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[France] Lourds réquisitoires au procès du « 8 décembre »

[France] Lourds réquisitoires au procès du « 8 décembre »

A la quatrième semaine d’audience du procès des sept personnes du dossier dit « du 8 décembre » et renvoyées pour association de malfaiteurs terroristes devant la 16e chambre du tribunal correctionnel, le parquet national antiterroriste a présenté un réquisitoire où l’absence « d’aboutissement » et même l’absence de « projet démontré » n’enlèverait rien au caractère « assurément terroriste » du groupe.

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La procureure a requis deux ans de prison avec sursis simple contre Loïc M., trois ans dont deux avec sursis probatoire contre Manuel H., trois ans avec sursis probatoire contre Camille B. et Bastien A., quatre ans dont trois avec sursis contre William D., cinq ans dont quatre avec sursis contre Simon G., et six ans ferme avec mandat de dépôt contre Florian D, qui a combattu aux côtés des Kurdes contre Daesh en 2017.

L’accusation, portée par l’enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), repose surtout la fabrication expérimentale d’explosifs par trois des prévenus, mais le contre-interrogatoire de l’expert a démontré à quel point le dossier avaient aggravé les faits par des extrapolations (l’analyse d’un gros pétard artisanal essayé dans un champ par trois inculpés dont un travaillant comme artificier à Disneyland, aboutit sur des études de l’effet de l’explosion place Vendôme d’une bombe composée d’une forte charge d’un vrai explosif !). L’accusation repose aussi sur des parties d’airsoft qualifiées d’ « entraînements paramilitaires ». Quant à l’intention, l’accusation n’a pu produire qu’un patchwork d’épisodes politiques ordinaires dans les antécédents militants des accusés (présence à des ZAD, à des manifestations, choix de certains avocats etc.). Et faut ramener la faiblesse de ce dossier à l’énormité des moyens mis à le constituer : plus d’un an d’enquête, des milliers d’heures d’écoutes avec des micros cachés, des perquisitions brutales et des détentions préventives (dont 16 mois en isolement total pour Flo).

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Code-Rouge #3 : Séance d’information pour l’action du 15-17 décembre

Retour sur Code Rouge 2 - #BlockEngie Cet été, Code Rouge occupait le chantier de la nouvelle centrale au gaz d’Engie. Trois mois après le blocage, où en est-on ? En plus des 4 jours de fermeture pour toutes les infrastructures et bureaux d’Engie, l’occupation du chantier a occasionné deux semaines de retard, sur un planning de construction déjà très serré. A la suite de l’action de Code Rouge, un compteur de décibels a été placé sur le site par la commune, avec l’obligation de limiter les nuisances sonores. Les soirées d’été à Flémalle en sont devenues largement plus agréables. Résultat : les riverain.e.s nous adorent, Engie un peu moins. Malgré ces retards, Engie ne renonce toujours pas à cette centrale à gaz. Pour celleux qui souhaiteraient continuer à lutter contre ce projet mortifère, le groupe local de résistance recrute. Contactez-les à l’adresse : degaze.flemalle@gmail.com Séances d’informations Les séances d’information sont une occasion de vous présenter Code Rouge et de vous expliquer comment participer à la prochaine action prévue du 15 au 17 décembre. Nous reviendrons plus en détails sur qui nous sommes et sur les actions de désobéissance civile. Nous avons hâte de vous rencontrer. Les dates des prochaines séances d’informations sont les suivantes : 20 octobre, Mons (LAB - MOC, 10 Rue Marguerite Bervoets), 20h 23 octobre, Tournai (Pépinière, 2B Rue Albert Allard), 18h 24 octobre, Namur (Casserole, 3 Rue de l’avenir), 20h 25 octobre, Bruxelles (Namahn, 21 Rue de la Limite), 18h 16 novembre, Bruges (De Snuffel, Ezelstraat 42), 19h30 Nous serons aussi présent.e.s aux projections du documentaire Planet B. Retrouvez-nous aux dates suivantes : 29 octobre, Bruxelles, Cinéma Aventure, 15h 6 novembre, Bruxelles, Cinéma Aventure, 19h 8 novembre, Anvers, De Cinema, 20h15 9 novembre, Bruges, Lumière Brugge, 20h 12 novembre, Gand, Sphinx, 20h Plus de dates vont paraître sur notre site et sur notre page Facebook.

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PRESSION : DES ACTIVISTES POURSUIVI·ES POUR AVOIR BLOQUÉ UNE ENTREPRISE D’ARMEMENT ISRAÉLIENNE EN BELGIQUE

Le 4 mars 2024, une centaine d’activistes a bloqué le site de OIP-Elbit Systems, une entreprise d’armement israélienne pour dénoncer la complicité belge avec le génocide en cours en Palestine. Depuis, des poursuites judiciaires ont été entamées et 7 activistes font face à un procès pour leur participation au blocage. L’entreprise OIP exige des activistes des dédommagements, ce qui les expose à 70 000 euros d’amende. Le jour du blocage, deux entreprises avaient été visées en Belgique : OIP-Elbit à Oudenaarde et Thalès à Herstal. Les collectifs qui avaient organisé l’action expliquaient s’attaquer à ces entreprises car elles « produisent des armes, des technologies militaires ou de surveillance utilisées par le régime d’apartheid israélien et sont complices du génocide en cours à Gaza ». À défaut d’un embargo belge au niveau politique, les activistes ont voulu mettre en oeuvre un embargo citoyen en s’attaquant au matériel de ces entreprises. Les activistes rappelaient que OIP est une filiale du producteur d’armes israélien Elbit Systems, qui est le plus grand fabricant d’armes privé d’Israël : « Elbit fournit 85 % des drones et la plupart des équipements militaires terrestres utilisés par l’armée israélienne. La multinationale de l’armement française Thalès entretient quant à elle des relations de longue date avec Israël et collabore avec Elbit System. » En septembre 2025 avait lieu un premier procès : celui de la militante Anuna De Wever, pour des graffitis réalisés sur le site de l’entreprise OIP à Tournai en décembre 2023 et pour le motif « d’association de malfaiteurs ». Ce 21 octobre 2025, le verdict est tombé : suspension du prononcé pour les graffitis et Anuna De Wever a finalement été acquittée de l’accusation « d’association de malfaiteurs ». Avec ses avocates, elle entreprend désormais un procès à l’encontre de OIP–Elbit pour complicité dans un génocide. Entre-temps, se déroule une autre affaire juridique : celle de 7 activistes qui ont participé à l’action de blocage en mars 2024. OIP-Elbit les poursuit et réclame des sommes pour compenser les pertes financières mais aussi lesdits « dommages moraux » à l’issue du blocage de 2024. Les activistes visés et leurs camarades de Stop Elbit maintiennent toutefois leur ligne : « Nous refusons de laisser une compagnie israélienne fabriquer en toute impunité des armes sur le territoire belge. […] Aujourd’hui Elbit nous poursuit en justice et nous demande des indemnités. Ne les laissons pas gagner. » Le procès a lieu le 16 février 2026. Les activistes appellent au soutien le jour du procès mais aussi à un soutien financier, et à rejoindre les actions de Stop Elbit. Ce procès s’inscrit dans la criminalisation des personnes qui se prononcent publiquement en opposition au génocide en cours en Palestine et à la complicité de l’état belge dans ce génocide, notamment via des matériaux d’armement. En Belgique, le projet de la loi dissolution (ou loi Quintin) s’inscrit (...)

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