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Expulsion d’un squat de 7 personnes sans-papiers par la commune d’Ixelles sans solution de relogement

Expulsion d’un squat de 7 personnes sans-papiers par la commune d’Ixelles sans solution de relogement

Communiqué du Front Anti-Expulsions – 6 avril 2023.

Ce jeudi 6 avril à 9h, la commune d’Ixelles a expulsé un squat de 7 personnes sans-papiers, appliquant un arrêté d’inhabitabilité datant d’octobre 2022, sans aucune solution de relogement à la clé.

Bruxelles | sur https://stuut.info

Ce sont toustes des ex-grévistes de la faim de l’ULB (2021). Ce groupe de personnes avait ensuite habité (avec d’autres personnes) dans un bâtiment du See U grâce à une convention d’occupation temporaire. Mais iels en ont été expulsés fin septembre, car tout le monde n’avait pas trouvé à se reloger à la fin du contrat. Ils ont donc cherché refuge dans cette maison vide. L’ironie est qu’ils et elle travaillent régulièrement dans le secteur du bâtiment et n’ont pas encore gagné leur combat pour obtenir des papiers :

A., habitante expulsée : « Je travaille dur pour survivre : je rénove des maisons pour un salaire de misère ! Pourtant, je ne peux pas me loger décemment moi-même et je suis obligée de squatter pour ne pas dormir dehors ou être abusée par des propriétaires malveillants. »

L’arrêté d’inhabitabilité avait été produit à la va-vite directement après une première visite du logement, chose surprenante car d’habitude, la commune laisse le temps aux habitant.e.s de faire des travaux avant d’émettre ce type de décision. Suite au soutien organisé autour des habitant.e.s, l’expulsion a pu être reportée pour effectuer quelques travaux de sécurisation de l’installation électrique.

Entre-temps, des négociations ont commencé avec le gestionnaire du bâtiment, dont la propriétaire était décédée en 2017. Mais elles ont échouées en raison du temps trop court (entre 2 et 4 mois) proposé pour une convention d’occupation temporaire. Le gestionnaire, qui souhaitait vendre le bâtiment vide de ses occupant sans s’embarrasser des frais d’une procédure d’expulsion, a ensuite fait pression sur la commune pour qu’elle applique son arrêté d’inhabitabilité.

L’électricité n’était certes pas aux normes (comme dans toutes les occupations et squats de Bruxelles), mais les travaux qui avaient été faits avaient apporté un niveau de sécurité acceptable. Le principal problème a été que l’arrêté d’inhabitabilité avait déjà été produit… et que si le moindre incident survenait, la responsabilité pénale du bourgmestre était en jeu.

Une proposition de relogement avait été faite mi-décembre par la commune, mais elle n’était pas adaptée à la taille du groupe : un logement de 80m² (pour 8 personnes à l’époque). Aujourd’hui, aucune solution de relogement adaptée n’a été formulée. Le bourgmestre a pourtant une obligation de moyen de reloger les personnes lorsqu’il applique un arrêté d’inhabitabilité.


Une quinzaine de personnes étaient présentes pour soutenir les habitant.e.s et dénoncer cette expulsion qui résulte manifestement d’un dysfonctionnement au sein de la commune d’Ixelles
. Une banderole, des slogans pour interpeller les voisins… et quelques confettis et applaudissements ironiques destinés à l’impressionnant dispositif déployé pour l’occasion : des dizaines de policiers équipés pour intervenir, accompagnés du service prévention et des ouvriers de la commune, chargés de condamner la porte. Les habitant.e.s sont restés quelques minutes sur le trottoir avant de partir chargés de leurs quelques sacs.

Ana, membre du Front Anti-Expulsions : «  Une expulsion sans relogement, c’est toujours un échec ! Il y a des expulsions tous les jours, notre société les organise de façon très minutieuse, mais elles se déroulent dans le silence. Les dénoncer, c’est contribuer à les rendre inacceptables. Nous espérons qu’un jour, notre société refusera cette pratique d’expulsions humiliantes et inhumaines ». Le collectif tire également la sonnette d’alarme sur la crise du logement à Bruxelles et affirme que la ville risque de connaitre un taux d’expulsions grandissant : «  Les montants des loyers atteignent des sommets, de plus en plus de gens n’arrivent plus à nouer les deux bouts. S’il y a de plus en plus de loyers impayés, c’est parce qu’ils sont impayables !  »


Revue de presse du 6 avril 2023 :

Voir en ligne : Front Anti-Expulsions

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