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Services publics, soins de santé, … les futurs gouvernements préparent l’austérité budgétaire

Services publics, soins de santé, … les futurs gouvernements préparent l’austérité budgétaire

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Services publics, soins de santé, enseignement, biodiversité… autant de piliers qui risquent de s’effriter avec le budget décidé par les gouvernements aux différents niveaux de pouvoir en Belgique , alors même que des milliards supplémentaires sont alloués à la défense.

Au niveau fédéral, le budget 2025 n’a toujours pas été décidé. La coalition Arizona (N-VA, Vooruit, CD&V, MR et Engagés) ont récemment repris les négociations en vue de la formation d’un gouvernement fédéral. Néanmoins, les prédictions vont elles aussi vers l’austérité, alors que les budgets militaires, eux, continuent de gonfler. Depuis quelques années, les dépenses de la Défense ont explosé : +9,2 milliards d’euros sous Charles Michel en 2019, +10,2 milliards sous Alexander De Croo en 2022. En 2024, les partis négociateurs de l’Arizona envisagent encore une augmentation de 2 milliards pour l’armée belge.

Sous la nouvelle coalition politique Azur (MR-Engagés), les gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) ont dévoilé leur budget pour les cinq prochaines années. Au cœur de ce plan, une promesse de ne pas instaurer de nouvelles taxes, mais des économies drastiques annoncées pour 2025 à 268 millions d’euros en Wallonie, et à 110 millions pour la FWB. Une politique d’austérité qui, sous des airs de rigueur budgétaire, pourrait fragiliser les services publics et les secteurs essentiels à la population.

En effet, les économies budgétaires envisagées affectent directement les citoyen·nes : hôpitaux, écoles, crèches, ou encore politiques sociales. Ce déséquilibre illustre l’orientation néolibérale actuelle, qui réduit les dépenses publiques tout en justifiant ces coupes par un discours alarmiste sur la dette nationale. L’objectif avancé pour ces « plans de relance économique » est de faire « moins en mieux ». Pourtant, pour de nombreu·ses·x expert·es, cette austérité compromet la qualité de vie et aggrave les inégalités. Dans les faits, ces réductions budgétaires signifient moins de moyens pour les secteurs clés. Le non-marchand, les hôpitaux et l’enseignement seraient particulièrement touchés. Aucun budget supplémentaire n’a d’ailleurs été prévu pour le secteur non-marchand, malgré une pénurie criante qui affecte les travailleur·ses et la qualité des services.

Le 7 novembre dernier, 35 000 travailleur·ses du secteur des soins, de l’aide sociale et du socioculturel ont manifesté dans les rues de Bruxelles. Ils et elles revendiquaient : plus de moyens, de temps et des conditions de travail dignes. Mais le gouvernement reste sourd à leurs revendications, piégeant ces professions dans un cercle vicieux de pénurie et d’épuisement.

La situation des hôpitaux est également alarmante. En 2023, les établissements belges ont cumulé une perte de 174 millions d’euros. 63 % des hôpitaux publics sont désormais en déficit. Dans ce contexte, l’absence de validation du budget santé pour 2025 par le gouvernement fédéral aggrave encore la crise. Les propositions avancées sont également critiques pour le personnel soignant. Par exemple, il y a une proposition d’indemniser le travail de nuit qu’à partir de minuit (au lieu de 20h actuellement). Cela pourrait représenter une perte de salaire de près de 300 euros par mois pour les infirmier·ères.

Alors que le personnel soignant est à bout de souffle, 4 000 postes restent vacants dans les hôpitaux, dont 2 700 pour les soignant·es. Sans moyens supplémentaires, les conditions de travail deviennent intenables et les soins dispensés à la population risquent de se détériorer davantage.

Concernant l’enseignement supérieur, il est question de réduire de 6,5 millions d’euros les allocations accordées aux établissements pour l’inscription des étudiant·es de condition modeste. Le gouvernement entend également diminuer le nombre d’équivalents temps plein dans l’enseignement qualifiant (secondaire technique et professionnel) afin de réduire la multiplication « des petites options ». L’enseignement qualifiant pourrait alors perdre, dès l’an prochain, plusieurs centaines d’emplois. En début de semaine, l’Ares (organisme qui rassemble toutes les universités, les hautes écoles et les écoles supérieures des arts) a d’ailleurs rendu un avis global défavorable (15 voix défavorables, 7 avis réservés et aucune voix favorable) au gouvernement.

Une quinzaine d’organisations ont également tiré la sonnette d’alarme sur la réduction du budget wallon pour la biodiversité, avec une coupe de 18,6 millions d’euros. Dans leur communiqué ces associations concluent : « La nature est l’affaire de toutes et tous. Sa bonne santé est nécessaire à la prospérité de notre région et de ses habitantes et habitants. Une telle réduction du budget qui devrait assurer sa protection aujourd’hui ne fera qu’augmenter la dette écologique pour nos générations futures  ».

Derrière les chiffres du budget, ce sont des vies, des métiers et un avenir durable qui sont en jeu.

Sources :

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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