L’histoire commence en avril 2008. Le premier master plan pour une « infrastructure pénitentiaire dans des conditions humaines » est lancé par le ministre de la Justice Stefaan De Clerck, soutenu par son collègue francophone Didier Reynders, alors ministre de tutelle de la Régie des bâtiments. L’objectif : résoudre enfin le problème de surpopulation carcérale (voir encadré en fin d’article) qui touche la Belgique depuis plus de trente ans. Ce plan prévoit entre autres la rénovation des prisons existantes et la construction de sept établissements à l’horizon… 2012. Dont le nouveau « village pénitentiaire » de Haren. Celui-ci devra au passage remplacer les bâtiments vétustes de Saint-Gilles, Berkendael et Forest. Deux ambitions de taille pour une seule maxi geôle.
Pour bâtir Haren à moindre frais, les ministres de l’époque proposent une solution « innovante » : un contrat de Partenariat Public Privé (PPP). En mai 2013, un accord est scellé entre le Service Public Fédéral Justice et le prestataire « Cafasso Consortium » (voir encadré en fin d’article). Aussi appelé DBFM pour Design, Build, Finance, Maintain, l’accord prévoit que Cafasso conçoive, construise, finance et entretienne la méga prison. L’Etat, lui, paie au prix fort et au nombre de détenus. Un marché opaque que la Cour des comptes critiquera à plusieurs reprises, entre autres sur le fait qu’aucune évaluation préalable n’a été réalisée sur le coût final de l’opération pour l’Etat.
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