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[C.P.] le démantèlement des structures de l’impunité des violences policières racistes est un travail politique !

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Bruxelles | sur https://stuut.info

Le Comité Zone Midi contre les Violences Policières interpelle depuis mai 2023 le Collège de police à partir de différents cas critiques afin d’implémenter une politique de tolérance zéro à l’endroit des actes et propos racistes dans la police. Jusqu’ici nous avons été confrontés au silence et à l’inaction du Collège de police (les bourgmestre de la zone) qui se retranche dans le déni de réalité, mis sous pression par les syndicats policiers de droite. A la suite d’un travail d’investigation journalistique, d’un activisme citoyen territorialisé et de reprises par des conseillers communaux qui ont donné de l’écho à ces interpellations, il semble que le débat s’ouvre enfin.

Les citoyens mis à l’écart, une nouvelle fois, du débat qu’ils ont eux-même forgé.

Le conseil de police reste une institution opaque, qui fonctionne souvent à huis clos et qu’il est difficile d’interpeller. Tout au long de ces mois de lutte, le Comité a fait face à de nombreuses entraves. Une nouvelle fois notre interpellation est refusée par le Collège de police au motif que le sujet se trouve déjà à l’ordre du jour du conseil. Évidemment qu’il s’y trouve puisque c’est l’action citoyenne qui l’y a mise. Ce sont les citoyens qui ont mis cette question à l’ordre du jour mais au moment où le débat va enfin avoir lieu, ils en sont exclus. Dans un contexte électoral, les élections communales arrivant en octobre 2024, il est temps de modifier le Règlement d’Ordre Intérieur du conseil de police sur base de l’expérience citoyenne inédite en cours depuis mai 2023. Jusque là ce droit n’avait jamais été pratiqué, et on voit depuis apparaître un certain nombre de scories qui en grève l’usage, restreignant de facto la nécessaire démocratisation de cet instance. Le Comité scrutera avec attention les différents programmes politiques sur ce point.

Un populisme sécuritaire dangereux.

Nous sommes particulièrement inquiets devant l’extension des contrôles d’identité sans limite offert par le climat d’insécurité généré par le trafic de drogue. Dans les nouveaux hotspots (Peterbos, Porte de Hall, Bethléem) tout individu, tout habitant, est considéré comme “pouvant générer des risques” et susceptible d’être contrôlé à tout moment. Au niveau régional, il semble qu’une telle procédure soit également mise en œuvre. Il s’agit ni plus ni moins que d’une forme de profilage racial sur une base territoriale. Les habitants des quartiers populaires de la zone issus de l’immigration post-coloniale, qui sont les principales victimes des violences liées au trafic de drogue, vont ainsi subir une forme de contrôle policier systématique du seul fait d’habiter un “hotspot”. L’affaire Adil qui n’a été traitée par le Collège que sous le prisme d’un potentiel émeutier ou sous le versant de la protection corporatiste du policier tueur, aurait pourtant dû amener le Conseil à changer de politique. En effet, Adil est d’abord victime de l’extension sans limite des contrôles policiers en période Covid. C’est parce que le périmètre d’intervention a été élargi, jusqu’au contrôle des raisons des déplacements, qu’un délit mineur s’est transformé en une chasse à l’homme aux conséquences mortelles. En mai dernier, nous avons déjà eu au Peterbos un signal d’alarme de jusqu’où pouvait mener cette lutte contre le trafic de drogue depuis un racisme institutionnalisé. Des policiers cowboys sont descendus dans une fête d’une association comme s’ils étaient au Far West et ont mis en joue et visé avec des armes à feu des mineurs (https://bx1.be/categories/news/des-policiers-interviennent-lors-dune-fete-au-peterbos-ils-ont-fouille-des-enfants-entre-5-ans-et-17-ans).

Mettre fin au racisme institutionnalisé dans la zone.

Au vu de la culture de l’impunité et du racisme institutionnalisé, l’extension des contrôles d’identité abusifs à de quoi inquiéter. Nous savons, et c’est ce que montre toutes les enquêtes (cf. articles de Engels dans Blast), que ce racisme attire les policiers suprémacistes dans la zone, venus par exemple de Alost ou de Ath pour y “chasser de l’arabe” ou du “55” (nom de code pour désigner les personnes sans-papiers), qui circulent dans Cureghem en insultant les habitants de “macaques”, se promènent dans le commissariat de Démosthène avec des tatouages néo-nazis ou laissent les noirs mourir en cellule (cf. Dieumerci Kanda). Nous savons que sur les groupes privés la technique du parechocage est plébiscitée comme une façon de “sortir les arabes de la rue”. Ce sont les policiers intègres de la zone, ceux qui restent encore, qui tirent la sonnette d’alarme dans une absence de responsabilité sidérante du Collège, tétanisé et rendu impuissant.

Dans un tel climat, ce sont les citoyens et les conseillers communaux progressistes qui doivent forcer le changement. Au contraire de ce que permet le nouvelle “boite à outils” discriminatoires qu’a reçu le chef de corps, le Collège doit beaucoup plus strictement encadrer les contrôles d’identité, qui constituent le point de bascule du racisme d’Etat aux conséquences mortelles. Leur extension sans limite augmente et augmentera la surmortalité des jeunes noirs, arabes et sans-papiers dans la zone. On voit sur le terrain une augmentation des violences policières systématiques. Il n’existe aucune solution magique pour mettre fin au racisme policier, mais il est certain que l’implémentation de récépissés lors de chaque contrôle d’identité est une étape nécessaire. Pas seulement pour en objectiver la nature raciale mais aussi pour fournir aux jeunes qui subissent des contrôles d’identités abusifs, une possibilité de porter plainte. Cependant, sans changement de politique de fond, vers une politique de tolérance zéro envers le racisme dans la police, ce type de dispositif, comme les body cams ou les audits, ne seront d’aucun effet. Ce changement ne peut advenir que sous la pression de mouvements citoyens déterminés et conséquents, engagés dans une transformation pragmatique des modes de (re)production du racisme d’Etat institutionnalisé dans la police.

C’est pourquoi le Comité Zone Midi contre les Violences Policières appelle tous les citoyens de Forest, de Saint-Gilles, d’Anderlecht et d’au-delà à se rendre massivement le 25 mars prochain au Conseil de police de façon à faire sentir la nécessité du changement. Rendez-vous dès 18H30, place Van Meenen devant la maison communale de Saint-Gilles.

Voir en ligne : Comité Zone Midi contre les Violences Policières


Anciens évènements

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 lundi 25 mars 2024  18h30 - 20h00
 lundi 25 mars 2024
18h30 - 20h00
 place Van Meenen,

 

devant la maison communale de Saint-Gilles.

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