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BRUXELLES : SUR LEUR TEMPS LIBRE, DES POLICIERS TABASSENT DES ÉLÈVES DE MOLENBEEK EN SORTIE SCOLAIRE

BRUXELLES : SUR LEUR TEMPS LIBRE, DES POLICIERS TABASSENT DES ÉLÈVES DE MOLENBEEK EN SORTIE SCOLAIRE

« Bande de sale marocains », « C’est pas parce que vous êtes marocains qu’on va pas vous frapper »[1], « Sale noir »,« on va vous tuer »[2].
Le jeudi 1er juin, 15 policier·ères de la zone Bruxelles-Ouest faisaient une descente de la Lesse en Kayak en « team building », sur leur temps libre. Ils et elles ont alors tabassé un groupe d’élèves d’une école secondaire de Molenbeek d’une quinzaine d’année en sortie scolaire.

Belgique | sur https://stuut.info | Collectif : Bruxelles Dévie

Le groupe d’une quarantaine d’élèves était parti ce jour-là faire une descente de la Lesse en kayak. Tout se passait bien jusqu’à ce que les élèves et leurs accompagnateur·trices rencontrent le chemin de 15 policièr·ères de la zone Bruxelles-Ouest en état d’ébriété. Selon la mère d’un enfant qui accompagnait le groupe témoin de la scène, une bagarre générale aurait éclaté entre élèves et policièr·ères, après qu’un policier ait frappé un élève qui était venu en aide à une de ses camarade de classe qui se faisait lourdement draguer par un policier.

De leur côté, les policier·ères reprochent exactement la même chose aux élèves, ils et elles prétendent qu’un élève aurait été draguer une des policières. Une version des faits qui est infirmée par la maman témoin des évènements. Pour rappel et selon le témoignage de la maman, ce sont des fonctionnaires de l’Etat qui se seraient mis à draguer une mineure, puis aurait provoqué une bagarre avec des jeunes en sortie scolaire tout en proférant des insultes racistes.

Rapidement la situation a dégénéré : les jeunes élèves ne savant pas qu’ils et elles avaient à faire à des policiers, ont rendu le premier coup (qui avait été donné par un policier). Une bagarre générale impliquant les 15 policier·ères et une vingtaine de jeune du groupe d’une extrême violence a eu lieu, toujours selon la mère d’un enfant présent, « (…) Chaque garçon avait 5 (policiers) sur lui, ils ont attrapé leur tête, ont essayé de les noyer, (et ils ont) cogné leur tête contre les pierres à l’intérieur de l’eau (…)« [3].

Une élève présente sur place témoigne également des insultes racistes proférées par les policier·ères « Bande de sale marocains », « C’est pas parce que vous êtes marocains qu’on va pas vous frapper ». Plusieurs élèves ont du être emmené·es à l’hôpital à la suite de la bagarre, plus de 10 sont sous certificat médical de 10 jours, Michaël 14 ans tabassé ce jour-là, interviewé par la RTBF souffre de lourd séquelles et de traumatises. Il témoigne également avoir été traité de « sale noir » pendant qu’un policier le frappait et que d’autres le maintenait.

« Ils essayaient de me contenir dans un seul endroit pour, vraiment, me tuer »

Selon sa maman interviewée également par la RTBF, les policiers auraient dit à plusieurs autres jeunes durant la bagarre « on va vous tuer ».

9 policier·ères ont également été blessé·es, dont deux gravement. A la suite du passage à tabac, en partant, un policier a pris en photo un élève en disant « J’ai bien ta tête, toi ».

Plusieurs policièr·ères impliqué.es dans le passage à tabac faisaient également partie de celles et ceux qui avaient bravé le confinement en 2020 pour organiser une raclette dans un commissariat, alors que dans les rues adjacentes, durant tout le confinement, la police n’hésitait pas à harceler violemment celles et ceux qui ne le respectaient pas. A la suite des évènements du 1er juin, le parquet de Namur à ouvert une information judiciaire. De son côté, la zone de police de Bruxelles-Ouest affirme avoir ouvert un dossier administratif disciplinaire à l’encontre de plusieurs policier·ères impliqué·es.

Ahmed El Khannouss (membre du conseil communal de Molenbeek) raconte qu’à la suite du tabassage, il y aurait des policier·ères impliqué·es dans la bagarre qui auraient rodé·es autour de l’école du groupe en sortie scolaire et même suivi un élève alors qu’il en sortait. Toujours selon A. El Khannouss, les enseignant·es – ainsi que des élèves – présent·es lors des faits auraient également été mis·es sous pression, et ce probablement par la police : on leur aurait conseillé de ne pas « ébruiter l’affaire »4. Wallonie Bruxelles Enseignement (WBE) ainsi que la Fédération Wallonie Bruxelles (FWB) ont annoncé porter plainte.

Tout ceci dévoile bien la volonté systématique qu’a l’Etat de masquer les faits de violences policières à la population. Pourtant, avec ou sans uniforme, sur leur temps libre ou en fonction, les policier·ères continuent de jouer les cowboys racistes et sexistes et de terroriser les jeunesdes quartiers populaires. Ne classons pas cette histoire comme un simple fait divers complètement ahurissant.

Les agent·es qui ont tabassé des enfants sur leur temps libre sont les mêmes qui les contrôlent en rue, les mêmes qui dressent des faux PV lors de violences policières, les mêmes qui ne prendront pas les plaintes lors d’agressions sexuelles, les mêmes qui tentent de rappeler partout, tout le temps, que les jeunes racisé·es et où issu·es de l’immigration ne sont pas à leur place en Belgique, les mêmes qui pensent que leur fonction fait office de passe droit. Police raciste, police sexiste.


Sources :

Voir en ligne : Bruxelles Dévie

Notes

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