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Des nouvelles de la cellule radicalisme de la ville de Bruxelles : on y enquête toujours sur des … stories !

Des nouvelles de la cellule radicalisme de la ville de Bruxelles : on y enquête toujours sur des … stories !

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie
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Ces policiers sont censés travailler sur les menaces d’attentat, au lieu de ça, ils traquent des étudiant•es.

Début octobre, nous avions été alertés sur le fait que ladite « Cellule Radicalisme » de la ville de Bruxelles et d’Ixelles enquêtait sur des stories Instagram et initiait des amendes administratives, car ces dernières critiquaient l’institution policière.

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L’emblème de la Cellule Radicalisme

Une fois n’est pas coutume, une nouvelle sanction administrative a été initiée par le même officier de police judiciaire de la même cellule, pour une story dénonçant cette fois le fait que la police avait cassé 6 téléphones portables de personnes sans-papiers. Ces amendes peuvent aller jusqu’à 500e.

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Le PV en question.

C’est lors d’une expulsion le 30 septembre d’un squat palestinien, où des policiers avaient volontairement cassé les téléphones des personnes expulsées, que la story a été publiée sur Instagram. Il y est également inscrit au bas de la story « Fuck the belgian police » [Nique la police belge], motif pour lequel l’OPJ justifie l’amende.

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Screenshot de la story en question.

A nouveau, il ne fait aucun doute que ces propos tombent sous la liberté d’expression car il s’agit d’une critique d’une institution belge et il est alarmant que la cellule radicalisme tente de limiter la liberté d’expression des citoyen·nes au travers d’amendes administratives.

C’est la fine lame de l’anti-terrorisme de l’Etat belge qui semble dédier son, précieux, temps à traquer les stories Instagram de quelques étudiant.es et militant.es pro-palestinien.nes. La fine lame ? Oui, car la lutte anti-terroriste belge est centrée sur le travail des task-force* local comme la cellule radicalisme de la Ville de Bruxelles, avec un haut niveau de collaboration à tous les étages de l’Etat. C’est également le même officier de police judiciaire et la même cellule qui sont chargés d’enquêter sur le mouvement étudiant et l’occupation de l’ULB. Pour rappel, plus de 100 personnes ont été convoquées par la police à être auditionnées et sont suspectées d’un chef d’accusation pouvant mener à un an d’emprisonnement.

Cette affaire est un précédent majeur contre les mouvements sociaux en Belgique, où les étudiant·es pro-palestinien·nes sont traité·es comme des membres d’un réseau de crimes organisés. Pour donner un ordre d’idée, il y a autant de personnes convoquées dans le cadre de cette enquête que de personnes condamnées dans le cadre du plus grand procès de l’histoire belge contre la narco-mafia, SKY ECC, dont la décision a été rendue en novembre 2024.

Mais que se passe-t-il au sein du commissariat du centre de la ville, et du parquet de Bruxelles ? Quels sont les devoirs d’enquêtes de la cellule radicalisme sur le mouvement étudiant ? Ces officiers, sont-ils en roue libre ? Quels moyens sont alloués dans la surveillance de jeunes sur Instagram ? Combien de milliers, plus probablement de dizaines de milliers d’euros sont alloués au fichage et à la surveillance de jeunes personnes se mobilisant contre un génocide ? Quelles technologies sont-elles utilisées ? A quoi assistons-nous ?

Précédemment, nous nous disions partagés. Partagés entre ridicule et inquiétude. Mais le ridicule appartient de fait, aux Etats autoritaires, obsédés par la surveillance, qui craignent et poursuivent toutes formes de critiques faites par leur citoyen·ne. Nous laissons donc place à l’inquiétude : quel contrôle il y a-t-il sur ces enquêtes ? A quoi vont servir ces informations si elles ne sont pas utilisées dans le cadre d’un procès ? Qu’est-ce-que cette affaire raconte des préoccupations de la police anti-terroriste et de la justice belge ? Que laisse-t-elle présager ?

Car il s’agit de ne pas oublier, que tout l’enjeu des moyens de lutte anti-terroriste, est que l’on permet des mesures extrêmement intrusives, souvent para-légales et parfois illégales, pour lutter contre des crimes très graves, tels que des attaques armés sur des civils et ou sur des infrastructures de l’Etat. Le détournement de ces moyens pour réprimer les mouvements sociaux est une avancée autoritaire et anti-démocratique importante. Peut-être, la prochaine amende sera pour notre rédaction, … En tout cas, il s’agit d’une affaire à suivre, à bientôt pour des nouvelles de la cellule radicalisme !

Légende : * Task-Force, ou en français un groupe de travail mis en place sur une thématique particulière.

Sources :

  • Témoignage

Voir en ligne : BXL Dévie

Notes

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