Les fausses solutions de Mr Maingain mettent les femmes dans des conditions inacceptables.
Après l’expulsion de l’ancien hôtel Monty hier de 30 femmes et 10 enfants sans papiers, le Comité a été hébergé cette nuit au Centre Ariane, un centre Fedasil à Woluwe-Saint-Lambert. L’expulsion, réalisée tôt le matin, a été d’une violence morale mais aussi physique extrême pour les personnes concernées. Nombre d’entre elles sont encore sous le choc, épuisées par le stress de l’expulsion et l’attente interminable qui a suivit.
Aujourd’hui, nous constatons que les conditions dans lesquelles ces femmes sont "accueillies" au Centre Ariane sont inacceptables, voire carrément humiliantes.
Ainsi :
– L’accès aux containers de douches situés à l’extérieur du bâtiment n’est pas autorisé pour les femmes. Elles sont obligées de se rendre au CPAS, situé à plus d’1km, où elles n’ont accès aux douches qu’entre 10h à 13h les jours de semaines. Pour les enfants qui vont à l’école et les femmes qui travaillent en journée, il n’est donc tout simplement pas possible de se laver, un besoin pourtant élémentaire.
– Il n’est pas possible de cuisiner sur place, les femmes sont donc dépendantes du CPAS où elles ont été obligées de se rendre hier et avant-hier pour prendre les repas. Même cette solution est incertaine, puisque rien n’est encore prévu à partir de ce jeudi et pour les jours suivants. A nouveau, c’est d’un besoin élémentaire qu’il s’agit, et qui ne peut être garanti.
– Le centre est fortement excentré et rend les déplacements compliqués notamment pour les enfants qui suivent leur scolarité dans d’autres communes à plus d’une heure de trajet, et pesant également sur les mamans qui doivent les accompagner.
– Les aller-venues de ces femmes sont contrôlés, la porte est fermée de manière aléatoire par le vigile, privant de leur autonomie. Par ailleurs, le listing que Fedasil utilise pour autoriser les entrées au bâtiment est incomplet. Certaines femmes, dont des femmes enceintes et jeunes mamans, ne sont pas « listées » officiellement et se voient refuser l’accès au centre. L’électricité est coupée la nuit, ajoutant une couche non-nécessaire d’infantilisation et de contrôle sur le groupe.
– L’aile des femmes n’est pas sécurisée : c’est ouvert par derrière en permanence et les habitant·es des autres étages peuvent rentrer à l’étage des femmes.
Ces conditions pénibles mettent en péril la cohésion du groupe, poussant les femmes à chercher des solutions individuelles, même si précaires, pour retrouver un minimum de dignité. Pour ce groupe, l’entraide et le soutien mutuel sont pourtant essentiels pour faire face aux obstacles constants auxquels elles font face en tant que femmes sans papiers.
Cette situation est indigne et humiliante, et reflète l’approche paternaliste et raciste de Mr le Bourgmestre, et plus largement, des politiques vias-à-vis des personnes sans-papiers en Belgique.
Nous enjoignons toute personne, élu·es, travailleur·euse social·e, électeur·rices... à s’opposer fermement à ce que ce traitement dégradant perdure, et à exiger des responsables politiques qu’une solution pérenne, humaine et concertée avec les personnes concernées soient trouvée dans les plus brefs délais.
Par ailleurs, nous rappelons que la régularisation est la seule voie possible pour permettre aux personnes sans-papiers de mener une vie digne et autonome.
Photo : Krasnyi Collective - manifestation du Comité des femmes sans papiers à Bruxelles, mars 2016
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