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Guerre de Classe 14/2022 : Guerre & Révolution !?

Guerre de Classe 14/2022 : Guerre & Révolution !?

Voici le nouveau bulletin “Guerre de Classe”

Sommaire :
* Parfois, tout doit changer pour que tout reste pareil…
* Nous ne paierons pas pour votre crise !
* Il n’y a pas que la Colombie qui s’embrase !
* Rien ne va plus, les jeux (ne) sont (pas encore) faits…
* Quelle perspective révolutionnaire !?

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Nous venons à peine de quitter enfin la « crise pandémique de Covid-19 » (bien que certains disent que nous ne la quitterons jamais) que déjà nous entrons dans une nouvelle « crise ». Selon le récit bourgeois dominant, la guerre en Ukraine est une nouvelle raison pour que le prolétariat mette de côté la satisfaction de ses besoins. Nous devrions plutôt adhérer au front unique, rejoindre les forces de « notre » bourgeoisie et nous sacrifier pour « l’intérêt supérieur », soit de la « défense de l’intégrité territoriale de l’Ukraine », soit de sa « dénazification » – selon l’endroit où nous vivons.

Ils nous forcent à devenir de la chair à canon dans la « défense de la nation », ce qui signifie souffrir et mourir pour les intérêts de l’un ou l’autre camp bourgeois – comme c’est le cas actuellement pour les prolétaires « russes » et « ukrainiens ». Ou bien ils nous obligent à faire des sacrifices sur le « front intérieur » – à accepter l’augmentation des prix des produits de base qui permettent notre survie quotidienne comme la nourriture, le logement, la santé, l’énergie, les transports, etc. ; à accepter une répression et une surveillance accrues ; à accepter la militarisation du travail et l’augmentation brutale du taux de notre exploitation.

La guerre fait bien sûr partie intégrante de la logique même sur laquelle fonctionne le capitalisme. Elle est l’expression du besoin de fractions concurrentes du Capital de conquérir d’autres marchés afin de réaliser des profits. En ce sens, la guerre capitaliste et la paix capitaliste ne sont que les deux faces d’une même pièce et toute guerre n’est qu’une continuation de cette compétition par des moyens militaires.

La guerre de 2022 en Ukraine (qui est plutôt une nouvelle phase ouverte de la guerre qui a commencé en 2014) ne fait pas exception. Au cours des dernières décennies, ils nous ont entraînés dans d’autres guerres incroyablement sanglantes, dont certaines font encore rage : en Somalie, en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, dans la région des Grands Lacs en Afrique, dans le Caucase, en Syrie, au Yémen… ou récemment en Éthiopie… Tous ces conflits sont nés de la compétition entre des fractions bourgeoises locales, mais représentent en même temps une guerre de gangs faite par procuration entre « les grandes puissances », et dans tous ces cas (comme toujours), ce sont les prolétaires qui ont été massacrés.

Bien qu’elles aient été toutes aussi brutales que la guerre qui fait actuellement rage en Ukraine, ces guerres n’ont pas permis à la bourgeoisie de mobiliser le prolétariat pour soutenir les intérêts capitalistes à un niveau aussi mondial. La raison principale est que cette fois-ci, la formation des super-blocs capitalistes capables d’une confrontation globale est beaucoup plus proche et l’affrontement de leurs intérêts fractionnels opposés est beaucoup plus évident et direct. Par conséquent, il est facile pour les idéologues bourgeois des deux camps de prétendre qu’il s’agit d’une « guerre sainte » du « Bien contre le Mal ». Une fois de plus, ils nous poussent vers les champs de la mort au nom de la paix, cette fois-ci vers la guerre qui peut mettre fin à toute vie sur cette planète.

Face à la réalité de la mobilisation, de la militarisation de nos vies, de la propagande nationaliste et de l’horrible carnage de prolétaires, la position communiste a toujours été le défaitisme révolutionnaire et le rejet des deux camps du conflit bourgeois en faveur du « troisième camp », celui de la révolution communiste mondiale ! Nous avons abordé ce sujet récemment dans notre tract : Prolétaires en Russie et en Ukraine ! Sur le front de la production et sur le front militaire… Camarades !, ainsi que dans une seconde contribution : Manifeste internationaliste contre la guerre et la paix capitaliste en Ukraine (ces deux textes se trouvent en annexes de ce bulletin).

De même que pour la « crise de Covid-19 », en tant que communistes, nous rejetons toutes les falsifications bourgeoises de la réalité car elles servent toutes le même objectif de maintenir notre classe assujettie aux intérêts de la classe dominante et de l’empêcher de réaliser ses propres intérêts de classe : c’est-à-dire d’abolir la société basée sur l’exploitation du travail humain. Que le récit qu’ils essaient de nous imposer soit basé sur la science et la médecine officielles « sacrées » (prétendant être objectives et impartiales) et les statistiques gouvernementales ou sur la science « dissidente et interdite » que le « Nouvel Ordre Mondial ne veut pas que vous voyiez » (pourtant, d’une manière ou d’une autre, elle est partout sur YouTube), notre seule réponse à cela est de réaffirmer la position de la subjectivité prolétarienne militante : c’est-à-dire de toujours analyser la réalité matérielle en fonction des critères de ce qui fait avancer ou ce qui entrave la lutte pour nos intérêts de classe. Et à partir de cette position, et en confrontation avec toutes les falsifications susmentionnées, nous essayons de toujours découvrir le courant prolétarien dans toute cette agitation.

Tout comme la précédente « crise de Covid-19 », la guerre en Ukraine est également présentée comme étant à l’origine de l’apparente « crise économique » et comme justifiant la pénurie et/ou la hausse des prix de nombreux produits de base. En réalité, ces deux crises n’ont fait que démasquer la crise de valorisation qui couvait depuis longtemps.

Il n’existe pas sur cette planète de pénurie de nourriture ou d’énergie. C’est la logique du capital qui crée la « pénurie » car la seule raison pour laquelle les marchandises sont produites dans le capitalisme, c’est de les vendre afin de réaliser du profit. Leur valeur d’usage en tant que nourriture, vêtements, carburant, etc. n’a de sens pour le Capital que comme moyen d’atteindre cet objectif. Il est donc logique de laisser pourrir la nourriture ou de brûler le carburant plutôt que de le donner à ceux qui ne sont pas en mesure de le payer. Le blé d’Ukraine ou de Russie ne sera donc pas transporté par d’autres voies ou remplacé par du blé ou d’autres produits comestibles d’ailleurs pour nourrir les prolétaires affamés d’Égypte, du Liban ou du Sri Lanka, à moins que cela ne soit rentable.

Dans les pages qui suivent, nous tentons d’analyser les mouvements prolétariens qui secouent le monde malgré le Covid-19 et les confinements qui y sont liés et la guerre en Ukraine, contre la misère de la vie dans la société capitaliste et en opposition aux efforts de mobilisation interclasse de l’Etat. Ce texte n’est pas censé être une chronologie de ces mouvements prolétariens ni un compte-rendu exhaustif et détaillé de l’activité militante et organisationnelle quotidienne « sur le terrain ». Il y a d’autres militants, avec des liens plus directs avec ces mouvements que les nôtres, qui ont bien assumé ces tâches. Nous nous concentrons sur les mouvements qui, selon nous, représentent la pointe du récent militantisme prolétarien, tout en gardant la continuité militante, qui réapparaissent sous une autre forme après avoir été réprimés par l’Etat, donnant naissance à des minorités militantes ou dynamisant celles existantes et créant potentiellement l’espace pour les ruptures programmatiques.

Mentionnons ici que nous prévoyons de couvrir les actions révolutionnaires défaitistes du prolétariat sur le territoire de la Russie et de l’Ukraine contre la guerre capitaliste (désertions et mutineries des deux côtés, attaques contre les centres de recrutement, sabotage des efforts de guerre, subversion de la récente mobilisation en Russie, etc.), ce qui fera l’objet d’un prochain bulletin. Nous devons également mentionner ici les émeutes de janvier au Kazakhstan déclenchées par les prix élevés du carburant, bien que nous n’en parlions pas en détail dans le texte qui suit. Ce fut une très forte éruption de colère prolétarienne contenant quelques moments insurrectionnels qui ont conduit la bourgeoisie locale à appeler en renfort la Russie et d’autres pays de l’OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective) pour l’écraser et l’empêcher de se transformer en une insurrection prolétarienne à grande échelle. Nous avons publié sur notre blog un ensemble de matériel militant de divers groupes qui rendent compte du mouvement au Kazakhstan.

Voir en ligne : Guerre de Classe

Notes

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