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[Italie] Notre compagnon Beppe a besoin de soutien économique

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Il Rovescio / mercredi 23 août 2023

Si vous êtes anarchistes, vous avez sûrement entendu parler du procès Prometeo, qui s’est terminé il y a quelques mois à peine, à Gênes, et qui constitue vraiment un cas exemplaire pour comprendre comment fonctionne réellement l’information officielle, dans ce pays.

Rappelons les faits.

Dans le procès Prometeo étaient inculpés une compagnonne, Natascia, et deux compagnons, Beppe et Robert, pour l’envoi de deux colis piégés à deux anciens procureurs de Turin : Sparagna et Rinaudo, tous deux engagés depuis des années dans une répression féroce des luttes, et à l’ancien directeur de l’Administration pénitentiaire, Santi Consolo, l’un des principaux responsables des tortures que des dizaines de milliers de détenus vivent directement chaque jour.

Le procureur Federico Manotti, bien connu pour son acharnement répressif à l’encontre des compagnons et compagnonnes anarchistes, a demandé des peines qui, cumulées, dépassent le demi-siècle de prison.

Dix-sept ans d’emprisonnement est la condamnation demandée pour Natascia et Robert et même 18 ans et quatre mois pour Beppe.

Le chef d’inculpation principal qu’il a sorti pour l’occasion est le célèbre art. 280, c’est-à-dire « attentat avec finalité de terrorisme ».

Ce procès arrive après une longue période, plus ou moins trois ans (je le répète : trois ans, merde !), de détention préventive… avec des transferts continuels d’une prison à l’autre, à travers notre beau pays (Pavie, Opera et Bologne), et toujours en régime de haute sécurité.

A ce point, il vaut la peine de rappeler le comportement absolument honteux des organes d’information officiels, à propos de cet acharnement.

En effet, à l’époque des arrestations, l’enquête Prometeo a été relayée sur toutes les Unes des principaux journaux nationaux et en ouverture des journaux télévisés des principales chaînes télé.

Le battage médiatique qui a accompagné cette affaire, jusqu’ à la demande, de la part du proc’, de peines disproportionnées… s’est transformé en un silence honteux, dès que le procès est vraiment entré dans sa phase de plein déroulement.

Tous ces organes d’information, qui avaient fait un grand tapage, quelques mois auparavant, n’ont rien dit de l’acquittement en premier degré des trois inculpés.

Les lumières médiatiques s’éteignent complètement, sur le procès Prometeo, justement à partir de ce premier acquittement, qui sera la préfiguration du grand final, caractérisé par un verdict décidément incontestable, c’est à dire un acquittement complet pour tous les trois inculpés.

Bien… ou plutôt, très mal, mais jusqu’ici l’affaire Prometeo ressemble en tout point à d’autres affaire horribles (de pure répression), dans l’histoire récente d’un passé qui, évidemment, ne veut pas nous quitter.

Une histoire qui ressemble tellement à d’autres histoires de répression, pareillement inquiétantes, de la part de l’appareil judiciaire et de manipulation intéressée de la part d’une information officielle complètement asservie au pouvoir.

Dans cette histoire, ce qui nous a particulièrement frappé est le cas personnel de l’un des inculpés, notre compagnon anarchiste Beppe, qui avait été décrit par le procureur Manotti comme l’ennemi public numéro un, sur lequel s’acharner de manière particulièrement dure.

Pour Beppe, la requête de condamnation du proc a été de 18 ans et quatre mois et c’est avec cette terrible épée de Damoclès suspendue au dessus de sa tête (et en régime de détention de haute sécurité) que notre compagnon a du affronter ces trois longues années de détention préventive.

Il n’est donc pas étonnant que, dans une situation si terriblement stressante et de suspension systématique de ses droits les plus élémentaires, Beppe ait fini pour tomber malade précisément en prison, jusqu’à être obligé de subir une opération à la thyroïde dans la prison de Pavie.

Mais les vrai problèmes commencent, pour Beppe, juste après sa sortie de prison et son retour chez lui, quand les projecteurs médiatiques, pour cette histoire, commencent à s’affaiblir, jusqu’à s’éteindre complètement une fois les acquittements obtenus… parce que, comme cela arrive souvent, c’est justement quand les lumières s’éteignent que certains problèmes peuvent arriver et, après des nombreuses années passées dans le mouvement, nous nous sommes aperçus et nous avons constaté que ces problèmes touchent surtout certains de nos meilleurs compagnons de lutte, en particulier ceux dotés d’une grande dignité personnelle et peu portés à des formes d’auto-victimisation, même dans les cas où ils auraient toutes les raisons pour tomber dans l’auto-apitoiement.

Normalement, ces frères de lutte n’aiment pas s’apitoyer sur leur sort et raconter leurs vicissitudes personnelles, parce qu’il s’agit de personnes habituées à assumer pleinement leurs responsabilités, sans jamais quémander rien à personne et surtout sans jamais rien prétendre d’autrui.

Si l’on prend par exemple le cas judiciaire et personnel de notre compagnon anarchiste Beppe, on s’apercevra précisément de cela et c’est seulement grâce à l’inquiétude personnelle de certains d’entre nous, en particulier d’une compagnonne, que nous avons été mis au courant de sa situation… et à ce point il est nécessaire de parler de tout ce qui en est ressorti.

Et alors parlons-en, par de vrai…

Parlons, pour une fois, de ce compagnon à nous, qui jusqu’ici n’a jamais rien demandé ni prétendu, mais qui, le long de tous ces années de détention, a lutté et souffert en silence, sans que personne, parmi nous, sache réellement, jusqu’au bout, quelle était sa situation personnelle.

Pour le dire brièvement, Beppe a été libéré après trois longues années de détention préventive, seulement pour se retrouver, en fin de compte, dans une situation autant lourde et également contraignante.

Après trois ans de détention préventive, il est maintenant dans une complète indigence et avec la nécessité d’assister, jour et nuit, une mère très âgée et malade.

Tout cela dans un village sicilien de 3000 habitants, lointain et isolé de tout et de tout le monde.

Nous avons pris connaissance de ces problèmes grâce à l’intéressement d’une chère amie, sœur et compagnonne de lutte, très attentive à ces cas personnels que souvent on oublie, dès que les lumières s’éteignent.

Beppe ne mérite pas cette situation, après avoir donné littéralement tout pour la lutte.

Le fait qu’il n’ait jamais rien demandé pour soi-même ne signifie pas que l’on puisse se permettre d’ignorer tout ce que nous venons de vous raconter.

Surtout maintenant que nous le savons et que nous commençons à le raconter.

Et c’est justement pour cela que nous avons décidé d’écrire ce texte de dénonciation sur son cas personnel, exemplaire.

En effet, il était nécessaire que tout le mouvement anarchiste en prenne connaissance et en prenne acte, pour arriver à l’aider concrètement, dans cette situation.

Une première idée qui nous a traversé l’esprit serait d’arriver à organiser, à court ou au pire à moyen terme, quelque forme d’initiative pour trouver du soutien financier pour notre compagnon anarchiste Beppe (comme les compagnonnes et les compagnons de Gênes ont déjà fait, à l’époque, pour les frais de justice).

Jamais comme maintenant il faudrait aussi se bouger rapidement et avec une certaine urgence, pour démontrer par les actes ce que peut être et ce que doit être la solidarité entre compagnons et compagnonnes.

des compagnonnes et des compagnons anarchistes

Voir en ligne : Attaque.Noblog

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