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Pour le droit fondamental de manifester - Procès à la pelle pour « rassemblements interdits » à Liège

Pour le droit fondamental de manifester - Procès à la pelle pour « rassemblements interdits » à Liège

Ce 28 mars des personnes accusées d’avoir participé à un cortège contre le couvre-feu dans le centre ville de Liège en novembre 2020, et d’autres d’avoir participé à un rassemblement devant la prison de Lantin à la même période, sont citées à comparaitre devant le tribunal de police de Liège pour « rassemblement interdit » (sur base de l’article 15 de l’Arrêté ministériel du 28 octobre 2020 [1]).

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Dans un mois, le 28 avril ce sera la même chose pour des persones accusées d’avoir participé à un rassemblement « Hurler à la Lune » et d’autres d’avoir participé à un rassemblement syndical place Saint-Lambert. Il y a déjà eu d’autres procès de ce type au tribunal de police de Liège et il y en aura d’autres.

Si vous voulez soutenir les personnes concernées, vous pouvez vous rendre à l’audience publique (9h au Palais de Justice, 89 rue saint gilles, salle D). Des collectifs invitent aussi à une manifestation au départ du même endroit à 18h.

Si vous voulez soutenir les personnes concernées, vous pouvez vous rendre à l’audience publique (9h au Palais de Justice, 89 rue saint gilles, salle D).

Des procès à la pelle pour « rassemblements interdits »

Ces procès font suite à une « amende covid », une « proposition » de transaction pénale de 250€, que les personnes citées à comparaitre n’ont pas pu ou voulu payer. Le procureur du roi a donc décidé de donner suite à cette procédure ridicule et veut que des manifestant-es soient réprimé-es sur base d’un arrêté ministériel considéré par beaucoup comme anticonstitutionnel. Pour rappel, la Cour européenne des droits de l’homme - saisie par les syndicats suisses - a statué ce 15 mars que l’interdiction indiscriminée de toutes les manifestations n’était pas justifiable dans un régime qui se prétend démocratique.

Du côté des cortèges de braises cela concernerait potentiellement aussi les 400 personnes nassées et identifiées sur le pont de St Léonard lors du deuxième cortège. Il est très peu probable que toutes ces personnes soient citées à comparaitre devant le tribunal, et le juge décidera certainement une suspension du prononcé. C’est-à-dire qu’il juge qu’elles ont bel et bien commis un délit mais sans accompagner ce jugement d’une peine.

Certaines personnes choisiront peut-être d’accepter ce jugement, pour tout un tas de raisons valables, d’autres choisiront de s’y opposer et d’aller en appel au tribunal correctionnel.

Manifester est (et doit rester) un droit fondamental, qui ne se demande pas ni ne se quémande, mais s’exerce, sans craindre d’être criminalisé-e pour ce simple fait.

Manifester est (et doit rester) un droit fondamental, qui ne se demande pas ni ne se quémande, mais s’exerce, sans craindre d’être criminalisé-e pour ce simple fait.

Nous pensons que quel que soit le résultat final de ces procès, une justice cohérente devrait reconnaitre le risque de dangereux précédent de ces accusations, qui portent directement atteinte à l’exercice démocratique élémentaire de faire voir et entendre des critiques et désaccords dans l’espace public.

Nous voulons l’abandon de toutes les poursuites judiciaires, pénales et administratives envers toutes les manifestations et rassemblements de la contestation sociale.

Nous exigeons que la solidarité puisse continuer de s’exprimer sans entrave policière ou judiciaire.

Nous dénonçons et combattons ce système pénal, carcéral et policier, et toutes ses logiques et pratiques capitalistes, sécuritaires, colonisatrices, classistes, sexistes et discriminatoires.

Solidarités, soins et autogestion contre la répression.

Répression des cortèges

Trois cortèges (17 novembre, 28 novembre et 13 décembre 2020) ont été violemment réprimés – avant, pendant ou après - par la police : nasse et identification de centaines de personnes sur le pont St Léonard, intimidations et arrestations préventives, humiliations et vices de procédure au commissariat, ouvertures d’enquêtes, visites à domicile et convocations, transactions pénales (250 euros à payer pour éviter un procès), …. et tout cela pour une simple présence à une manifestation. Au moins une personne a été jugée en judiciaire (avec une peine de travaux d’intérêt général et la saisie définitive de son vélo) pour... avoir été tabassée par des flics en dehors de la manif.

Notons aussi que la police ne s’était pas montrée lors du premier cortège (selon willy « tout était sous contrôle à travers les caméras de la ville »), dû à l’effet de surprise. Les quelques premières personnes convoquées pour ce premier cortège n’ont pas subi de contrôle d’identité mais ont été identifiées grâce aux images live ou des caméras de surveillance.

Quelques communiqués sur cette répression :

Retour sur le cortège #2
Retour sur le cortège #3
Cagnote de solidarité face à la répression des cortèges de braises
Répression des cortèges de braises : récit de Fred

Solidarités

Les cortèges de braises avaient pour objectif de :

  • dénoncer le couvre-feu et une gestion (inefficace) du virus qui priorise le profit, l’économie capitaliste, le contrôle et la répression plutôt que la santé et le soin au sens large.
  • visibiliser les réalités des personnes oublié-es dans un contexte d’explosion des inégalités et de la violence qui l’accompagne.
  • mettre en avant la possibilité et la nécessité de mesures sanitaires solidaires.
  • briser l’isolement, marcher ensemble et faire entendre nos voix.

Soucieux de se solidariser face à la répression, les cortèges essaient aussi de soutenir celles et ceux qui en ont besoin dans leurs suites...

Si vous avez besoin de conseils, d’un-e avocat-e ou de soutien financier pour vous défendre, contactez cortegedebraises@riseup.net.

Si vous voulez faire un versement à la caisse de solidarité mise en place après les cortèges, contactez cortegedebraises@riseup.net.

Comme prévu lors du lancement de cette caisse de solidarité, une partie de l’argent (2 100€) a déjà été utilisé pour soutenir des collectifs de premières lignes qui travaillent avec les « oublié-es » de la crise Covid (CRACPE pour les personnes sans papiers, Sortir du Bois pour les personnes sans abris et Smi-le pour la santé en rue).

Ils n’étoufferont pas nos colères.

Ils n’éteindront pas nos braises.

Plus d’infos : mobilizon.fr/@braises

Telegram : t.me/OnBraiseletat

Notes

[1Pour information, les personnes qui avaient reçu une « proposition » de transaction pénale pour leur participation aux cortèges de braises l’avaient également reçue sur base de l’Arrêté ministériel du 16 novembre 2020 concernant le couvre-feu. Or, cet Arrêté avaient été mal publié et il n’est donc plus utilisable pour réprimer ces personnes par principe, mais bien l’Arrêté ministériel du 28 octobre concernant l’interdiction de rassemblement

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