’inscrit en rupture frontale avec la propagande à laquelle nous avons été habitué-es par les médias… Et l’éclaire d’un jour nouveau. Ce que vous trouverez ci-dessous est une synthèse de ces lectures. Nous avons décidé d’organiser cette synthèse de façon chronologique et par thèmes, de l’appuyer essentiellement sur des extraits assortis de commentaires. Une synthèse des textes du groupe Assembly Avant de commencer cette synthèse, nous voulions citer cet autre entretien qui nous semble une bonne entrée en matière sur la situation avant le début de l’invasion russe, mais qui fait aussi écho de façon très frappante avec la situation en France et en Europe aujourd’hui, nous donnant une raison supplémentaire de nous intéresser à la situation en ukraine et à l’activité des camarades sur place. « Ce que vous ne lirez dans presque aucun article occidental vantant les performances de l’armée ukrainienne aujourd’hui et ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c’est que l’entraînement, la maintenance et l’armement de l’Ukraine, ainsi que les exigences du FMI en matière de crédits accordés à l’État, sont en même temps les causes structurelles du démantèlement des hôpitaux, du sous-investissement dans l’éducation, des pensions de misère pour les retraités, de l’absence d’augmentation des salaires dans le secteur public. L’austérité est aussi l’avenir qui attend l’Ukraine si elle est un jour acceptée dans l’UE. » En Ukraine comme ici, l’économie de guerre commence en effet par la surenchère dans notre écrasement. Mais il ne s’agit pas pour nous de propager les illusions de "bonne distribution" que sert la gauche. C’est un itinéraire bis qui mène au même endroit : la défense de la nation. Vous lirez dans ce qui suit où cela nous conduit. Dès la première interview que nous avons trouvée, ce qui nous frappe, c’est la « capture » par le nationalisme ukrainien, sur lequel Assembly est assez clair : les ukrainiens sont des otages de la guerre. Cette appréciation nous semble valable bien au-delà du cas de cette guerre par ailleurs. « L’agresseur...
[Italie] Un prisonnier anarchiste en grève de la faim
Militant anarchiste détenu dans une prison de Sardaigne, Paolo Todde est en grève de la faim depuis le 25 avril dernier pour dénoncer les conditions de détention particulièrement dure de la prison sarde d’Uta. Durant une semaine, différents prisonniers ont organisé une grève de la faim solidaire. Il a déclaré vouloir en faire une grève forte comme ce fut de la part d’Alfredo Cospito durant 180 jours contre le régime d’isolement 41bis (voir notre article ). Alors qu’il est aujourd’hui à son 40e jour de grève de la faim, la mobilisation solidaire est plus que jamais nécessaire. Pour lui écrire : Paolo Todde CC E. Scalas Zona industriale Macchiareddu, 19 09010 Uta (CA) Sardegna (Italia)

[Royaume-Uni] 247 jours de grève de la faim, la mère d’Alaa Abdel Fattah dans un état critique
En grève de la faim depuis 247 jours, la mère d’Alaa Abdel Fattah appelle le gouvernement britannique à faire libérer immédiatement son fils détenu illégalement en Égypte depuis 2019 (nos articles ici et ici ). La sexagénaire, hospitalisée, refuse tout traitement tant que le gouvernement britannique n’aura pas fait preuve de fermeté vis-à-vis du Caire. Laila Soueif a débuté une grève de la faim en septembre dernier. Hospitalisée depuis trois jours sous perfusion de protéines, Laila Soueif risque de décéder à tout instant. Épuisée, elle s’est dite prête à mourir. Ce mardi, son état s’est légèrement amélioré mais elle ne recommencera à se nourrir que quand son fils sera libéré. Il aurait dû quitter les prisons du Caire en septembre dernier.

Technologie et prison (4) : La réalité virtuelle
Voici le quatrième épisode de la série d’articles tirés de la remarquable brochure « Technologie et prison » (ici le pdf ) réalisée par Carapatage que nous livrons en feuilleton. Aujourd’hui, la réalité virtuelle. Aux États-Unis, les casques de réalité virtuelle sont utilisés pour préparer la sortie des prisonniers de longue peine. Au Colorado, des personnes, qui ont été enfermées mineures dans les années 80-90, ont passé 3 ans à porter régulièrement des casques de réalité virtuelle pour découvrir une version numérique du monde qui les attend dehors. On simule d’abord des décors, des rues, des intérieurs, pour qu’elles puissent constater à quel point le monde a changé. Puis on leur apprendre à utiliser les outils informatiques, internet ou le téléphone. Non pas en leur filant un ordi ou un téléphone, ce serait trop simple, mais plutôt en simulant dans le casque de réalité virtuelle un ordi et un téléphone. On leur apprend à gérer leur budget ou encore on les met dans un bar où un type menace de se bagarrer avec elles et on leur demande comment réagir. En Californie, il est aussi utilité comme alternative aux permissions de sortie : les prisonniers peuvent « visiter » Paris ou la Thaïlande en VR (photo). Ce casque est aussi utilisé dans l’État de Washington pour faire suivre à moindre coût aux prisonnières des ateliers virtuels de formation à la mécanique auto. Le géant de la sous traitance carcérale, Global Tel Link (GTL), veut étendre le concept, notamment pour organiser des visites virtuelles dont on imagine facilement qu’elles pourraient remplacer des visites réelles. La visioconférence a d’ailleurs été permise à des détenu·es pour remplacer les parloirs qui avaient été supprimés lors de l’épidémie de Covid. Cette technologie est aussi promue comme un moyen de lutter contre la récidive. Parmi les récentes expérimentations on trouve des casques de réalité virtuelle destinés à des auteurs de violences conjugales où le spectateur se met tour à tour dans la peau du conjoint violent, de sa compagne et de leur petit garçon. Une phase test d’un an a débuté en octobre dernier avec une trentaine de détenus à Lyon, Meaux (avec des personnes condamnées et suivies en milieu ouvert) et Villepinte (en milieu fermé).