stuut.info

Droit de réponse Naufrage réactionnaire du mouvement anti indus

Droit de réponse Naufrage réactionnaire du mouvement anti indus

Ailleurs | sur https://stuut.info
Note du Stuut :
Ce texte est une réponse à l’article : « Naufrage réactionnaire du mouvement anti indus »

Bonjour,

Sensible aux nuisances de toutes les industries, me réclamant d’une écologie politique radicale, syndicaliste engagée pour la défense des personnels contre le rouleau compresseur capitaliste, dans la rue contre la réforme des retraites, de l’assurance chômage, pour défendre le peuple palestinien, contre la loi immigration et par ailleurs membre d’écran total, je suis atterrée à la lecture de cet article. Le texte est constitué d’un tas de raccourcis et d’amalgames très limites : dire que c’est tout le mouvement anti-industriel qui est réactionnaire et proche de l’extrême droite relève du fantasme absolu.

Cela condamne toutes les personnes qui se revendiqueraient libertaires et contre la production industrielle. S’agit-il d’assimiler toutes les personnes dénonçant l’industrie et ses ravages comme étant proche de l’extrême droite ? Pourtant c’est bien ce que fait un mouvement comme Les soulèvements de la terre. Par ailleurs, je ne crois pas avoir besoin qu’on m’explique de quel bord de l’échiquier politique je me trouve, ni mes collègues.

Dans le mouvement anti-capitaliste, on trouve également des livres et des personnes pouvant avoir dit ou écrit à un moment donné des propos polémiques et non consensuels conduisant aux mêmes constats dénoncées dans le texte… Pour autant condamne-t-on l’anti-capitalisme dans son ensemble ? Non, on se contente de condamner les dits livres ou auteur et pas un mouvement entier. Un peu de nuance pourrait être bienvenu.

Par l’analyse et la publication de ce texte veut-on tuer un mouvement et étouffer tout débat à l’heure où le techno-capitalisme bat son plein, où se multiplient les dispositifs sécuritaires (drônes, pass d’identité numérique en cours d’expérimentation, caméra à reconnaissance faciale...) et où s’installe un contrôle social sans précédent (arrivée de France travail avec un contrôle numérique accru via un journal de bord en ligne, des algorithmes et chat gpt qui arrivent dans les services publics légitimant toujours plus la réduction et la fermeture des services publics) ?
D’ailleurs le texte ne débat aucunement les idées de fond, il se contente de citer et de faire des liens de personne à personne, ce qui ne vaut pas grand-chose en terme d’analyse.
En cette période il y en a assez des divisions et des stigmatisations, l’urgence est de se battre ensemble contre l’extrême droite et pas la pseudo extrême droite qui aurait la main mise sur tout le mouvement anti-industriel. Se battre contre les groupes de fachos qui défilent cette semaine sur Lyon, contre la conditionnalité de toutes les allocations dont le RSA à 15h d’activité (retour du travail forcé), contre les inégalités sociales et la pauvreté qui explosent, contre tous ces dispositifs de surveillance mis en place par un état de plus en plus proche de l’extrême droite et qui profitent aux industriels notamment de l’armement et du numérique.

Non seulement le titre est un raccourci grave mais la conclusion un appel à condamner un mouvement entier et à l’exclusion de toute personne qui pourrait faire référence à la lutte anti-industrielle. En cela je trouve sa publication problématique il n’est pas possible de condamner tout un mouvement dont certains militants et collectifs sont aussi anti-capitalistes, libertaires et franchement anti-autoritaires. Ceux et celles qui ont écrit ces texte ont-elles déjà rencontré les auteurs mentionnés, sont-elles déjà venues à une rencontre d’écran total ?
Visiblement non, la dernière fois nous avons passé un certain temps sur l’anticapitalisme, qui, décorrélé de la critique du monde industriel et du numérique me semble vide de sens.

La question est aujourd’hui la suivante : quelle est la place de la critique de l’industrie et de la technologie dans le milieu anticapitaliste et dans le milieu libertaire ? Les auteurs de ce brûlot, s’attaquent-ils par facilité à des personnes et des groupes plutôt que de s’attaquer à la société industrielle, préférant se targuer d’être anticapitaliste sur Facebook et Twitter ? Sont-ils dans les luttes aux côtés des riverains qui contestent Arkema à Pierre Bénite, ST Micro à Crolles, la mine de lithium qui va rouvrir dans l’Allier ?

Ce débat nécessaire semble évacué du texte. L’absence d’analyse à ce sujet du mouvement anti-capitaliste et libertaire ne permet-il pas justement de produire les conditions d’une confusion en laissant l’extrême droite développer seule ces thématiques ? Peut-être que si les auteurs de ce texte avaient eu le courage de le signer, nous aurions pu nous rencontrer et discuter.


Une femme qui parle en son nom et qui se positionne comme anti-capitaliste, anti-industrielle, anti-autoritaire et libertaire et non pas antisémite, antitrans, raciste, validiste, antiféministe, nationaliste … comme le texte semble injustement m’y condamner.

Anaïs G.

Notes

Une question ou une remarque à faire passer au Stuut? Un complément d'information qui aurait sa place sous cet article? Clique ci-dessous!

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Texte du message
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

DANS LES MÊMES THÉMATIQUES

Publiez !

Comment publier sur Stuut ?

Stuut est un média ouvert à la publication.
La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site.
Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions,
n’hésitez pas à nous le faire savoir par e-mail: contact@stuut.info