Le monde agricole, comme tous les secteurs de notre société est patriarcal et capitaliste. Encore et toujours, les femmes sont discriminées, utilisées, rabaissées, discréditées. Les Etats et dirigeants occidentaux ont créé de toute pièce une agriculture puissante et destructrice, de spéculations, chiffres et technologies.
Le patriarcat est une culture qui a pourri nos identités en y intégrant la division, la propriété et l’aliénation. L’homme est autant un esclave que nous. Nous ne pouvons pas nous libérer de ce système esclavagiste sans le combattre tous ensemble.
Ce sont les grands oppresseurs qui doivent périr avec les ruines de l’Europe dont ils font partie.
Je sais que les hommes libres nous accompagnent, que les autres se démerdent ! Nous n’avons pas le temps !
Nous sommes entrain de vivre l’élimination de tous les travailleureuses de la terre, les êtres humains du monde rural qui en sont a leurs derniers souffles.
Le nettoyage culturel commencé depuis l’après guerre donne son coup final. Le capitalisme et le patriarcat marchent main dans la main en se saisissant de nos avenirs, nous imposant toujours les même outils que sont l’exploitation, la possession et la violence comme moyens soi-disant constructifs !
Les dernières fermes humaines, les dernières paysannes et paysans doivent répondre à l’injonction de devenir des gestionnaires, des entrepreneurs d’exploitation ; rentabilisées, ultra mécanisées, industrielles.
Les rares nouveaux qui y arrivent c’est la même chose !
Nous vivons l’accaparement de chaque mètre carré de terre jour après jour par les industries agroalimentaires, les producteurs d’énergies, les promoteurs immobilier, la bourgeoisie.
Ces m2, c’est notre vie à tous, nos savoirs faire, notre émancipation, notre milieu, tout le monde vivant non humain, notre nourriture et notre futur qui en dépend !
Il y a parfois encore des brèches, des chemins de coté possibles et nous ne sommes plus dupe à force de connaître cette révolution industrielle néfaste depuis si longtemps et cette farce de l’austérité pragmatique sur nos dos depuis 40 ans !
Nous n’avons pas le choix que de refuser ce nouveau tournant et d’urgemment relire notre histoire !
Nous ne pouvons pas ignorer que les même oppresseurs imposent un model agricole morbide partout sur la terre.
M’exprimer ici aujourd’hui, c’est le devoir de rappeler que l’on doit nos acquis sociaux aux résistants et aux luttes des travailleurs pour la liberté. Mais aussi que cette période de brèche économique dégelasse ici en Belgique a été possible grâce aux milliers d’immigrés déportés et à la colonisation !
Cette période de repli sur soit en occultant le reste du monde laisse dans la misère des milliers de personnes exploités, des millions de vies éteintes et a enrichit des monstres.
Comble ! Le fascisme est entrain de nous revenir ! Mais où est le progrès, le génie, l’évolution, le monde moderne dont se targue ce système démocratico-économique ?
Alors il n’y a plus de temps !
Je suis paysanne.
Je suis sauvage.
Je cherche la vie.
Je ne peux que tenter de nourrir dignement les autres, de protéger la nature avec qui je vis et les humains de bonne volonté que je rencontre, de m’émanciper de cette ordre mortel en soignant et en protégeant !
En soignant les sols, les animaux, les plantations, les arbres et les moineaux.
En m’informant et en m’ouvrant les yeux sur la place de nos foutus Etats-nations dans le vol de terre de millions de gens au Congo, à Gaza et ailleurs.
Une ferme ne doit pas être une usine, elle ne tombe pas en faillite quand elle n’est pas rentable, elle continue.
Ce n’est pas nouveau, nous ne gagnons pas nos vies.
Pourtant nous continuons, acharnés, car c’est la rage de vivre et l’amour qui porte la paysannerie !
Je suis une femme, cette société m’a prédestinée a enfanter de la chair à travail ou à canon, à m’occuper de l’homme au turbin au sein de la grande chaine d’exploitation capitaliste.
Contrairement à la plupart des hommes, mes émotions, mon sens du lien, ma capacité d’aimer et de prendre soin ont été moins inhibés.
Alors je dis que ces qualités fondamentales pour l’humanité sont celles des êtres vivants libres ! La voilà la puissance et la promesse de révolution !
Ne les lâchons jamais ! Relions nous !
Aujourd’hui, 8 mars, c’est jour de grève, comme chaque année. Et cela résonne en moi comme un écran de fumée. Manifester un jour par an ne suffit pas. Relions nous aux autres luttes, créons de la place pour nos espoirs et revendications chaque jour qui passe, imaginons la grève générale et au finish ! Je sortirai avec plaisir et détermination de mon coin pour apporter de la nourriture sur les piquets de grève, dans les logements et les écoles réquisitionnés !
Sachez qu’il y a des endroits de campagnes où l’entraide et l’amitié n’ont jamais disparues.
Que la solidarité ici et ailleurs vivent contre nos oppresseurs !

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