Nous partageons ici un communiqué du collectif Getting the Voice Out qui s’efforce à faire sortir la voix des détenu.es concernant leurs conditions d’enfermement et d’expulsion tout en luttant contre les centres fermés. La Belgique est souvent critiquée pour sa politique migratoire illégale et inhumaine, notamment envers les réfugiés palestiniens.
En décembre, à la suite d’un jugement rendu par le tribunal de première instance francophone à Bruxelles, la Belgique était sommée de faciliter les demandes électroniques de visas pour les gazaouis. Auparavent, la Belgique demandait aux gazaouis d’aller en personne faire une requête de visa au consulat belge, ce qui est impossible car plus aucun consulat belge est ouvert dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Toujours en décembre, nous apprenions que sous requête directe de l’Office des Etrangers (dirigée par Nicole de Moore), des enfants belges de parents palestiniens, se voyaient retirer leur nationalité belge depuis plusieurs mois sans aucun fondement légal, juste par racisme d’Etat.
Le 15 avril, la secrétaire d’Etat Nicole de Moore, annonçait initier une procédure contre le militant et réfugié politique palestinien Mohammed Khatib, coordinateur de Samidoun. Une procédure dangereuse, menaçant le droit des réfugiés politiques et qui constitue un dangereux précédent. La politique d’asile et de migration belge est illégale depuis des années, et l’Office des Étrangers a été condamné de nombreuses fois par la justice belge et européenne, mais continue de violer les lois.
Getting the Voice Out, 24 juin 2024 : « Depuis l’intensification massive des attaques perpétrées par l’État d’Israël à Gaza, de nombreux·ses réfugié·es palestinien·nes se sont retrouvé·es au centre fermé Caricole. Arrêtées à l’aéroport de Zaventem, ces personnes sont incarcérées depuis plusieurs mois tout en étant soumises à des procédures très longues et criminalisantes. Les centres fermés sont des institutions carcérales, qui visent l’éloignement du territoire de la personne concernée, autrement dit un retour forcé.
Aujourd’hui, alors qu’on parle de génocide, les demandes d’asiles introduites par les personnes originaires de Palestine sont refusées, alors que leurs documents attestent et prouvent qu’elles arrivent de Gaza. Comment est-ce possible ? Comment peut-on remettre en question une telle évidence ?
Pour sortir de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, il est demandé des sommes exorbitantes pour traverser (jusqu’à 10 000 euros). Des familles en viennent à se séparer. Il faut alors trouver asile ailleurs, au prix d’un voyage rude et dangereux, pour ensuite rejoindre un pays d’Europe. L’Europe qui prétend, sans convaincre, défendre les droits humains, mais qui en réalité emprisonne des victimes de guerre.
Il est impensable que cette politique continue de stigmatiser et d’incarcérer des demandeur·euses d’asile dont la situation est connue et ne devrait pas être remise en cause. La procédure Dublin est un exemple de cette hypocrisie, de ce refus de prise en charge sous couvert de responsabilités du premier pays d’entrée.
Les procédures doivent impérativement être simplifiées, et les dossiers analysés plus rapidement comme cela s’est passé pour les Ukrainien·nes lors de l’invasion russe. Dans ce cas, avait même été activée la directive 2001/55/CE (“pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées”).
À ce jour, pour les Palestinien·nes, il s’agit encore de prouver et de justifier le statut de réfugié·e. Cette situation est inacceptable pour toute personne fuyant son pays et faisant face à un tel mur d’incompréhension. Mais, au vu de la situation à Gaza, cela est encore plus interpellant. Les Palestinien·nes enfermé·es exigent des moyens adéquats pour contacter leur famille, et une mise en liberté immédiate.
Au-delà de l’urgence absolue de mettre en place un système de protection efficace et inconditionnel à l’égard de toute personne en provenance de Gaza, nous rappelons que tout être humain devrait avoir le droit à un accueil international, quelles que soient les raisons de départ du pays d’origine. » N’hésitez pas à consulter le site de Getting the Voice Out et à les suivre sur leurs réseaux sociaux.
Source :
- À partir de témoignages recueillis par le collectif Getting the Voice Out auprès de plusieurs détenu·es palestinien·nes du centre fermé Caricole.
- https://www.lesoir.be/565925/article/2024-02-03/letat-somme-de-faciliter-les-demandes-numeriques-de-visa-
- https://bruxellesdevie.com/2024/04/24/belgique-nicole-de-moor-demande-la-revocation-du
- https://bruxellesdevie.com/2024/04/11/belgique-la-belgique-continue-de-retirer-aux-enf
- https://www.levif.be/belgique/la-belgique-citee-en-justice-pour-sa-politique-en-matiere-
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