Ce mercredi 25 septembre, un non-lieu a finalement été prononcé à l’égard des 31 personnes inculpées (dont 27 policièr·ères) dans le cadre de la mort de Josef Chovanec à l’aéroport de Charleroi en février 2018. Aucune de ces 31 personnes ne sera donc poursuivie en justice. Pour rappel, J. Chovanec était un Slovaque de 38 ans qui s’était vu refuser l’embarquement de son vol à l’aéroport de Charleroi pour cause de comportements turbulents. Il s’était cogné violemment la tête contre les murs de sa celulle puis avait subi des violences policières. Ceci l’avait plongé dans le coma, avant d’entraîner sa mort, 3 jours plus tard. Une des policière présente dans la cellule au moment des faits avait effectué un salut n4zi alors que J. Chovanec subissait un plaquage ventral par plusieurs agent·es. La Chambre du Conseil a estimé que les comportements des 31 inculpées ne relevaient pas de l’infraction pénale.
Entre 2018 et 2020, Jan Jambon (NVA), alors ministre de l’Intérieur, avait soigneusement empêché que les vidéos des caméras de la cellule ne soient révélées au grand public. Au bout de deux ans, la femme de J. Chovanec a finalement eu accès aux images, qui ont circulé dans la presse et sur les réseaux sociaux. La publication de ces images a mis à mal la version policière des faits, basée sur un rapport de police incomplet. La police prétendait que J. Chovanec était mort des blessures qu’il s’était lui-même infligé et qu’il s’était alcoolisé ou drogué. S’il s’était bien infligé des blessures, l’autopsie a prouvé que J. Chovanec n’avait consommé ni drogue ni alcool, et le rapport de police ne mentionnait pas la violence de l’intervention policière.
Depuis la mort de J. Chovanec en 2018, sa femme et sa fille ont mené un combat pour réclamer justice et vérité. Elles n’habitent pas en Belgique et aucun comité de soutien n’a été créé pour les soutenir spécifiquement ou rendre hommage à J. Chovanec, ce qui a rendu leur tâche d’autant plus compliquée. Ce mercredi 25 septembre, en prononçant un non-lieu, la juge de Charleroi a annihilé pratiquement tout espoir de justice aux yeux des proches de J. Chovanec, qui pourront cependant faire appel de la décision. La justice belge montre une nouvelle fois à quel point la police bénéficie d’une grande impunité en termes juridiques, et ce, malgré de lourdes preuves.
Que faut-il de plus pour que la justice reconnaisse la culpabilité des policier·ères impliqué·es dans la mort de J. Chovanec ? Que faut-il de plus qu’une vidéo montrant une policière faire un salut nazi face à des collègues hilares pendant qu’un autre asphyxie avec son genou un homme en détresse psychologique ?
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