Ce lundi 17 juin, se tenait une réunion particulière dans les bureaux de la FGTB Liège. Deux militants historiques du syndicat y comparaissaient dans un tribunal improvisé. Face à eux, les juges du comité régional de la FGTB. Leur crime : avoir organisé un arrêt de travail pour la journée de lutte pour les droits des femmes le 8 mars dernier.
Chaque année, lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars, des millions de travailleuses, soutenues par de nombreux travailleurs, arrêtent le travail et prennent la rue à travers le monde. C’est en s’inscrivant dans ce mouvement que Gianni Angelucci, président de la délégation métallos de la FN Herstal, et Basilio Rotolo, président de la régionale de Herstal de la FGTB, ont organisé un vote auprès des travailleur⋅ses de la FN Herstal et de Mecaspring pour décider d’un arrêt de travail.
Ainsi, ce 8 mars dernier, plusieurs centaines de travailleur⋅ses ont arrêté le travail et commémoré la lutte menée par les ouvrières de la FN en 1966. Les femmes de l’entreprise avaient mené une grève historique pendant 12 semaines contre l’avis des syndicats pour demander des salaires égaux à ceux des hommes.
Mais cette mobilisation, organisée dans la tradition de la démocratie syndicale par les bases, n’a cependant pas plu aux bureaucrates du syndicat socialiste qui, eux, n’ont pas été consulté⸱es. Lundi 17 juin, les pontes de la FGTB Liège ont condamné les deux militants à l’exclusion du syndicat pour « avoir mobilisé trop de monde dans la rue » pour les droits des femmes sans avoir demandé l’autorisation préalable.
Face à la gravité de cette exclusion, les deux syndicalistes, et les travailleur⋅ses qu’ils représentent, annoncent qu’ils ne se laisseront pas faire. Plus d’une centaine d’entre elleux étaient présent⋅es devant les locaux de la FGTB Liège lundi matin pour protester contre cette décision qui bafoue la démocratie syndicale. La direction des Métallos a répondu à ces protestations par une lettre traitant les travailleurs de « chiens qui aboient »… Des dizaines de travailleur⸱ses ont depuis déclaré au syndicat et à la presse qu’iels se désaffiliaient de la FGTB.
Sources :
complements article
Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!
Proposer un complément d'info