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Une conférence pro-palestinienne avec Salah Hammouri menacée par l’ULB

Une conférence pro-palestinienne avec Salah Hammouri menacée par l’ULB

Ce vendredi 26 avril, une conférence est co-organisée par BDS ULB, CEAE (Cercle des Etudiants Arabo-Européens), l’ABP et les Ambassadeurs d’Expression citoyennes.

Bruxelles | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie

Elle accueille Salah Hammouri, un avocat et résistant franco-palestinien emprisonné illégalement de longues années dans les prisons israéliennes et expulsé de Jérusalem en 2022. Depuis que cet événement a été annoncé, les organisateur·rices de l’événement ont été contacté·es plusieurs fois par les autorités de l’ULB qui ont menacé la tenue de la conférence.

Dans une publication, le groupe étudiant l’UEJB (en prenant des positions pro-sionistes), s’est vivement attaqué à la conférence, à son visuel (une carte de la Palestine historique, de la mer au Jourdain) ainsi qu’à Salah Hammouri, le décrivant fallacieusement comme un « terroriste ». Très rapidement, les autorités de l’ULB ont alors contacté le collectif BDS leur demandant de changer le visuel. Elles ont expliqué au collectif qu’elles l’invitaient à le changer dans les 24h, sans quoi la conférence serait interdite, car le visuel avec une carte de la Palestine historique nierait le « droit d’autodétermination du peuple juif », selon les autorités de l’ULB.

Des pressions au sein de l’université existent à l’encontre de BDS ULB depuis sa création, mais elles se sont intensifiées après le 7 octobre. Depuis, à chacun des événements publics de BDS ULB, des personnes en profitent pour intimider et menacer le collectif étudiant. Lors de sa création, le collectif BDS a pu être accepté comme cercle à l’ULB après une procédure qui avait été plus compliquée que la normale, car suscitant débat et vote au Conseil d’Administration de l’université.

Le mouvement sioniste se présente effectivement comme étant le mouvement « d’autodétermination du peuple juif », qui devrait établir un Etat-nation, suprémaciste, en colonisant la Palestine. Théorisé à la fin du 19e siècle en réaction à l’intensification de l’antisémitisme en Europe, le sionisme a repris toutes les caractéristiques des projets des Etats-nations européens, racialistes et coloniaux.

L’idéologie sioniste, qui a été déclarée comme une idéologie raciste par l’ONU, entretient volontairement une confusion entre identité juive (culturelle/religieuse) et l’Etat colonial israélien, en se présentant comme à la fois le porte-parole des juif·ves du monde et en même temps leur Etat-nation. Or, tant lors de sa création qu’aujourd’hui, cette assimilation entre judaïsme et sionisme est dénoncée, et ce, premièrement par des communautés juives.

Nous pouvons donc nous étonner qu’en plein génocide, au sein d’une université qui se présente comme engagée, les autorités reprennent sans nuance le narratif du sionisme au sujet de la colonisation de la Palestine, alors qu’au moins plus de 35 000 palestinien•nes ont été tué•es depuis le 7 octobre. Il est encore plus interpellant que l’ULB participe directement à la répression de militant·es palestinien·nes comme Salah Hammouri.

Amnesty International dans un rapport dédié à Salah Hammouri explique les réalités derrière son emprisonnement, la révocation de son statut de résident de Jérusalem et son expulsion « L’expulsion de Salah Hammouri témoigne du profond mépris des autorités israéliennes pour le droit international et illustre les lois et politiques discriminatoires qui sont au cœur du système d’apartheid. Ce qu’a enduré Salah Hammouri au cours de l’année écoulée, aucun juif israélien n’aura jamais à le subir : il a été expulsé et privé de son statut de résident en vertu d’une loi taillée sur mesure pour permettre l’expulsion des Palestinien·ne·s »

« Pour tenter de dissimuler cette réalité accablante, les autorités israéliennes colportent une histoire erronée : son expulsion est due au fait qu’il a commis une infraction. Il faut le rappeler, l’expulsion de Salah Hammouri, qui n’était visé par aucune accusation, est le dernier acte de la campagne menée par les autorités israéliennes pour le sanctionner en raison de son travail en faveur des droit humains et faire passer un message sur leurs sombres intentions, qui consistent à réduire le nombre de Palestinien·ne·s à Jérusalem. »

Un choix de l’ULB vis-à-vis de l’événement, qui semble s’éclairer au vu d’un cycle de conférence qui sera donné début juin à l’université. En effet, les autorités de l’ULB y ont notamment invité l’ancien ambassadeur d’Israël à venir expliquer la situation en Palestine occupée. Aucune personne palestinienne n’est par contre invitée à s’exprimer durant ce cycle de conférence. Une décision difficilement compréhensible, puisque l’ULB revendique un héritage antifasciste et qu’on observe actuellement toute la dimension fasciste et assumée de l’Etat israélien.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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