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Police : vers une nouvelle gestion des manifestations

Police : vers une nouvelle gestion des manifestations

Fin mars, Annelies Verlinden (Ministre de l’intérieur, CD&V) et Vincent Van Quickenborne (Ministre de la justice, OPEN VLD) ont approuvé le nouveau Plan National de Sécurité 2022-2025 (PNS) [1] [2]. Celui-ci se penche sur de nombreux sujets dont ce qu’il appelle le « New way of protesting » (nouvelle manière de protester).

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie

Article de Bruxelles Dévie

Ainsi, les forces de l’ordre identifient des évolutions dans les formes que prennent les manifestations. La complication principale : de nombreux mouvements sociaux récents n’ont ni dirigeant.e ni représentant.e, ce qui empêche la « gestion négociée de l’espace public », autrement dit la mise en place d’un dialogue entre un représentant.e.s de la manifestation et la police.

Ce dialogue permet notamment la création d’un service d’ordre par les manifestant.e.s : des personnes qui encadrent la manifestation et tentent d’empêcher les débordements, jouant donc le rôle de la police. Ce dialogue a aussi permis à la police de faire pression sur les organisateur.trice.s à de nombreuses reprises, en expliquant que toute dégradation leur serait imputée légalement (par exemple à la famille d’Ibrahima qui organisait un rassemblement en sa mémoire), ce qui n’est pourtant pas vrai et s’apparente à de l’intimidation.

Par ailleurs, le Plan National de Sécurité (PNS) explique que les manifestant.e.s ont « gagné en rapidité et en créativité », et que les réseaux sociaux « confèrent aux organisateurs un pouvoir de mobilisation élevés ». Les forces de l’ordre vont donc accroître leur capacité de mobilisation et mettre en place « de nouvelles formes de « collaboration et communication ».

Pour cela, la police prévoit l’utilisation de nouvelles technologies comme les drônes, les analyses de métadonnées (big data), ainsi que les bodycams. Elle compte aussi écumer les réseaux sociaux. Par ailleurs, le PNS insiste sur l’importance pour la police « d’assurer une communication externe à l’issue de l’évènement » (la manifestation), communication qui jusqu’ici s’était souvent avérée au moins partiellement mensongère.

Plus loin, le PNS pointe les menaces auxquelles il entend : le mouvement des Gilets Jaunes, Black Lives Matter, les ZAD (zone à défendre) ainsi que certaines manifestations contre les mesures Covid, notamment. Aucune trace des manifestations climats, qui pratiquaient la « gestion négociée de l’espace public ».

En conclusion, ce sont les mouvements sans représentant.e clair.e qui ont représenté la plus grande menace pour les autorités ces dernières années. La police compte s’adapter au « new way of protesting ». Les contestataires devront donc prendre garde à leur utilisation des réseaux sociaux (notamment les lives et toute image de manifestation) ainsi qu’à leurs métadonnées (localisation du téléphone, …).

Voir en ligne : Bruxelles Dévie

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