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Pour accompagner cette campagne internationale, nous avons formé une équipe d’avocats qui entreprendront la bataille juridique contre les interdictions de manifester et les procès pour ceux qui sont réprimés par l’Etat pour leur lutte pour une Palestine libre.

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La “Coalition de solidarité révolutionnaire” se compose de groupes et d’organisations révolutionnaires et internationalistes de Berlin qui s’engagent contre l’impérialisme en Allemagne et dans le monde. La coalition a été formée comme une réponse collective à une série de tactiques répressives extrêmes employées par l’État allemand, en particulier à Berlin en mai 2022.

Ces incidents répressifs de l’année dernière ont commencé par une campagne nationale de diffamation contre l’organisation palestinienne en avril, l’interdiction des manifestations de la journée Al Quds le 29 avril 2022, l’interdiction des drapeaux soviétiques et des symboles communistes lors de la commémoration de la libération de Berlin des nazis par l’Union soviétique le 08 mai 2022, la répression et la violence extrêmes perpétrées par la police allemande contre une manifestation kurde à Berlin le 14 mai 2022, et l’interdiction de toutes les manifestations commémorant le 74^e anniversaire de la Nakba (catastrophe) palestinienne dans la capitale allemande. Les manifestations de la Nakba marquent le déplacement forcé de plus de 700 000 Palestiniens de leurs maisons et de leurs villes après une série de massacres brutaux et d’atrocités perpétrés dans toute la Palestine historique par les milices sionistes. La création de cette coalition est une réponse naturelle à la répression extrême de la lutte anti-impérialiste en Allemagne et découle de la profonde compréhension du fait que l’État allemand fait partie du camp impérialiste. Par conséquent, les mouvements anti-impérialistes ont été historiquement et continuent d’être confrontés à une intense répression étatique, y compris la répression de l’organisation pour la justice en Palestine. La “Coalition de solidarité révolutionnaire” a répondu à ces attaques répressives en 2022 en descendant dans la rue malgré l’interdiction des manifestations le jour de la Nakba, sous le mot d’ordre “lutte des classes contre la répression”, et a décidé de résister à la répression de l’État. L’action directe s’est ensuite accompagnée d’une analyse détaillée des attaques répressives de mai, de multiples séminaires, discussions et réunions de solidarité, ainsi que de l’amélioration du niveau de coordination entre les organisations membres tout au long de l’année écoulée.

Cette année, l’État allemand utilise à nouveau ces tactiques en lançant une campagne nationale de diffamation contre l’organisation palestinienne et Samidoun en particulier, en coordination évidente avec les institutions sionistes et l’ambassade d’Israël. Cette campagne de diffamation a pris la forme d’un engagement d’une semaine de tous les grands médias allemands à attaquer l’organisation palestinienne en Allemagne, avec la participation enthousiaste des politiciens allemands. Cette campagne a fourni, une fois de plus, la couverture politique nécessaire à l’État allemand pour déployer une interdiction totale de toutes les manifestations commémorant la Journée des prisonniers palestiniens qui étaient prévues à Berlin les 15, 16 et 17 avril.

Cette attaque comprenait également la dispersion par la force de la manifestation organisée à Cologne le 15 avril à l’occasion de la Journée des prisonniers palestiniens, pour “soutien à la résistance”. Cette répression barbare contre la lutte anti-impérialiste en Allemagne s’exprime également dans la loi 129, qui est utilisée par l’État allemand pour poursuivre les révolutionnaires et les antifascistes en Allemagne, en particulier nos camarades turcs et kurdes. Il est également important de noter que cette répression en Allemagne s’inscrit dans le contexte d’une répression accrue dans toute l’Europe contre l’organisation palestinienne : de la dissolution du Collectif Palestine Vaincra à Toulouse en France, à la poursuite des militants de Palestine Action au Royaume-Uni en passant par la campagne de diffamation dans les couloirs de l’Union Européenne en mars 2023 contre les militants et les organisations palestiniennes et internationalistes dans toute l’Europe.

Tout cela représente une attaque inacceptable contre la liberté d’expression et de réunion en Allemagne, visant spécifiquement l’organisation palestinienne et les mouvements anti-impérialistes.

Au sein de la “Coalition de solidarité révolutionnaire”, nous lançons la campagne internationale contre la répression anti-palestinienne en Allemagne. Cette campagne comprendra des actions internationales et locales, des mobilisations populaires et des efforts juridiques, afin de faire face à la répression de l’État allemand et de défendre les droits de notre peuple à protester, à s’organiser et à lutter pour la libération de nos patries de l’impérialisme américain et européen.

Nous souhaitons également clarifier trois choses :

1- Il s’agit d’une attaque contre toutes les forces progressistes et révolutionnaires. Il est clair que les intérêts impérialistes de l’État allemand et son alliance avec l’impérialisme états-unien passeront toujours avant les communautés opprimées et exploitées d’Allemagne. Lutter pour l’égalité sociale, la justice environnementale, les droits inaliénables du peuple kurde, contre le fascisme en Turquie et l’impérialisme états-unien, et pour la libération de la Palestine, sert les opprimés et les exploités, alors que s’engager dans des projets impérialistes européens et états-uniens dans le monde entier, protéger les profits des grandes entreprises, collaborer avec les politiques fascistes en Turquie et ailleurs, s’engager dans les offensives et les guerres de l’OTAN, et servir les intérêts de l’entité sioniste à l’intérieur et sur la scène mondiale, ne sert personne d’autre que le capital et la bourgeoisie allemande et le camp impérialiste mondial.

2- Nous invitons toutes les forces progressistes et révolutionnaires d’Allemagne à nous rejoindre dans l’organisation de cette campagne. Une gauche organisée, fondée sur des principes et coordonnée est le seul moyen de dissuasion contre ces attaques répressives. La capitulation et la lâcheté de la gauche allemande officielle sur la Palestine lui enlève toute crédibilité en tant que contre-force significative et donne à l’Etat allemand les coudées franches pour déchaîner tous ses outils répressifs sur l’un des secteurs les plus opprimés d’Allemagne, les réfugiés.

3- Assimiler “Israël” au judaïsme, prétendre que les atrocités commises par l’entité sioniste sont représentatives de toutes les personnes de confession juive, et peindre tous les Juifs avec le sang des Palestiniens et des Arabes massacrés par ce régime fasciste est en soi antisémite. Cette notion propagée par les puissances occidentales et l’entité sioniste, qui insiste sur l’“identité” ethno-nationaliste d’“Israël”, est une insulte à tous nos camarades juifs progressistes qui luttent avec nous pour la libération de la Palestine. Ne vous y trompez pas, si l’État allemand était réellement intéressé par la lutte contre l’antisémitisme, il commencerait par les groupes nazis au sein de son armée, de sa police et de ses cercles politiques. Au lieu de cela, l’État instrumentalise la lutte contre l’antisémitisme pour en faire un outil de répression à l’encontre de tous ceux qui soutiennent la lutte palestinienne et pour rejeter la responsabilité de ses crimes nazis sur les Palestiniens et les Arabes d’Allemagne. C’est le mouvement de libération palestinien, un mouvement antiraciste et anticolonial, qui rejette l’équation entre le sionisme et la judéité. C’est donc le mouvement de libération palestinien qui lutte contre l’antisémitisme, le fascisme et toutes les formes de racisme, et non l’État allemand.

En tant que forces progressistes, nous ne nous laisserons pas intimider par leur répression. La résistance ne peut jamais être interdite et nous descendrons dans la rue et nous nous unirons contre leurs attaques.

Voici la déclaration signée par 160 organisations du monde entier contre la répression anti-palestinienne qui a lieu en Allemagne :

Nous, les organisations soussignées, déclarons notre rejet et notre indignation face à l’interdiction par la police de Berlin des commémorations de la Journée des prisonniers palestiniens le week-end du 15 au 17 avril. Cette interdiction est une attaque non seulement contre la communauté palestinienne et arabe de Berlin et les partisans de la Palestine, mais aussi une menace contre notre liberté d’expression à tous. En outre, il s’agit d’une tentative de faire taire le soutien aux 4800 prisonniers palestiniens eux-mêmes, luttant au-delà des barreaux coloniaux pour leur liberté.

Cette interdiction policière est le reflet du racisme et de la répression anti-palestiniens. Plutôt que de s’opposer à l’antisémitisme, la justification de l’interdiction reprend en fait l’équation antisémite selon laquelle le sionisme et le judaïsme sont identiques et que le régime d’occupation israélien est le représentant des juifs. En outre, il est clair que le gouvernement n’a aucune considération pour la sécurité publique de la communauté palestinienne et arabe de Berlin – la plus grande communauté de ce type en Europe – et n’hésite pas à instrumentaliser le racisme et les campagnes de diffamation afin d’imposer une forme de punition collective à la communauté.

Nous considérons cette interdiction comme une attaque avant tout contre les prisonniers palestiniens et la communauté palestinienne de Berlin, ainsi que comme une tentative de faire taire le soutien croissant à la Palestine en Allemagne et dans le monde. De nombreuses personnes sont de plus en plus conscientes et révoltées par les crimes du régime d’occupation israélien en Palestine et élèvent la voix contre ce régime, et c’est ce que l’interdiction vise à arrêter.

En outre, nous considérons qu’il s’agit d’une répétition de l’interdiction de mai 2022 sur les commémorations de la Nakba, et nous mettons en garde contre une autre interdiction de ce type en 2023, lors de la 75^e commémoration de la Nakba. Ces interdictions sont l’expression d’un racisme anti-palestinien soutenu par l’État et d’une identification totale avec la colonisation israélienne de la Palestine occupée. Ceci est d’autant plus important que la grande majorité de la communauté palestinienne de Berlin est constituée de réfugiés à qui l’on a refusé le droit de rentrer chez eux au cours des 75 dernières années.

Nous rejetons ces interdictions de manifester pour la journée des prisonniers palestiniens et déclarons que nos voix ne seront pas réduites au silence. Nous devons crier, plus fort que jamais, pour la libération de tous les prisonniers palestiniens enfermés dans les prisons du régime israélien, et pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain. Et nous déclarons, clairement et fermement, que cette forme de répression étatique ne parviendra pas à faire taire notre soutien au peuple palestinien, à sa résistance et à son mouvement de prisonniers qui luttent pour mettre fin au colonialisme et au racisme.

De la mer au Jourdain, la Palestine sera libre ! Liberté pour tous les prisonniers palestiniens ! A bas la répression d’Etat, vive la solidarité internationale !

Plus d’info et liste des signataire consultable ici

Photo : Nuage de fumée suite à une frappe aérienne israélienne contre Gaza, le 2 mai. (Photo : Youssef Abu Watfa / APA images)