Plus de 800 collectifs et personnalités politiques, artistiques, militantes et intellectuelles en France appellent à manifester en fin de semaine pour dénoncer les atteintes aux droits des personnes trans et défendre le droit à disposer librement de son corps. Ce mouvement répond à une proposition de loi des sénateurs du parti Les Républicains (LR) visant à restreindre les transitions médicales pour les mineur·es, ainsi qu’à un climat hostile envers les personnes trans, illustré récemment par la publication du livre « Transmania » de Dora Moutot et Marguerite Stern, soutenu par l’extrême droite.

Si cette proposition était adoptée, la France aurait la législation la plus restrictive d’Europe, alignant son Code de la santé publique sur celui de pays comme la Russie ou les états des États-Unis les plus réactionnaires. En réponse aux appels en France, des collectifs belges ont également lancé un appel à mobilisation pour le dimanche 5 mai à Bruxelles et à Liège.

Nous relayons une partie de l’appel de l’Eclat Collectif :

« Plus de 30 villes ont répondu à l’appel aux rassemblements en résistance aux attaques contre les droits trans et reproductifs en France. La Belgique n’est pas imperméable à une telle fascisation du climat politique et social. Bruxelles et Lièges se mobilisent aussi ! Plusieurs associations françaises pour les droits des personnes trans et minorités de genre ont tiré la sonnette d’alarme quant à une menace réactionnaire grandissante qui se concrétise aujourd’hui en attaques directes contre les droits humains.

En effet, en France, la droite et l’extrême-droite mènent depuis plusieurs années une offensive contre les associations pour les droits des femmes et minorités de genre ainsi que des attaques sur les droits des personnes trans via des projets de loi visant à interdire toute transition aux mineurs, puis aux adultes, et prônant les « thérapies » de conversion.

En Belgique, depuis plusieurs années, cette offensive contre les personnes queers a également lieu : conférence transphobe à Bruxelles, menaces sur des lectures drag et proposition dans le programme du MR contre les transitions de mineurs.

Tout cela s’inscrit dans une offensive internationale coordonnée de la droite et de l’extrême-droite contre le droit à disposer de con corps, visant de façon conjointe les droits reproductifs et les droits des personnes trans, en réponse aux quelques maigres droits trans conquis au début du siècle et à la nouvelle vague féministe.

A l’Italie en passant par le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse… jusqu’à chez nous, en Belgique, où les paniques morales transphobes et les discours « anti-woke » autrefois réservés à une frange minoritaire de réactionnaires se retrouvent aujourd’hui banalisés et portés dans le débat public par des partis de droite et extrême-droite comme le MR ? la N-VA et le Vlaams Belang.

Le cordon sanitaire qui présentait une forme de protection contre ces discours fascisants se retrouve mis à mal lorsque le MR répand librement une propagande anti-droits humains et raciste, ou que des associations LGBTQIA+ bruxelloises invitent à la discussion avec l’extrême-droite.

Ce cordon sanitaire doit être rétabli dans son entièreté et respecté par les partis et médias, il nous a protégé de la montée du fascisme depuis des dizaines d’années. La Wallonie fait d’ailleurs zone d’exception au sein de l’Europe contre la montée de l’extrême-droite. Également grâce au travail de veille des collectifs antifa que l’on peut remercier.

Nous revendiquons :

• Une meilleure prise en charge et un meilleur remboursement des transitions médicales pour les personnes majeures et mineurs : un accès sans condition en toute autodétermination et dans des délais décents

• L’arrêt des mutilations sur les enfants intersexués

• Une inscription des droits à la justice reproductive et des moyens massif pour les services publics afin d’assurer l’accès réel à l’IVG, aux transitions et à la contraception pour toustes.

• Une réelle considération et un meilleur accompagnement pour les femmes trans TDS (travailleur·ses du sexe) racisées et précarisées du quartier Nord

• Garantir la non-discrimination des personnes transgenres dans les centres d’accueil/en centres fermés

• La reconnaissance transfrontalière des changements des marqueurs de genre à l’état civil

• La reconnaissance des identités non-binaires

• Le dégenrage des remboursements de santé (gynécologique, etc)

• La sortie de l’étude sur le financement des mouvements anti-genre par l’actuelle Secrétaire d’état à l’égalité

La transphobie, c’est pas un avis mais un délit.

Nous nous rassemblons. Bruxelles, 15h au Centre-ville (lieu à venir), Liège, 14h0 au Centre-ville (lieu à venir) »

Sources :

• @eclat_collectif
• @pourquoidevenirfeministe
• @amicalement_gouine
• mediapart.fr