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Les grèves en janvier : une éducation sous tension

Les grèves en janvier : une éducation sous tension

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À l’appel du front commun syndical des enseignant·es, une série d’actions, et en particulier des grèves générales, rythmeront les trois semaines à venir pour les établissements scolaires de Wallonie-Bruxelles. L’objectif ? Protester contre les mesures du nouveau gouvernement MR-Engagés, jugées destructrices pour le système éducatif.

Pour rappel, les syndicats de l’enseignement avaient déjà organisé une journée de grève le 26 novembre, qui avait rencontré un certain succès dans les écoles de Wallonie et de Bruxelles. Ce lundi 13 janvier, les services de transport en commun ont été perturbés, dans le cadre d’une action en front commun syndical et d’une manifestation à Bruxelles pour défendre des « pensions décentes ».

Ce 15 janvier avaient lieu des initiatives locales visant à illustrer les conséquences des réformes dans l’enseignement : réforme du statut, contrat à durée indéterminée pour les nouve·aux·lles enseignant·es, réforme de l’enseignement qualifiant, diminution des financements, etc. La semaine suivante, des arrêts de travail en front commun mettront en avant l’importance de préserver le statut des enseignant·es pour garantir égalité et protection sociale. Enfin, les 27 et 28 janvier marqueront un point culminant de la mobilisation avec une grève générale et une manifestation à Bruxelles.

Les syndicats FGTB, CSC et CGSLB ont des revendications claires : des salaires plus élevés, des conditions de travail dignes, et un financement équilibré, sans toucher à la sécurité sociale ni aux services publics.

En effet, le nouveau gouvernement fédéral peine à convaincre. Sous couvert d’une modernisation du secteur public, le plan du formateur Bart De Wever prévoit des coupes budgétaires significatives. L’enseignement qualifiant est particulièrement ciblé : la ministre souhaite réduire le nombre d’options, jugeant certaines redondantes ou trop peu fréquentées. Si elle assure que cette rationalisation ne causera aucune perte d’emploi « sèche », les syndicats estiment que cela pourrait impacter 500 emplois et exclure 2 000 élèves de l’enseignement.

L’enseignement qualifiant représente souvent une précieuse accroche sociale, une porte d’entrée vers un métier et une réelle formation pour nombre d’enfants de classe sociale plus pauvre. Ces réformes envisagées risquent de transformer le modèle belge en modèle qui pousse directement le ou la jeune vers l’apprentissage en entreprise. Le maintien de ces filières est donc un enjeu démocratique, social et économique, car elles offrent un parcours scolaire diversifié.

Par ailleurs, les réductions budgétaires prévues pour les établissements publics et supérieurs, à hauteur de 6,5 millions d’euros, aggravent un contexte déjà tendu. En 2022, une enquête révélait que 86 % des directions scolaires considéraient le manque de personnel comme un obstacle majeur à la qualité de l’enseignement.

La colère des enseignant·es ne se limite pas à ces mesures. Christian Maroy, sociologue de l’éducation, analyse ce « désenchantement » comme le résultat d’une rationalisation progressive de leur métier. Depuis le Pacte pour un Enseignement d’excellence, les politiques d’évaluation par les résultats se sont intensifiées, plaçant les écoles sous pression pour rendre des comptes et améliorer leurs performances.

« Les conditions salariales ou les changements sociétaux sont généralement mis en avant pour analyser la crise qui touche l’enseignement. Nous ne pensons pas assez à l’évolution du contenu du travail. Depuis le Pacte pour un Enseignement d’excellence, nous assistons à la mise en œuvre de politiques d’évaluation par les résultats, également qualifiées de pilotage par les résultats : les écoles sont de plus en plus contraintes à rendre des comptes et à agir pour les améliorer. », souligne-t-il.

Dans ce contexte, les revendications des enseignant·es prennent une dimension urgente et symbolique. L’école ne peut fonctionner sans un personnel valorisé et en nombre suffisant. La grève ne traduit pas seulement un refus des réformes actuelles, mais aussi une volonté de repenser le modèle éducatif pour mieux répondre aux besoins des élèves et des enseignant·es.

Sources :

Voir en ligne : BXl Dévie


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