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Un demandeur d’asile en grève de la faim au Caricole expulsé violemment. Le renforcement des procédures Dublin fait déjà des victimes.

Un demandeur d’asile en grève de la faim au Caricole expulsé violemment. Le renforcement des procédures Dublin fait déjà des victimes.

Osman (nom d’emprunt) est kurde alevi et est en grève de la faim depuis deux semaines au centre fermé Caricole à côté de Bruxelles. Il refusait d’être renvoyé en Pologne et de faire partie de ces personnes que le règlement Dublin permet de renvoyer aux frontières de l’Europe dans des conditions indignes. Alors que le gouvernement accélère actuellement la pression sur les personnes dites dubliné.es, la situation d’Osman témoigne des effets dévastateurs de ce règlement.

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Osman (nom d’emprunt) est kurde alevi et est en grève de la faim depuis deux semaines au centre fermé Caricole à côté de Bruxelles. Il refusait d’être renvoyé en Pologne et de faire partie de ces personnes que le règlement Dublin permet de renvoyer aux frontières de l’Europe dans des conditions indignes. Alors que le gouvernement accélère actuellement la pression sur les personnes dites dublinées, la situation d’Osman témoigne des effets dévastateurs de ce règlement.

Enfermé depuis près de deux mois, il n’a pas d’autre choix. Sa demande est simple : être libéré pour ne plus être sous la menace d’une expulsion en Pologne et en Turquie, et pouvoir demander l’asile en Belgique.
A son arrivée en Europe, la crainte d’être renvoyé en Turquie empêcha Osman de manger pendant douze jours. Il est arrivé en Belgique en mars 2022 et a été arrêté et enfermé le 23 août au centre fermé Caricole. Il a quitté la Turquie car il y était en danger à cause de son origine kurde et de ses convictions religieuses. Pour accéder au territoire européen, il a obtenu un visa pour la Pologne mais n’y est jamais allé car sa volonté était de venir en Belgique pour retrouver une partie de sa famille. Le règlement Dublin permet à la Belgique de le renvoyer en Pologne pour que ce pays où il n’est jamais allé et ne connaît personne traite sa demande d’asile.
Le 6 octobre dernier, un vol était prévu pour l’expulser à Varsovie. Il a pu le refuser mais craint une nouvelle tentative d’expulsion, et que celle-ci soit la première étape d’un retour forcé vers la Turquie. En dépit de moyens juridiques lui permettant de faire valoir sa demande de protection internationale en Belgique, il a décidé d’entamer une grève de la faim le 5 octobre sans boire pendant les six premiers jours.
Son choix, il l’explique avec ces mots : « je préfère finir ma vie en protestant contre le fait d’être ignoré ici plutôt que d’être envoyé en Turquie et de mourir. »

Les manquements du service médical.

Fatigue, perte de poids, difficultés à marcher, vertiges fréquents, évanouissement et maux de ventre intenses sont les principaux symptômes dont souffre Osman alors que le service médical du centre ne prend que peu en considération ses plaintes. Une médecin externe lui a rendu visite à deux reprises et fait état des plusieurs problèmes tant sur le plan somatique que psychologique.
Les analyses biologiques et urinaires qu’elle a préconisées n’ont jusque-là pas été réalisées par le service médical du Caricole.

L’Office des étrangers continue à ignorer l’évidence, il doit être relâché de toute urgence afin de pouvoir se nourrir à nouveau et bénéficier d’une aide médicale appropriée.

L’expulser, quoi qu’il en coûte ;

Ce 20 octobre au matin, Osman a été embarqué de force sur un vol à destination de la Pologne. Selon des témoins dans le centre, Osman a été mis à l’isolement hier, a été ligoté et a passé la nuit attaché avec un casque de boxe sur la tête. Des méthodes qui témoignent de la violence et de l’acharnement des autorités. En dépit de son état de santé très faible décrit dans un rapport médical indépendant, l’administration voulait l’expulser coûte que coûte. Osman témoigne : “Ils m’ont mis dans l’avion avec quatre policiers qui me serraient dans leurs bras, mes mains et mes pieds étaient attachés. Deux policiers me regardaient constamment. Dès que je bougeais, ils me saisissaient la tête, l’enfonçait me couvraient la bouche. J’étais attaché tout le temps.”

Les effets du renforcement récent du règlement Dublin

Il y a presque deux mois ouvrait le nouveau « centre Dublin » à Zaventem que la secrétaire d’État Nicole De Moor utilise déjà pour intensifier un système vivement critiqué par les ONG. Osman est aujourd’hui une des nombreuses victimes de ce règlement Dublin, et de l’accélération récente des procédures ordonnées par le gouvernement. Par son entêtement à le maintenir en détention dans un état extrêmement préoccupant, la Belgique admet la possibilité de le tuer.
Par ailleurs, nous apprenons qu’une dizaine d’afghans, Dublin également, sont enfermés au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel.
Il est important de noter que la violence administrative qu’implique le règlement Dublin et de manière générale les procédures liées à la migration et à la régularisation sont autant de traumas et de violences qui s’ajoutent au vécu des personnes.

STOP ALL DEPORTATIONS

#Noborder

#stopdeportation

Voir en ligne : Getting the voice out

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