Sous ordonnance d’un juge d’instruction, cette nouvelle police serait chargée d’identifier les suspect·es dans le cadre d’une enquête. Ces agent·es auraient la possibilité de lire les téléphones portables des suspect·es sans permis de séjour, afin de pouvoir les identifier. En mars 2024, Nicole de Moor déclarait : « Nous le faisons dans l’intérêt de la sécurité. Pour une identification correcte, il est très important de pouvoir examiner un téléphone portable. Les gens prétendent souvent ne pas avoir de documents d’identité, mais ils ont souvent des photos d’eux sur leur téléphone portable. Dès qu’une personne est punie, le département de l’immigration peut déjà entamer le dossier de retour. » Cela représenterait une nouvelle force d’action pour le département de l’immigration. Pour que ce projet de loi voie le jour, il doit d’abord être adopté par la Chambre des représentants.
Ces propos s’inscrivent dans un processus de criminalisation des personnes sans-papiers, justifiant ainsi les politiques répressives envers les personnes sans-papiers. Depuis plusieurs années, nous assistons à un renforcement de l’arsenal répressif et à une restriction du droit au séjour, avec notamment la politique de retour « proactive » menée par Nicole de Moor. Par exemple, une jeune fille courant un risque de mutilations génitales sera probablement reconnue comme réfugiée mais ses parents, arrivés en Belgique avec elle, n’auront pas forcément droit au séjour. Sans-papiers, que deviennent-ils, que deviennent-elles ? Ces politiques de restriction du droit au séjour donnent le sentiment d’une véritable loterie pour obtenir des papiers. De nombreuses personnes se retrouvent alors en situation d’illégalité administrative.
Ainsi, ces personnes se retrouvent dans une situation extrêmement précaire. Nombre d’entre elles ont subi des violences, qu’elles soient physiques, sexuelles ou policières, en Belgique, dans leur pays d’origine et sur la route. Ce qui peut se traduire par des carences en santé, ou des stress post-traumatiques. Ces politiques de restriction les poussent souvent à travailler de manière illégale, les privant de ce fait des droits sociaux (congé maladie, chômage, retraite, etc…). Depuis des dizaines d’années, le gouvernement belge bafoue les droits des personnes privées de papiers. Il préfère rendre toute une partie de la population illégale, pour ensuite les pointer comme des criminel·les.
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