« Nous sommes les nouvelles punaises de lit » dit l’une des membres du Comité.
Le bourgmestre Défi, Olivier Maingain, s’était, à priori, engagé, pour trouver un logement digne. Il leur a, très tardivement, proposé une aile du bâtiment du centre Ariane, contre l’avis de Fedasil et de la Croix Rouge (co-gestionnaires), puisque ce centre de tri est surpeuplé et de nombreuses personnes demandant l’asile dorment déjà dehors. La Belgique est régulièrement condamnée pour non-respect des droits fondamentaux en termes d’accueil, malgré un parc immobilier de plusieurs centaines d’unités de logement vides sur Bruxelles et en Wallonie.
Il y a quelques jours, c’est une véritable « boîte », décrit une autre membre du comité, qu’il a eu l’indécence de proposer : sans douche et sans possibilité de cuisiner, sans aération (fenêtres scellées), beaucoup trop petit, puisqu’elles auraient dû y loger à 6 par chambre et dormir sur des matelas à même le sol. L’éternel chantage d’une proposition inacceptable qui fera passer les « bénéficiaires » pour des ingrates.
Les femmes ont reçu un avis d’expulsion effectif à la date du 14 mai, entrecroisé d’une possibilité de rester sur place, tant que le recours pour une réquisition communale sur un bâtiment de la région était en cours.
A 8h, une centaine de personnes soutiens ayant répondu à l’appel du Comité, n’a pas pu accéder au bâtiment vidé, entouré de fourgons et d’une forte présence policière bloquant la voirie aux alentours. Les femmes étaient embarquées dans un bus dans lequel elles ont attendu plus de deux heures avant de se voir conduire au centre Ariane. Aucune possibilité ne leur a été laissée d’organiser leur départ et d’être en lien avec les personnes soutiens.
Fedasil et la Croix Rouge engageront ensuite une négociation tardive avec le bourgmestre, refusant la présence des femmes membres du Comité à cette réunion qui détermine leur sort. La police fera encore barrière à plusieurs reprises afin que ces femmes soient intimidées et mises à l’écart de leurs appuis.
La Coordination des sans papiers de Belgique, la Comité des femmes sans papiers et leurs soutiens réclament une solution durable pour ces femmes et ces enfants et exigeons :
- que le Comité des femmes sans papiers redeviennent les interlocutrices dans les négociations, comme collectif autonome et organisé comme dans de nombreuses autres occupations régionales et communales
- qu’une solution soit trouvée pour les loger ensemble dans un bâtiment qui garantisse leur autonomie ;
- que les manœuvres de Maingain soient éclaircies et énoncées au sein du Collège ;
- que des explications soient données quant à l’usage, injustifiable, d’une expulsion à 5h du matin manu militari.
Contacts
Coordination des Sans Papiers
Bintou : 0466 28 14 42
Serge : 0493 29 19 74 / Modou : 0499 88 48 21
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